Soprema veut forcer le gouvernement du Canada à appliquer les mêmes règles environnementales à tous les fabricants d’isolants

Soprema s’adresse à la justice pour forcer le gouvernement du Canada à appliquer les mêmes règles environnementales à tous les fabricants d’isolants en mousse.

Notre industrie fait de nouveau la Une du journal Le Devoir ce matin, mais pour des motifs autres que les heures d’ouverture des quincailleries ou le prix des matériaux. Le grand titre se lit comme suit: « Gaz à effet de serre: exemption à trois géants de la chimie contestée. Une entreprise poursuit Ottawa pour que le fédéral applique les normes ». Explications.

En fait, il s’agit de Soprema qui s’adresse à la cour pour qu’aucune entreprise ne jouisse d’exemptions nuisant à une saine concurrence dans le marché des isolants en mousse.

Selon Soprema, les normes canadiennes qui se sont resserrées en janvier 2021 aux fins de contenir les émissions d’hydrofluorocarbures (HFC) dans les mousses isolantes ne sont pas appliquées avec la même rigueur pour tous les concurrents. La plaignante identifie nommément les compagnies DuPont, Kingspan Insulation et Owens Corning comme des multinationales bénéficiant de passe-droits leur permettant de continuer d’écouler du stock sur le territoire canadien qui ne respecterait pas les exigences nationales en vigueur.

Richard Voyer, vice-président directeur et chef de la direction de la division nord-américaine de l’entreprise située à Drummondville est cité dans l’article: « Qu’on arrête de parler pour agir et réduire les émissions de gaz à effet de serre ».

La Cour fédérale tranchera. Les trois entreprises pourront défendre le bien-fondé des conditions qu’elles ont semble-t-il négocié avec des représentants de l’État. Cependant, Richard Darveau, porte-parole de l’AQMAT, va continuer de faire ses représentations auprès des autorités afin de s’assurer que toutes les entreprises soient assujetties au même environnement légal, « une condition préalable à l’exercice d’un capitalisme sain plutôt que sauvage », indique-t-il.

Soulignons que trois des quatre entreprises impliquées dans cette cause sont membres de l’AQMAT, mais qu’au-delà des intérêts de chacun, le rôle de l’AQMAT, tel que prescrit dans ses règlements fondateurs, se lit comme suit: « promouvoir tout ce qui est dans l’intérêt général de ses membres par ses relations avec le public, les gouvernements, les médias et les associations; corriger et combattre tous les abus qui pourraient se présenter dans le commerce et la fabrication de la quincaillerie et des matériaux de construction. »

« En toile de fond du débat, selon le président et chef de la direction de l’AQMAT, c’est la part relative des entreprises à l’inévitable lutte contre le réchauffement de la planète dont il est ici question. Si un gouvernement, quel qu’il soit, édicte des règles sans prendre les moyens de les faire appliquer, on verse alors dans la petite politique, pas dans la grande gouvernance. Et cela va nuire à long terme à tous. »

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *