Versions virtuelles des salons en quincaillerie : peu appréciées des exposants

Salon virtuel

Pandémie oblige, les bannières comme les promoteurs privés ont dû proposer une version virtuelle de leurs habituelles foires d’achats annuelles, ce printemps et l’automne qui vient. Belle réaction. Sauf que l’AQMAT a sondé les fournisseurs qui y exposent. Voici ce qu’en pensent 41 d’entre eux. Le verdict des exposants en deux mots : la formule virtuelle donne un rendement plus faible qui occasionne des coûts globaux semblables à ceux d’un salon physique. Des ratés de systèmes sont aussi dénoncés.

D’abord le rendement : plus de 87 % des répondants considèrent qu’un salon virtuel en offre un moins bon qu’un salon physique.  

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Les fournisseurs déplorent notamment le manque d’interactions directes avec les marchands et la difficulté de savoir qui « visite » le kiosque, d’où l’impossibilité d’engager une conversation. 

Certains sont allés jusqu’à qualifier l’expérience comme étant une catastrophe ou un désastre. Plusieurs sont d’avis que leur participation n’a pas valu le temps ni l’argent investi.

À ce mécontentement à l’égard du rendement s’ajoute celui des coûts liés à la participation à un salon virtuel.

Près de neuf fournisseurs sur dix (87,8 %) estiment qu’ils devraient payer moins cher comparativement à un espace d’exposition physique normal.

À noter qu’aucun des 41 répondants n’a affirmé être disposé à payer plus cher que le prix payé. Deux des bannières nous ont confirmé avoir réduit de plus de moitié les frais habituels exigés pour exposer.

Pour plusieurs, il y a eu, en plus des frais d’inscription, des coûts liés à la création d’attrait et de contenus virtuels qu’il faut compter dans l’aventure. « Je crois que les fournisseurs devront investir beaucoup d’argent afin de créer un WOW en virtuel », écrit l’un d’eux.

Autre aspect négatif du virtuel par rapport aux salons physiques : l’absence de contacts humains.

« Un des bénéfices des vrais salons, c’est la rencontre entre les « leaders » et les marchands. Au virtuel, les ventes sont faibles et nous n’avons aucune rétroaction des marchands face à nos initiatives », dit un fournisseur.

La complexité technique ou technologique est également décriée, autant lors de l’inscription que pour les actions à mener en cours d’exposition virtuelle.

De nombreux fournisseurs contestent l’obligation de participer. À la question de savoir si les manufacturiers exposant normalement au salon réel ont eu l’option de ne pas participer à la version virtuelle ou d’obtenir un remboursement, les réponses sont partagées de manière à peu près égale :

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Quelques personnes ont mentionné qu’il n’y avait pas d’obligation de participer, mais que la pression était très forte. 

Quant aux frais d’inscription, le flou a été dénoncé. « On nous demande d’investir des montants qui sont quand même élevés sans connaître la définition de « salon virtuel » – est-ce que ça veut dire que les clients pourront accéder sur le site à nos promos, photos, et clavardage. Dans la négative, c’est dispendieux. »

La direction de l’AQMAT est d’avis que les exposants devraient bénéficier de l’option de ne pas participer et d’obtenir au moins le remboursement partiel de leur dépôt. « Comme dans toute relation entre partenaires, nous encourageons les bannières et les promoteurs privés de salons à miser plutôt sur des avantages dont jouiront exclusivement les exposants qui confirment leur participation à la version virtuelle que de placer ces derniers dans un état captif ».

L’AQMAT est également d’avis que les organisateurs ne doivent pas ignorer que les ventes générées par de tels salons virtuels, du moins pour les premières éditions un peu expérimentales, seront rarement à la hauteur des recettes provenant d’un véritable événement.

Sous le sceau de l’anonymat, des acheteurs de deux bannières différentes m’ont confirmé que les transactions avaient été nettement plus basses qu’à l’habitude. Donc, si ce constat est vrai pour la bannière organisatrice, il est sans doute vrai aussi pour la plupart des exposants. 

Pour toutes ces raisons, moins du tiers (29,27 %) des répondants souhaiteraient que l’expérience se poursuive au-delà de la pandémie.

« À la condition que les tarifs soient réduits », écrit un fournisseur, et que « la technologie et les plateformes soient améliorées, rétorque un autre.

Pour certains, un savant mélange des deux formats ou une alternance entre le réel et le virtuel serait l’idéal étant donné les agendas chargés des fournisseurs, notamment à l’automne.

À noter que la performance d’une bannière à l’autre varie énormément. C’est pourquoi l’AQMAT est disposée à partager avec les directions des groupements les opinions exprimées de manière anonyme par des exposants eu égard à leur salon virtuel respectif. Il suffit de communiquer avec Isabelle Champagne, directrice des communications et du marketing.

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