Le préfab : panacée aux problèmes de main-d’œuvre, de productivité et de pression écologique sur nos chantiers?

À l’initiative du Bureau de promotion des produits du bois du Québec (QWEB), de la Société québécoise des manufacturiers d’habitation et de la direction de la construction du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) du Québec, une centaine d’intervenants de l’univers des bâtiments préfabriqués se réunissent aujourd’hui à Québec. Au menu du chantier baptisé VISION 2030, une réflexion sur le développement des marchés pour les systèmes de construction.

Le clou du colloque a été le dévoilement d’une enquête à laquelle ont participé 27 dirigeants d’entreprises du secteur manufacturier spécialisées en préfabrication. Quelques données ont été des confirmations alors que d’autres ont surpris panélistes et participants :

  • 81 % éprouvent des difficultés à combler les postes de base (manœuvres et journaliers);
  • 59 % du marché est domestique (Québec) et 17 % se prolonge dans les autres provinces;
  • 67 % n’exportent pas ou font face à des problèmes à ce chapitre;
  • 66 % considèrent que le caractère saisonnier du secteur est un problème;
  • 44 % déplorent qu’Ottawa plafonne à 10 % le quota d’embauche de main-d’œuvre immigrante.

La préfabrication en usine, du point de vue de plusieurs observateurs, pourrait représenter une panacée à la pénurie de main-d’œuvre et aux délais et coûts générés par les chantiers de construction.

Il faut savoir que malgré la diversification des marchés, le secteur résidentiel demeure prisé par le ‘préfab’ : 22 % des activités sont campées dans la maison unifamiliale alors que 33 % se concentrent sur le multilogements.

Plusieurs parient donc que les chantiers résidentiels intégreront de plus en plus de systèmes de construction conçus en usine, transportés et assemblés sur place.

Puisque la filière exportatrice était le premier motif de l’événement d’aujourd’hui, la discussion a beaucoup porté sur l’objectif d’élever à 3 milliards de dollars la valeur des exportations du préfab au cours de la nouvelle décennie.

À noter que 70 % des répondants à l’enquête considèrent que leurs entreprises ne sont pas touchées par le conflit sur le bois d’œuvre avec les États-Unis

Vers une construction durable

Marc Vézina a partagé les objectifs stratégiques du M.E.I. qui l’emploie, lesquels s’assoient sur les piliers du développement durable :

  • Économie : accroitre la productivité et les investissements
  • Environnement : réduire l’empreinte écologique et minimiser les résidus et les déchets
  • Social : promouvoir la santé et la sécurité au travail et lutter contre le vieillissement démographique

Pour plus d’information sur l’événement consulter le site Internet suivant : https://quebecwoodexport.com/vision-2030/

En qualité de coprésidents du chantier Vision 2030, Martin Roy de Pro-Fab et Daniel Laprise des Maisons Laprise ont souhaité la bienvenue à la centaine de participants réunis aujourd’hui à Québec, tous de fervents croyants dans le potentiel de la construction préfabriquée.

 

Le premier panel composé de quatre entrepreneurs commentait les résultats d’une enquête dévoilant ce matin ce que 27 des 36 chefs d’entreprise engagées dans l’univers du préfab perçoivent comme défis à relever. De gauche à droite : Nicolas Auger de NA Structures, René Leclerc de AmeriCan Structures, Geneviève Constancis de Art Massif et André Huot de Nordic Structures

 

Les experts de Cecobois n’ont pas caché, dans leurs interventions, leur inquiétude face au peu d’innovation qui caractérise le marché de la préfabrication, ce à quoi la représentante de Art Massif a répliqué en invoquant la loi du plus bas soumissionnaire, les multiples réglementations et le manque de standardisation des logiciels et des procédures.

 

Le pdg du Bureau de promotion des produits du bois, Sylvain Labbé, prévoit un boum pour la fabrication de bâtiments en usine, surtout en raison de la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi pour mieux lutter contre les gaz à effet de serre. Sylvain Ménard de l’UQAC et Michel Vincent du Conseil de l’industrie forestière du Québec partagent le même optimisme.

 

Main-d’œuvre et automatisation ont drainé l’essentiel des interventions de la matinée.

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