Mousses isolantes et gaz à effet de serre: les fabricants observent-ils les mêmes règles?

Le quotidien Le Devoir fait sa une en divulguant que des manufacturiers mettraient sur le marché des mousses isolantes qui ne respectent pas les normes canadiennes en vigueur depuis janvier cette année. Ce qui choque les fabricants qui s’échinent à respecter les nouvelles règles et crient à la discrimination.

Les trois multinationales visées par l’enquête du journaliste Ulysse Bergeron sont DuPont, Owens Corning et Kingspan Insulation. Comme on le sait, à partir de 2021, la quantité de HFC (hydrofluorocarbures) dégagée par les isolants en mousse doit être revue à la baisse drastiquement pour que les produits participent moins aux émissions de gaz à effet de serre, donc au réchauffement planétaire.

Or, le ministère de l’Environnement et du Changement climatique du Canada a accordé des dérogations à ces entreprises afin de leur permettre d’écouler des produits non conformes jusqu’en 2022, voire 2023. Ces dernières auraient démontré qu’elles déployaient tous les efforts, mais avaient besoin encore d’un an ou deux.

À noter que les dates et les écarts entre les entreprises et les produits visés varient d’une dérogation à l’autre. Pour plus de précisions, se reporter à l’article.

La première concurrente à réagir est SOPREMA qui, par la bouche de son vice-président directeur et chef de l’exploitation pour la division canadienne rappelle au journaliste que toutes les entreprises ont eu trois ans pour se conformer.

En effet, Richard Voyer souligne qu’à partir de 2017, son entreprise a amorcé la transformation de leur formulation, si bien que les HFC ont été remplacés par les HFO au potentiel moins dommageable et surtout, satisfaisant les nouvelles normes.

SOPREMA en appelle à la saine compétitivité en invoquant que les marges ne peuvent se comparer si, sur un territoire donné, on permet à certaines entreprises d’offrir sur le marché des produits non conformes aux règles écologiques qu’on demande à tous d’observer.

Richard Darveau réagit d’abord en citant le premier article du code de déontologie de l’association :

« En tout temps, toute entreprise membre doit faire la preuve que ses produits ou services sont généralement d’une qualité satisfaisant les normes d’homologation fixées par le Code national du bâtiment ou toute autre norme publique en vigueur. »

« Dans ce cas-ci, continue le président et chef de la direction de l’AQMAT, il n’y aucune irrégularité puisque les compagnies ont obtenu une dérogation de l’autorité gouvernementale compétente. »

« On est cependant en droit de se demander si le ministère fédéral a eu raison de permettre de telles dérogations et plus important encore, s’il n’a pas manqué d’éthique en n’étendant pas ces permissions à toute l’industrie », s’interroge le dirigeant de l’AQMAT au nom de l’intérêt commun.

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