LA MAISON FAMILIALE A-T-ELLE ENCORE UN AVENIR?

Être propriétaire, c’est le rêve de plusieurs d’entre vous. Être enfin chez soi, adapter sa demeure à ses goûts et surtout ne plus payer l’hypothèque d’un autre. L’image que vous avez probablement en tête, c’est une grande maison, un grand terrain et un garage intégré. Mais saviez-vous que cette image correspond de moins en moins à la réalité?

0078_RET_FWilliam_SimardCollaboration spéciale

François-William Simard

Directeur des communications APCHQ

De nos jours, être propriétaire ne veut plus nécessairement dire acheter une maison unifamiliale. Si l’on regarde la proportion des constructions de maisons individuelles du total des mises en chantier, on remarque qu’au Québec, elle était de 45 % entre 1990 et 1994 et de seulement 25 % entre 2011 et 2015. L’an dernier, il s’est construit à peine un peu plus de 6 000 maisons unifamiliales dans les principaux centres urbains. Qu’est-ce qui peut expliquer cela?

Les temps ont changé

Après la diplomation, les premières années sur le marché du travail à se faire une réputation et l’acquisition d’une certaine sécurité financière, la prochaine étape logique était de s’acheter une maison pour y élever ses enfants. Et une famille, ça demande de l’espace! Mais de nos jours, ce scénario n’est pas fait pour tous: pour toutes sortes de raisons qui leur appartiennent, de plus en plus de personnes vivent seules ou en couple sans nécessairement vouloir fonder une famille. Une maison unifamiliale ne correspond donc pas à leurs besoins, d’où l’offre d’autres types de propriétés, comme le condominium, le jumelé et le duplex.

Les nouvelles réalités

En général, l’achat d’une maison unifamiliale neuve demeure plus dispendieux que les autres types de propriété. Il faut aussi rappeler que l’explosion de la valeur des habitations dans les années 2000 et le resserrement des critères d’emprunt hypothécaire en 2012 n’ont pas aidé les jeunes familles à s’acheter une maison.

N’oublions pas non plus que dans la plupart des centres urbains, on tente de freiner l’étalement urbain. Grosso modo, ce que ça veut dire, c’est qu’on évite de construire de nouvelles habitations de plus en plus loin du centre-ville, d’où l’intérêt pour les tours à condos. La construction de maisons unifamiliales neuves n’a donc pas la cote, si on peut le dire ainsi!

Il y a de l’espoir

Reste qu’il y a de l’espoir pour ceux et celles qui voudraient s’acheter une maison unifamiliale. D’abord, le parc immobilier offre beaucoup d’unifamiliales existantes, mises en vente bien souvent par des propriétaires rendus à l’âge de la retraite qui désirent quelque chose de mieux adapté à leurs besoins. Elles sont souvent moins chères qu’une maison neuve, quoique certaines pourraient avoir besoin d’être rénovées. Il faut aussi mentionner qu’en dehors des centres urbains, la maison unifamiliale est toujours valorisée, notamment par la disponibilité des terrains et des politiques municipales encourageant la construction de maisons neuves.

La maison unifamiliale a toujours un avenir devant elle. Elle doit cependant accepter un rôle secondaire dans un marché résidentiel où la densification est la «nouvelle norme».

 

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