Le blog de Richard


Monde bipolaire

Il n’y a pas qu’à Copenhague où l’on nous rappelle que le globe a deux pôles, que les fluctuations trop grandes entre des périodes hot d’excitation et de dépression profonde peuvent créer de la confusion. Mon téléphone et ma boîte de courriels semblent aussi être devenus maniaco-dépressifs.

Un jour un marchand me révèle avoir connu LE trimestre le plus intense dans son magasin; les ventes ont explosé. Le lendemain, un autre m’avoue être paniqué, rien ne va plus; c’est la stagnation ou pire.

Remarquez, les deux peuvent coexister, c’est permis. J’ai déjà connu une maniaque qui filait le parfait bonheur avec un dépressif. (Voyez ma délicatesse ici dans l’utilisation des genres.)

N’empêche, j’ai hâte d’avoir et de partager avec toute notre communauté des données justes sur l’état des affaires des quincailleries et de leurs fournisseurs. Car c’est en se comparant bien plus qu’en se regardant qu’on se trouve normal ou pas, performant ou ordinaire.

Ça viendra. Le GPS (pour « Guide de planification stratégique ») sera disponible à l’automne 2010, juste avant la préparation des budgets, puis mis à jour chaque année dès lors.

Ce Canada est presque aussi bipolaire tellement il est étendu. Difficile pour quelque premier ministre de la confédération que ce soit de présenter au reste du monde une position cohérente alors que les préceptes de notre développement durable reposent sur des situations opposées, telles que l’exploitation des sables bitumineux d’un côté, un procédé fossile, et la production électrique par l’eau de l’autre, renouvelable éternellement.

Au fond, même si je prônais la comparaison il y a deux ou trois minutes, selon votre vitesse de lecture, peut-être vaut-il mieux se rappeler cette sagesse, forcément chinoise comme tous les proverbes :

Celui qui sait qu’il en a assez est riche
– Tao Te Ching


La pelle de la nature

J’avais choisi cette semaine pour prendre quelques jours de repos. Pour m’apercevoir que mon emploi est pas mal plus relax que mes vacances!

Décidé, lundi, à mettre une dernière fois ma ligne à l’eau en 2009, le lac Carré (pourtant rond) a attendu mon jour d’arrivée pour se brasser pas à peu près. Résultat : l’eau de début de journée est devenue en après-midi une gadoue qui engluait ma ligne et mettait à dure épreuve mes biceps plus habitués à manier une souris et un clavier.

Le lendemain, le thermomètre a descendu au rythme où la glace s’appropriait le plan d’eau. Finie la pêche pour cette année. On va attendre Sainte-Anne-de-la-Pérade ou un miracle.

Second challenge pour mes bras : couper du bois à même la forêt, histoire de ramener un brin de chaleur dans le camp ami. C’était bon, n’eut été une ampoule d’environ 200 watts qui a trouvé judicieux à ce moment d’apparaître sur ma paume…

C’est fou comme la faune sent les événements! Avant la tombée des centimètres de neige, les oiseaux se disputaient le moindre grain ou morceau de graisse. Comme s’ils savaient que l’hiver arrivait dans les heures suivantes. Leur préparation était plus sage que celle des Allemands quand naguère ils prirent d’assaut l’Union soviétique et y périrent…

Parlant du führer, le geai bleu faisait loi comme c’est pas permis. D’un seul cri de corde à linge mal huilée, il faisait fuir les autres ailés. À commencer par Frédéric, ce chevelu qui venait lui-même de piquer la place à une sitelle à poitrine blanche, laquelle se foutait de la grande famille des mésanges, roitelets des lieux seulement lorsqu’il n’y a aucun autre sujet à l’horizon.

Puis hier, décembre a déroulé le tapis blanc, moelleux à souhait pour un jogging d’entraînement, pas de performance. Record il y a néanmoins eu puisqu’il est tombé 30 cm alors que la meilleure marque, en 1977, avait été de 17,8 cm.

L’expression « le calme après la tempête » prenait tout son sens.

Le retour de la pelle, lui, était moins doux. Un dénivelé de 20˚ sur 100 m à rendre pratiquable, ça use son homme.

Je suis donc revenu me reposer au travail.


L’éthique au tact

Ce n’est qu’une question de temps avant que l’éthique soit incorporée dans tout et partout. Dans votre entreprise aussi, pas seulement dans les administrations publiques. La transparence est sur toutes les lèvres. Même sur celles de votre couple!

En effet, s’il y a eu récession sur le plan économique en 2009, il est tout aussi vrai d’affirmer qu’il y a eu enflure sur le plan de la gouvernance. Pas un jour de l’année ne s’est écoulé sans que des questions d’ordre moral ou de fairplay ne soient soulevées.

On ne se demande plus si nos soldats ont torturé l’ennemi capturé, mais si on ne serait pas un peu responsables dans l’éventualité où leurs frères afghans, eux, les maltraitent plus tard. On est rendus vraiment loin. Je ne dis pas « trop loin ». Je dis juste « loin ». Les prisonniers de guerre au Vietnam n’ont pas reçu la même attention…

L’ébauche d’un code de conduite encadrant le comportement du duopole du crédit Visa et MasterCard enfin proposée par le ministre des Finances du Canada, la réforme votée cette semaine de la Loi sur la protection du consommateur presque inchangée depuis trente ans, le Sommet sur les changements climatiques qui s’amorce au Danemark avec plus de 70 chefs d’État au lieu des 5 ou 6 purs et durs habituels, l’application obligée de l’équité salariale d’ici la fin de l’année qui vient, l’inévitable commission d’enquête sur l’industrie de la construction, la réforme des procédures d’attribution de contrats municipaux, le financement des partis politiques qui vise au départ les règles de neutralité, la nouvelle Loi sur les compagnies adoptée par l’Assemblée nationale ce 1er décembre et qui forcera l’accès à l’information pour les petits investisseurs, la récente réglementation qui est venue encadrer les actions des lobbyistes après le grand ménage provoqué par la commission Gomery, sans oublier la simplification à venir du Code de procédure civile pour en réduire le coût et les délais, tout ceci et bien plus encore montre qu’on progresse sur les questions d’éthique à la vitesse grand V.

Tic tac. Finies les tactiques. Place à l’éthique. Et au tact. Même l’icône Tiger a dû passer à la parole après l’acte, et ronronner plutôt que rugir.

Plus ça change, moins c’est pareil.


Payés à la commission

Personne d’entre nous ne croit une seconde que la collusion existant dans la construction, impliquant souvent des firmes d’ingénierie, se limite à l’île de Montréal et a vu le jour sous l’ère de Gérald Tremblay.

Tout le monde sait aussi que les appels d’offres « pipées » et les contrats aux amis ne sont pas l’apanage des constructeurs. Ces procédés sont généralisés.

Exemple facile : un gestionnaire de programme public bénéficie d’un pouvoir de dépense sans devoir procéder par appel d’offres et quasiment sans contrôle lorsque les commandes sont en deçà d’un certain montant. La solution à sa portée est facile : il demande à ses « amis » de toujours lui fournir des propositions divisées en phases qui, par hasard, se situent toutes juste au-dessous du plafond discrétionnaire permis.

C’est donc plus d’une commission d’enquête qu’il faudrait mettre sur pied. Un grand nettoyage éthique est requis pour assainir nos mœurs d’affaires et le comportement des gestionnaires du produit de nos taxes et impôts.

Si on payait nos dirigeants politiques « à la commission », peut-être les pourboires que les rumeurs les accusent d’encaisser deviendraient-ils superflus…

Mauvaise blague. Je voulais simplement ajouter ma voix à celle des 76 % de Québécois sondés* qui demandent au gouvernement du Québec de ne plus attendre avant d’instituer une commission d’enquête sur l’industrie de la construction. Un dossier pas mal plus important que celui des accommodements raisonnables…

* Sondage Léger Marketing-Le Journal de Montréal-TVA


Lortaugraf

Qel bonne nouvel cet sinplificacion du franssais dont les journal ont parler.

Fini de se casser la tete et de fair compliqué.

Et poussons sur la minis pour écrir pas jus nimporte qoi, mais aussi nimporte comment. Nivlons lélève par le bas.

La paraisse au pouvoir.

C’est foul chil com mezur!


Le mois des salons

Novembre, mois des morts, comme d’habitude. Non, pas comme d’habitude. Un très proche cousin vient de voir sa jeune quarantaine happée par une tumeur au cerveau. Quelques mois ont suffi. Il est exposé au salon demain.

Par chance, le soleil luit. Ses filles grandissent. Vue ainsi, la vie est éternelle…

Parlant de salons, mon Dieu que le mois est vivant! À évoquer seulement les foires directement reliées à notre industrie, on a le tournis. À l’intérieur d’une vingtaine de jours, au Québec seulement, se tiennent les salons suivants :
− BMR les 5-6 novembre

− CanWel les 21-22 novembre

− Coop/Unimat les 25-26 novembre

− RONA les 27-28 novembre

Pensons aussi qu’en amont et en aval des dates mentionnées, il y a le montage et le démontage. Et ce n’est pas parce qu’il y a des salons à monter et à animer que le travail normal de la semaine se fait plus léger.

Que je n’aimerais pas être un représentant des ventes ou un agent dans la quincaillerie ou les matériaux en ce novembre! Les week-ends en famille se font rares. Le monde dans les stands est plus vert que les produits écolos qu’ils vantent. Vite les doses de vitamines ou d’échinacée pour suppléer au souffle court ou aux étourdissements!

Je chiale, mais voyons le côté brillant de la situation : tous ces salons aux emplacements d’exposition bien occupés et aux allées souvent bondées prouvent que notre secteur d’activité se porte bien. Alors, au fond, ce novembre fou dans la vie personnelle est une bénédiction attendue chaque année par les reps. Sans ce novembre, ce n’est pas un douzième de leur revenu qui manquerait, c’est peut-être le tiers de leur année.

Alors célébrons novembre. Profitons- en. Vivons chaque moment passé au salon… comme si c’était notre dernier.


La santé congestionnée

Je m’étonne qu’on s’étonne. Les hôpitaux québécois sont généralement dépassés par les événements courants qu’apporte chacun des 365 jours de l’année, c’est-à-dire quand il n’y a pas de choléra 2.0 appelé A(H1N1), quand il n’y a ni pandémie ni épidémie. Juste des chutes sur les trottoirs et des otites. Alors pourquoi être surpris du chaos et de l’improvisation provoqués par l’arrivage boni, en moins de 60 jours, de 1,4 million de patients en mal justement de patience… et de vaccins… ou de coupons de vaccin!

Je m’étonne qu’on s’étonne. Même un dossier beaucoup plus tangible, fait de briques et de béton et non pas de panique et d’émotions, comme le CHUM, n’arrive pas à lever de terre depuis son annonce il y a quatorze ans et six milliards de dollars plus tard. Et je ne fais pas ici de politique puisque le surplace du dossier a traversé six ministres de la Santé et quatre premiers ministres de toutes allégeances.

On a raison de craindre la grippe. De s’en prévenir au point de s’en vacciner. On la vaincra. Un mal chronique d’efficience et de gros bon sens ne semble toutefois pas près de trouver son remède; cette congestion à laquelle il faudra un jour s’attaquer qui règne en fou au sein du ministère de la Santé et des services sociaux du Québec. Ce département siphonne nos taxes et une grosse part des intérêts sur la dette cumulée du gouvernement. Son anémie entrave la bonne marche économique de nos entreprises et nuit à la paix sociale et personnelle, marques de commerce de l’Amérique du Nord.

Excusez ma frustration. Je ne pouvais contenir cet éternuement.


Le bon, la brute et les truands

Le bon, c’est Gérald. Il est si gentil qu’on va l’appeler ici par son prénom. On voudrait tous un oncle comme ça. Le genre candide, fin, qui tourne les coins ronds. Mais a-t-il géré en bon père de famille bienveillant? Mon propre papa s’appelle Gérald. À la différence qu’il a toujours veillé sur nos intérêts.

La brute, c’est la madame Harel. La mèche courte et rebelle. Dure. Dure à aimer aussi. Elle tourne les coins ni ronds ni carrés : elle avance, point. C’est sûr qu’on ne la voudrait pas comme marraine parce que les cadeaux seraient rares. Comme maire plutôt que comme mère. L’administration aurait des dents, mais aurait-elle de la dentelle?

Je ne parle pas de Richard Bergeron, sinon que pour deviner ce que pourrait faire cet émotif au jugement faillible avec 4 milliards de dollars entre les mains. Il n’a pas besoin de prendre le pouvoir pour qu’on imagine que ses dehors de démocrate hypertrophié peuvent cacher un impulsif qui pourrait diriger Montréal… droit dans le mur!

Le pire dans tout cela, c’est que les jeux semblent se décider ailleurs que dans le bureau ovale (en fait, je ne sais pas s’il est ovale, celui-là) de l’Hôtel de ville. Car il y a deux Montréal. Non, il y en a trois.

Il y a la ville en tant que territoire et métropole. Le surplace du CHUM, la perpétuelle congestion des routes et des ponts, les limites de l’aéroport, autant de dossiers sur lesquels le maire ou la mairesse ont peu de prise.

Il y a la ville en tant que Ville. L’administrative. Le bon a acheté chèrement la paix avec ses banlieues internes et multilinguistiques, la brute voudra les deux mains sur le volant au prix même de la paix sociale. L’autre improviserait.

Puis il y a la vraie ville. La communauté. Avec ses truands et leurs acolytes, qui salissent le sens noble du capitalisme joué dans les règles. Je ne vous les présente pas, les médias s’en chargent. Heureusement, d’ailleurs. Ils sont notre espoir.

C’est ça la seule et véritable question à se poser dans l’isoloir, à Montréal comme dans les centaines d’autres municipalités aux urnes ce premier novembre : qui a la bonté du cœur et j’ose dire la force brute pour qu’on cesse de nous mener en bateau?


Notre secteur d’activité et les autres

La plupart des gars aiment les beaux chars. Les filles aussi aiment les voitures, sauf qu’elles l’admettent rarement. Elles se prononcent plus aisément sur les chaussures. Remarquez, je connais aussi quelques gars qui aiment les belles chaussures, je ne les nommerai pas, histoire de préserver leur dignité mâle.

Sauf que tout en haut de la pyramide des biens de consommation, au-dessus même des vacances à Bornéo ou de la télé plate (je parle de l’écran, pas du contenu, quoique certains jours… mais ça, c’est un autre sujet), il y a la maison qui trône. Construire ou rénover une maison demeure la chose la plus chère, la plus valorisante qu’on puisse se procurer au cours d’une vie.

On a beau en être à son troisième ou quatrième achat de maison, la démarche et le résultat ne se comparent avec rien d’autre. La dernière acquisition est la plus belle, du moins la plus appréciée parce qu’elle est à nous maintenant.

C’est sentimental. On pleure ou presque quand on vend et quand on achète une propriété. On est heureux, que dis-je, bienheureux quand nos proches admirent nos travaux de rénovation fraîchement accomplis.

La nourriture et, partant, les activités agroalimentaires, ont aussi le pouvoir de nous toucher. Dans l’éphémère cependant. Sans le feeling d’éternité qui s’empare de nous le premier jour, la première nuit, dans notre nouvelle demeure.

Tout cela pour rappeler à quel point nous travaillons dans un secteur absolument privilégié. Vous êtes quincaillier ou dans les matériaux. C’est vrai, mais c’est incomplet. Vous êtes plus que quiconque des marchands de bonheur.

Je le sais. Aujourd’hui, je viens de tomber pour une belle victorienne, en pierres et mansardée, avec devant elle que des demeures du XIXe et derrière une ruelle champêtre contrastant avec le square Saint-Louis voisin. J’ai déjà en tête un puits de soleil dans la salle de bain et un solarium respirant le bois et la lumière.

Grosse dépense? Oui et non. Grande émotion et belle vie? Deux fois oui.

Aucune voiture − ni chaussure − n’arrivera jamais à la cheville de votre secteur d’activité : ma maison!


Le cœur à l’ouvrage

On peut bien googleliser, facebooker, s’emailer, dans les affaires, rien ne peut remplacer et ne remplacera une vraie poignée de main, un véritable échange de sourires, des relations entre des humains faits non pas de chair et d’os, comme les apparences portent à le croire, mais de sentiments, d’intentions, bref, de vie.

On a beau communiquer via Quart de Rond, l’infolettre Xpress et ce blogue, tout cela ne fait pas le poids en comparaison avec la possibilité de voir, avec son intelligence, avec ses sens, des marchands et des fournisseurs blaguer, se remémorer, créer, inventer, négocier, s’entendre sur des affaires, dans un cadre convivial comme celui créé hier, le 7 octobre, à l’occasion de la première soirée « Réseautage et gastronomie » de l’automne organisée par l’AQMAT.

C’était bon, c’était beau, c’était utile. On voyait le cœur à l’ouvrage. Ce que jamais le courriel ou le Web ne feront battre.

Comme quoi les choses simples et traditionnelles ont heureusement encore leur place.

Psitt! Une autre soirée « Réseautage et gastronomie », cette fois à Québec, aura lieu le 11 novembre.