Le blog de Richard


Le juge et le 2″ x 4″

Si on se base sur la décision que vient de rendre une cour de justice de Californie à l’effet de forcer les centres de rénovation Lowes de l’État à payer 1,6 million de dollars américains pour avoir induit en erreur les consommateurs, nous tous, ici, devrions commencer à mesurer chaque 2 x 4 pour vérifier qu’il fait bel et bien deux pouces par quatre pouces. Et non pas, disons, 1,5 x 3,5, comme c’est en fait souvent le cas.

Pour le futur, le même jugement invite nos cousins de Lowes à exiger de leurs scieries fournisseurs que la mesure du bois publicisée comme étant un 2 x 4 soit étiquetée 1,5 x 3,5. Sinon, la cour dit à mots couverts à Lowes que le marchand devrait lui-même y voir.

On est vraiment aux États-Unis pour assister à de telles poursuites loufoques.

Quiconque connaît un tant soit peu l’industrie nord-américaine sait comment le bois est gradé et vendu. La terminologie traditionnelle du 2 x 4 est basée sur les dimensions du bois vert, avant séchage et planage. Selon l’essence, une pièce de bois rapetissera un peu ou un peu plus. 

Franchement, la Californie semble chercher loin des manières de récolter des amendes sur le dos des entreprises.

Ce n’est pas tout. Le juge de la Cour Supérieure du comté de Marin, Paul M. Haakenson, un nom à retenir lors de votre prochaine confection de poupées vaudoues, étend le principe de l’exactitude aux autres dimensions de bois: un 2 x 8 doit mesurer deux pouces par huit pouces, sinon, ce n’est pas un coup de règle que la justice donnera sur les doigts des marchands, mais une autre amende de milliers ou millions de dollars s’ils omettent d’ajouter les dimensions exactes sous le nom publicitaire.

« Les consommateurs s’attendent à ce que les achats faits en magasin fournissent une information précise, en particulier lorsque des renseignements erronés pourraient conduire à des problèmes de construction de bâtiment, lesquels doivent reposer sur des données de mesure fiables », d’ajouter  le procureur du district judiciaire, Ed Berberian. 

Sur le coup, j’ai imaginé que Lowes n’accepterait pas de verser l’amende et porterait la décision en appel. L’entreprise semble plutôt vouloir collaborer, du moins obtempérer. Elle paiera.

Périodiquement, des inspecteurs d’une instance américaine de contrôle des poids et mesures visitent les détaillants. Il appert que la question des dimensions de bois est devenue là-bas préoccupante, rapporte Karen Cobb, porte-parole de Lowes USA. 

La porte-parole de Lowes indique que la bannière n’aura pas le choix de fournir sur les étiquettes, sous le nom habituel de 2 x 4, les dimensions exactes du produit, par exemple 1,5 x 3,5 pouces. 

Madame Cobb souligne que le procureur et Lowes ont convenu de plein gré à l’entente, car les deux parties partagent le même but. 

L’entreprise a immédiatement retiré tous les produits des tablettes pour les réétiqueter. Les publicités dans les circulaires et autrement devront aussi présenter les deux informations: le nom usuel et les dimensions exactes.

La mesure touche pour le moment une centaine de Lowes. On ne voit cependant pas pourquoi la procédure ne s’étendrait pas à toute la chaîne, même ici, au Canada.

En fait, je viens d’aller naviguer sur lowes.com pour constater que tous les produits affichent maintenant les deux informations,peu importe dans quel État le magasin est situé. 




En visitant le site canadien, j’ai remarqué que les dimensions exactes n’apparaissent pas en gros. Le prix est plus élevé, cependant. 🙂

Le jugement oblige aussi Lowes à utiliser les termes normalisés pour décrire les poids et mesures, en l’occurrence des pieds et des pouces plutôt que les symboles ‘ et « . La comparaison entre les sites américain et canadien de la bannière illustre aussi cette différence.

Quelle saga inutile, d’autant qu’aucun consommateur ne s’est plaint: la poursuite déposée au nom de l’intérêt public vient d’un inspecteur des poids et mesures. 

La situation n’est pas sans nous rappeler le zèle de l’Office de la langue française, acharné sur un restaurant italien qui employait des mots comme pasta ou calamari sur son menu, sans qu’une plainte ait été formulée par la clientèle. Bien au contraire.
Comme le commentait un Internaute hier, la sentence donne des allures de documentaire au film Idiocracy tant est fantaisiste la décision de la justice américaine dans le dossier des 2×4.
Au lieu de complexifier l’étiquetage, il suffirait de prévenir les consommateurs avec un avis du genre: Les dimensions des matériaux de construction peuvent différer légèrement de leur nomenclature commune en usage dans l’industrie de la construction.
L’avenue empruntée par le juge américain nous fait entrer dans un univers kafkaïen où on sera en droit légitime de se demander si une construction sera réputée conforme au Code du bâtiment si sa structure repose sur des  9,25″ x 1,5623″ achetés chez Lowes au lieu de 2×10 tel que prescrit. J’ironise, mais on n’est pas loin de la réalité. Faudra-t-il réécrire le Code du bâtiment?
Le cauchemar américain pourrait aussi conduire des avocats véreux à s’annoncer ainsi: « Vos murs laissent passer des sons? Votre plancher craque? Peut-être que votre entrepreneur a-t-il utilisé des matériaux trop minces. Appelez notre cabinet pour un dédommagement! » 
Et si le morceau de bois reste sous la pluie dans la cour à bois et se met à enfler un brin, devra-t-on changer de nouveau l’étiquette pour assurer au consommateur la conformité de ses dimensions?
Le sens commun fout le camp lorsque la bureaucratie nuit à la fluidité qu’on attend des relations entre un commerce et des consommateurs.

 

 


Le nouvel @rgent

Dans la même semaine, deux géants dans leurs secteurs respectifs, Canadian Tire et Apple, ont pénétré plus avant dans le virtuel. Rapprochant cet univers de notre réalité. Au point où les deux se confondent.

La fameuse devise en papier, née à peu près en même temps que moi, il y a fort longtemps donc, va continuer de vivre aux côtés d’une carte de points en plastique.

Les téléphones et même la montre Apple permettront de faire des paiements simplement en approchant son appareil d’un terminal en magasin*. Le montant de l’achat sera ajouté à la facture de téléphone ou directement débité du compte en banque.

L’idée de passer du magasinage physique au numérique et vice versa a bien pris racine parmi les habitudes des consommateurs. On le constate avec l’offre de wifi gratuit de plus en plus disponible dans les magasins.

Cette fois, on atteint un autre niveau avec l’intégration du digital dans l’activité commerciale traditionnelle.

D’apparence technologique, la mutation en cours amende l’expérience réelle de magasinage et d’achat que vit le client. Elle place ou replace le consommateur au coeur de la stratégie.

Tels des conseillers en chair et en os, des apps nourrissent l’appétit du client, dirigent intuitivement ses achats vers de plausibles besoins à combler, anticipent ses projets. Il ne reste au client qu’à voir, qu’à toucher réellement l’objet convoité, voire à l’essayer, toutes des actions seulement possibles en magasin. Heureusement pour nous!

Justement, comment la quincaillerie du coin peut-elle s’insérer dans la nécessaire création de son propre réseau virtuel dans le but d’améliorer la durée et le nombre de visites chez elle? Comment le virtuel peut-il générer la croissance de ses ventes?

Il s’agit de choisir parmi tous ces outils ceux qui favoriseront la proximité entre le magasin et le client. Vous savez, rappelez-vous ce qui prévalait jusque dans les années soixante-dix: on nous appelait encore par notre petit nom en entrant et on nous interpellait sur nos dernières vacances ou nos rêves de travaux.

Ne soyons pas nostalgiques. Il est de nouveau possible de fidéliser des clients à une marque, à une adresse aussi. C’est même nécessaire.

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Pour vous aider à rêver au mariage forcé entre l’imaginaire et le réel, je vous suggère comme pause rafraîchissante, comme moment de recul, d’aller voir la pièce présentée jusqu’au 18 octobre par le compagnie Jean-Duceppe et où on m’avait invité à la première. Les personnes qui ont réellement inspiré Peter Pan et Alice au pays des Merveilles côtoient leurs personnages sur scène. Une belle soirée pour réfléchir à son magasin en dehors, mais vraiment en dehors des sentiers battus.

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* Bien que la puce NFC soit déjà présente dans certains appareils Samsung ou LG et utilisée notamment par Google, on estime que les trois quarts des utilisateurs actuels de l’iPhone resteront fidèles et voudront acquérir ces pseudos nouveautés. Cité dans La Presse, un professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, Benoit Duguay, insistait sur la dévotion à la marque Apple qui relève presque, selon lui, d’un comportement tribal, voire religieux. 


Comme un bon père de famille

Distorsion de la réalité économique. Réduction de la marge de manœuvre financière. Cote de crédit engendrant l’augmentation des coûts d’emprunt. Fragilisation du filet social.

Ce sont là quelques-uns des dommages d’une gestion d’État avançant sans direction précise, au gré des pressions à gauche ou à droite. Bien gérer un État ou une entreprise, c’est avoir une main ferme sur le gouvernail et l’autre sur le coeur. Ce que le présent gouvernement manifeste comme intention.

En effet, le ministre des Finances entreprend une révision en profondeur des programmes du gouvernement du Québec. Premier jalon annoncé: limiter leur croissance budgétaire à 1,9 %, balise correspondant exactement au taux moyen de l’inflation depuis bon nombre d’années. Sage et logique paramètre.

On sait que les firmes de cotation Moody’s, Fitch et Standard & Poors estiment le risque de solvabilité financière du Québec à un niveau stable, variant de cotes A +, AA – à Aa2 , selon l’agence. Ces notations, inférieures à l’appréciation de la gouvernance des provinces de l’Alberta ou de la Colombie-Britannique jugées AAA, entraînent une augmentation des taux auxquels notre gouvernement emprunte pour financer la dette.

Résumons lapidairement la situation ainsi: les provinces les mieux gouvernées paient moins cher pour emprunter et ainsi demeurer en haut de la pyramide. Il faut prendre les moyens d’accéder de nouveau au pinacle, où se situe la majorité des états formant l’Amérique du Nord, ce qui induit de revenir à des surplus budgétaires, terra incognita depuis cinq ans.

La dette publique cumulée grève plus du dixième des dépenses publiques au Québec, représentant une sortie d’argent égale au budget du ministère de l’Éducation. En conséquence, impossible de maintenir une compétitivité fiscale à l’égard des entreprises comme des citoyens.

Il faut réapprendre à gérer en contexte économique vraiment modeste; on parle ici de 2 à 3 % de croissance du PIB pour les années à venir, loin, bien loin des taux de l’ordre de 9 % qu’on savourait il y a trente ans.

L’État doit également prendre en compte plus que jamais la nouvelle démographie, caractérisée aux extrêmes par plus de personnes âgées et plus de petits enfants. Au milieu de ces deux pôles, pendant les vingt années à venir, moins de contribuables actifs sur le marché du travail.

Quand on sait que les deux premières missions d’un gouvernement, quel qu’il soit, consistent à offrir des services sociaux et de santé à la population, puis à assurer son éducation, on comprend mieux la pression actuelle de la démographique sur les finances publiques.

Une fois qu’on a tout exposé et pesé, facteurs endogènes autant que conjoncturels, il pourrait être excusable d’avoir maintenu des augmentations de coûts des programmes à des taux supérieurs à 4 %, voire 5 %, considérant les besoins des familles et des retraités. Je ne suis pas de cet avis.

Un bon père de famille voyant se tarir ses sources de revenus alors que sa vieille mère et ses jeunes enfants aspirent à plus d’assistance aurait du faire preuve de courage. En l’occurrence, cela aurait pu vouloir dire de réduire l’aide aux entreprises.

Oh! sujet presque tabou que j’ose aborder.

Je suis de l’école capitaliste voulant que l’économie doive principalement relever de l’entrepreneuriat. Toute subvention à des entreprises, surtout récurrente, nuit à ses concurrents. À la clé, le marché est modifié artificiellement au lieu de reposer sur une saine compétitivité.

On devrait selon moi attendre du gouvernement qu’il établisse des règles de jeu claires quant à la chose économique et qu’il sanctionne les entreprises qui ne les respectent pas. Mais pas qu’il quitte son rôle d’arbitre pour sponsorise un des joueurs, à moins que ce soit une compagnie qui lui appartienne, ce que l’on n’encourage plus.

On veut qu’il aime tous ses enfants également et leur donne la chance de s’épanouir. Voilà comment un État bon père de famille devrait se comporter à l’égard des entreprises et des citoyens évoluant sur son territoire…


À défaut de sonder la planète entière…

What does Quebec want?

Il y a exactement cinquante ans, cette question occupait tout l’espace médiatique alors que sévissait une commission sur le bilinguisme et le biculturalisme. Pour les férus d’histoire: Commission Laurendeau-Dunton

Mon propos ne sera certainement pas de répondre à ce vaste et possiblement éternel questionnement; ma réserve citoyenne doit s’exercer.

En revanche, j’ai une question à plusieurs millions, pour ne pas dire milliards de dollars à poser à tous les dirigeants de quincailleries et de centres de rénovation. Une question d’apparence simple et circonscrite, mais tellement lourde de conséquences. C’est la suivante: que veulent les gens qui entrent dans votre magasin?

Que cherchent à régler ces consommateurs?

Quels rêves (de rénovation) caressent-ils?

Plus on cernera les besoins d’information et de conseils que peuvent avoir les consommateurs, mieux on pourra orienter la sélection, la formation et la motivation à accorder aux employés en contact avec la clientèle.

C’est dans cette perspective qu’a été lancé aujourd’hui un sondage dont les résultats guideront les choix de contenus, d’approches pédagogiques et d’enseignants qui composeront La Quinzaine du savoir-faire et du savoir-être en quincaillerie qu’organise l’AQMAT à Longueuil, du 10 au 28 novembre 2014.

Pour remplir le long, mais tellement nécessaire questionnaire, cliquez sur ce lien.

What does your clientele want?


Quand même utile ce web

Mes blogues se suivent sans se ressembler.

Après avoir vanté la semaine dernière les vertus de la déconnexion totale avec la technologie et ses bruits, voici que je me plains d’un manque d’Internet.

Il faut dire que le temps hors d’ondes en vacances était volontaire. La panne de web, hier, était subie.

Sept heures sans pouvoir accéder au www, privé d’émettre et de recevoir des courriels, contraint au texto comme un ado, et tout ça alors que c’est très justement hier que nous avions si besoin de communiquer avec nos membres et nos fournisseurs, ça fait déraper une journée autrement cordée serrée.

En réalité, une panne de connexion ne tombe jamais pile du fait que nos boulots sont devenus accros des communications virtuelles au point où on a du mal à se souvenir comment on fonctionnait il y a exactement vingt ans, c’est-à-dire avant que Netscape (vous vous en rappelez?) popularise la navigation sur la toile toute neuve.

C’est vous dire à quel point le même événement – l’absence de web – adopte une intensité dramatique variable en fonction de notre prédisposition.

Une semaine, c’est yé! J’ai congé d’Internet.

Une semaine s’écoule, nouveau congé d’Internet, c’est pas yé! cette fois…


Entre les gras durs et les maigres mous

La retraite, plus encore que la santé, opère à deux vitesses, de surcroît assez distancées l’une de l’autre.

Il y a les fonctionnaires et employés de sociétés gouvernementales, en particulier ceux du palier municipal, et en particulier particulier (!), les policiers et les pompiers qui trônent au plus haut des privilégiés en matière de retraite.

Selon qu’il s’agisse d’un prof, d’une infirmière ou d’un policier, la rente perçue à la retraite équivaudra à 40 %, 60 %  ou 70 % de leur salaire annuel. Ainsi, une fois à la retraite, ces serviteurs de l’État recevront en moyenne entre 35 000 $ et 45 000 $ par année jusqu’à la fin de leurs jours.

Puis en face, ou en dessous, devrais-je dire, il y a la majorité des travailleurs qui se retireront du marché avec, comme argent, outre leurs éventuelles épargnes, le chèque de la Régie des rentes du Québec et la pension de vieillesse du Canada.

La rente québécoise de retraite équivaut à 25 % de la moyenne mensuelle des revenus sur lesquels vous avez cotisé, si la retraite est prise à 65 ans. Dans quel cas, le montant maximal de la rente est actuellement de 1 038,33 $, soit 12 460 $ par année.

La pension canadienne maximale pour les travailleurs est de 558,71 $, soit 6 705 $ par année.

On parle donc ici d’un revenu annuel « garanti » de 19 165 $ pour ceux qui ont échiné toute leur vie ici.

Ai-je besoin d’en dire plus quant à l’iniquité de la situation? Apprendre à (sur)vivre avec moins de 20 000 $ est le lot de quatre millions de travailleurs pendant qu’un demi-million profite d’un montant au moins doublé.

***** 

La solution drastique consiste à réduire les régimes des privilégiés pour que, ironiquement, leurs nouvelles conditions se rapprochent de celles inacceptables vécues par la majorité. Formulé ainsi, ce remède nous semble ridicule.

Regardons alors du côté des tout nouveaux régimes volontaires d’épargne-retraite. Nous inciterons les employeurs à les mettre en place avant l’échéance légale et à y contribuer aux côtés de leurs employés, solidairement.

Ce ne sera pas la panacée non plus.

Il faut regarder du côté du régime des rentes du Québec pour trouver une réponse plus constructive au problème.  La rente mensuelle doit être revue afin d’assurer un plancher plus confortable à tous les travailleurs qui, dans l’état actuel des choses, se trouvent injustement traités si on les compare tant aux fonctionnaires et même si on les compare aux plus pauvres de la société.

En effet, par le jeu des gratuités et l’accès à d’autres prestations auxquels ceux qui ont travaillé toute leur vie n’ont pas droit, les absents de la population dite active se trouvent à recevoir des allocations des gouvernementaux qui s’approchent du 19 165 $ espéré par les citoyens-travailleurs.

La situation en sandwich entre les gras durs et les maigres mous est déplorable, au point de décourager certains à travailler…


Le bruit qui nuit

Trois semaines continues après avoir volontairement pris congé du cellulaire et du Web m’ont remémoré les bienfaits du Silence avec un s majuscule.

Le vrai. Celui dont parle aussi ce matin dans La Presse + la chroniqueuse Judith Ritchie.

Celui qui n’est même pas amendé par les appels entre huards sur le lac tant ces sons l’enrichissent de poésie.

Pas de voisins. Le strict nécessaire dans ce chalet dont l’isolement est euphémique.

Un lac à l’eau soyeuse. Et le silence, truffé de cliquetis de criquets et de oua-oua de grenouilles parmi les quenouilles.

Une chaloupe, un canot, un pédalo et une planche. Deux renards coquins à l’occasion. Peu de dorés, mais on s’en fout. Parce que, toujours présent, bien qu’invisible et sans odeur caractéristique, le silence. Le vrai.

Ironie et hasard, mon livre de véranda anti frappe-à-bord s’intitulait « The noise and the signal ». Best-seller qui aborde l’obligée distinction à percevoir entre toutes ces informations qui nous polluent la tête et l’ordinateur par rapport aux véritables signaux. Ceux qui traceront une empreinte, qui créeront les tendances: les bruits utiles.

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Pleinement de retour au boulot, je tâcherai d’aménager des espaces-temps de pure déconnexion pour mieux filtrer les renseignements qui importent.

La rosée drapant le lac où semble flotter la famille de huards habitant désormais mon fond d’écran devrait m’aider à y parvenir…


Jouons nous aussi au docteur

Alors, docteur, est-ce grave ?
Selon les statistiques officielles de la consommation canadienne, le marché de la rénovation continue de croître régulièrement pendant que le chiffre d’affaires des quincailleries et des centres de rénovation du Québec, lui, stagne dans la moitié des cas et baisse dans la moitié des autres.
Nos charmes plaisent moins aux consommateurs, attirés par les bas prix, toujours les bas prix, et la facilité d’acheter sur Internet.
À mon arrivée à la barre de l’AQMAT, j’ai imaginé avec candeur que nous pourrions réunir les directions de toutes les bannières pour commanditer tous ensemble une grande offensive publicitaire afin d’inviter le public à préférer les quincailleries et les centres de rénovation aux autres magasins. Un peu comme les concessionnaires automobiles, les stations de ski, les constructeurs de maisons neuves, les producteurs laitiers, etc., se serrent les coudes à l’occasion et utilisent les médias pour projeter un éclairage sur eux.
On n’a pas encore réussi à asseoir RONA, BMR et les autres pour envisager une telle campagne. Et vous savez quoi, j’en suis presque heureux. Parce cela aurait été un coup d’épée dans l’eau.
Il faut améliorer notre offre de service avant d’inviter la visite.
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Avec tous ces médecins à la tête des affaires de l’État, moi aussi, je vais jouer au docteur. Voici mon diagnostic lapidaire.
C’est généralement plate de magasiner dans une quincaillerie. On est mal ou pas du tout accueilli. Les employés en connaissent moins que moi la plupart du temps alors que je suis très moyen en réno. En fait, leurs informations sont souvent les argumentaires des fournisseurs qui les ont rencontrés plutôt qu’une connaissance fondamentale. Et personne, je dis bien personne ne m’a jamais incité à acheter un produit supplémentaire.
Pas étonnant que les indicateurs de performance de vente soient parmi les plus bas de tous les secteurs du commerce de détail : 416 $ par pi ca – c’est dix fois moins que les boutiques Apple ! – et des factures moyennes de 48 $ à 69 $, ça nous rapproche tranquillement des chiffres des dépanneurs !
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Le toubib que je suis le temps de cet éditorial prescrit trois médicaments  de cheval à nos marchands membres, car la vitalité de leurs fournisseurs de produits et de services est tributaire de leur l’état de santé.
Premièrement, redevenir compétitifs en offrant une expérience client distinctive de ce que les consommateurs vivent en allant chez Walmart ou Costco on en naviguant sur l’Internet. Le visiteur doit se sentir accueilli, sécurisé et accompagné. Réussissons ce pari et croyez-moi, la recherche du plus bas prix tombe troisième après la courtoisie et la connaissance des produits et techniques.
Deuxièmement, il faut que l’AQMAT instaure une culture de la formation des employés chez ses marchands membres afin qu’ils réalisent qu’il s’agit là d’un investissement sur leur principal actif plutôt qu’une dépense sèche.
Le troisième défi consiste à attirer et à conserver une main-d’œuvre qualifiée en revisitant les politiques et styles de gestion conservateurs qui sévissent dans nos magasins pour devenir plus motivants et plus reconnaissants.
Mon pronostic maintenant ? Le bon docteur Richard se dit confiant que si l’employé formé devient la norme chez une large majorité de nos marchands membres, un jour viendra où l’AQMAT cognera avec confiance à la porte des bannières pour la soutenir dans une vaste campagne média.


On n’a plus le béton qu’on avait

Cette semaine, je fais trêve. Ou plutôt, je choisis délibérément de laisser mon espace textuel à mes collègues de l’Association Béton Québec, l’ABQ, regroupant les producteurs de béton prêt à l’emploi, en raison de l’actualité qui nous concerne tous: le prochain pont entre la Rive-Sud et l’île de Montréal.

Ce qu’écrivent Claude Dupuis et Luc Bédard, respectivement président et directeur général de l’ABQ, est une réaction à l’éditorialiste de La Presse, André Pratte, qui avoue douter du choix du béton qu’ont fait l’architecte et le gouvernement fédéral pour le futur pont Champlain numéro 2. Il aurait préféré l’acier.

Avant de leur laisser défendre les vertus du béton, puis-je me permettre d’espérer que le pont conserve son nom? Laissons d’autres honneurs à Maurice Richard ou à Robert Bourassa. Comme me le rappelait hier un ami, cet ouvrage ne demeurera-t-il pas le lien avec les États-Unis qu’on aborde par le prestigieux Lac Champlain sis à quoi, une centaine de kilomètres?

Si cependant on voulait conférer au dit pont un caractère francophone encore plus marqué tout en assurant plus de cohérence avec son voisin qui s’appelle Jacques-Cartier, peut-être conviendrait-il de l’appeler lui aussi par son nom complet, à savoir Samuel-de-Champlain. C’est beau, me semble-t-il.

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Un pont élégant
On n’a plus le béton qu’on avait
Opinion diffusée dans La Presse du 7 juillet 2014 par l’Association Béton Québec

«Chat échaudé craint l’eau froide» écrivait André Pratte (Un pont élégant, 2 juillet), qui craint l’utilisation du béton pour le nouveau pont devant être construit en remplacement du pont Champlain.

Il serait pourtant regrettable de priver le Québec des nombreux bénéfices des ouvrages d’art construits en béton en se fiant uniquement à l’état actuel d’ouvrages construits il y a un demi-siècle. 

Les bétons d’aujourd’hui sont aussi différents de ceux des années 60 que les téléviseurs actuels le sont de ceux de l’époque.

Au moins deux ponts sur trois, incluant le pont Champlain et l’échangeur Turcot, furent construits entre 1950 et 1970, lorsque notre société s’est dotée des infrastructures que nous devons aujourd’hui remplacer. Les bétons de cette époque n’avaient pas les propriétés requises pour résister à la dégradation par le gel-dégel en présence de sels fondants.

Une simple recherche sur l’internet avec les mots clés «pont en béton» permet de vérifier à quel point le béton est utilisé pour la construction d’ouvrages d’art majeurs partout dans le monde.

Or, les bétons résistants d’aujourd’hui sont très différents. L’univers du béton a connu durant les années 80 une véritable révolution avec le développement des superplastifiants et l’utilisation des ajouts cimentaires telle la fumée de silice. La combinaison de ces produits permettent d’obtenir des bétons de très haute performance.

Les bétons modernes possèdent une faible porosité et une excellente imperméabilité leur conférant ainsi une grande durabilité. Ils sont résistants aux agressions chimiques et aux cycles gel-dégel, donc très bien adaptés en milieu marin.

Un projet phare
Voilà pourquoi la plateforme de forage Hibernia est construite avec un béton armé de haute performance. Elle est conçue pour survivre à l’impact direct d’un iceberg de six millions de tonnes. Le pont de la Confédération entièrement construit en béton, inauguré en 1997, est conçu pour durer 100 ans. D’une longueur de 12,9 kilomètres, Il traverse le détroit de Northumberland, un environnement marin caractérisé par de forts courants et la présence importante de glace en hiver. Ce projet phare de l’industrie a mis à contribution l’expertise québécoise en matière de béton, notamment pour la formulation des bétons et les essais de caractérisation.

Le béton est fabriqué avec des matériaux locaux et met à contribution l’expertise québécoise, dont la renommée est mondiale. Enfin, le béton s’inscrit bien dans une approche de développement durable par l’utilisation d’ajouts cimentaires qui permettent d’offrir une meilleure durabilité à long terme.

En résumé, le béton moderne est un matériau de choix pour construire le nouveau pont.


Se savoir utile est agréable

Il y a des jours, des semaines, où on sent, où on sait, qu’on est au bon endroit et au bon moment.

C’est mon cas en ce moment.

Trois dossiers importants pour nos membres débloquent coup sur coup.

Conseils juridiques au bout du fil

J’ai toujours souhaité que nos membres puissent accéder à des experts juridiques à de bonnes conditions. L’entente de partenariat convenue avec le cabinet Langlois Kronström Desjardins a pour effet que nos membres bénéficient d’une adresse de courriel et d’un numéro de téléphone dédiés à leurs besoins. C’est chose faite: aqmat@lkd.ca et 514 282-7845.

LKD est l’un des plus importants cabinets d’avocats au Québec avec près de 100 professionnels oeuvrant dans les grandes régions de Montréal et de Québec. Au total, près de 200 personnes composent son équipe et lui permettent d’offrir une gamme complète de services juridiques reconnus pour leur qualité exceptionnelle en litige, en gouvernance et éthique, en droit du travail et de l’emploi, en droit administratif, en droit public et immobilier, ainsi qu’en droit des affaires.

Envoi d’enveloppes et de colis à moitié prix

Nos membres utilisent quotidiennement, sinon hebdomadairement les services soit de UPS, Purolator, Dicom ou autres prestataires comparables. Tant que les expéditions se font dans le quartier ou la ville, personne ne paie vraiment cher, même que le vélo fait partie des options dans plusieurs municipalités. On va parler ici de coûts autour de 5 dollars.

En contrepartie, dès qu’on envisage des envois à 50 km, 100 km ou plus de distance et qu’on désire une livraison assurée pour le lendemain matin, les factures s’élèvent souvent à 20 $, 30 $ et plus.

En primeur, je vous annonce que le partenariat en voie de signature avec Dicom vous fera économiser 50 % en moyenne. En attendant les détails du programme, préparez votre directeur financier à une bonne nouvelle!

Formation et perfectionnement du personnel des magasins

J’en ai déjà parlé, mais c’est tellement majeur, si essentiel, que je me dois d’y revenir: notre décision d’attaquer l’enjeu de la mauvaise préparation technique et comportementale d’une grande partie du personnel des quincailleries et des centres de rénovation au Québec fait la quasi unanimité.

Au moment d’écrire ces lignes, à la lumière de l’enquête en ligne qui est en cours, 9,5 magasins répondants sur dix appuyaient notre initiative.

C’est donc dire que malgré l’offre abondante des bannières, des fournisseurs et des maisons d’enseignements publiques et privées, la proposition de l’AQMAT, libellée sous le nom de La Quinzaine du savoir-faire et du savoir-être en quincaillerie trouve sa place.

Outre le contenu et l’approche pédagogique des cours eux-mêmes, je pense que l’importance que nous accorderons à la promotion des apprentis et des experts qui seront certifiés joue un rôle déterminant dans l’appréciation que les dirigeants de magasins font de notre projet.

Si vous êtes un magasin et n’avez pas encore participé à l’enquête, cliquez ici.

D’aussi bons résultats me donnent l’envie de pauser un peu sur un 18 trous. Ah! Dommage, la pluie s’annonce!