Le blog de Richard


Bas la paperasse

On nous a d’abord promis une société de loisir, puis un monde sans papier. 
Ni l’un ni l’autre ne sont à l’horizon.
Ceux et celles qui travaillent, travaillent tout le temps. Les documents électroniques, comme ce blog, n’ont rien remplacé. Bien qu’invisibles, ils sont venus s’ajouter à la pile.
L’AQMAT garde le cap et l’attaque sur la question des fériés, pas assez nombreux au goût de nos chefs d’entreprise et de leur personnel. Elle fait cependant de la cause de la bureaucratie, des règlements et de la paperasse en général son nouveau cheval de bataille principal.
Ainsi en ont décidé les membres réunis en assemblée générale, le 19 avril, à Boucherville.
 
Concours de circonstance, le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) vient de créer un comité pour alimenter le groupe de travail sur la simplification réglementaire et administrative que le gouvernement du Québec vient de confier à l’ancien ministre Michel Audet. Le CQCD vient aussi de conduire un sondage auprès de l’ensemble de ses membres. 
En réalité, ce n’est pas un concours de circonstance. Votre serviteur siège au dit comité. Tout arrive pour quelque chose…
 
Lorsque l’AQMAT vous a sondé, vous avez été nettement majoritaires à pourfendre la bureaucratie. Au ban des accusés: la multiplication des normes en sécurité pour votre personnel et en santé pour vos clients, la protection de l’environnement et des droits de la personne, sans oublier l’accroissement des formulaires électroniques et de la réglementation municipale. 
Le pire est même à venir quand on lit la prescription pour les détaillants inhérente à la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation (Loi C-36) qui entre en vigueur en décembre,le nouveau Régime volontaire d’épargne-retraite annoncé dans le dernier budget provincial, ou encore le règlement prévu pour bientôt, d’ici quelques semaines, augmentant la responsabilité des entreprises par rapport à la collecte sélective des contenants, emballages et imprimés, des huiles et des peintures.
 
Vraiment, on s’éloigne de la simplicité et des loisirs. Si on laisse faire les bureaucrates. 
 
Exprimer notre opposition de principe ne donnerait rien. D’où l’intérêt que l’AQMAT participe aux travaux du CQCD qui entend déposer des solutions concrètes. 
 
Tout est dit. En ajouter serait gaspiller votre temps et mon clavier, action déplacée pour un blog dénonçant l’excès de bla bla. Et de toute façon, société de loisir ou pas, le jour de mon anniversaire, je quitte le bureau immédiatement!


Nos guerriers

Ils étaient beaux à voir nos membres, lundi de cette semaine, en match d’impro avec des comédiens vedettes de la LNI, expérimentant la boxe avec un ex champion canadien ou regardant sur grand écran le match Canadien-Boston, m’enfin, ce soir-là c’était plutôt Boston-Canadien.

Les conférenciers leur ont répété ad nauseam: ne devient pas boss qui veut. Faut agir par l’exemple pour éviter les discours creux. 

Il faut préparer les troupes car guerre il y aura, selon le Conseil canadien du commerce de détail. Sa présidente, notre invitée d’honneur, Diane J. Brisebois, nous incite à regarder en bas, chez nos voisins américains, de plus en plus nombreux à ouvrir des succursales de leurs chaînes sur notre territoire.

« You aint seen nothing yet », a-t-elle lancé, provocatrice. Visitez un magasin Target pour saisir ce que veulent dire les deux mots « expérience client »; pris séparément, ils sont déjà parlant, mais considérés comme un ensemble, les deux mots décuplent leur force.

Ajoutez les concurrents virtuels et vous avez un cocktail à haut risque de dommages collatéraux pour les magasins où le service client et l’utilisation des technologies sont faibles.

C’était le deuxième, pas le dernier Forum des managers. Une journée de formation par année, c’est un minimum qu’on maintiendra.


Les Don Quichotte

C’est dans les tranchées, bataille par bataille, que la CSN et Alimentation Couche-Tard entendent tous deux gagner la guerre.

Le Canadien a atteint les séries éliminatoires avec la même attitude.

La technique des petits pas inspire aussi l’AQMAT dans ses communications menant au Congrès des décideurs, le 19 avril; mobiliser les membres autour des plus grands enjeux socio-économiques qui les guettent représente une véritable quête à long terme.

L’esprit de Don Quichotte demeure bien vivant. Il y a de ces individus qui, malgré ou grâce à la hauteur des obstacles qui se dressent devant eux, transcendent le rationnel, combattent l’immobilisme, défient parfois les autorités, parce que mués par la noblesse de la cause qu’ils ont choisi d’enfourcher.

L’ont-ils vraiment choisie, leur cause, ou serait-ce le contraire?

Alain Bouchard aime imposer sa cadence, Claudette Carbonneau tout autant. Demain, chacun des protagonistes prend la fonction de l’autre, et je gage que leur esprit guerrier persiste et signe, voire saigne.

C’est encore plus vrai pour nos hockeyeurs. Les vrais battants afficheront la même fougue quelle que soit la couleur de leur chandail.

Est-ce à dire que, finalement, Don Quichotte d’autrefois et d’aujourd’hui se démènent pour eux plus que pour une cause.

Pour certaines races de monde, livrer bataille s’imposerait, peu importe le résultat, gagner ne serait peut-être même pas dans leur plan de match. L’ultime exemple est celui de Léonidas 1er, popularisé par le film 300, ce roi de Sparte qui s’est sacrifié pour l’honneur avec une poignée de soldats devant l’empire perse.

C’est un long chemin que celui emprunté par la direction de l’AQMAT depuis trois ans en vue de mettre notre association sur la carte des médias et sur l’agenda des politiciens. Le poids de l’inertie se fait lourd devant le mandat qu’on s’est donné – ou plutôt qui s’impose à nous – d’agir comme le défenseur légitime d’une communauté d’affaire pas toujours respectée. L’avenir seul témoignera de nos progrès réels, sinon de nos efforts.

Bien malin aussi celui qui peut prédire qui gagnera la guerre des dépanneurs, la partie syndicale ou patronale.  En fait, y aura-t-il match ou jeu d’esquives?

Quant au Canadien, si la tendance les envoie contre Boston en première ronde et qu’ils la remportent, nonobstant qu’ils perdent par la suite, leur moment de victoire sera célébré longtemps…


Il ne manque que vous!

À chaque sondage, à chaque rencontre avec des membres, le problème numéro un qu’on me soumet est toujours le même: le roulement du personnel et en corollaire, la rétention et la motivation de celui-ci.

Que l’on soit un magasin corporatif ou un indépendant propriété de papa et maman, à peu près tous nos magasins membres semblent en arracher avec leurs ressources humaines jugées trop volatiles et pas assez engagées.

De l’autre côté du miroir, le point de vue des consommateurs n’est pas trop différent. Dans la vaste enquête que l’AQMAT avait commandée il y a deux printemps*, il était clairement établi que la courtoisie et l’expertise du personnel venaient tout de suite après la qualité des produits eux-mêmes. Ces deux critères ressortaient deux fois plus que la notoriété de la bannière. ils devançaient même des éléments stratégiques comme la proximité du magasin, les bas prix ou la variété des produits.

Fort des attentes de vos clients et le constat du besoin exprimé par nos dirigeants de quincailleries et de centres de rénovation, un mandat clair, comme on dit en politique, a été donné de concocter le Forum des managers et d’en profiter pour revamper la traditionnelle assemblée générale annuelle afin de lui donner des allures de congrès.

Le bébé verra le jour les 18-19 avril à l’Hôtel Mortagne de Boucherville, sous le slogan « Transformez vos employés en véritables guerriers!«

La prochaine action relève de vous.

Organisez votre horaire et inscrivez-vous dès maintenant.

Pour apprendre.

Pour vous divertir.

Et pour défendre vos intérêts.

Information et inscription – Forum des managers et Congrès des décideurs

*Étude STAT: Sondage sur les Tendances en Achats et Travaux, Mars 2009 Échantillon : 1 000 répondants. Marge d’erreur : ± 3,1 %dans un intervalle de confiance de 95 % (19 fois sur 20), ce qui permet d’extrapoler les résultats de manière très fiable.


L’alibi

A moins d’un tsunami sur la côte ouest ou d’une explosion nucléaire à Bécancour, on ira aux urnes.

Une quatrième fois en sept ans. À croire que le Canada a un problème d’élection précoce…

Des fois, j’envie la Libye. Pas longtemps, quelques minutes de rêveries. En poste depuis 1969, auto proclamé guide, auto nommé colonel, sieur Kadhafi a le mérite d’avoir un discours sans ambiguïtés – et que dire de ses actes.

Pendant ce temps, sur la colline à Ottawa, la seule guerre livrée en est une de procédures, donnant à la parlementerie plus de poids aux trois dernières syllables qu’aux deux premières.

Le combat de fond est pourtant le même. Des Lybiens se battent pour obtenir une certaine démocratie. Nous aussi. A vrai dire, on ne se bat pas fort, fort, mais vous voyez ce que je veux dire. Or,  le déclenchement d’élections libres est la première manifestation de la vie démocratique. Et pourtant, ici, le contraire est souhaité: aucun parti ne veut aller en campagne et la population se demande si ses droits sont bien servis par des campagnes ad nauseum et ces jeux de coulisses. Le serpent se mord la queue…

Il n’y aura sans doute pas d’élection en 2011 en Libye. Quant à chez nous, l’un des partis n’ayant plus la confiance des autres, l’autre n’ayant pas tout à fait celle de ses propres membres, un troisième n’étant vraiment pas en santé pour se battre et un dernier ne pouvant mathématiquement aspirer au pouvoir, l’élection se déroulera en mode de défense, vous savez ce mécanisme servant à masquer une certaine situation de faiblesse par un habile maquillage*. 

* Définition de l’alibi


Aux wakizashi, citoyens!

Dur, dur le Japon. Il semble plus facile d’y mourir que d’y vivre.

On peut choisir entre se suicider parce que la crise économique ne porte plus son nom tant elle sévit depuis longtemps sur l’archipel. Mourir écartelé entre le protocole et l’extrême modernité qui divisent les familles et les régions. Se noyer. Et s’ajoute: être irradié.

C’est que la troisième puissance mondiale se démarque par ses inégalités. Le produit intérieur brut est si mal réparti que le pays glisse au 41e rang mondial en termes de répartition du pouvoir d’achat. Le taux d’emploi presque saturé chez les hommes dépasse à peine 50 % chez les femmes. La solidarité d’après-guerre n’existe plus. Les ruraux et leurs traditions résistent à l’hyper urbanisation alors que l’État et la banque centrale, autrefois pourvoyeurs, ont des rôles plus effacés face au libéralisme croissant du modèle économique revendiqué par les principaux partis d’aujourd’hui. Les investissements étrangers oscillent faiblement autour de 2-3% des recettes totales. Les industries primaire et secondaire sur lesquelles se sont construit les empires nippons (automobile, chantiers maritimes, micro-électronique, optique, etc.) n’emploient plus que 30 % de la population active. Et ces vieux, tels des tortues, qui ne meurent plus…

Le tsunami, suivi de l’alerte nucléaire, agissent comme des accélérateurs. Le Japon sue à grosses gouttes malgré la neige qui y tombe. Sans jouer au prophète de bonheur, et encore moins prétendre que l’homme, bridé ou pas, n’agit que lorsque acculé au mur, il reste que toutes les classes sociales, villes et villages, technos et trados, devront avancer coudes-à-coudes, les uns comptant sur les autres, comme au lendemain de la Deuxième Grande Guerre, pour espérer un soleil relevant.

* Wakizashi: arme généralement utilisée pour le suicide rituel, le Seppuku, mieux connu sous le mot hara-kiri. Pour se repentir une fois pour toutes, l’homme se suicide en incisant une ou deux fois dans son ventre tandis qu’un ami lui tranche la tête pour le laver de toutes ses fautes, une fois le rituel fini.


Une offre que vous ne pouvez refuser

(lire avec un accent sicilien) J’ai une offre que vous ne pouvez refuser.
Les 18 et 19 avril, c’est le rendez-vous annuel de la quincaillerie et des matériaux de construction. Vous n’avez pas une raison d’y participer, mais quatre.
Premièrement, la journée du lundi a été conçue pour transformer vos employés en véritables guerriers. On avait d’ailleurs pensé à Zdeno Chara pour pimenter l’activité, puis on s’est rabattu sur des conférenciers praticiens des ressources humaines et sur des comédiens  de la Ligue nationale d’improvisation. Le tout devrait vous aider à sortir votre personnel de sa torpeur et à devenir un leader contagieux pour qu’à chaque jour, vos clients vivent une expérience, et non le contraire. 
Deuxièmement, avis aux représentants des ventes, le Gala de boxe exclusif du lundi soir créera un environnement propice aux échanges francs.Vos invités et vos collègues se souviendront longtemps de cette soirée de réseautage, la dernière avant la saison du golf.
Troisième volet obligatoire, l’assemblée générale annuelle, le mardi matin, suivie d’une plénière où seront débattus trois thèmes majeurs pour nos commerces et leurs fournisseurs.
On finit le quartet d’activités en crescendo avec la tenue du 3e Congrès des décideurs, le moment fort de la scène économique et politique pour notre secteur d’activités, rehaussé cette année d’un Face-à-face, animé par la présidente du Conseil canadien du commerce de détail, où les grands patrons de nos bannières exposent leur vision quant aux menaces et opportunités devant nous.
Venez encourager votre groupe d’achat et découvrir d’autres points de vue.
Cliquez ici pour parcourir le programme d’activités.
Au revoir.


Dix courts de bonne augure

Le premier ministre du Québec a prononcé le 23 février le discours inaugural de la deuxième session de la 39e législature. Il y a présenté son plan pour la deuxième portion de son mandat et a fait la lumière sur les priorités que son gouvernement mettra de l’avant. Voici dix messages qui nous rendent optimistes.

1. Un avantage fiscal pour les personnes de plus de 65 ans désirant rester au travail ou retourner en emploi. C’est la relève aux jeunes, de moins en moins nombreux.
2.  Le développement de l’entrepreneuriat. Le secteur du commerce de détail souhaite des politiques plus affirmées en matière de relève entrepreneuriale .

3. L’électrification non seulement des voitures, mais aussi du transport collectif.
4.  La création d’un fonds spécial afin d’encourager les artistes québécois et les entreprises culturelles à mener des projets majeurs sur la scène internationale.

5. Renforcer la collaboration et innover «afin de former plus et mieux», tout en améliorant l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins des entreprises dans chaque région. 
6.  Une meilleure intégration des immigrants au marché du travail pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et combler 700 000 emplois en trois ans.
7. Un financement universitaire accru de tous les joueurs : l’État, le secteur privé et les étudiants.
8. Plus de détails sur le Plan Nord, attendu avec la même impatience que le chantier de la Baie James à une autre époque.   
9. Un cadre législatif et réglementaire  resserré et un nouveau régime de redevances pour l’exploitation du gaz de schiste… si elle doit exister.
10. La volonté du gouvernement d’éliminer comme prévu le déficit et de retrouver l’équilibre budgétaire d’ici 2013-2014. Cela va maintenir la cote de crédit, diminuer les paiements pour le service de la dette et libérer des fonds dédiés à d’autres fins.

 


Les authentiques devant l’imposture

Elle s’appelle Ève. Comme, certains le croient, la première femme, la première à avoir péché. Elle aurait pu s’appeler Sophie pour son attaque à nombre de sophismes ancrés dans les nuits de tout temps:

– celui de pretendre que c’est le plus vieux metier du monde;

– que celles qui le pratiquent aiment toutes cela;

– qu’il faut faire avec, au mieux encadrer l’activité juridiquement et punir plus fort judiciairement.

La réalisatrice du film militant L’imposture qui prend l’affiche dans le but déshabiller la prostitution pour la regarder sans artifices, sans préjugés, se nomme Ève Lamont. Elle propose un documentaire qui se veut utile, sans style, volontairement cru. C’est ce qu’en disent les critiques. J’irai le voir ce week-end.

Entre-temps, avant-hier, j’ai retenu les services de Roxanne. L’heure et trente de détente profonde m’a couté 100 $.

Roxanne est co-propriétaire d’un vrai salon de massothérapie. C’est une pro, tant pour réduire mes tensions que pour esquiver les imposteurs, ces hommes en quête d’exotisme génital moyennant paiement. Elle a un regard et une démarche droits, sains. Je lui ai raconté que la colonne vertébrale du film s’inspire de la recherche-action poursuivie par la Maison de Marthe, l’organisme que j’ai aidé, que plusieurs d’entre vous avez soutenu, en finançant mon ascension du Kilimandjaro.

C’est Roxanne qui m’a parlé de Sophie ou de sophisme, sans nécessairement employer le mot. À première vue, on croit tous que la prostitution demeurera parce qu’elle existe depuis toujours. Le plaisir et la liberté qu’éprouverait celle qui se prostitue est d’une logique fallacieuse dure à contrer car l’aveu du contraire tuerait le mythe que recherche le client et pour lequel, justement, il paie. Les deux protagonistes sont liés par la parodie mensongère qu’ils mettent en scène.

Pour convaincre le mâle sceptique, je lui suggère, la prochaine fois qu’il initie une aventure du genre, de demander à la dame, qu’il croit excitée par lui et heureuse du moment, d’indiquer qu’il ne paiera pas pour l’acte attendu. La partenaire sera tout à coup moins volontaire.

L’audace de la Maison de Marthe – et sans doute, le film aussi – nous conduit à voir la prostitution tel un fléau, vil comme l’esclavage, combattu encore aujourd’hui jusqu’à son extinction parce que barbare et partant, opposé à ce qu’une civilisation doit être pour mériter de s’appeler ainsi.

Depuis la première ligne du blog d’aujourd’hui, j’ai parlé de femmes et des femmes. Peut-être aurais-je dû traiter des hommes, car l’homme qu’il faut traiter en bout de course. C’est plus fort que moi, le dernier mot sera féminin. Il sera le symbole d’une beauté qui sait se défendre en vertu de ses épines, et grâce à qui l’avenir de la prostitution pourrait ne pas être de sa couleur: Rose*.

*En référence à Rose Dufour, anthropologue, fondatrice de la Maison de Marthe, auteur de Je vous salue Marion, Carmen, Eddy… Le point zéro de la prostitution, Éditions MiltiMondes, 2004. (Également épouse de mon beau-père)


Les impatients

La berge sud de la Méditerranée est en pleine ébullition, pour ne pas dire en feu, sans mauvais jeu de mots. Le mouvement d’émancipation perce même l’Iran. Se rendra-t-il en Corée du Nord?

Tout est si relatif.

Là-bas, on veut jeter les bases d’une certaine démocratie, on se bat pour des droits acquis chez nous depuis une génération ou plus.

Ici on se plaint contre le redoux hâtif, la prière dans les conseils municipaux, le déneigement qui tarde, la blessure récurrente à Markov.

Dans une autre vie professionnelle, à la tête du Forum francophone des affaires, j’ai bourlingué d’une mission économique à l’autre dans ce qu’on appelle les tiers marchés. Ces Maghrébins, ces Moyens-Orientaux, ces Caribéens, que je les ai trouvés patients. Mot poli. En fait, je les ai souvent trouvés fatalistes. Je n’ai jamais fait la part des responsabilités entre l’effet du soleil qui leur tape dessus et qui leur ralentit le système versus des réflexes d’anciennes colonies, syndrome aussi appelé bureaucratie. À moins que la foi si vive en des forces contre lesquelles on ne doit s’opposer soit la source la plus imputable de cette impatience cousine de l’inertie…

C’était hier. Tout bascule à vitesse grand W (pour Web).

Qui vivra verra si les nouveaux affranchis, pompés à bloc et forts de leur jeunesse nombreuse, ne provoqueront pas une foule d’autres avancements au point de rejoindre nos standards de droits et de démocratie.

Il y a bien longtemps qu’on a pris la rue ici. C’est nous qui sommes rendus les patients et eux, les impatients. Faut dire qu’elles sont tellement confortables, nos pantoufles.

P.-S.: des petits comiques ont quand même osé ce mouvement virtuel: