Décès d’un travailleur chez Elastomont : rapport d’enquête

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) vient de rendre publiques les conclusions de son enquête sur l’accident ayant coûté la vie à un travailleur de l’entreprise d’extrusion et de moulage de caoutchouc Elastomont, le 3 février, à L’Assomption.

Le jour de l’accident, le travailleur se trouvait à l’intérieur d’une boîte de distribution métallique pour y appliquer de la colle inflammable afin d’y installer un revêtement de caoutchouc. Alors qu’il retirait une pellicule de plastique au fond de la boîte, les vapeurs se sont enflammées. La déflagration a atteint la colle contenue dans un bac posé sur le rebord de la boîte. En se précipitant hors de celle-ci, le travailleur a été éclaboussé par le contenu du bac en flammes. Les secours ont été appelés sur les lieux, et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier. Il est décédé, quelques jours plus tard, des suites de ses blessures.

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident :

  • Une décharge d’électricité statique a enflammé les vapeurs de colle inflammables qui étaient présentes dans la boîte de distribution.
  • L’organisation du travail et les méthodes utilisées ont fait en sorte que le travailleur a été éclaboussé par de la colle en flammes lorsqu’il s’est précipité hors de la boîte de distribution.
  • La gestion déficiente des vapeurs de colle inflammables a permis leur accumulation à des niveaux se situant dans la plage d’explosivité.

À la suite de l’accident, la CNESST a notamment exigé de l’employeur qu’il mette en place des méthodes de travail sécuritaires pour l’utilisation et la manipulation de produits inflammables. Elle a aussi exigé qu’il informe ses travailleurs de ces nouvelles méthodes de travail et qu’il les forme en conséquence. L’employeur s’est conformé à ces exigences.

Comment éviter un tel accident

Pour prévenir les accidents lors de la manutention et de l’utilisation des produits inflammables, des solutions existent, notamment :

  • identifier, contrôler et éliminer les risques en procédant à une analyse avant d’entreprendre le travail à exécuter;
  • avoir un système de ventilation locale par extraction, conforme et fonctionnel, pour capter à la source les émissions de gaz, de fumée, de vapeur ou de brouillard;
  • faire en sorte que les concentrations de vapeurs inflammables soient maintenues en dessous de 25 % de la limite inférieure d’explosivité dans les lieux de travail et en dessous de 5 %, ou égale à 5 %, de la limite inférieure d’explosivité lors du travail en espace clos;
  • éliminer les sources d’inflammation dans les lieux où des vapeurs inflammables peuvent être présentes;
  • mettre en place des moyens et des méthodes de travail pour contrôler l’apparition d’électricité statique dans un lieu où se trouvent des vapeurs inflammables;
  • informer les travailleurs et les travailleuses des risques reliés à leur travail et leur donner la formation et la supervision appropriées de manière à développer les habiletés et les connaissances requises.

Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs et travailleuses. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

Les travailleurs et travailleuses doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

Le rapport d’enquête sera également diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études professionnelles reliés aux métiers du plastique, du caoutchouc et des matériaux composites.

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