Le blog de Richard


Le discours sur la nation refait surface

Au moment où on organisait la troisième édition du Gala Reconnaissance AQMAT dans le Vieux-Québec, à l’autre bout du pays, à Calgary plus précisément, nos collègues de la Western Retail Lumber Association (WRLA), tenait la première édition de son fameux Salon des Prairies, depuis toujours exposé à Saskatoon et à ses vents glacials.

Or, le président du conseil d’administration de notre association soeur a eu l’heur de réchauffer l’atmosphère en lançant un plaidoyer en faveur d’une seule association nationale unifiée, reconnaissant les différences régionales.

Plus précisément, ce Rob Hauser a proposé de jeter les bases d’une seule association en lieu et place des cinq actuelles que sont, par ordre géographique d’est en ouest, ABSDA, AQMAT, LBMA, WRLA et BSIA.

L’argument en faveur d’un regroupement des cinq associations est économique et ergonomique. Semble-t-il qu’on se chevauche, qu’on se dédouble, d’où une génération de coûts et d’efforts pouvant être rationalisés.

Notre monde associatif débarque avec de bien gros sabots dans l’arène politique. De folles réunions en perspective à ramener sur le tapis Charlottetown, le Lac Meech, etc., avec forcément, à la clé, deux compréhensions, toutes deux légitimes, du sens à donner au mot « national ».

Le débat a déjà eu lieu au sein d’à peu près toutes les fédérations de sport versus leur grand frère fédérateur. Aussi au niveau du Conseil canadien du commerce de détail par rapport à son pendant local, le Conseil québécois du commerce de détail. Idem pour le secteur des municipalités, du patronat, des chambres de commerce, etc.

L’intention est louable à tout coup. La réalité, ou plutôt les réalités, rattrapent vite la théorie cependant.

Quelles sont-elles ces réalités? C’est d’accepter que nous ayons beaucoup plus que des « différences régionales » entre nous tous. Donnons quelques exemples sur ce qui nous sépare, voire nous oppose.

L’orientation de nos cinq magazines est diamétralement opposée. La nôtre est résolument journalistique, son contenu est fait maison à 100 % et nous contrôlons toute la sollicitation publicitaire. Résultat: Quart de Rond offre un contenu exclusif d’une couverture à l’autre et génère des surplus nets de l’ordre de 200 000 $, lesquels nous permettent de compter sur du personnel à pied d’oeuvre pour offrir une pléiade de 50 produits et services aux membres.

Les quatre autres publications sont gérées à l’extérieur, sans ligne éditoriale, offrant du coup peu de contenu original et générant très peu de bénéfices.

L’AQMAT tient un congrès annuel où sont confrontées des positions à défendre face au gouvernement du Québec, très rarement à l’égard du palier fédéral. Aucune des quatre autres associations ne tient pareilles assises. Et de toute façon, les sujets qu’on aborde (heures d’ouverture, crédits d’impôts, formations certifiées) ont peu à voir avec l’actualité des autres provinces.

Nos compères organisent des sessions de formation sur l’estimation des projets de rénovation et autres cours techniques. Des milliers de marchands les suivent. Ces cours ne sont pas exportables chez nous, un peu en raison de la langue, beaucoup plus à cause des contenus; nos normes de construction étant différentes à bien des égards.

Les quatre tiennent ou souhaitent tenir un salon sur leur territoire. L’AQMAT a décidé il y a deux décennies de laisser les bannières occuper ce champ d’action. Ces expositions occupent 50 % à 75 % du temps disponible de leurs employés. Ce n’est pas notre cas.

Les études de benchmarking que conduisent nos collègues du ROC (Rest of Canada) s’en tiennent à des données somme toute génériques: les salaires et les avantages sociaux. Notre GPS ratisse cent fois plus large, mille fois plus profond, compilant et comparant les finances et l’administration des marchands sous 300 types de croisements de données.

L’AQMAT publie semestriellement un Catalogue des Nouveautés qui rejoint les marchands de tout le Canada et dans les deux langues. Nous avions d’abord proposé à nos collègues de co-éditer cette publication. Devant leur manque d’intérêts, nous avons procédé seuls et réussissons fort bien l’opération qui s’avère, après trois ans, à la fois utile aux fournisseurs comme média, agréable pour les marchands lecteurs et rentable pour nous.

Nos memberships diffèrent aussi totalement en nombre et en qualité. Pour notre part, nous avons choisi d’accueillir sur un pied d’égalité fournisseurs et marchands. Pas eux. Nous acceptons les magasins corporatifs comme les Home Depot ou les Patrick Morin. Pas eux. Nous acceptons les boutiques spécialisées, comme en peinture. Pas eux. Nous soumettons l’adhésion à l’AQMAT à un code de déontologie fort différent des critères qui prévalent chez eux. 

Notre gala est organisé dans les règles de l’art et du coup, il attire entre 70 et 80 candidatures par édition, près de 200 membres participent au vote pour élire les finalistes et 500 personnes viennent assister au dévoilement des lauréats.  Aucune des quatre associations n’organise semblable processus démocratique, préférant laisser à une entreprise privée (Hardlines), le soin d’organiser un concours canadien qui reçoit moins de 20 candidatures et dont le processus de sélection est relativement opaque.

Non, franchement, les seuls dénominateurs communs parmi ce quintette sont les mots quincaillerie et centre de rénovation.

Du reste, l’AQMAT se considère déjà comme une association nationale, au sens où le Québec est reconnu comme l’une des deux nations fondatrices du pays. Statut qui ne nous empêche nullement de prôner pour des relations étroites avec nos pairs, notamment pour échanger sur les bonnes pratiques dans la gestion de nos organismes.

Incidemment, je milite depuis mon arrivée en poste pour qu’une conférence nationale annuelle soit cooptée par les cinq associations, avec même une portée continentale, voire internationale.

En vérité, entre vous et moi, la haute-direction de WRLA n’a pas vraiment lancé de ballon d’essai. Je la soupçonne plutôt de préparer le terrain pour une proposition d’acquisition de sa voisine, BSIA, qui, disons-le en mots doux, ne domine pas le marché de la Colombie-Britannique de manière aussi évidente que WRLA trône sur les provinces des Prairies.

J’ajoute que même son autre voisin, celui à l’est, l’Ontario, autrefois le centre de l’univers (!), doit être dans la mire de la même élite expansionniste, pour ne pas dire impérialiste, qui fomente entre les murs de WRLA. Avouons, en effet, que nos collègues de LBMAO ont été fragilisés depuis l’abandon forcé de leur salon, leur vache à lait financière…

La Western Retail Lumber Association pourrait peut-être un jour mieux porter son nom qu’on ne le pense, à savoir ne plus être confinée aux plats pays que forment le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta.

Ah, Jules César, sort de ce corps!

Mais avant que l’AQMAT se fasse réduire au rang de chapitre régional par la WRLA, il va neiger longtemps. Éternellement même!


Les néo castors bricoleurs

Presque deux Québécois sur trois (64 %) auraient mené des travaux de rénovation au cours des deux dernières années. C’est du moins ce qu’avance La Presse, à la lumière d’un sondage que le quotidien a commandé à la firme CROP(1).

En extrapolant à partir des données du sondage, La Presse établit à 1,8 million le nombre de propriétés où des travaux de réparation, d’entretien et d’amélioration ont été réalisés en 2010-2012. La statistique fait passer la réno devant la construction neuve comme poids économique, cela dans un ratio  de 60-40 en sa faveur. 

Quand on y pense, c’est énorme. Peu d’activités humaines peuvent rivaliser avec un taux pareil. On est les nouveaux castors bricoleurs(2)!

La lecture de romans rejoint 57 % de la population, selon le ministère des Affaires culturelles. Le vélo est pratiqué par la moitié des Québécois, soutient Vélo Québec, qui a possiblement gonflé les chiffres dans son intérêt. Environ 46 % jardinent et 20 % joggent. Je peine à trouver une activité qui intéresse deux personnes sur trois. Ah oui, il y a la télé. Mais peut-on qualifier d’activité le fait de s’asseoir sans bouger sur un sofa à fixer un écran lumineux?

Pour être franc, j’ai un peu embelli les chiffres. À scruter l’étude, on s’aperçoit que les travaux de rénovation n’ont pas tous été effectués par les consommateurs eux-mêmes: 16 % par des entrepreneurs généraux et 11 % par des entrepreneurs spécialisés. Ce qui ramène autour de 47 % le taux de Québécois qui ont eux-mêmes rénové leurs maisons, avec leurs mains et leur créativité.

Quoi qu’il en soit, que les travaux aient été faits ou faits faits (!), leur valeur financière garde la même importance, estimée à 11,5 milliards $ par année. Lire des livres ou faire du vélo attire autant de monde, mais ne génère vraiment pas autant de retombées.

*****

Maintenant, je vais vous dire pourquoi j’ai comparé la réno à des  activités de loisirs. C’est une autre question du même sondage qui m’a allumé, où les répondants, dans une proportion de 90 %, autant dire la presque totalité, ont qualifié « d’agréable ou de plutôt agréable » leur expérience de rénovation.

Il n’y a qu’un pas qui me sépare de pouvoir affirmer que rénover est devenu cool. 

On n’a pas été surpris de lire que les imprévus et les retards arrivent en tête de liste des mauvais souvenirs. Certains (13 %) se montrent déçus de l’entrepreneur qu’ils ont choisi.

L’enquête indique aussi que 53 % des Québécois interrogés envisagent de mener des travaux dans leur maison cette année, d’une ampleur modeste, de l’ordre de 5 000 $ pour la moitié des répondants. Les imprévus demeurent en tête de leurs inquiétudes, avec un taux de 22 %.

Terminons sur une note légère, ou dramatique, selon le point de vue. Le sondage révèle que les travaux de rénovation ont engendré, dans 18 % des cas, des disputes dans le couple, allant jusqu’à la rupture.

(1) e sondage vient d’être réalisé, entre le 5 et le 9 décembre 2014, auprès de 100 répondants par Internet.

(2) Les plus jeunes n’ont pas connu le Castor Bricoleur ou Beaver Lumber, bannière fondée en 1906, longtemps numéro un au Canada avec 138 magasins, développée par Molson, rachetée en 1987 par Val-Royal, puis part Home Hardware en 2000.


Mon dessein

Arbitraire ou idéologique, la censure est bien la seule chose que je crois censée de censurer. Voilà ce qui habite mes pensées par ces nuits blanchies à coups de souvenirs du temps où, moi aussi, je pratiquais le journalisme affranchi.

Les attentats survenus chez Charlie Hebdo et les tortures infligées à un blogueur par les autorités saoudiennes, c’est un même combat. L’apologie religieuse est prétextée, quoiqu’il s’agisse plus d’une croisade contre la liberté de parler, même de caricaturer.

Le pape François disait hier qu’il fallait imposer des limites au droit de parole afin d’éviter qu’on insulte ou qu’on ridiculise la foi, ajoutant que les attentats contre ce périodique étaient à prévoir. Un appui au mouvement « vous l’avez cherché » qui donne des munitions aux terroristes. Sa Sainteté a même eu le culot de lancer aux médias, poing en l’air, que lui non plus ne se laisserait pas faire si on parlait contre sa maman. Déplorable analogie ou inspiration inconsciente de l’humour pratiqué le magazine satirique?

La religion est aussi invoquée par Boko Haram lors de ses massacres et de ses enlèvements au Nigeria, ou par l’État islamique depuis qu’il usurpe le pouvoir dans le nord de l’Irak et procède à des assassinats d’otages en direct. Idem pour les Talibans au Pakistan dans leur quête d’interdire aux fillettes l’école supérieure.

Pourtant, on tue aussi des journalistes sous des régimes laïques. C’est arrivé 70 fois en 2014, en Ukraine, en Corée du Nord, au Brésil, au Paraguay, aux Philippines, au Mexique et dans d’autres contrées pas parentes avec Mahomet.

Ne soyons pas dupes. Tous ces groupes désirent au fond assujettir. Ils abhorrent l’affrontement, n’acceptent pas l’affranchissement des âmes, en veulent aux éveilleurs de conscience.

Être Charlie était et demeure mon dessein.

Arthur Miller a déjà dit: « The good newspaper is a nation talking to itself » qu’on peut librement traduire par: « Un bon journal est la nation qui se parle à elle-même. »


2015: optimiste malgré tout

Ma nature profonde est bousculée en ce début d’année où le froid extérieur souffle le chaud social.

Journaliste toujours, bien qu’ayant quitté ce métier il y a un quart de siècle, autant dire une éternité, je suis atterré devant l’exagération terroriste par laquelle on est rendu à assassiner même l’humour, dernier pan de la liberté, comme nous l’avait brillamment montré le film La vita e bella.

Parlant de films, j’ai vu hier Unbroken (Invincible), magnifiquement dirigé par Angelina Jolie, où le héros survit aux peurs et aux douleurs extrêmes que lui infligent la vie et les hommes. Ode à la résilience, à une certaine foi, au courage face à une certaine idéologie.

Bien que la tactique échoue depuis l’ère des conquêtes de continents jusqu’aux dernières tentatives en Irak ou en Afghanistan, on semble encore motivé à imposer aux autres notre modèle de civilisation – pourtant en crise elle-même. Ces « autres », que font-ils alors. Ils réagissent, les uns en se protégeant, les autres en attaquant. Il en résulte au mieux des dialogues de sourds, au pire des prises d’otages ensuite décapités.

Notre société malade génère à la fois la dégradation et la montée des solidarités.

En Europe, les Roms et d’autres migrants deviennent boucs émissaires. Ici, l’idéologie néo-libérale caractérisée par son manque de nuances sur le terrain va conduire à une certaine précarité de certains individus plus vulnérables, de certaines régions plus dépendantes du filet social.

Tournons la médaille de côté, voyons sa face positive. Je sens, je constate un réveil général. Sur la survivance d’un sexisme latent. Sur les dangers de la censure. Sur les risques collatéraux du caviardage d’un contrat social.

« Je ne vois pas, sinon dans l’inespéré, la lueur de l’espoir. »

Cette parole d’un homme plus grand que moi, plus grand que nous, Edgar Morin*, nous fait passer de la désillusion à la confiance quand on la lit une deuxième fois. Puis on se remonte le moral et les manches d’un autre cran (jeu de mots, ici!) quand on la lit une troisième fois. Je vous laisserai donc sur elle.

* Philosophe et sociologue, Edgar Morin a résisté au stalinisme, au nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, à la guerre d’Algérie et à bien d’autres formes de barbarie. À lire absolument pour sa clairvoyance, cette entrevue.


Visite étonnante d’un Home Center en Colombie

Bien qu’en vacances, en trekking dans la portion colombienne de la cordillère des Andes, je n’ai pu m’empêcher de faire un stop par un centre de rénovation de la métropole, Medellin.

On n’a rien à apprendre à la direction  de la bannière Home Center, une entreprise chilienne qui opère une trentaine de magasins, juste en Colombie.

La surface visitée de 120 000 pi ca ressemblait à un mix de Lowes / Home Depot / RONA. Tous les services  qu’attend le consommateur moderne s’y trouvaient. La configuration des départements s’articulait autour de centres de gestion de projets. S’ajoutaient un espace dédié aux ventes professionnelles et des services complémentaires, telle  une banque pour le financement et des  franchises de repas et de breuvages, histoire de faire prolonger le séjour du client en magasin. Même Western Union était présent, comme on incite nos magasins à se doter d’un tel comptoir.

Fin des  ressemblances, voyons LA différence  maintenant: un ratio employés/client de l’ordre de un pour un ! C’était saisissant d’être partout accueilli par ce personnel poli et avenant en uniforme.

Belle rencontre avec Daniel A. B. Escovar, le directeur d’un des cinq magasins de la compagnie Sodimac Corona à Medellin, en Colombie, où oeuvrent  220 employés à temps plein.

Et puisque certains lecteurs se demandent comment a par ailleurs été mon expédition dans les hauteurs, je mentionne que l’expérience a été gratifiante. Je suis grimpé dans les Los Nevados ou montagnes aux neiges éternelles. J’ai atteint le pourtour du volcanTolima s’élevant à 5 215 mètres.L’ascension et la descente ont été laborieuses en raison des pluies incessantes et de la boue accumulée. Mais la joie sereine d’atteindre le but a mis du baume sur mes douleurs et mes inquiétudes.


Testament!

Par Pierre Perreault
Édimestre et rédacteur en chef
Alors qu’il est allé explorer des contrées lointaines pendant quelques jours, Richard Darveau m’a prêté sa plume pour me permettre de vous témoigner de mon expérience de rédacteur en chef et édimestre à l’AQMAT en 2014.

Toutefois, c’est depuis 2011 que j’ai gravité dans l’univers AQMAT pendant des périodes de diverses durées, à titre de consultant d’abord, puis comme membre du personnel permanent au cours de la dernière année. Pendant tout ce temps, j’ai pu être témoin de l’évolution incroyable de cette organisation dont vous pourrez vivre le 75e anniversaire en 2015.


Personnellement, j’ai participé et fut un des artisans, d’une certaine façon, de plusieurs de ces changements et de ces transformations qui ont amené l’Association là où elle est maintenant, c’est-à-dire bien ancrée dans le quotidien de ses quelque 1000 membres marchands et fournisseurs. J’y ai vu se transformer le magazine Quart-de-Rond pour devenir un outil de communication et d’information d’une qualité remarquable et un produit unique dans l’industrie. J’ai été associé à l’évolution de l’lnfolettre Xpress qui, avec le site web aqmat.org, vous informent chaque semaine sur ce qui grouille et grenouille dans votre monde. J’ai participé à l’une des quelques missions à l’étranger pour vendre et promouvoir l’innovation de nos manufacturiers et distributeurs. J’ai été celui qui, depuis les 12 derniers mois, a produit des reportages pour vous permettre de perpétuer le souvenir des nombreuses activités de réseautage qui vous sont proposées. J’ai entendu et vu les membres du Conseil et le président et chef de la direction échanger et proposer des activités, des politiques et des stratégies allant toujours dans le sens de mieux défendre et servir les intérêts des membres, notamment avec le Guide de planification stratégique (GPS), un outil unique de comparaison des magasins; avec les projets de formation spécialisée; avec l’accès de plus en plus grand à des services en ligne; sans oublier la nomination d’ambassadeurs régionaux, la Tournée du Patron, le Congrès des Décideurs et la tenue du plus prestigieux événement annuel de l’industrie, le Gala Reconnaissance.


Ce fut pour moi un privilège et une fierté de faire partie de cette organisation qui n’a pas ménagé ses efforts pour toujours se rapprocher des besoins et des préoccupations de ses membres. Je tirerai ma révérence au cours des prochaines semaines, après vous avoir produit, avec ma successeure, 2 ou 3 infolettres et complété la rédaction en chef du dernier numéro de Quart de Rond de 2014.


Malgré le titre coiffant ce blog, pas question de dernières volontés en ce qui me concerne. Juste prendre le temps de s’occuper de soi-même pour prolonger le plaisir de se souvenir.


L’embonpoint corpo

Lucien Bouchard a pris l’habitude de dire que le problème des Québécois, c’est qu’ils ne travaillent pas assez fort. Je prends mes distances avec cette affirmation.

S’il nous accusait de ne pas bien travailler, je serais plus d’accord avec lui.

Il y a un autre adage, un peu raciste celui-là, qui soutient que pour faire un travail quelconque dans une usine ou un bureau, ça prend soit quatre Africains, trois Européens, deux Nord-Américains ou un seul Japonais.

Où le Québec se classerait-il, selon vous?

Sommes-nous aussi efficients que les New-Yorkais ou les Torontois? Ceux de mes proches qui ont travaillé là-bas en doutent. Il faut se féliciter que sous Denis Coderre, Montréal semble vouloir reprendre un certain contrôle.

La vraie question à se poser demeure de savoir si on peut accomplir un travail en utilisant moins de ressources (financières, matérielles et temporelles).

Le gouvernement Couillard s’attaque de plein front à la non-productivité de l’État et de ses tentacules parapubliques. J’ai souri ce matin en entendant qu’on ne savait pas exactement combien l’État comptait d’employés. Vous imaginez si cela devait s’avérer dans nos entreprises une telle ignorance?

En annonçant la (triste) nouvelle de la double fermeture de deux de ses trois centres de distribution au Québec, le Groupe TIM-BR MART prend le même taureau par les cornes. Une bête semblable qu’avait enfourché il nY a pas sil longtemps RONA avec les postes sabrés à son siège social, puis plus récemment, la décision de la Coop fédérée de fermer en janvier 2015 son centre de distribution de Trois-Rivières suivant son alliance avec BMR dans un but, justement, d’économie d’échelle.

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L’austérité est devenue un vilain mot depuis ces derniers jours. Il réfère pourtant à une notion de rigueur qu’on affectionne tous. Il appelle aussi à une saine gestion de ses dettes: qui peut être contre?

On est trop gros, voilà le problème. Trop nombreux à abattre un même boulot nuit. On se pile sur les pieds. On se perd en comités. On dissout le sens de l’imputabilité quand on est deux ou plus à être responsable d’une même chose.

J’ai le goût de retrouver une certaine simplicité. De fuir la bureaucratie. Lourdeur qui n’est pas l’apanage de la fonction publique. Dans nos entreprises aussi, il y a parfois de grands ménages à faire…


L’AQMAT recrute pour la première fois de son histoire

Il lui aura presque fallu souffler soixante-quinze chandelles à cette AQMAT pour amorcer une première offensive de membership.

Jusqu’à ce jour sont devenues membres seules les entreprises qui nous trouvaient sans qu’on les cherche.

Aucun employé ni bénévole n’avait encore été affecté à la sollicitation de non-membres.

Ce temps est à la veille d’être révolu: à compter du 1er décembre et jusqu’au 28 février, on fera campagne avec cors, trompettes et tambours, aussi appelés plus prosaïquement outil de vente, cadeau de bienvenue et représentante sur la route.

La démarche va commencer par la publication de cette annonce dans le journal Les Affaires du 29 novembre.

La pièce-charnière de l’opération prendra la forme d’une plateforme web interactive où le dirigeant pourra exprimer ses besoins d’entrepreneur et d’entreprise les plus urgents et les plus prioritaires afin d’en apprendre sur les solutions que l’AQMAT lui offre à l’égard de ceux-ci.

On se rend compte que chaque membre a ses raisons propres de devenir et de vouloir demeurer membre.

Pour l’un ce sera de profiter de notre mutuelle de prévention des accidents de travail alors que pour un autre, l’action de représentation gouvernementale permettant de défendre l’industrie suffira.

Un autre trouvera son bonheur dans les taux fixes sur Visa et MasterCard pendant que son concurrent ou collègue ne jurera que par notre rôle de média d’affaires, représenté par le magazine Quart de Rond, le Catalogue des Nouveautés et l’infolettre Xpress.

Bref, l’AQMAT possède un inventaire ample où chacun trouve chaussure à son pied. D’où la nécessité non pas d’énumérer à la queue-leu-leu les 50 produits et services au point de donner des vertiges au prospect, mais bien de créer un lien direct entre sa propre situation commerciale ou manufacturière et notre offre.


 sera un espace internet qui servira aussi aux membres pour saisir l’étendue et la pertinence de l’offre de l’AQMAT qui a quintuplé en quelques années.

Les objectifs sont ambitieux: 300 nouveaux marchands et 50 nouveaux fournisseurs avec, en corollaire, mieux informer les membres existants sur les nouveaux produits et services que nous avons développés pour eux.

À l’assaut maintenant!


À votre tour de leur dire bravo et merci

Vingt-deux employés et cinquante compagnies de notre communauté ont osé, je dis bien osé poser leur candidature en vue du 3e Gala Reconnaissance AQMAT.

Plusieurs autres y ont pensé et ont renoncé.

« Je suis sûre que d’autres employées que moi méritent plus de figurer dans votre concours », a-t-on entendu.

« On a fait de belles choses dans notre entreprise, mais on n’est pas le genre vantard ». Ça, c’est venu souvent à nos oreilles quand on approchait un magasin ou une manufacture qui avait pourtant accompli quelque chose de génial durant l’année écoulée.

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Une chance que tout le monde n’est pas ainsi fait. Sinon, il n’y aurait pas de gala.

Or, tout secteur économique a besoin d’exemples et de belles histoires, principalement pour attirer du personnel à venir travailler dans nos quincailleries et dans nos usines. Aussi pour rassurer vos clients et insuffler de la confiance dans vos fournisseurs. Autant de raisons pour lesquelles il faut faire parler de nous, de vous, dans les médias et dans vos municipalités.

J’admire chacun de ces 72 candidats parce qu’ils se considèrent assez bons pour se comparer aux meilleurs. Exercice délicat où on craint de faire rire de soi ou de perdre son temps. Il n’en est rien. Ces personnes et ces entreprises méritent notre respect d’abord pour avoir osé quitter les gradins et sauter sur la patinoire.

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Votre tour est venu de leur accorder cinq minutes de votre temps en lisant leur nom et le résumé de leur parcours sur le bulletin de vote qu’on vous a envoyé il y a quelques jours. Les marchands ont reçu le bulletin listant les candidatures de fournisseurs alors que ces derniers ont reçu celui pour voter sur les dossiers déposés par des marchands.

Le scrutin se termine le 21 novembre. Une paire de billets de gala (valeur de 500 $) sera tirée parmi tous les participants au vote.

Si vous n’êtes pas sûr d’avoir reçu votre bulletin de vote électronique par courriel, écrivez-nous à information@aqmat.org et on vous renverra le lien.


Abuseurs publics dénoncés

Il me faut ajouter ma voix. Tout le monde en parle tant. Pourquoi pas moi aussi.  Je parle de l’abus que font certains de leur pouvoir.

Des profiteurs. Sans trop de scrupules. À l’affût. Aptes à s’insérer par une faille pour n’en sortir qu’à leurs conditions. Des stratèges qui dictent leurs volontés à l’autre partie, captive, soumise.
Je parle de l’abus de la confiance que d’autres ont mis en ces gens qu’on croyait du service public. Qu’on croyait partenaires. Qu’on croyait, point.

Les abuseurs publics n’ont franchement rien de drôle.

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Ne me méprenez pas sur mes intentions.

Je ne suis pas en train de livrer mes états d’âme sur l’affaire Gian Gomeshi, l’animateur vedette de Radio-Canada anglais, mis à pied pour des rumeurs de harcèlement sexuel qui s’approchent de plus en plus du criminel à mesure que les témoignages de victimes présumées sortent de l’ombre.

Commenter le comportement appréhendé des deux députés libéraux à l’égard de deux députéEs néo-démocrates n’est pas non plus de mon ressort. Du moins, pas ici, à la maison peut-être, entre amis, pas comme blogueur corporatif.

Non, ce qui m’intéresse dans l’actualité de la semaine courante réfère plutôt à la forme de mea culpa de Visa et MasterCard.

Après avoir abusé publiquement et effrontément de leur statut de duopole face à des marchands protégés par aucune loi et ce, depuis des décennies, voilà que, sentant la soupe bouillir, les deux multinationales acceptent volontairement, en même temps, mais indépendamment l’une de l’autre – c’est fou comment le pur hasard peut parfois faire arriver les choses – de réduire de 10 % les frais exigés des détaillants sur chaque transaction par carte de crédit. Lire à ce sujet notre article.

Pour arriver à pousser Visa et MasterCard à lâcher le capitalisme sauvage pour commencer à s’inscrire dans des relations d’affaires motivées par la pérennité de toutes les parties prenantes, il aura fallu dénoncer et dénoncer encore. La démarche a pris forme au Conseil québécois du commerce de détail en 2011 et en parallèle au Retail Council of Canada. L’AQMAT a dès le début emboîté le pas.

Lettres, pétitions, conférences de presse, représentations au niveau provincial comme aux deux chambres du fédéral n’ont eu de cesse que lorsque le gouvernement du Canada s’est engagé à négocier un contrat social avec les émetteurs de cartes de crédit, entente appelée Code volontaire.

Trois ans d’efforts et qui n’arrêtent pas avec l’annonce de cette semaine. Il faudra surveiller nos billes, lire entre les lignes de nos factures de transactions de cartes de crédit afin de s’assurer que les réductions promises soient livrées dans les faits.

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Un abuseur continue tant qu’il n’y a pas de plainte. Il mise d’ailleurs sur ce silence. Ce n’est que lorsque la plainte devient déferlante qu’il est forcé de changer.

On peut se féliciter d’avoir amené Visa et MasterCard à réviser à la baisse leurs tarifs moyens. Belle bataille, sans perdre de vue que la guerre à gagner consiste ultimement à nous charger un tarif FIXE, peu importe la couleur de la carte de crédit. Le marchand n’a pas à voir sa marge bénéficiaire fluctuer selon qu’un consommateur paie avec une carte normale ou platine à points.

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Impossible de ne pas déborder du cadre corporatif de ce blogue sans enjoindre toutes les femmes victimes d’agresseurs à se faire entendre et à se faire voir sur #AgressionNonDénoncée.