Suspense: les quincailleries seront-elles privées de leurs sources d’approvisionnement?

Le téléphone et la boîte courriel de la permanence de l’AQMAT ne dérougissent pas, nos membres veulent savoir si le gouvernement les fermera. État de la situation dans l’attente, en fin de journée, de l’annonce d’un nouveau confinement plus strict, doublé d’un possible couvre-feu.

En coulisses et de plus en plus dans les médias, on entend que le premier ministre du Québec copie-collera le scénario qui prévalait en première vague. Rappelons-nous les grandes lignes en trois temps.

  1. Les quincailleries et centres de rénovation de toute taille avaient gagné le statut de commerces essentiels et donc, le droit d’ouvrir.
  2. Les chantiers de construction déjà débutés pouvaient poursuivre leurs travaux.
  3. Puis les usines qui prouvaient leur rôle dans l’approvisionnement, soit des commerces essentiels, donc les centres de rénovation, soit des chantiers autorisés, pouvaient reprendre leurs activités.

Des services aussi essentiels à livrer aujourd’hui qu’en début de confinement

Pour le premier point, le gros bon sens veut que les citoyens confinés à demeure puissent accéder à une quincaillerie autant qu’à une épicerie ou à une pharmacie. Le seul bémol, on le répète, c’est la tentation de certains des nôtres de vendre de tout aux consommateurs.

Ce matin encore, on nous a rapporté une douzaine de centres de rénovation qui agissent comme si la crise sanitaire n’existait pas. Même que le siège social d’une des bannières fermerait les yeux sur ses marchands qui exploitent par exemple des boutiques Benjamin Moore où on brasse physiquement de la peinture et où le public peut tranquillement, sur place, choisir ses couleurs. Un tel laxisme d’une bannière nuit à tous.

Une propriétaire de la Montérégie, désespérée, cherche en elle toute la motivation pour ne pas autoriser la vente de produits et services non essentiels tant ses employés sont stressés ou frustrés de devoir refuser des clients.

« Il faut garder le courage et la lucidité de combattre la crise avec des principes éthiques forts. »

Commentaire de Richard Darveau: « Je dis à cette propriétaire que c’est elle qui a raison d’agir comme elle le fait. On a besoin de ce courage, de cette lucidité. Ne nivelons pas par le bas. Expliquons aux employés et aux clients pourquoi il faut se restreindre à ne vendre que des produits qui servent à réparer, à protéger et à entretenir la maison, recommandons la vente en ligne pour tout produit de décoration et autres non essentiels. C’est ainsi qu’on peut le mieux contribuer à lutter contre la propagation communautaire du virus et éviter de concurrencer les magasins obligatoirement fermés. »

Le porte-parole de l’AQMAT tient en revanche à rappeler que pour le moment, les ventes à des entreprises de construction peuvent, elles, être réalisées pour tout type de produit. Relire notre communication d’hier à ce sujet.

Poursuite des chantiers en cours

L’AQMAT défend également l’intérêt des chantiers de construction dont les acteurs représentent une grande partie de la clientèle des centres de rénovation et des fabricants qui alimentent ceux-ci.

« On n’interrompt pas un chantier comme on ferme un bureau », explique M. Darveau qui demande au gouvernement de faire preuve de gros bon sens en permettant pendant les semaines à venir de poursuivre tout chantier déjà en cours.

« Je regardais ce matin les taux d’inoccupation dans les différentes régions du Québec pour constater que nous sommes à un point de bascule si on ne livre pas des logements par centaines dans les semaines à venir. Il y a de plus en plus de quartiers et de municipalités complètes où les logements disponibles tournent autour du taux de 1 % alors que 3 % est considéré comme le seuil à maintenir pour un marché immobilier équilibré. »

Approvisionnement manufacturier local

L’AQMAT demande aussi au gouvernement d’être cohérent dans son discours et ses actes en faveur de l’achat local: « Si des commerces peuvent rester ouverts sans être alimentés par les usines d’ici, ceci encouragera l’activité importatrice de produits d’Asie et d’ailleurs », souligne Richard Darveau.

D’autres organismes ont demandé avec raison l’accès à des statistiques plus spécifiques étant donné que le manufacturier est un mot fourre-tout qui comprend des joueurs très hétérogènes. « Il y a eu beaucoup de cas de contamination médiatisés dans le secteur de la transformation alimentaire, mais est-ce la même situation qui prévaut dans les scieries, les fabricants de bardeaux d’asphalte, les distributeurs de gypse, etc.? », se demande M. Darveau. La réponse semble être non, selon toutes les personnes consultées.

« Nos usines manufacturières et nos distributeurs de matériaux semblent avoir pris au pied de la lettre les règles édictées par la santé publique, si bien que peu ou pas de cas de contamination sont survenus. »

L’AQMAT invite les autorités à ne pas prendre de raccourcis si un cas de COVID-19 est apparu dans une usine. Ce peut être arrivé par une contamination extérieure et il est fort possible que le dirigeant du manufacturier ait promptement réagi pour circonscrire l’événement.

Fin du suspence vers 17 heures !

 

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