50 nuances d’essentiels

Il n’y a pas que Le Panier Bleu qui se décline en nuances. Le gouvernement nous confirme qu’un produit essentiel ou pas, ça demande des explications et il compte sur les commerçants pour les donner aux consommateurs.

Hier, à l’émission matinale de Paul Arcand, on a apprécié que le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon, rappelle que le décret ne pouvait être exhaustif.

« Laissons aux commerces de déterminer ce qui est essentiel ou non », a lancé le ministre, rappelant que les entreprises ont une partie de la responsabilité.

M. Fitzgibbon a martelé à juste titre que le but visé par toutes ces limitations quant à l’offre de produits à vendre dans les commerces étiquetés essentiels, comme le sont les quincailleries et les centres de rénovation, demeure de réduire au mieux l’achalandage en magasin. Pour y parvenir, le gouvernement québécois a posé deux gestes drastiques: il a forcé la majorité des commerces de détail à ne pas ouvrir leurs portes et il a forcé les autres à limiter leur offre à des biens dits essentiels.

Laissons la théorie et descendons sur le terrain. Avec février qui pointe, le désir de peinturer se fait croissant chez le propriétaire résidentiel. L’idée de commencer des semis aussi. Les barbecues seront bientôt livrés dans les magasins et avec eux, les ensembles de patios, etc. Bref, tout le monde se prépare pour Noël qui, dans notre industrie, comme on le sait, a lieu en mai-juin plutôt qu’en novembre-décembre.

Situation qui apporte son lot de questions de la part des marchands membres de l’AQMAT, dont les cinq suivantes:

Question 1: « Je constate que des boutiques spécialisées ouvrent leurs portes, et pas seulement aux professionnels. Que dois-je faire? »

Notre avis: « Vous pouvez le signaler à la police locale, mais au fond, le ministre Fitzgibbon parlait de responsabilités partagées. La part qui revient au gouvernement consiste justement à prendre les moyens pour faire appliquer son décret. Comme on dit, on n’est pas là pour jouer à la police! »

Question 2: « Puisque le ministre nous laisse juger de ce qui est essentiel, pourrais-je enlever les barricades qui empêchent l’accès aux départements où se concentrent des produits non essentiels? »

Notre avis: « Absolument pas. Les produits et services qui ne relèvent pas des urgences, des réparations ou des travaux déjà amorcés avant le décret ne devraient être offerts que par le truchement des ventes en ligne. Au pire, une réservation par téléphone peut être acceptable si les moyens sont pris pour que la cueillette se fasse à l’extérieur du magasin et que la transaction financière s’effectue sans contact. Les sens uniques et le marquage au sol demeurent aussi recommandés. »

Question 3: « La peinture semble être l’éléphant dans la pièce. Plusieurs en vendent, mais pas nous. Appliquons-nous trop les règles au pied de la lettre? »

Notre avis: « Le gros bon sens et la solidarité avec l’ensemble des commerces de détail commandent de ne pas offrir aux clients sur place quelconque service qui suppose du temps consommé en magasin. Évitons autant que possible la présence longue du fait que le taux de contamination augmente en flèche lors d’interactions de plus de 15 minutes. »

Question 4: « Est-il vrai qu’on peut cependant vendre de tout aux professionnels? »

Notre avis: « Oui. Cependant, les mêmes mesures prudentes à l’égard des risques de propagation du virus continuent de s’appliquer: parois de plexi, port du masque, distanciation, désinfection des mains, réduction maximale du temps en magasin, etc. »

Question 5: « Le couvre-feu limite nos heures d’ouverture, donc nos périodes de vente. L’AQMAT ne devrait-elle pas combattre cette restriction? »

Notre avis: « Au contraire. Nos membres ne sont pas exempts de la gestion de la crise sanitaire; chacun doit tout faire pour réduire à néant le coronavirus. Nous répétons que si les quincailleries peuvent fermer une ou deux journées par semaine et si les heures d’ouverture peuvent être réduites tant et aussi longtemps qu’on sera sous décret, c’est le meilleur comportement citoyen à adopter. »

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