Femmes en quincaillerie : l’exception mauricienne

Radio-Canada a interpellé l’AQMAT sur les raisons expliquant pourquoi il y aurait une montée fulgurante du nombre de femmes embauchées comme conseillères-vendeuses dans les quincailleries. Les nuances ont été apportées.

Après une tournée de plusieurs quincailleries en Mauricie, la journaliste Catherine Bouchard de Radio-Canada a constaté qu’un employé sur deux, même plus dans certains magasins, étaient des femmes, un phénomène qui l’a intrigué au point de signer le reportage que voici.

 

Richard Darveau n’a pu commenter pourquoi la parité de genre semblait exister dans les quincailleries et centres de rénovation visités par la reporter, cela même au comptoir de matériaux, un fait rare qu’il a toutefois félicité.

Interviewé par Radio-Canada, Richard Darveau a souligné qu’à peine deux curriculum vitae sur dix proviennent de candidatures féminines, d’où la difficulté pour les quincailliers d’embaucher autant de femmes que d’hommes.

Au nom de l’industrie, M. Darveau a rappelé les statistiques officielles qui détonnent avec la réalité perçue en Mauricie. « En fait, la proportion de femmes dans le métier de conseiller-vendeur en quincaillerie tourne autour de 35 % depuis une dizaine d’années. C’est mieux qu’autrefois, mais on est loin de la parité », constate le porte-parole de l’AQMAT.

La résistance ne vient pas vraiment des quincailliers pour qui une personne est compétente, peu importe son sexe. Elle vient en partie des femmes elles-mêmes qui ne sont pas légion à considérer les centres de rénovation comme une destination attirante où poursuivre leur carrière.

Il y a une dimension technique au métier de vendre des matériaux qui devrait attirer les femmes, réputées pour être souvent plus minutieuses que les hommes. Sauf que dans la réalité, les chiffres diffèrent; il y encore moins de 2 % de femmes sur les chantiers de construction au Québec.

Il faut aussi dire que le profil de la clientèle n’a changé que récemment. Longtemps la chasse-gardée des hommes, les « cours à bois » se sont ouvertes. Une quincaillerie moderne possède son coin décoration, parfois un espace luminaires, souvent un centre jardin. Les couples dominent aujourd’hui, ils prennent leurs décisions en concertation. S’ajoute une nouvelle clientèle constituée de femmes qui habitent seules et qui doivent se débrouiller pour rénover et réparer leur appartement ou leur condo.

L’exigence physique est aussi moins élevée qu’avant avec les appareils de levage dont sont dotés les entrepôts et les rayons des magasins, bien que certaines femmes pourraient se sentir défavorisées sur ce plan par rapport à leurs collègues masculins.

Et qu’en est-il de l’effet « boys club » dont nombre de policières, de femmes pompiers et de travailleuses de la construction se plaignent encore à l’occasion? C’est un phénomène qui existe chez nous aussi, hélas, comme l’ont confié deux membres sous le sceau de l’anonymat.

La situation ailleurs dans le commerce

Dans le commerce en général, les femmes sont légèrement surreprésentées à hauteur de 53 % versus 47 % pour les hommes.

Seuls les marchands de pièces pour automobiles, les concessionnaires de voitures ainsi que les magasins d’appareils électroniques ou d’électroménagers font plus piètre figure que les nôtres, avec des effectifs féminins ne dépassant pas 17 %. 28 % et 29 % respectivement.

En revanche, les magasins de vêtements, les boutiques de produits de beauté et santé ainsi que les fleuristes font meilleure figure : on y trouve respectivement plus de 81 %, 77 % et 76 % de femmes.

 

 

 

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