Le CQCD accuse les gouvernements d’inertie face à une fiscalité défavorisant les commerces en briques et béton

Au-delà de la concurrence d’Amazon, de Facebook, de Google ou même de Netflix, le vrai problème actuel en matière de commerce électronique en est un d’inertie de nos gouvernements à prendre leurs responsabilités, affirme Léopold Turgeon, président-directeur général du CQCD.

Dans son discours d’ouverture de l’événement eCommerce-Québec 2017, le président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) a lancé hier un appel à la mobilisation afin que tous les acteurs de la société – et pas seulement de l’industrie du détail – exigent plus d’équité de nos élus. «Plus qu’un enjeu de secteur, c’est devenu un enjeu de société. On s’enligne vraiment vers un effet de gruyère. L’argent sort de partout au pays. Il faut colmater les fuites et vite», a déclaré Léopold Turgeon.

«Toute la classe politique est consciente des enjeux, mais personne n’ose rien y faire. (…) Je veux être bien clair. Le problème n’est pas Amazon, ni Alibaba, ni Facebook, ni Google ou Netflix. Non. Le véritable problème se trouve dans l’inertie des gouvernements à agir. (…) Nos élus doivent colmater un environnement d’affaires beaucoup trop poreux aux iniquités. »

Selon Léopold Turgeon, l’environnement d’affaires actuel «est miné de toute part» et les gouvernements doivent s’y attarder afin de viser une plus grande équité, un terrain où chacun puisse jouer «à armes égales».

L’équité, est justement l’argument principal que le ministre fédéral Bill Morneau met de l’avant pour justifier son projet de réforme sur la fiscalité des PME, dit-il. Ce projet, visant principalement les professionnels incorporés, risque de pénaliser également des commerçants entrepreneurs. «Depuis quatre ans, nous demandons aussi aux différents paliers de gouvernement d’appliquer les même règles du jeu en ce qui a trait au commerce en ligne transfontalier. Mais à ce jour, déplore-t-il, presque rien n’a été fait!»

En négligeant de percevoir les taxes de ventes et frais de douanes sur les produits étrangers, le gouvernement se prive annuellement de 1,3G$ de taxes et frais de douanes, soutient une étude du Copenhagen Economics, utilisée par le CQCD.

L’issue des négociations en cours avec l’ALENA inquiète aussi au plus haut point. On s’inquiète particulièrement du fait que l’exemption des taxes de vente applicables passe de 20$ actuellement à 800$. «Cela serait catastrophique pour les détaillants québécois et canadiens et rien ne laisse penser, pour l’instant, que le Canada défendra ses détaillants», a affirmé M. Turgeon devant un parterre de près d’un millier de gens d’affaires.

Bref, a-t-il conclu, «la seule et unique demande à nos politiciens c’est que les mêmes règles du jeu s’appliquent pour tous, sans égard à la provenance. Plus qu’un enjeu de secteur, c’est devenu un enjeu de société.»

* D’après Les Affaires

eCommerce-Québec, le sommet annuel dans ce domaine

L’événement devenu une référence annuelle dans le domaine accueille cette année quelque 1 200 détaillants et spécialistes du commerce électronique du Québec et du reste du Canada. Quelque 80 conférenciers y présentent des sujets et des questions de vif intérêt. On y retrouve aussi une cinquantaine d’exposants oeuvrant dans divers domaines connexes au commerce électronique et aux services aux détaillants.

 

 

 

 

 

 

Écoutons le PDG du CQCD nous résumer les enjeux du e-commerce pour le monde du commerce de détail.

Lowe’s / RONA : le virage numérique, le plus grand défi!

Sous le thème « Quand la chaîne débarque », le Vice-président exécutif, Marchands affiliés et Services centraux opérations chez Lowe’s Canada, Alain Brisebois, a fait un vibrant plaidoyer en faveur de cette transformation du commerce de détail en cours depuis quelques années, mais plus évidente que jamais. « Certains ne survivront pas », a-t-il affirmé, à propos de l’urgence qu’il y a pour les entreprises de s’engager dans le monde numérique.

Le Vice-président exécutif, Marchands affiliés et Services centraux opérations chez Lowe’s Canada, Alain Brisebois.

« Cette transformation de notre marché est la plus importante et Lowe’s y est véritablement engagée », a-t-il ajouté. Selon les données présentées, en 2018, 62 % des Canadiens auront fait au moins un achat en ligne. En 2016, le commerce électronique a connu une croissance de 15 % au Canada, autour de 12 ou 13% au Québec seulement. Les ventes en ligne représenteront un marché de 50 milliards $ en 2019 selon les prévisions des experts.

M. Brisebois estime également que l’expérience-client en magasin constitue l’élément déterminant qui peut influencer les choix des consommateurs pour les achats en ligne. À cet effet, explique-t-il, Lowe’s a entrepris de transformer l’organisation, vers un détaillant omnicanal. Ce se traduit donc, pour chaque magasin, par :

  • même offre de produits
  • même degré d’engagement du détaillant
  • même niveau de service

Avec ses plateformes numériques, Lowe’s s’est donné comme objectif de devenir le site de recherche de référence, en offrant une allée infinie de 200 000 produits, a conclu Alain Brisebois.

La veille, en entrevue au Journal de Montréal, le président de la filiale canadienne de Lowe’s, Sylvain Prud’homme, affirmait que l’entreprise se porte mieux que jamais et que « les marques RONA et Réno-Dépôt sont bel et bien ici pour rester ».

Qui fait quoi sur Internet?

Lors de son intervention, Alain Brisebois de Lowe’s Canada a présenté une illustration impressionnante de « Qui fait quoi sur Internet » à chaque 60 secondes. Jugez-en par vous-mêmes! Ça fait réfléchir sur les enjeux qui se présentent au monde du commerce de détail, entre autres,

 

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