L’AQMAT demande une réforme plus ambitieuse pour compter sur de la main-d’œuvre immigrante alors que pandémie rime avec pénurie

L’AQMAT apprécie la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) qui abandonne l’idée de liste de référence au profit de qualifications par de l’expérience de travail. Mais l’Association est déçue, comme le Conseil du patronat du Québec (CPQ), de la disparition de l’accès au programme pour les travailleurs moins qualifiés. 

Pour le CPQ, l’impossibilité pour les travailleurs de types C ou D de se qualifier pour le programme « pourrait nuire au développement de certains secteurs significatifs de notre économie, comme le secteur manufacturier ». L’AQMAT est d’accord, mais le problème est tout aussi crucial pour pallier  le manque d’effectifs dans les quincailleries et les centres de rénovation aussi. 

“S’il y a une activité universelle, que l’on soit originaire de Dakar,  d’Hanoi  ou de Budapest, c’est le commerce. Or, on pourrait accéder ici à une banque dindividus d’expérience tacite, parfois diplômés en vente ou en affaires, qui rêveraient de faire une carrière dans nos détaillants”, soutient  Richard  Darveau, président et chef de direction de l’AQMAT. 

Rappelons que le PEQ est un programme qui permet aux travailleurs temporaires et étudiants étrangers qui vivent ou travaillent déjà au Québec  d’accélérer la demande de résidence permanente. Il incite donc de nouveaux travailleurs issus de l’immigration à prendre de l’expérience afin de conserver leur emploi et de voir leur demande acceptée. 

« Au moment où nos marchands et nos usines manquent cruellement de travailleurs et peinent en particulier à recruter de la main-d’œuvre passionnée par l’univers de la rénovation et de la construction,  toute  mesure favorisant l’accès au marché du travail  d’immigrants  est  la  bienvenue »,  dit Richard Darveau, 

La première mouture du programme avait été décriée en raison d’une liste sélective de travailleurs et de professionnels qui omettait de larges pans de travailleurs dont le Québec a besoin. Le nouveau PEQ comporte des modulations diverses qui s’appliquent selon le type de diplôme et les années d’expérience de travail antérieures. 

De façon générale, le CPQ apprécie le nouveau PEQ. « Par exemple, nous sommes satisfaits que le gouvernement ait abandonné l’idée d’une liste théorique de référence qui aurait compliqué les ajustements aux besoins évolutifs des employeurs, l’instauration de mesures transitoires pour tenir compte des candidats déjà en processus, ainsi que certaines modifications aux critères reliés à la langue, affirme Yves-Thomas Dorval, président et chef de la direction du CPQ. Toutefois, certaines modifications au volet des travailleurs étrangers d’expérience québécoise comportent des impacts négatifs rendant plus difficile, dans certains cas, l’accès à une voie plus rapide à l’égard du processus d’immigration. » 

Les nouvelles mesures présentées par le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, entreront en vigueur dans un an. Les candidats, et leurs conjoints, devront également montrer une bonne connaissance du français. 

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