Zone rouge foncée : les six quincailleries visitées s’efforcent de respecter les directives du gouvernement

L’AQMAT a délégué lundi sa recherchiste-rédactrice, Annie Bourque, dans une des quatre zones critiques où la centaine de quincailleries et centres de rénovation, au moins jusqu’au 12 avril, ne peut vendre de tout. Histoire, justement, de vérifier les moyens pris pour ne vendre que ce qui est essentiel alors que tous les autres commerces, sauf les épiceries et les pharmaciens, sont contraints à la fermeture totale.

En ce lundi de Pâques pluvieux, même neigeux à Québec, on remarque la présence de nombreuses voitures dans les stationnements des magasins visités. Chez un marchand lévisien, on voit même une plaque d’immatriculation en provenance de l’Ontario parmi les véhicules. Dans chaque magasin, on note la présence constante d’un moins un ou deux clients circulant dans les allées.

Recherchiste-rédactrice à l’AQMAT, Annie Bourque introduit sa démarche dans cette courte vidéo.

Dans quatre des six commerces visités, des banderoles jaunes ceinturent des rayons complets, notamment dans les sections déco ou appareils électro-ménagers, et des affichettes informent la clientèle que les produits qui s’y trouvent ne sont momentanément pas disponibles pour la vente.

La situation était particulière dans le cas de la succursale de Saint-Henri à Lévis de L’Outilleur Home Hardware puisque le gouvernement venait tout juste de désigner la MRC de Bellechasse comme zone écarlate, si bien que le soir même de ma visite, le 5 avril, l’équipe du magasin allait retrousser ses manches pour réaménager la quincaillerie afin de la rendre conforme à l’esprit et à la lettre de la directive toute fraîche.

Vigilance

Observant mon intérêt pour une table de terrasse, un employé prend les devants pour expliquer la procédure : « Vous ne pouvez pas acheter cet item en magasin, mais vous pouvez le commander par Internet. On ira vous le livrer à votre voiture dans le stationnement du magasin ou chez vous », me répète-t-on.

Une gérante lévisienne précise : « Chez nous, chaque jour, entre 11 h et 15 h, nos employés sur le plancher vont à la rencontre des clients. S’ils veulent un produit non essentiel, on leur dit comment procéder ».

Il ressort des rencontres avec des dirigeants de magasins ou des employés que la directive gouvernementale annoncée le 31 mars à 17 heures est arrivée trop soudainement. « On a été pris un peu de court, mais rapidement, on a vite apposé des banderoles afin que les gens ne soient pas tentés d’aller se procurer des produits concernant, par exemple, la décoration », raconte l’un d’eux.

« Les consommateurs, ajoute-t-il, sont tannés et je les comprends », m’a confié un autre. « On fait de son mieux pour répondre aux exigences du gouvernement ».

Brève entrevue avec gérant du saisonnier au Réno-Dépôt de la rue du Marais à Québec.

Dans la vente de produits non essentiels, de l’avis de plusieurs, il y a une large place à l’interprétation.

Prenons l’exemple d’une ampoule électrique, citée par un de nos membres. Si l’ampoule est placée en haut d’un escalier, cela devient fort utile, car en l’absence d’éclairage, quelqu’un peut craindre pour sa sécurité.

Il peut y avoir des raisons humanitaires, par exemple, une cliente de 75 ans qui vient de briser sa cafetière. « On se fie à la bonne foi de nos clients », me dit-on.

Dans certaines quincailleries, les barbecues et luminaires sont carrément interdits alors que dans d’autres, ils sont vendus sans restriction.

« Les luminaires, chez nous, font partie de la catégorie « rénovation » et dans notre secteur, il y a beaucoup de nouvelles constructions. Je dois donc en fournir aux clients », précise-t-on.

J’ai vu un commis expliquer à une dame qu’elle pouvait acheter une chaise longue, mais pas de coussin de décoration. La gérante de l’établissement dont nous tairons l’identité y va de son interprétation : « On ne permet pas vend pas la vente de balançoires, de stores ou d’accessoires de piscine. Cela n’est pas jugé essentiel à cette période-ci de l’année. »

Plantes et fleurs En temps de pandémie, en zone rouge foncée, les consommateurs peuvent-ils acheter des fleurs? Poser la question montre que tout peut être matière à débat, même des produits réputés bons pour la santé mentale.

Service à l’auto

Plusieurs commerces visités ont mis en place des affiches « cueillette à l’auto » autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. C’est le cas de Matériaux Audet, banniéré TIMBER MART. « Nous comptons beaucoup d’entrepreneurs parmi nos clients. On vend de tout par téléphone, mais aucun produit non essentiel ne passera à la caisse », me précise-t-on. Durant mon passage, j’ai remarqué la vente de diluant à peinture; l’item a été jugé essentiel puisque le client est en train de faire des rénovations.

Ventes par Internet

Alors que les variants sont en hausse au Québec, les consommateurs ont commencé à changer leurs habitudes. Des marchands rencontrés me parlent d’une augmentation de 50 % des ventes sur Internet au cours des deux dernières semaines. Dans certains endroits, une équipe est mise en place pour répondre spécifiquement aux demandes des internautes. Le plus important, résume un marchand, c’est que les gens se déplacent le moins possible en magasin de façon, à ce qu’on puisse en finir avec la pandémie.

Un merci aux six quincailleries visitées :

  • Quincaillerie Durand RONA sur le boulevard L’Orimière à Québec
  • RONA Lévis sur la rue Métivier
  • Home Hardware L’Outilleur sur la route du Président-Kennedy à Lévis, arr. Saint-Henri
  • Matériaux Audet TIMBER MART sur l’avenue Père-Lelievre à Québec
  • Home Dépôt St-Romuald sur la rue de la Concorde à Lévis, arr. Saint-Romuald
  • Réno-Dépot de la rue du Marais à Québec

Il y a différents moyens de se conformer aux règles temporaires, tant d’un point de vue moral ou légal. En voici dix parmi d’autres, selon la taille et la configuration de chaque magasin, tel que publié par l’AQMAT le 3 avril dernier.

 

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