Dernière heure : Les quincailleries en zone rouge foncé doivent jouer leur rôle sociétal

La direction de l’AQMAT souhaite sensibiliser la direction et le personnel de la centaine de quincailleries et centres de rénovation situés dans les zones où le gouvernement impose depuis jeudi soir des mesures spéciales visant à contenir la propagation du coronavirus, au rôle sociétal qu’ils doivent assumer.

Les médias scrutent présentement le comportement de nos quincailliers afin de s’assurer qu’ils n’offrent pas de produits jugés non essentiels. En effet, jusqu’au lundi 12 avril, dans la Communauté métropolitaine de Québec, incluant Lévis, ainsi que dans la ville de Gatineau et la MRC des Collines-de-l’Outaouais, donc pour une dizaine de jours seulement, une centaine de quincailleries et centres de rénovation doivent de nouveau implanter des mesures pour ne vendre que des produits dits essentiels.

« À Québec, Lévis et à Gatineau, le nombre de cas est en train d’exploser », a expliqué le premier ministre du Québec, mercredi dernier, lors d’un point de presse où, à la défense de nos membres, la définition d’un bien essentiel ou non n’a pas été explicite et le délai d’implantation des nouvelles mesures par les magasins visés n’était que de 24 heures.

Or, les journalistes jouent leur rôle de chien de garde et l’AQMAT a entre autres été interpellée hier par le réseau TVA. Voir ici le reportage.

« Si les clients peuvent acheter des objets purement décoratifs dans des quincailleries, comme le reportage le prouve, on aura un gros problème », estime Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT. « Nous demandons à ces opérateurs de vite prendre les meilleurs moyens à leur disposition pour éviter que de telles situations se reproduisent.»

Jeudi dernier, nous écrivions aux membres ceci, qui demeure d’actualité : « Utilisez votre gros bon sens avant de vendre un produit qui ne sert pas à l’entretien extérieur, à réparer ou qui n’est pas requis pour un chantier déjà en cours. Ceci évitera trois éventualités nocives de se produire :

  1. de vous exposer à une amende si un client (ou un concurrent!) porte plainte;
  2. de placer vos employés dans des situations délicates, voire potentiellement à risque, alors qu’ils sont déjà stressés et fatigués;
  3. de tirer avantage indûment du fait que la majorité des commerces de la même zone géographique sont forcés, eux, de demeurer fermés.»

Comme plusieurs chemins mènent à Rome, il y a différents moyens de se conformer aux règles temporaires, tant d’un point de vue moral ou légal. En voici dix parmi d’autres, selon la taille et la configuration de chaque magasin :

  1. Avisez clairement la clientèle sur la porte d’entrée, votre site web et votre page Facebook que vous ne pouvez pas tout vendre jusqu’au 12 avril. Profitez de l’occasion pour enjoindre vos clients à faire preuve, eux aussi, de solidarité et d’empathie.
  2. Cloisonnez des sections complètes de votre magasin où seront rassemblés la plupart des produits jugés interdits.
  3. Placez des affichettes devant des gammes interdites avec la mention : « Attention, jusqu’au 12 avril, ces biens ne peuvent être achetés, car ils sont jugés non-essentiels. Adressez-vous à un conseiller si vous désirez soumettre un cas particulier. ».
  4. Introduisez un code temporaire dans l’étiquetage électronique des produits non essentiels afin que le caissier ou la caissière constate en même temps que le client que tel produit ne peut être vendu pour le moment. Ceci enlèvera un stress à votre employé.
  5. Informez vos employés sur les mesures temporaires qui sont en vigueur.
  6. Augmentez votre ratio employés/clients de manière à ce que chaque client à l’entrée soit accompagné en magasin. Ou mieux encore, créez une salle d’attente et faites que vos employés aillent chercher la marchandise au lieu que les clients se promènent et soient tentés par des produits non essentiels.
  7. Ne permettez que des cueillettes à l’auto et/ou des ventes par le web.
  8. Encouragez votre clientèle à téléphoner ou à vous écrire par courriel leurs demandes de produits afin de réduire la circulation dans les allées et le temps passé en magasin.
  9. Ouvrez moins de jours jusqu’au 12 avril et/ou réduisez vos heures d’ouverture jusqu’au 12 avril.
  10. Fermez temporairement votre magasin si vous trouvez cette gestion trop compliquée, ceci donnera une pause à votre personnel et à vous-même. Rien ne force une épicerie, une pharmacie ou une quincaillerie à ouvrir d’ici le 12 avril dans les zones en péril.

Souvenons-nous que la période de dix jours est courte, mais critique. « Je suis confiant que les gens vont réajuster leur tir après cette première fin de semaine afin de ne pas se mettre dans le trouble », conclut M. Darveau.

À noter que selon la région et la ville, les quincailleries doivent aussi ajuster leurs heures de fermeture afin de permettre à leurs employés de retourner à la maison avant le couvre-feu.

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