Hausse des prix : rôles de l’État et de notre communauté d’affaires

Avec raison, les journalistes condamnent la nouvelle montée en flèche des prix du bois, de l’alu, de l’acier, du béton et autres matériaux servant aux constructions et aux rénovations. L’AQMAT avance avec un projet appelé « Périscope ».

Que ce soit pour le marché des appels d’offres publics ou pour les rénos d’un particulier, l’inflation des prix des matériaux atteint semble-t-il des records.

Les uns accusent la COVID – qui a les épaules larges – d’autres le prix du carburant. D’autres encore mettent la faute sur des incendies ou des infestations d’insectes sur la côte ouest du continent américain qui rendrait le bois plus rare. Et pourquoi pas accuser l’invasion russe en Ukraine?

Le premier problème rencontré par la hausse galopante des prix concerne la relation entre clients et fournisseurs. Qu’il s’agisse des ententes entre groupements d’achats et manufacturiers ou des contrats entre entrepreneurs et consommateurs, l’absence souvent décriée de clauses permettant un ajustement des prix convenus au départ pose de grave problème.

Le second problème, pire celui-là, c’est le report, voire l’annulation pure et simple de projets de rénovation ou de construction en raison de prix jugés déraisonnables.

Le Journal de Montréal est l’un des médias qui a traité le prix des matériaux parmi ses nouvelles les plus importantes.

Enjeu électoral

À court terme, l’AQMAT et ses partenaires doivent déployer des efforts pour que les deux enjeux mentionnés ici, soit les clauses d’ajustement de prix et la hausse de ceux-ci s’inscrivent à l’agenda de tous les partis politiques en lice pour les prochaines élections générales au Québec prévues se tenir le 3 octobre 2022.

« Les membres peuvent compter sur nous pour que le gouvernement et les partis d’opposition se commettent sur ce qui arrive afin d’inventer des moyens de réduire la vitesse et le nombre de changements de prix qui surviennent actuellement dans notre industrie et menacent la vitalité de celle-ci », promet richard Darveau, président de l’AQMAT.

« Ne pas intervenir sur les lois du libre marché dont la volatilité nuit à l’intérêt général n’est plus une option », soutient M. Darveau.

Tableau de bord collaboratif

Les prix augmentent si vite que certaines quincailleries défient la loi de protection du consommateur en n’affichant plus les prix en magasin.

Il est vrai que les comparatifs d’autrefois qui référaient à des périodes de temps du passé, si elles demeurent utiles aux comptables, ont cependant perdu de leur fiabilité tant tout change et plus vite.

L’information existe sur ce qui bouge sur le marché, mais celle-ci est touffue, disséminée dans plusieurs sources, souvent présentée de manière complexe ou hermétique, et sa véracité est parfois contestée.

Anticiper quand acheter, quelle quantité entreposer, embaucher ou non, acquérir ou non doivent devenir des décisions prises avec moins de hasard, avec plus de science.

L’AQMAT travaille sur un projet algorithmique baptisé « Périscope » pour faire en sorte que les membres puissent utiliser des données du passé récent et de l’avenir proche (plutôt qu’historiques) afin de capitaliser sur de grands ensembles de données. Autrement dit, le concept actuellement ébauché tiendrait compte de l’activité économique courante et des prévisions à court et moyen termes pour agréger les données sensibles, les présenter de manière cohérente et ainsi sécuriser les décisions d’achat et d’embauche.

L’outil collaboratif imaginé par l’AQMAT exploiterait les vertus de l’intelligence artificielle pour aider les bannières et les marchands à mieux éclairer leurs décisions d’approvisionnement et d’embauche.

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