Baisse des heures travaillées sur les chantiers, même dans le résidentiel

On ne sera pas surpris de constater que, selon les données de la Commission de la construction du Québec pour les premiers six mois de 2020, le nombre d’heures travaillées dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel ait diminué de plus de 20 % par rapport à l’année dernière. Après tout, la plupart des chantiers ont été interrompus à la période critique du printemps, à cause de la pandémie. Sauf qu’on apprend que même le secteur résidentiel affiche un manque de 12,7 %.

La direction de l’AQMAT estime toutefois que les bouchées doubles mises pour récupérer les retards dans la livraison des maisons et du locatif à partir du 20 avril, moment où le gouvernement a donné le feu vert à la réouverture des chantiers, permettront de terminer l’année à des niveaux d’activité comparables à 2019, une fois à la porte du prochain Noël.

« On va cependant se garder une petite gène », avance Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT, invoquant la disponibilité des matériaux : « Si une deuxième vague et/ou un éventuel nouveau blocage des voies ferrées survenaient, des chantiers pâtiraient par manque d’approvisionnements. »

Inquiétudes de l’ACQ pour le secteur commercial

« Plusieurs centres commerciaux ont mis leurs projets de rénovation en veille jusqu’à nouvel ordre, alors que d’autres projets d’envergure ont déjà été reportés ou ont tout simplement annulés. En ce moment, nous avons tous une épée de Damoclès qui pend au-dessus de nos têtes et l’accélération des projets institutionnels permettraient de maintenir l’activité sur les chantiers », soutient le président de l’Association de la construction du Québec (ACQ), Jean-François Arbour.

C’est pourquoi l’ACQ participera aux consultations publiques qui auront lieu dans le cadre d’un nouveau projet de loi sur la relance. L’enjeu principal pour l’ACQ lors du dépôt du PL61 était d’établir un calendrier de paiement obligatoire, afin que le gouvernement et les municipalités respectent leurs engagements envers les entrepreneurs. Selon une étude de Raymond Chant Grant Thornton, cette formule pourrait permettre au gouvernement de réinjecter près de 7,2 milliards dans l’économie québécoise.

« Cet été, les entrepreneurs ont une fois de plus souffert des retards de paiement. Plusieurs de nos membres nous ont mentionné avoir des retenues injustifiées de plusieurs millions de dollars de la part du gouvernement et de certaines municipalités. Dans le contexte économique actuel, c’est inacceptable! », juge le président de l’ACQ.

« Malgré nos appels répétés et notre cri d’alarme lors des consultations publiques du PL61 en juin dernier, nos membres peinent toujours à être payés dans des délais raisonnables. Le gouvernement doit absolument légiférer le plus rapidement possible sur cette question », souligne M. Arbour.

Rappelons qu’en vertu de la loi R-20, l’ACQ est l’agent patronal négociateur pour tous les employeurs des secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC/I). L’ACQ affirme représenter 17 719 entreprises qui génèreraient 62 % des heures totales travaillées et déclarées dans l’industrie.

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