L’instabilité du prix du bois d’œuvre insécurise l’industrie

Le prix du bois d’œuvre commence 2022 comme il a terminé la précédente : en dents de scie. Rien pour aider à la planification des achats et des travaux.

Interviewé par Radio-Canada, Fabien Tremblay, propriétaire de la quincaillerie Achille Tremblay et fils sous bannière BMR à Saint-Fulgence au Lac-Saint-Jean, résume bien l’état d’esprit des troupes : « L’année passée, c’était quatre fois le prix que ça avait monté. Là, on approche du deux fois. C’est assez ! », a-t-il dénoncé à la journaliste Mireille Chaillé.

Tremblay explique qu’en temps normal, il peut emmagasiner de grandes quantités de bois, mais la volatilité actuelle l’empêche de fonctionner ainsi. Il espère donc que le marché va vite se stabiliser.

« Quand les prix sont stables, il n’y a pas de problème, on achète du stock pour trois semaines, un mois. Au bout d’un mois, on en rachète, mais là, c’est pratiquement toutes les semaines où il faut faire attention pour ne pas que ça monte trop et l’acheter avant qu’il monte un peu », a poursuivi Fabien Tremblay sur les ondes de Radio-Canada dans sa région.

Également interviewé, le Conseil de l’industrie forestière du Québec invoque, comme toujours, cette loi invisible de l’offre et la demande, d’où inévitablement une question qui se pointe dans toute tête bien faite : « Est-ce justement sain pour l’ensemble de la société qu’aucun mécanisme ne puisse un peu réguler les soubresauts du marché laissé à lui-même?

Le président de l’AQMAT, Richard Darveau, se fait l’apôtre de la stabilité, ce facteur le plus déterminant pour toute économie : « Le jeu de yoyo du bois d’œuvre entrave le développement de tous les projets, de la petite réno de balcon jusqu’aux appels d’offres publiques ».

L’AQMAT et d’autres partenaires vont accélérer les réflexions et les actions pouvant mener à un but commun : solidariser clients et producteurs en vue de sécuriser les approvisionnements en bois. « Je sais bien que l’inflation touche d’autres intrants, comme l’acier, le métal, l’alu, le gypse, souligne M. Darveau. Mais si on peut arriver à réduire sensiblement le prix et la disponibilité du bois d’œuvre pour les besoins des consommateurs et des institutions d’ici, ce sera déjà un grand pas en avant pour l’humanité bricoleuse! »

Une intervention est d’autant nécessaire que tous les indicateurs de construction de bâtiment aux États-Unis et dans l’ensemble du Canada pointent en direction de mises en chantier records, surtout du côté du multifamilial, situation qui pourrait contribuer à raréfier le bois, donc à faire augmenter aussi son prix. À moins que le réajustement anticipé des taux hypothécaires ne vienne calmer les ambitions des consommateurs…

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