Les quincailleries en adaptation accélérée à la situation qui change rapidement

En 24 heures, l’AQMAT a posé des questions urgentes à ses dirigeants de quincailleries et centres de rénovation. Voici ce qui ressort des 97 questionnaires complétés.

1. La situation actuelle quant aux heures d’ouverture et aux procédures

  • Seulement trois des répondants ont choisi de fermer leurs portes jusqu’à la fin de la crise sanitaire
  • 68 % ont réduit leurs heures encore plus qu’au début de la crise
  • Un sur cinq a réussi à coordonner leurs horaires d’ouverture avec des concurrents
  • Les procédures visant la réduction des risques de propagation du virus ont été resserré dans 84 % des cas
  • Seulement quatre magasins affirment n’avoir procédé à aucun changement depuis le début de la crise

Quelques-uns des commentaires reçus :

« Nous fermons sur l’heure du diner (de 11 h 30 à 12h 30) »

« Très difficile sur la santé financière le dimanche fermé. La majorité des dollars sont enregistrés les week-ends. Nous allons devoir mettre des travailleurs à pied si nous ne bénéficions pas de la subvention salaire fédérale de 75% car nous ne connaissons pas encore à ce jour les conditions d’admissibilité. »

« Nous n’ouvrons que de 8 h à 16 h, sauf les samedis et dimanches »

« Enfin, fermé les dimanches, ouf! »

« On a ajuste nos heures au même horaire avec notre compétition. »

« On offre la vente en ligne et par téléphone seulement, avec livraison et récupération à l’extérieur. »

« On a embauché quatre employés pour s’assurer du maintien sanitaire. »

« On a fait des horaires de 37,5 h, mais on continue de payer 40 h. »

2. L’évolution des ventes : variable d’une quincaillerie à l’autre

Pour 58 % des magasins répondants, un certain effet négatif sur les ventes est noté. Pire, 12 des 97 magasins sondés affirment que si la crise perdure, leur commerce est menacé.

En revanche, une certaine augmentation des ventes est notée pour 28 % des cas.

Enfin, un seul magasin considère que la crise est sans effet particulier sur ses ventes.

Quelques-uns des commentaires  reçus:

« On note chez nous une baisse de 45 %, c’est la nouvelle norme depuis samedi 21 mars. »

« Une baisse due à la saison acéricole (sucre d’érable). »

« Beaucoup de clients qui bricolent ou peinture. »

« Augmentation du panier moyen, baisse de clientèle. »

« La semaine passée, un peu difficile. Cette semaine, par contre, une plus grande baisse dans les ventes. Les entreprises autour sont très difficiles d’accès (pharmacie, etc.) et le fait que les gens doivent attendre dehors). Je crois que les clients ne se sentent plus les bienvenus dans les commerces et délaissent le magasinage afin d’éviter la contamination. »

« La baisse chez nous est de l’ordre de 50 %. »

« Augmentation actuelle, mais crainte d’une grosse diminution par rapport aux attentes quand avril et surtout mai arriveront, car c’est à cette période que normalement les gros projets débutent. Surtout pour nous, spécialisés matériaux. »

« Le mois de mai sera difficile. »

« Il serait important que l’on sache avec précision les règles du gouvernement afin que l’on adopte la stratégie gagnante pour l’employeur et pour les employés si la situation se prolonge. »

« Diminution, surtout en peinture normalement fort à ce moment de l’année. »

« Un + de 20 % des ventes, essentiellement pour les ventes institutionnelles provoquées par la crise. »

3. L’achalandage en magasin a généralement diminué

Pour 81 des 97 répondants, il y a moins de monde en magasin qu’en temps normal à cette période-ci.

Seulement neuf des magasins observent plus d’achalandage alors que sept autres ne voient aucun changement notable.

Pour treize des magasins, le ratio acheteurs réels versus visiteurs est nettement meilleur qu’à l’habitude.

Quelques-uns des commentaires reçus :

« Peu ressortent sans acheter, mais nous filtrons à l’entrée afin que les gens fassent ça rapidement. »

« Nous récoltons de nouveaux clients, étant donné que la population est encabanée localement et ne part pas travailler en ville. »

« Aucun magasinage inutile : ils achètent et partent. »

« Nos portes sont désormais fermés à la clientèle : commandes en ligne/téléphonique. »

« Nous limitons le nombre de clients en magasin, donc oui, ça affecte l’achalandage. »

« Entre le 25et le 28 mars = -25% des transactions. »

« Très bonne la semaine dernière. Je crois que cette semaine sera réduite de beaucoup. »

4. Le principal souci : les mises à pied

Le spectre de devoir mettre des employés à pied ou d’apprendre qu’un employé a contracté le virus représente le principal souci pour 61 des 97 répondants.

Loin derrière (35 répondants) arrive la possibilité d’être victime d’une rupture de stock de certaines gammes de produits nécessaires pendant la crise sanitaire.

Quelques-uns des commentaires reçus :

« Pas de mise à pied de prévu mais si un employé a contracté le virus ce sera plus préoccupant. Ça nous forcerait à fermer.»

« On la vit déjà, la rupture de certains inventaires. Nos commandes sont « back order ». Il y a pénurie. »

« Effectivement, si nous sommes fermés, il est clair que la perte de revenus sera réelle et dommageable, mais si le gouvernement prend cette décision, elle est basée sur le bien pour la population. Le fait que les magasins-entrepôts dans notre secteur et un Réno-Dépôt demeure ouvert, sans respecter les mesures de protection, nuit particulièrement à l’image de la bannière. De plus, la continuation des promotions incite les gens à sortir. »

« À date, la réduction d’heures n’affecte pas les ventes qui sont à la hausse quand même. »

« La santé d’abord. »

« On voit déjà une diminution de revenu… et ça ne fait que commencer. »

« Avec un service d’urgence, nous aidons la population. Les quincailleries qui restent ouvertes contribuent à augmenter les déplacements des gens qui devraient être a la maison. »

« En ces temps de crise, la population est informée de façon constante et régulière de tout changement apporté à notre magasin. »

« Nous avons gardé notre horaire habituel justement pour éviter la cohue et étirer la clientèle. »

« Je crois que les quincailleries devraient fermer et offrir un service d’urgence, car pour le moment, aucune vente de biens essentiels, mais seulement des matériaux ou autres produits afin de passer le temps. »

« La population apprécie le fait que nous sommes ouverts et apprécie également les mesures de prévention et de précaution mises en place. »

« Les clients sont ravis que l’on reste ouverts. »

« Nous restons ouverts malgré les réductions d’heures. La santé de tous est prioritaire pour nous et non les ventes. »

« On est content de la baisse d’achalandage… je ne pensais jamais dire ça! »

« On est un service essentiel, mais les gens viennent pour n’importe quoi. »

« On gère bien, on s’adapte, les ventes sont faibles, mais on est rendu là et on assume. Safety first. »

« De l’insécurité n’est jamais bon pour le commerce. »

« À l’aise d’être reconnu comme un commerce essentiel. »

« Les clients nous voient comme essentiel. »

5. Les principaux défis de la réorganisation du travail.

C’est la prévention de la propagation du virus parmi les effectifs qui soucie le plus les répondants : 69 des 97 quincailliers classent la chose en tête de leurs… maux de tête!

Réviser et faire respecter la circulation et l’aménagement à l’intérieur du magasin en raison des nouvelles normes d’hygiène représente donc le principal défi tributaire de la réduction des heures d’ouverture, soutiennent 56 des 97 répondants au sondage.

Maintenir une relation client personnalisée et une bonne réputation comme citoyen corporatif arrivent ensuite, loin derrière parmi les challenges identifiés par les répondants.

6. L’impact des chantiers de construction interrompus 

C’est à hauteur de 62 % que les affaires des commerces répondants sont affectées par la fermeture des chantiers de construction.

Beaucoup plus de répondants (41 versus 27) ont confiance que les entrepreneurs pourraient adopter des moyens adéquats pour contrôler les risques de propagation sur les chantiers.

Quelques-uns des commentaires reçus :

« Facile à dire ce que les entrepreneurs peuvent faire de façon réaliste. Travailler en tout temps à plus de 2 mètres ne serait pas facile… »

« Plusieurs entrepreneurs en construction continuent de travailler dans mon coin. »

« Les gens de la construction sont les premiers à critiquer nos mesures de protection dans nos magasins. »

« Sur les petits chantiers, ça serait certainement faisable. »

« Pas d’effet en ce moment dans notre région, mais en avril et mai… »

« Moins de contracteurs, mais plus de particuliers. »

« Je crois que les chantiers résidentiels, maximum de trois ouvriers et un seul corps de métier par chantier, devraient rouvrir. »

« La saison de construction débutant en force à la mi-mai dans la région, je crains. »

7. L’allocation de 2000 $ fait craindre une désaffection des employés

Si 32 % des employeurs consultés ont déjà reçu de certains de leurs employés la demande d’être placés en arrêt de travail pour bénéficier de l’allocation de 2000 $ promise par le gouvernement du Canada, et ce pendant quatre mois, 24 % des autres répondants craignent de recevoir pareilles requêtes de leurs effectifs.

En fait, l’allocation correspond à un salaire brut d’environ 36 000 $, ce que ne gagne pas nombre des employés en quincaillerie.

Quelques-uns des commentaires reçus :

« En ce moment, les employés qui demeurent en poste le font par choix. Les protections les sécurisent et ils les respectent. »

« Challenge de toujours regarder ce que le voisin fait/ qu’il trouve mieux ailleurs. »

« Pas de démission, mais juste plus de gestion à l’interne et d’explications. »

« Rendu là, qu’ils aient voir dans la cour du voisin si c’est plus vert! »

« Il faut absolument trouver la meilleure façon de compenser les employés qui seront restés à se battre avec nous pendant que leurs voisins, leurs amis, leurs connaissances profitent de cette allocation. Il faut rester justes. »

« La mesure annoncée n’incite pas au travail. Et encore pire pour les étudiants. »

« C’est difficile de maintenir un staff quand il peut gagner 2000 $ à rester chez lui. »

« Un vrai foutoir qui va avoir des retombées importantes. »

Les temps partiels ont déserté nos magasins en pensant faire de meilleurs salaires malgré des explications claires. »

« J’attends les détails de la subvention, mais je pensais payer 40 h mes employés malgré qu’ils fassent 30 h. »

DEMAIN, ON SONDE CETTE FOIS LES DISTRIBUTEURS ET MANUFACTURIERS.

2 comments on “Les quincailleries en adaptation accélérée à la situation qui change rapidement

  1. daniel brazeau on

    Merci pour cette belle initiative de l AQMAT.
    C est réconfortant de connaitre les préoccupations des membres de notre industrie.
    Dommage que le taux de participation ne soit pas plus élevé.
    Merci a toute l équipe.

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    • Isabellle Champagne on

      Merci monsieur Brazeau. Un plus haut taux de participation est toujours souhaité, cependant en cette période nous le comprenons. Vos remerciements seront partagés avec l’équipe.

      Répondre

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