Le blog de Richard


Fisc élevé: plus qu’une perception

On le savait, du moins on s’en doutait. Ce n’est plus juste une perception, c’est un fait. Une étude comparée de la Chaire de recherche en fiscalité de l’Université Sherbrooke révèle que les individus comme les entreprises, peu importe les paramètres de comparaison, paient plus de taxes et d’impôts au Québec qu’ailleurs au Canada.

Oui, mais on a plus de services qu’eux.

Je blague.

On n’a ni plus ni de meilleurs services que dans le reste du pays.

Et la situation n’ira pas en s’améliorant avec la taxe de vente qui passe de 7,5 % à 9,5% en deux ans, sans oublier la contribution à la caisse santé que projette d’ajouter le gouvernement actuel.

Ce qui me frappe, c’est l’écart. On nous charge en moyenne un cinquième de plus. C’est un gros pourcentage de différence. Si on zoome sur ce que paient nos entreprises en taxes sur la masse salariale, l’écart avec le reste du Canada grimpe à 63,2 %.

Pendant ce temps, Léger Marketing publie un sondage qui montre que 63 % des Québécois ne travaillent que pour l’argent. Pire, 82 % se disent stressés par les problèmes d’argent.

La prochaine Révolution s’annonce moins tranquille…

Fiscalité comparée: une utilisation prédominante des assiettes fiscales au Québec


Les rois nus

Et si WikiLeaks et l’émission Enquête de Radio-Canada et Rue89 et tous ces médias sociaux où on peut dénoncer, critiquer, étaient en fait, sous des habits neufs, l’expression de l’innocence, de la vérité, telle qu’incarnée en 1837 dans ce conte d’Andersen, où un enfant ose dire tout haut que le roi est nu, ce que tous savaient…
A consommer de tels médias, j’ai la même sensation que le jour où j’ai découvert que des ficelles tenaient les marionnettes que j’aimais tant. Par après, je ne voyais que les fils. 

Cela ne me réduit pas à un sceptique. Le doute ne m’habite pas en permanence. Il m’accompagne et avec lui, vient la douce sensation qu’apporte la vigie. Vous savez, ce Wouf! sec suivi d’un grognement que votre chien fait lorsque vous êtes seul à la maison la nuit. Sur le coup, il inquiète. Puis le calme d’après est plus profond. On a été inquiété, on est rassuré, content de pouvoir compter sur un veilleur.

Le journalisme nous atteint ou nous atteindra forcément quand on embrasse la place publique. Sa présence oblige tous et chacun à mieux se comporter et éventuellement, à mieux agir. Il signe l’arrêt de mort du Far-West. 

D’accord avec ça. Parce que s’il faut attendre la tenue de commissions d’enquête pour nous éclairer, vaut mieux s’habituer à vivre souvent dans la pénombre.


L’absence de wow

Ce ne sera pas en vain que nous discuterons, au Forum des managers, le 18 avril 2011, du manque d’enthousiasme et de pertinence qu’affichent trop souvent les employés de nos quincailleries et de nos centres de rénovation.

À preuve, dans un sondage auprès des consommateurs rendu public dans l’édition d’aujourd’hui du journal Les Affaires*, même la SAQ obtient un score plus élevé que quelconque bannière de notre secteur.

Vous avez bien lu, une pseudo entreprise, pseudo puisque propriété de l’État, syndiquée à l’os, offre plus de satisfaction aux visiteurs qui s’y rendent que n’importe lequel de nos magasins.

Je trouve cela gênant.

Bien sûr, on peut toujours douter de la méthodologie des sondeurs et s’abriter dans la sécurité qu’offre ce doute. Mais s’il est vrai que toute chose est égale par ailleurs et que Les Affaires autant que la firme Léger Marketing n’ont, a priori, aucun intérêt à tronquer les procédures ou les résultats, on peut croire que les 400 clients des 104 bannières qui ont répondu au sondage disent vrai.

Attention, je ne dis pas qu’ils disent la vérité. Je dis que le sondage livre la vraie perception qu’ils ont de l’offre de produits, du service client et du magasin en général.

Ironie du sort, c’est l’indépendant des indépendants, Canac, qui fait le mieux avec une honorable 10e position au palmarès, tous secteurs d’activités confondus.  Suivent, plus loin, Marcil et Home Hardware. Canadian Tire ferme la marche dans notre secteur avec la plus mauvaise note. Les autres sont au milieu du peloton.

Aucune épicerie ne se classe bien non plus. Aucune chaîne de vêtements. Aucune  chaîne de restauration rapide. Aucune station-service. En fait, toutes les premières positions sont occupées par des petites grappes de magasins du genre Ameublement Tanguay, Yves Rocher, Archambault, Renaud-Bray, Clément, DeSerres, etc.

On a du boulot en perspective.

Quand on écrit depuis plusieurs mois dans le magazine Quart de Rond, dossier après dossier, qu’il faut contrer l’achat en ligne et les surfaces généralistes par du personnel engagé, des conseils précis, un inventaire qui roule et qui est adapté aux désirs de sa clientèle locale, on espère prêcher de moins en moins dans le désert.

Attachez vos tuques cet hiver, le Forum des managers va donner un coup de jeune à votre management et à votre marketing! L’invitation à s’inscrire à l’événement sera lancée la semaine prochaine.

Source: Les Affaires – Les détaillants qui plaisent

Pour lire les commentaires des mieux classés: Les Affaires – Quel est leur secret ?


Silence discordant

Si on enquêtait sur la construction, je pense que plusieurs partis politiques, corps de métiers, municipalités et syndicats seraient éclaboussés, du moins cités.

Le risque n’empêche pas que cette fameuse commission d’enquête publique est demandée par tous les partis d’opposition, la principale association patronale du secteur (l’APCHQ), les ordres professionnels les premiers impliqués sur les chantiers (ceux des ingénieurs et des architectes), sans oublier le monde municipal (UMQ) et les autorités policières (l’Association des policiers provinciaux et la Fraternité des policiers de Montréal), puis maintenant, l’étoile sur le sapin, on apprend que les principales centrales syndicales engagées justement dans l’industrie de la construction (la FTQ et la CSN) joignent leurs voix.

Serait-ce que l’éthique tant attendue arrive enfin, cette norme morale en vertu de laquelle une société ou une organisation fait passer l’intérêt général avant ses intérêts personnels ou corporatifs?

Tout à coup, le silence des congressistes libéraux devant la possibilité au moins de débattre de l’à-propos d’une commission d’enquête sur la construction prend l’habit d’un cri… étouffé.


Que voulez-vous?

On se souvient tous du « Que voulez-vous ? » que sortait allégrement le premier ministre Chrétien. C’est à mon tour de vous poser la même question.

Avec diverses variables.

Que voudriez-vous ?

Qu’est-ce que vous ne voulez plus ?

Que pourrions-nous faire de plus ou de mieux pour vous?

Toutes les questions – et les réponses – sont bonnes, à ce stade, avant d’arrêter les priorités et la programmation de l’AQMAT pour l’année 2011.

Cinq à sept minutes d’investissement de votre part, dès maintenant, nous aidera beaucoup.

Cliquez ici pour accéder à notre sondage.


La H1N1 passe, la congestion demeure dans les 450-514

Perte économique et perte de temps, parfois perte de calme, la congestion dans le Grand Montréal fait plusieurs victimes. La trilogie d’articles publiée dans La Presse ces derniers jours a joué au médecin légiste sur un agonisant, étouffé par l’indécision et le chevauchement.

Non seulement y a t-il encore 82 maires et mairies à tirer chacun de son côté autour d’un Gérald Tremblay dont le style consensuel, dans ce genre de dossiers, nuit à la décision, il y a en plus l’éternelle et stérile rivalité entre la Communauté urbaine de Montréal et l’Agence métropolitaine des transports, nanties de missions trop semblables en matière de transport collectif.

Le puzzle ne saurait être complet si on omettait de rappeler que Montréal a perdu son statut de métropole pour être rabattu au simple statut de région administrative, comme 16 ou 17 autres, égales en droits et en pouvoirs au yeux de Québec. Cette fixation à tout égaliser a même transformé Laval en région administrative propre. N’importe quoi, même le premier Lavallois doit en être encore surpris!

Enfin, le transport en commun n’est pas suffisamment priorisé par le gouvernement, sinon que dans les discours. À preuve, la part consacrée au financement du transport collectif dans les droits d’immatriculation est restée plafonnée à 30 $ depuis 15 ans, aucun ministère délégué n’existe pour se pencher plus spécifiquement sur la question, le Québec consacre sept fois plus d’argent au transport automobile qu’au transport en commun.

Moi j’aime stationner le vendredi sur le Plateau Mont-Royal où j’habite pour tenter de ne reprendre ma voiture que le lundi matin. Parfois j’y arrive. J’enfourche aussi à l’occasion mon vélo pour traverser le pont Jacques-Cartier et ses vents, et me rendre au bureau, jonction Longueuil et Boucherville. Mais la vraie solution serait de m’offrir un transport en commun à la hauteur de mes besoins, ce qui veut dire: plus de fréquences de bus dans le parc industriel où l’AQMAT se situe, idem pour le nombre de métros, trop souvent bondé, et un seul tarif embrassant les voyagements sur les deux rives. Si l’option m’était proposée et que je la refusais délibérément, alors, c’est sans sourciller que j’accepterais d’acquitter un péage.

Tout cela, pour arriver, demande un leadership qui n’existe pas, un grand ménage dans les doublons de structures et un message « loud and clear » de l’administration Charest sous la forme d’enveloppes dédiées plus importantes et d’un ministère spécifique.

On n’en est pas là…


Démasquage!

L’Halloween est à nos portes et à nos citrouilles. C’est le temps de vous déguiser. Car pour les autres journées de l’année, l’idée d’emprunter une autre identité, d’être moins soi-même, bref, de tricher, devient déconseillée.
Voyez cette agente en assurances collectives qui a tenté de flouer de simples gens. Devenue l’Affaire Carole Morinville, la saga aura une fin malheureuse pour son auteure.
Voyez Russell Williams, militaire dégradé et maintenant dégradant, débusqué à cause de ses déguisements.
Toutes proportions gardées, les récentes modifications apportées à la loi protégeant plus le consommateur incitent le marchand à jouer franc jeu. Qu’il s’agisse d’informer le client sur les limites des garanties ou des contrats, le détaillant doit considérer que chaque client est un membre de sa famille à qui il ne voudrait aucun mal, cela préservera la relation à long terme. Et pour le marchand plus habitué à agir par peur que par bonté d’âme, qu’il imagine qu’un journaliste d’enquête se trame potentiellement sous chaque client et qu’il possède la cote d’audience et les ressources pour trouver un squelette dans tout placard.
On accuse si souvent les politiciens de manquer de transparence. Nous, du secteur privé, pouvons mener nos relations d’affaires sous une autre gouvernance. Et ne porter des masques qu’à l’Halloween… ou au poker!


À quand la semaine de l’employé entreprenant?

En cette Semaine de la PME, je me suis tapé une méga revue de presse sur la thématique pour m’apercevoir que l’employeur et les patrons ne profitaient jamais de ce « festival » pour célébrer leur force de travail, et en particulier la plus innovatrice, la plus débrouillarde, la plus engagée. 


Pourtant, que serions-nous sans notre personnel? 

Si le monde (des affaires) n’était constitué que de sous-traitants et de travailleurs autonomes, non seulement les tours à bureaux seraient vides, l’âme des entreprises le serait aussi. 

Impossible, en tout cas ardu, de transmettre une mission et des valeurs à des tierces parties. Je sais bien qu’une vraie chaîne bien solide devrait embrasser à la fois le fournisseur et le client. Mais entre nous, soyons francs, nos employés réguliers sont ceux sur qui il nous faut surtout compter.

C’est décidé. Puisqu’il existe même la Journée du travail invisible, on devrait prendre l’initiative de célébrer le personnel des commerces. 

L’idée serait tout à fait compatible avec la volonté du conseil d’administration de renouer avec la tradition des concours visant à honorer, lors de notre congrès annuel, les meilleurs employés et fournisseurs!

Je vous laisse. Je dois aller fêter la Semaine de la PME avec les autres boss

On se reprend pour les festivités entourant nos employés… quelque part en mars 2011 !



 


Mouvements sur l’échiquier

Depuis le fameux mouvement des plaques tectoniques, survenu il y a trop de millions d’années pour que je m’en souvienne, tellement j’étais petit, je ne me souviens pas d’avoir assisté à une semaine aussi mouvementée. Tellement de choses ont changé de place.

TimBR-Mart qui gobe la division quincaillerie de CanWel. RONA qui avale TruServ. Noble, la division du marché professionnel de RONA acquiert Don Park, le leader ontarien en chauffage, ventilation et climatisation.

Au début, il y a 280 millions d’années, on a appelé le phénomène la grande dérive des continents. Puis les scientifiques ont trouvé plein de bon sens dans cette théorie. Les notions de convergence et de divergence, même de collisions, sont apparues sous un jour plus positif quand les observateurs ont conclu que la Terre, comme on la connaît et qu’on l’apprécie, n’aurait jamais été ainsi sans ces grands bouleversements.

Ainsi, Winnipeg, qui a vu naître TimBR-Mart et qui était toujours le siège de l’empire TruServ, voit se déporter vers Boucherville une partie de ses activités alors que la Colombie-Britannique, hôtesse de CanWel, perd aux mains de l’Alberta, nouvelle terre d’accueil de TimBR-Mart. Puis la licence canadienne de ACE change aussi de mains et de ville.

Étourdissant!

Les cinq continents continuent aussi de se déplacer, à une vitesse estimée à 100 millimètres par an. À ce rythme, il faudra 430 millions d’années pour qu’ils convergent de nouveau, et se réunissent. Un supercontinent se formerait alors.

Nos géants continentaux de la quincaillerie et des matériaux ont démarré leurs mouvements plus tard que la Terre, mais semblent bouger plus vite.

Assisterons-nous, de notre vivant, à la création d’une seule méga bannière qui, forcément, par la suite, recommencera à se morceler?


Le bois fédérateur

Dernier à prendre la parole mardi soir devant toutes les grosses pointures politiques et économiques de la Côte-de-Beaupré et de l’Ile d’Orléans, j’ai pu me rendre compte à quel point le bois, une année après la création de la Coalition BOIS Québec, était devenu rassembleur. Toute couleur politique, écolos comme gens d’affaires, le monde s’est rallié derrière l’idée de redonner à ce matériau sa juste place.

C’était beau à voir et à entendre, parce que rare, l’unisson avec lequel la chef de l’Opposition officielle autant que les députés du parti au pouvoir à Québec ainsi que les députés des formations fédérales, sans oublier les maires et préfets des deux régions limitrophes, les présidents des deux chambres de commerce et les responsables de la défense de l’environnement, tous étaient unanimes à célébrer les vertus de la matière ligneuse.

Chacun, cependant, y allait de son argument propre, en fonction de ses intérêts ou de ceux de ses commettants. Qui de l’importance d’aider nos travailleurs de la forêt ou des produits transformés, qui de la contribution de l’arbre, même devenu du bois de démolition, à la lutte aux gaz à effet de serre, qui de l’apport du bois à notre qualité de vie pour ses propriétés esthétiques ou acoustiques.

Coiffant une longue série d’allocutions, il m’a fallu porter à la fois mon chapeau de représentant de l’industrie de la quincaillerie et des matériaux de construction et celui de vice-président de la Coalition pour exposer à toutes ces bonnes gens que somme toute, il nous faut maintenant prouver que l’usage du bois est rentable si on veut que le propriétaire résidentiel, l’entrepreneur professionnel en construction de maisons, l’architecte, le fonctionnaire chargé de chantiers institutionnels puissent passer de la belle parole à l’acte.

Rentable à long terme, bien sûr, car la durabilité et le « fait au Québec » ont leur prix pour les acquérir…