Que le passeport vaccinal ne brise pas notre belle solidarité

Le blogue de Richard

La peinture lève un peu, des craques commencent à apparaître. Une semaine après la demi-mesure imposant le passeport vaccinal à l’entrée des plus grandes quincailleries, l’opportunisme, telle la marmotte à partir de demain, pointe le nez. Beau dommage en perspective. Si le temps dehors se fait doux, la température monte hélas chez nous.On ne le dira jamais assez : entretenir et réparer son logis, sa maison, vacciné, à moitié vacciné ou pas du tout aurait dû demeurer un droit accordé à 100 % des citoyens.

La demi-mesure vient frustrer des quincailleries sur deux plans : elles voient une partie de leur clientèle vaccinée attirée par la fréquentation des plus grandes surfaces où le passeport est exigé ; elles reçoivent aussi un afflux de non-vaccinés rendant leurs employés plus anxieux qu’avant, si cela est chose possible.

Ce n’est pas plus rose du côté des grands centres de rénovation. Leurs dirigeants doivent gérer des gens dûment vaccinés qui attendent en queue dehors, parfois à des dizaines de degrés sous zéro, affecter des employés à la gestion des passeports et des pièces d’identité, embaucher s’il le faut des agents de sécurité pour que le tout se passe dans le calme, sans oublier qu’ils perdent le quelque 10 % de clientèle qui ne peut présenter une preuve vaccinale.

Puis survient une troisième catégorie de quincailleries dont les rangs grossissent chaque jour. Il s’agit de cette centaine de magasins de moyenne taille qui sont tentés de réduire artificiellement leurs pieds carrés afin de se situer sous la barre fatidique des 16 165 pi ca.

S’ils redimensionnent correctement leur surface de vente, c’est-à-dire en empêchant fermement l’activité de commerce dans certaines zones de leur quincaillerie, ça peut aller d’un point de vue sanitaire et légal. Là n’est pas le problème. Ce sont les raisons qui les incitent à agir qui doivent nous interpeller.

« En rapetissant leurs pieds carrés, des quincailliers ne cherchent pas à se soustraire au décret, comme l’avancent certains médias, mais au contraire, à le respecter. Bien involontairement, l’intervention de l’État modifie les lois naturelles du marché et fait naître des concurrences malsaines entre les quincailleries des deux tailles », soutient Richard Darveau, président de l’AQMAT.

Soyons clairs: ce n’est pas par désobéissance civile.

C’est dans tous les cas par manque de personnel, par leur désir de n’exclure aucun citoyen dans le besoin ou par un doute raisonnable quant à l’efficacité de la demi-mesure pour encourager la vaccination.

C’est aussi et de plus en plus à cause des médias sociaux qui véhiculent des messages discriminatoires où des non-vaccinés parlent souvent plus et plus fort que la majorité justement appelée silencieuse.

On y lit des trucs du genre : « Allez pas chez tel centre de rénovation, ils mangent dans la main de Legault et demandent le passeport ».

L’AQMAT aussi se fait accuser de ne pas se tenir debout.

Il y a aussi ces centres de rénovation qui tentent de profiter de la situation pour se marauder des clients professionnels avec des arguments du genre : « Chez nous, même si tu n’es pas vacciné, on peut t’accueillir, voici comment t’y prendre… ».

L’AQMAT a même reçu un cas de délation qui a provoqué une intervention policière parce qu’un concurrent a prétendu que telle quincaillerie mesurait plus que 1500 mètres carrés.

Convenons que certains d’entre nous se sentent poussés à poser des gestes contre leur gré et aux effets délétères sur notre industrie.

Le mot d’ordre de l’AQMAT : il faut se tenir les coudes plutôt qu’être tenté de prendre avantage de la situation. L’ennemi est ailleurs, il n’est pas entre les membres de la grande famille de la quincaillerie.

Avec l’évolution de la vaccination générale et une adhésion de plus en plus grande aux principes de l’hygiène et de la distanciation, avec aussi le poids du travail et de l’activité commerciale sur la santé mentale, physique et financière des citoyens, je suis confiant que le gouvernement du Québec lèvera vite ce décret.

L’AQMAT entend ses membres clairement. Petits et grands demandez la même chose: essentiels, donc accessibles à tous, doivent redevenir les quincailleries et les centres de rénovation. Et le plus tôt sera le mieux!

 

 

 

 

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