La direction de Soleno demande de supprimer l’impôt sur le temps supplémentaire

L’usine de valorisation des plastiques résiduels construite par Soleno à Saint-Jean-sur-Richelieu n’a pas pu démarrer ses activités comme prévu en février 2021 et demeure inactive encore aujourd’hui. Raison: pas de travailleurs. Le président de l’entreprise, Alain Poirier, a hâte que l’entente Ottawa-Québec sur les travailleurs étrangers entre en force, mais dans l’urgence, il demande aux gouvernements de fermer les yeux sur l’impôt lors de temps supplémentaire, soutenant que cela lui permettrait d’opérer.

« Ici, c’est tout neuf. C’est un projet de 10 M$, mais à cause du manque de main-d’œuvre, on a abandonné l’idée de produire en 2021 », s’est indigné M. Poirier, interviewé récemment par Diane Tremblay du Journal de Québec.

Comme le rappelle la journaliste, l’usine de valorisation a été construite dans le but de fournir la matière première à Soleno qui fabrique des tuyaux de polyéthylène à partir de matière vierge et recyclée. Une vingtaine de personnes permettrait d’opérer le projet.

« L’impact financier est énorme. C’est beaucoup d’argent. C’est dans les millions de dollars. On avait anticipé un gain en faisant baisser nos coûts d’approvisionnement et on a une dette avec la nouvelle usine qu’on paye et pour laquelle on n’a pas de revenus. »

M. Poirier affirme néanmoins au journal quotidien que la sécurité financière du groupe, qui affiche un chiffre d’affaires de 150 M$, n’est pas menacée.

Avec un salaire à l’entrée qui dépasse les 19 $ l’heure, M. Poirier estime pourtant qu’il offre de bonnes conditions.

« Il faut que les gouvernements soient créatifs », lance-t-il dans le Journal de Québec, en proposant d’éliminer l’impôt sur le temps supplémentaire, une idée rejetée par le ministre de l’Emploi, Jean Boulet.

M. Poirier se dit pourtant convaincu que le gouvernement y gagnerait aussi, car ça ferait rouler l’économie. Même s’ils perdaient des revenus d’impôt, les gouvernements récupéreraient les revenus en impôt sur les salaires grâce à de l’argent frais récolté sous forme de taxes à la consommation.

Par ailleurs, Soleno mise sur l’entente entre les deux gouvernements à l’effet de faire passer de 10 % à 20 % le nombre de travailleurs étrangers temporaires occupant des postes à bas salaire.

Commentaire de Richard Darveau, président de l’AQMAT: «Soleno paie autour de 19 $ l’heure, ce qui est 50 % plus élevé que le salaire minimum. Cela montre l’ampleur des effets de cette baisse démographique».

Par manque de main-d’œuvre, Soleno n’arrive pas à opérer son usine de production de granules de plastique recyclé de 34 000 pi ca à Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle doit acheter aux États-Unis et en Ontario. Photo Chantal Poirier.

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