Razzia dans les 17 IKEA russes dès l’annonce de leur fermeture

Le conflit bien réel sur le terrain ukrainien prend aussi des allures de guerre économique avec les fermetures temporaires, même les cessations d’affaires qui se multiplient en Russie de la part des grandes entreprises iconiques du monde entier. Pour ce troisième volet des dommages collatéraux de l’invasion russe sur notre secteur économique, zoom sur IKEA.

Quand, vendredi dernier, le géant suédois de l’ameublement a annoncé la fermeture pour une durée indéterminée de ses 17 magasins et trois sites de production en territoires russe et biélorusse, les files d’attente se sont allongées. Près de 15 000 employés sont touchés.

La décision de IKEA entraîne dans sa foulée l’arrêt également des activités de 47 fournisseurs en Russie et 10 en Biélorussie.

« La guerre a un énorme impact humain et se traduit aussi par des perturbations graves de la chaîne de production et de commerce, raisons pour lesquelles les sociétés du groupe ont décidé de suspendre temporairement les activités d’Ikea en Russie » a annoncé le groupe Ikea par communiqué.

Cliquez sur l’image pour voir l’achalandage dans un des IKEA de la capitale russe. Partagée sur les réseaux sociaux par un correspondant de Radio-France à Moscou, cette vidéo a été initialement postée sur la chaîne Telegram @bazabazon

 

Jusqu’au 3 mars, Ikea confirmait qu’il laissait ses magasins ouverts dans le pays, ce qui lui avait valu des critiques en Suède.

« La guerre dévastatrice en Ukraine est une tragédie humaine et notre plus profonde empathie et inquiétude vont aux millions de personnes affectées », a depuis déclaré le groupe, numéro un mondial du secteur.

La fondation Ikea a de son côté annoncé un don de 20 millions d’euros en réponse à l’appel de l’ONU pour faire face à la crise humanitaire. « Nous n’avons jamais fourni un don de cette taille à une crise auparavant », a précisé une porte-parole de la fondation à l’Agence France Presse.

IKEA est présent en Russie depuis l’an 2000.

Pressions de toute part

La nouvelle tendance qui se dessine est alimentée par les clients des grandes marques et par des grands noms du showbizz qui associent le maintien des activités commerciales à un appui tacite à la guerre que mène le président russe.

Une cabale sur les médias sociaux dénonçant l’inaction de Coca Cola a forcé cette multinationale à battre en retraite et à se retirer momentanément de la Russie. Les hashtags se décuplaient avec des phrases assassines, genre: « Coca Cola supports war. Coca Cola supports Russian invasion. Coca Cola supports terrorism and genocide. »

Mark Hass, spécialiste de communication à l’Université d’État d’Arizona, racontait hier à l’AFP que les intérêts économiques des entreprises qui ont choisi jusqu’à présent de ne pas quitter la Russie « dépassent encore sans doute les risques pour leur réputation ». Mais « si les réseaux sociaux commencent à vous identifier comme l’entreprise prête à faire du business avec un agresseur autocrate qui tue des milliers de personnes en Ukraine, alors le problème prend une autre ampleur et peut affecter votre activité bien au-delà de la Russie ».

 

 

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