Communications radio d’urgence bloquées par certains matériaux de construction

Le signal du système de communication d’urgence de la Sécurité publique du Québec ne se rend pas dans de nombreux bâtiments, mettant ainsi la vie de citoyens en danger et forçant les services d’urgence à se doter de systèmes d’appoint dans tous leurs postes. Il semble que ce soit certains types de bétons et de nouveaux matériaux de construction, des isolants entre autres, qui soient responsables de la situation dans bien des cas.

Ces problèmes de signaux forcent le Centre de services partagés du Québec (CSPQ) à installer un «répéteur» de signal dans tous les postes de la Sûreté du Québec, un type d’amplificateur d’ondes.

Le Réseau national intégré de radiocommunication (RENIR) connaît d’importants ratés, selon plusieurs sources policières et ambulancières rapportées par les médias. Ils dénoncent la situation pour expliquer les problèmes liés aux signaux radio depuis le début de la migration du système. Le système est non seulement confronté à plusieurs contraintes techniques (interférence, zones mortes, etc.), mais ses coûts ont explosé comparativement aux estimations de départ.

Selon les renseignements qui circulent dans le milieu des intervenants en services d’urgence, les communications radio du nouveau système sont souvent bloquées par les murs bétonnés et de nouveaux types de matériaux de construction et même de produits isolants (qui n’ont pas été identifiés toutefois par les autorités). Cela peut mettre en danger la vie de policiers, de citoyens et d’ambulanciers. La CNESST a notamment été interpellée à l’automne par des paramédicaux qui soulignaient que «l’on joue avec la vie des gens».

La décision d’ajouter les « répéteurs » d’ondes a été prise à l’automne 2017 et il en coûtera  27 500 $ par appareil. De ce montant, 12 300 $ sont dépensés en moyenne pour installer l’objet, ce qui ne prend que cinq minutes, selon les informations obtenues. À terme, le CSPQ pourrait dépenser plus de 3,5 millions $ pour l’ensemble de sa flotte.

L’an dernier, l’organisation gouvernementale soulignait que «le projet de construction du RENIR était terminé depuis le 31 mars 2013». Or, le déploiement du RENIR s’éternise, et la majorité de ces amplificateurs ne seront installés qu’en 2019.

Le directeur des communications du CSPQ, Christian Therrien, admet que les communications radio sont affectées. «Quelques cas isolés de limitations reliées à de nouveaux types de matériaux de construction ont été constatés ces derniers temps, affectant tous les types de réseaux de communication sans fil», a admis M. Therrien, qui soutient que les problèmes ne sont pas généralisés. «Ces quelques situations sont en investigation».

Plusieurs exemples de ratés qui auraient pu avoir des conséquences graves ont été rapportés par les intervenants de services d’urgence au Québec, dont celui d’un policier en arrêt cardiorespiratoire qui a bien failli mourir dans sa chambre d’hôtel à Granby en raison d’une défaillance du système de télécommunication d’urgence RENIR, qui est aussi utilisé par les ambulanciers du Québec. Par chance, des agents de police qui sont arrivés sur les lieux de l’incident avaient un défibrillateur fonctionnel avec eux, ce qui a permis de sauver la vie de l’homme.

Pourtant, lors de son implantation, la Sécurité publique vantait la possibilité de communiquer avec tous les corps de métier d’urgence partout au Québec grâce au RENIR.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *