Les magasins ne vont rouvrir que le 4 mai. Un panier bleu a été improvisé. Une brèche dans la réouverture des chantiers a été créée. Le chaos social s’approche alors que le 1er juillet, lui, ne s’éloigne pas. On vous partage ici les changements tactiques qu’on va appliquer au bénéfice de nos membres.
Cliquez ici pour accéder aux 12 recommandations que l’AQMAT formule à l’égard des quincailleries.
Sommet de propagation communautaire :
Puisqu’il est maintenant reconnu que les voyageurs ne sont plus la source principale du mal (!), il faut se méfier de tout employé, de tout client. Dès lors, l’AQMAT réitère les recommandations qu’elle a déjà prodigué en plus de proposer aux quincailleries ouvertes de créer des sens uniques dans leurs magasins.
Réouverture progressive des chantiers :
Le ministre Fitzgibbon a admis ce matin sur les ondes de Radio-Canada que l’idée de rouvrir progressivement les chantiers de construction faisait son chemin. L’AQMAT travaille d’arrache-pied pour sensibiliser le gouvernement à la crise sociale à l’horizon compte tenu de la valse des logements et des maisons ou condos neufs du 1er juillet que danse 30 % de la population. Nous reformulons donc avec plus de vigueur l’importance pour tous les centres de rénovation de commander suffisamment d’articles et d’accessoires de santé et de sécurité pour les travailleurs de la construction qui cogneront bientôt à leurs portes de magasin. Se référer à la liste des produits prioritaires contenue dans Le Blogue de Richard diffusé vendredi.
Il reste à espérer de compter sur la bonne volonté des syndicats pour collaborer avec la partie patronale afin que rouvrent des chantiers sanitaires.
Plus grande attention accordée aux employés :
Quand on pense au gardien de sécurité hospitalisé après avoir été percuté délibérément par la voiture d’un client d’un Walmart frustré par les mesures de distanciation, on doit avoir à l’esprit la fragilité des employés des quincailleries. Leur vulnérabilité aussi. L’AQMAT ne peut que recommander à ses marchands membres de « chouchouter » encore plus leurs effectifs et d’être extrêmement attentifs à l’impact anxiogène de la présente crise sanitaire. L’une des bonnes stratégies est de retirer les plus stressés du contact client direct.
« On vous invite à passer par-dessus le look déstabilisant de ce blogueur pour écouter attentivement ce qu’il a à dire sur vos employés. »
Importance de maintenir le lien d’emploi :
Notre sondage montre que 56 % des 97 quincailliers consultés lundi ont déjà reçu et s’attendaient à recevoir de certains de leurs employés la demande d’être placés en arrêt de travail pour bénéficier de l’allocation de 2000 $ promise par le gouvernement du Canada pendant quatre mois. Or, le gouvernement du Québec semble vouloir maintenir la hausse de 0,60 $ l’heure prévue du salaire minimum à compter du 1er mai 2020 pour le faire passer de 12,50 à 13,10 $ l’heure. Cette révision aidera à convaincre les employés de demeurer en poste.
La solution ultime, pour les commerces qui en ont les moyens, consiste à améliorer encore plus le salaire des employés pendant la durée de la crise. Voici, à titre d’exemples, ce que trois des géants offrent à leurs troupes.
Canadian Tire a mis en place un soutien spécial et temporaire de 2 $ l’heure pour tous les employés actifs de leurs magasins. La prime a débuté le 22 mars et se poursuivra jusqu’au 2 mai.
Également, les magasins installent des boucliers aux caisses en plexiglas et des mesures de distanciation sociale sont mises en œuvre dans tous les magasins. De plus, les magasins Canadian Tire offrent un ramassage à l’extérieur pour les commandes en ligne, où les achats sont apportés directement aux véhicules des clients.
Lowe’s Canada a aussi décidé d’offrir une augmentation temporaire de 2 $/heure à ses associé(e)s à salaire horaire qu’ils soient à temps plein, partiel ou saisonniers. La mesure est en vigueur pour ceux travaillant dans un magasin Lowe’s, RONA et Réno-Dépôt corporatifs, dans les centres de relation client et dans les établissements de la chaîne d’approvisionnement au Canada, et ce, pour les heures travaillées pendant le mois d’avril.
La mesure s’ajoute à un boni spécial de 300 $ pour les temps plein et de 150 $ pour les temps partiel et le personnel saisonnier afin de souligner tous les efforts qu’ils déploient pour servir les clients et la communautés.
Au début du mois, Home Dépôt Canada a élargi sa politique de congés payés pour répondre aux besoins des associés horaires et les aider à résoudre certaines des difficultés auxquelles ils pourraient être confrontés relativement à la COVID-19. Les associés à temps plein ont reçu 80 heures additionnelles de congés payés et les ceux à temps partiel ont reçu 40 heures additionnelles de congés payés. Les associés peuvent utiliser ces heures en tout temps à partir de maintenant et jusqu’à la fin de l’année. Les heures inutilisées leur seront payées.
La semaine dernière, comme Santé Canada a déterminé qu’ils appartenaient à un groupe vulnérable à la COVID-19, les associés âgés de 65 ans ou plus ont reçu des congés payés supplémentaires, soient 80 heures additionnelles de congés payés (pour un total de 160 heures de congés payés supplémentaires) aux associés à temps plein et ceux à temps partiel ont reçu 40 heures additionnelles de congés payés (pour un total de 80 heures de congés payés supplémentaires).
Si des associés de Home Depot ont reçu un diagnostic de COVID-19 ou s’ils se font conseiller par des autorités en matière de santé ou des représentants gouvernementaux d’avoir recours à l’isolement volontaire en raison d’une exposition directe à la COVID-19, ils continueront à recevoir un salaire pendant cette période. Comme toujours, les associés malades sont encouragés à rester à la maison.
Home Dépôt a également mis en place un programme de primes temporaire pour tous les associés horaires qui travaillent dans les magasins et les centres de distribution. Du 23 mars au 19 avril, les associés horaires qui travaillent plus de 35 heures par semaine recevront une prime de 100 $ par semaine et les associés horaires qui travaillent de 20 à 35 heures par semaine recevront une prime de 50 $ par semaine. Ce programme de primes est offert aux associés à temps plein, à temps partiel et saisonniers, y compris aux nouveaux associés. Nous majorons également de 100 % (taux double) le salaire des associés horaires qui font des heures supplémentaires entre le 25 mars et le 30 avril.
Cap sur le commerce en ligne :
Il faut parfois frapper un mur pour agir. La création du Panier bleu qui entend répertorier les commerces québécois avec lesquels on peut transiger en ligne montre que les quincailleries et centres de rénovation doivent immédiatement prendre le virage numérique. Ceux qui sont en ligne, inscrivez votre commerce sur le site du Panier bleu.
Ceux qui ne le sont pas pourraient considérer l’offre de ZipZad Technologies, une firme québécoise opérée par un passionné, Jean-Yves Barrette, recommandée par l’AQMAT. En 24 heures, une boutique transactionnelle peut être greffée à votre site web sans aucuns frais. Mieux encore, rien à payer pendant trois mois pour y vendre jusqu’à 60 produits.
Le panier bleu versus Bien fait ici :
Le gouvernement semble avoir précipité l’annonce. Qu’est-ce qu’un commerce québécois? Qu’est-ce qu’un produit québécois? Sans balises, on pourrait verser dans du « bleuwashing » comme l’environnement a connu sa part de « greenwashing » où des opportunistes se sont improvisés écolos.
« Personne ne peut être contre la vertueuse quête de l’achat local. Mais un commerce appartenant disons à Steve et à Ginette aide-t-il le Québec s’il ne propose sur le web que des produits importés ou à peine assemblés ici? », s’interroge à voix haute notre président et chef de la direction.
Nous ne pensons pas que l’enjeu ultime est la plateforme technologique, mais plutôt le respect de normes, d’accréditation, de certifications, ce qu’un répertoire tous azimuts et pensé sans balises n’arrivera pas à procurer.
Richard Darveau et son équipe entendent établir un pont entre le programme « Bien fait ici » et Le panier bleu. « Comme nos homologues chez Meubles du Québec, Aliments du Québec, M Montréal et tant d’autres initiatives menées avec des critères rigoureux ou comme diraient les jeunes « with no bullshit », on va surtout s’employer à tout faire pour orienter les consommateurs québécois vers les quincailleries et les centres de rénovation qui affichent une solidarité réelle pour les manufacturiers d’ici, ceux qui, hormis de vendre en ligne, ont d’abord pignon sur rue. »