La plupart des exportateurs de contreplaqué décoratif de la Chine devront payer des droits compensatoires pour dumping

On aurait pu aussi titrer ainsi : « Les producteurs québécois et canadiens de contreplaqué décoratif remportent une autre manche ». Car bien que provisoire, la décision de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) donne de l’optimisme aux fabticants d’ici.

En effet, l’Association canadienne du contreplaqué et des placages de bois dur (ACCPBD) accueille favorablement la décision provisoire de dumping et de subventionnement de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) sur les importations de contreplaqués décoratifs et autres contreplaqués non structuraux au Canada en provenance de la Chine.

Le terme « dumping » veut dire « se débarasser » en anglais, réfère en économie à une pratique qui consiste à vendre sur les marchés extérieurs à des prix inférieurs à ceux du marché national, ou même inférieurs au coût de revient.

« L’objectif pour leur auteur, explique richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT, consiste à éliminer un ou des concurrents à l’usure, en gagnant des parts de marché auprès de clients attirés par les bas prix. Sauf que ces derniers s’avèrent floués par la fixation de prix fort élevés une fois une situation de monopole établie. »

L’agence fédérale conclut à des marges combinées de dumping doublées de subventionnement pouvant atteindre 203 % pour la grande majorité des exportateurs chinois.

« Autrement dit, explique M. Darveau, les prix ont été gonflés d’environ 150 % et l’État chinois aurait en plus ajouté des subventions de l’ordre de 50 %, faisant en sorte que les prix proposés dépassaient les 200 % supérieurs à ce qu’ils auraient dû dans un marché libre, mais encadré correctement pour permettre une saine concurrence entre tous les joueurs, domestiques et importateurs. »

L’une des compagnies chinoises accusées, Shandong Good Wood, située dans la province du même nom, dans l’Est du pays.

Précisons cependant que cinq exportateurs ont reçu individuellement des marges nettement inférieures et six autres ont été exemptés de payer toute pénalité. On peut d’ailleurs cliquer ici pour accéder au jugement.

Les droits provisoires visés s’appliquent aux contreplaqués décoratifs et autres contreplaqués non structuraux importés au Canada depuis le 23 octobre 2020.

Les panneaux de contreplaqué dit décoratif plutôt que structurel sont utilisés dans la fabrication d’armoires de cuisine, de meubles résidentiels et beaucoup commerciaux, par exemple en placage pour des tables de conférence et des bureaux de réception, même des murs décoratifs, des étagères, etc. Ces produits peuvent venir d’une gamme variée d’essences de bois (chêne, orme, noyer, merisier, érable, etc.) et dans une multitude de grades, pouvant être laminés sur plusieurs types de substrats et acceptant plusieurs variétés de colles.

Rappelons que l’enquête de l’ASFC a été ouverte en réponse à une plainte déposée par l’ACCPBD et trois de nos membres producteurs de contreplaqués décoratifs et autres contreplaqués non structuraux, à savoir Columbia Forest Products, Husky Plywood (une division de Commonwealth Plywood) et Rockshield Engineered Wood Products.

Bien que l’ACCPBD soit déçue des faibles marges de certains exportateurs chinois, l’ASFC poursuit son enquête. « Nous sommes optimistes que l’ASFC trouvera des marges de dumping et de subventionnement importantes pour ces exportateurs après avoir terminé l’enquête », croit Gaëtan Lauzon, vice-président exécutif de l’association.

Il faut savoir que des droits peuvent également s’appliquer rétroactivement si le Tribunal détermine qu’il y a eu une importation massive de contreplaqués décoratifs et d’autres contreplaqués non structuraux de la Chine.

L’ASFC rendra une décision définitive de dumping et de subventionnement d’ici le 21 janvier 2021. Quant au Tribunal canadien du commerce extérieur, il rendra sa décision définitive de dommage d’ici le 19 février 2021.

Le plus grand groupe producteur de contreplaqué de bois décoratif au Québec est Commonwealth Plywood avec quatre usines dont la plus vieille en opération à Sainte-Thérèse depuis 80 années.

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