Passeport vaccinal : les marchands et leurs clients continuent de nous écrire par dizaines

« Pourquoi mettre une mesure qu’on ne pourra pas maintenir et qui n’apportera aucune amélioration aux problèmes de notre système de santé ? »

Voilà le genre de question que posent nos membres que l’on sent agacés, souvent stressés.

Même son de cloche de leurs employés et de leurs clients.

C’est comme si la volonté gouvernementale de priver les non-vaccinés de privilèges — une démarche appuyée par la majorité — devenait une obsession faisant oublier le rationnel qu’on attend de nos gouvernants, même lorsqu’ils doivent agir sous pression. En fait, surtout en situation d’urgence.

La quinzaine de commentaires ci-dessous résume les états d’âme de notre communauté et des gens qui nous aiment.


« Je possède cinq centres de rénovation au Lac-Saint-Jean, les Rénomax. Trois d’entre eux devront demander le passeport vaccinal, situés à Dolbeau-Mistassini et Roberval. Mon concurrent dans ces deux villes a des magasins aussi grands que les miens et eux aussi devront demander le passeport vaccinal. Cela veut dire qu’à Dolbeau-Mistassini et Roberval, les non-vaccinés devront parcourir plusieurs kilomètres pour aller dans des villes ou plutôt des villages voisins afin de pouvoir réparer leur maison. À Saint-Félicien, mon concurrent doit demander le passeport et nous non, mais je manque cruellement d’effectifs à ce magasin, et c’est la même chose à Alma. Nous manquons tous cruellement d’effectifs, car même si ma surface de plancher est plus grande à Roberval qu’à Alma par exemple, j’ai seulement 3-4 étudiants de plus qu’eux et ceux-ci sont à l’école durant la semaine. En janvier encore, l’achalandage n’est pas élevé, mais pourquoi mettre une mesure qu’on ne pourra pas maintenir et qui n’apportera aucune amélioration aux problèmes de notre système de santé ? »

– Annick Rousseau, marchande-propriétaire, cinq quincailleries Rénomax


« Étant propriétaire d’une compagnie de rénovation spécialisée, je m’oppose à l’imposition du code QR. Je trouve que cette restriction est discriminatoire. J’espère faire valoir mon point et que mon opinion sera prise en considération. »

– Marc Montpetit, entrepreneur


« Je soutiens la cause pour le libre choix. Je suis moi-même une petite entreprise à son compte et je trouve que le règlement mit en place par le gouvernement prime les droits et la liberté des citoyens. Si toutes les entreprises se mettaient ensemble, elles parviendraient à renverser ces mesures absurdes. Merci de défendre nos droits. »

– Raymond Cherrier, entrepreneur


« Je prends deux minutes pour vous écrire pour vous rappeler l’importance de traiter tout citoyen également en vertu de la Charte des droits et libertés, article 15. »

– Patrick Levasseur, client


« Oubliez-moi si vous acceptez d’appliquer ces mesures. J’irai faire mes achats ailleurs, dans un commerce qui est inclusif à tous. D’autres commerces nous ont au contraire ouvert la porte en affirmant qu’ils ne mettront pas en pratique ces mesures de division. »

– Chantale Leduc, cliente, Mont-Tremblant


« Je tiens à vous féliciter. De vous lever contre cette norme arbitraire est un vent de fraîcheur pour le citoyen que je suis. Je me suis dit : « Enfin un groupe qui se tient face à ce gouvernement qui selon moi, a perdu son orientation face à cette crise qui perdure depuis trop longtemps. »

– Marcel Labonté, client, Val-Bélair


Nous planifions depuis plusieurs années la construction de notre résidence au Québec, un investissement de plusieurs millions de dollars, des dollars versés directement dans l’économie locale. Si certaines restrictions comme le passeport vaccinal sont toujours là en mars, nous devrons, à regret, annuler notre projet. De plus, nous nous départirons de nos investissements au Québec pour nous concentrer à l’extérieur du Canada.

Nous ne résiderons jamais dans un pays où les citoyens doivent utiliser un passeport vaccinal. Nous ne sommes pas les seuls. La « joie de vivre » qui était représentative du Québec est chose du passé. La société québécoise, divisée et hargneuse, se distingue encore mais pour les mauvaises raisons.

Ce qui se passe présentement nous inquiète beaucoup pour l’économie future du Québec. Nous, de même que nos associés, prévoyons un exode historique de capital. Les décisions politiques prises actuellement sont vues de l’extérieur du Québec avec effroi et ahurissement. Elles ne font rien pour promouvoir un climat encourageant l’investissement, tout au contraire. Que restera-t’il de l’attrait touristique de nos villes, Montréal en particulier, si les magasins, lieux de culture et les restaurants sont en faillite partout ? Quel dirigeant d’entreprise voudra venir y investir quand nous avons un gouvernement qui établit des règles antidémocratiques sans débat ou fondement scientifique ? Un gouvernement qui s’efforce de détruire l’économie en se basant sur les sondages ? Certains partis d’opposition qui regardent le train passer sans rien dire, sans rien faire ??? Où sont les voix pour représenter et défendre les droits de tous les Québécois ?

Si 10 % de la population du Québec peut être isolée, exclue, ridiculisée, menacée avec l’encouragement du gouvernement du Québec, des médias et le soutien de toute la classe politique, qui sera la prochaine population à subir ce sort ?

– O.T. James, consultant


« Je crois que pour sauver les commerces qui en mange un coup comme les quincailleries qui ont peur de perdre des commandes des entrepreneurs (vu des posts d’entrepreneurs qui ne savent pas où ils vont commander leur stock) ainsi que les restaurants qui tombent comme des mouches, il devrait y avoir une collaboration, un mouvement de masse, en même temps le même jour et de la même façon. Le gouvernement n’aura pas le choix de reculer si tout le monde se lève en même temps. »

– MacGyver (surnom)


« Merci de vous tenir debout, de vous opposer pour éviter que ce soit appliqué dans les quincailleries où on peut acheter des choses essentielles. »

– Steeve Lévesque, client, Chicoutimi


« J’avais pourtant confiance en François Legault, en qui j’anticipais un homme pouvant exercer un “plan d’action concret”, selon les situations vécues par chacune des “strates” de la population (je fais référence ici aux milieux scolaires, aux commerçants, aux institutions gouvernementales et privées, aux citoyens du Québec), et non à cet homme “ambivalent”, qui, tantôt vise à gauche, tantôt vise à droite, en mettant tout le monde dans le même bateau. Le bateau du “naufrage”.

Lorsqu’il y a présence d’une épidémiologie au sein d’une société, il faut d’abord avoir la “logique” de cibler quelles en sont les personnes affectées, autrement c’est un “dérapage total”.

Des milliers d’étudiants, des milliers de travailleurs et autres n’ayant aucune relation avec la COVID-19 ont été contraints d’être renvoyés à la maison, causant des pertes financières extravagantes et surtout inutiles par la stratégie tout à fait déficiente déployée par François Legault et ses acolytes, voire tout palier de gouvernement confondu.

À la base, si Madame X, Monsieur Y ou l’adolescent Z n’a aucun ennui de santé, il ne faut pas être à ce point incompétent de priver cette personne d’accomplir son devoir quotidien (soit de se rendre en classe, au travail ou vaquer à ses occupations personnelles, se rendre au restaurant, à l’église, au gym, etc… bien évidemment en obligeant ces endroits à respecter à la lettre un cadre de règles sanitaires). »

– Luc Proulx, citoyen


« Nous servons entre 1000 et 1800 clients par jour et depuis le début de la pandémie, notre organisation a toujours été derrière notre gouvernement quant à l’application des différentes mesures qui ont dû nous être imposées. Il allait de soi de se serrer les coudes et de foncer main dans la main, commerçants et gouvernement, pour limiter la propagation du virus et ainsi préserver du mieux qu’on peut le réseau de la santé.

Mais depuis la journée de l’annonce de la règle du “plus de 1500 m2, tu cartes tes clients”, je ne me sens pas bien avec cette décision et voici pourquoi :

  • Décision très arbitraire dont les bases du jugement ne tiennent pas la route : le réseau de la santé sera moins sous pression si une personne non vaccinée ne peut uniquement faire ses achats que dans un magasin de 1500 m2 ou moins. Et de quel chapeau sort la norme du 1500 m 2 ? Je me sens comme si on me prenait pour un homme incapable de raisonner et qui gobe n’importe quoi.
  • En plus d’être arbitraire, cette mesure est inéquitable ; les 1500 m 2 et moins seront sans contraintes donc n’auront pas à mettre des barrières à l’entrée de leur commerce. Alors que pour nous, les 1500 m 2 et plus…. Ouf : explication à la clientèle, refus de certains clients, files d’attente (au froid), embauche de personnel supplémentaire, affichage explicatif. Je me sens traité injustement.
  • Alors que les centres de rénovation ont été décrétés comme entreprises essentielles en début de pandémie, le gouvernement fait volte-face après tous nos efforts d’adaptation et décrétera que nous ne le serons plus à cause de notre superficie. Je me sens trahi.
  • Nous desservons l’industrie de la rénovation et de la construction ; une part très importante de nos transactions se font auprès des entrepreneurs. Avec cette mesure qui devrait être appliquée dès lundi 24 janvier, au lieu de servir nos clients entrepreneurs, nous devrons entraver leur travail, car nous refuserons à certains de leurs commissionnaires de venir acheter les biens essentiels pour leurs chantiers. La qualité de la relation avec cette clientèle importante va en prendre tout un coup et cela me perturbe dans mes valeurs d’entraide et de service.

Pour la première fois depuis le début de cette pandémie, je suis persuadé qui si notre entreprise doit appliquer cette dernière mesure et bien nous ferons fausse route ; comme entreprise certes, mais aussi comme société. Ne soyons pas distincts par des mesures qui sèmeront la discorde et n’apporteront que très, très peu d’améliorations au réseau de la santé. »

– Marchand RONA (qui préfère garder l’anonymat)


« En tant que conjointe d’un entrepreneur général, j’aimerais vous demander de faire marche arrière sur les mesures imposées par le gouvernement. Vous êtes le mieux placé pour savoir que les quincailleries n’ont rien à voir avec la SAQ et les SQDC. Il s’agit d’un service essentiel. Nous disons ici que le passeport vaccinal sera un frein à plusieurs entrepreneurs qui gagnent honnêtement leurs vies. Je parle ici de mon conjoint, notre principale source de revenu familial. Je vous parle au nom de mes trois enfants, du stress et de l’anxiété qui suivent ces mesures déshumanisantes. Acheter des matériaux dans des petites quincailleries pour une si petite entreprise élèverait de beaucoup la facture pour les clients. Nous savons tous que ces mesures n’aideront en rien la crise de nos hôpitaux. Nous respectons les consignes, nous voulons simplement pouvoir continuer à travailler. Le Québec a aussi besoin de payeur de taxes et de jeunes travailleurs. »

– Stéphanie Labbé, conjointe d’un entrepreneur, Québec


« J’ai peur que le petit commerçant soit le rendez-vous des antivax à partir de lundi. Le téléphone et les clients sur place nous demandent si on exigera le passeport vaccinal. Beaucoup nous font part qu’ils viendront magasiner chez nous dorénavant. Pas très facile à accepter. Je suis très préoccupé en tant que proprio. »

– Stéphane Baril, marchand BMR, Saint-Hubert


« La dernière mesure gouvernementale annoncée concernant le passeport vaccinal imposé pour l’accès aux commerces dont la superficie est supérieure à 1 500 m2 nous apparaît tout à fait discriminatoire et non fondée. On souhaite que sa mise en vigueur prévue le 24 janvier prochain soit revue. Notre société 100 % québécoise existe depuis 50 ans et emploie 1 200 employés. On vend des produits fabriqués ici même au Québec. Plusieurs de nos succursales seront visées par cette mesure. Cela créera des situations aberrantes où par exemple un client se fera refuser l’accès à la succursale X, mais on pourra lui indiquer d’aller plutôt à la plus petite succursale située à Y. Il y aura une plus grande demande dans les succursales où la superficie est plus restreinte.

Cette mesure nous apparaît d’autant plus inopportune puisqu’il est déjà prévu que la limite de capacité dans les commerces est d’un client par 20 m2. Ainsi, un magasin ayant une plus grande superficie peut accueillir un plus grand nombre de personnes à la fois, mais cela revient au même au niveau de la sécurité compte tenu des limitations d’un client par 20 m2 pour l’ensemble des commerces. Cette limitation basée sur la superficie est une mesure tout à fait compréhensible et non discriminatoire puisqu’elle vise l’ensemble des commerçants en toute égalité, ce qui n’est pas le cas de la nouvelle mesure que le gouvernement veut mettre en place. »

– Dirigeant d’une grande bannière de commerces spécialisés


« La publication des prises de position de l’AQMAT fait avancer le dossier et va l’orienter dans une saine direction au profit de tous nos membres. Merci à toute l’équipe de la permanence pour le temps investi à la santé financière et morale de nos entreprises et nos employés. Vous faites une différence. »

– Dominique Bélanger, marchand-propriétaire RONA


« Je veux juste dire merci pour vos efforts. Plusieurs journalistes ont parlé des quincailleries, on sent le gouvernement au pied du mur devant toutes les actions prises, entre autres par l’AQMAT. On ne peut pas toujours gagner, mais je sens que cela fait son bout de chemin, et qu’on est en première ligne. »

– Jézabel Prévost, directrice Home Depot Saint-Romuald

 

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