Katerra la visionnaire poussée à la faillite à cause de l’insolvabilité de son financier

Longtemps vue comme la tête de proue de ce mouvement croissant en faveur de la construction pré-chantier et du lamellé-collé, surtout en cette ère marquée par une pénurie main-d’œuvre et une fixation pour le respect des délais, Katerra vient de se mettre à l’abri, comme on dit pour être poli, de ses créanciers. En langue plus crue : la méga entreprise californienne profite actuellement du chapitre 11 du fameux code américain sur la faillite.

La pandémie serait la cause. Aurait-elle les épaules larges, d’autant que les rumeurs d’ambition démesurée minaient la cote de Katerra depuis des années…

L’entreprise a également déclaré qu’elle avait obtenu des engagements de 35 millions de dollars en financement débiteur-exploitant de la part de SB Investment Advisers pour financer ses activités au cours du processus du chapitre 11.

La direction a en effet déclaré que « la détérioration rapide de sa situation financière est le résultat des effets macroéconomiques de la pandémie de COVID-19 sur le secteur de la construction ». S’ajouteraient l’impossibilité d’obtenir des cautions pour des projets de construction à la suite des procédures d’insolvabilité imprévues de l’ancien prêteur de Katerra et les tentatives infructueuses d’obtenir des capitaux et des contrats supplémentaires.

Un malheur n’arrivant que rarement seul, l’un des plus importants prêteurs de Katerra, SoftBank Group, un fonds de 100 milliards de dollars, a également demandé la protection contre la faillite aux États-Unis.

À lire, ce reportage dans Bloomberg qui explique comment la chute de l’un a entraîné l’autre : https://www.bloomberg.com/opinion/articles/2021-06-08/katerra-bankruptcy-how-softbank-s-american-house-of-cards-collapsed

« Même si un certain nombre de facteurs négatifs ont mené aux défis actuels de Katerra, nous mettons en œuvre des initiatives sur de multiples fronts afin de maximiser la valeur et d’offrir la meilleure voie à suivre pour l’entreprise et ses nombreux intervenants », a déclaré le chef de la transformation, Marc Liebman.

À son lancement il y a seulement six ans, Katerra promettait la révolution. La start-up, tout vent ans les voiles, avait d’ailleurs réussi à lever deux milliards de dollars, notamment auprès de Softbank.

Des milliers de salariés sont concernés par la fermeture, en plus de dizaines de projets de construction. La direction aurait affirmé à ses employés ne pas pouvoir régler les indemnités de licenciement.

Une ambition libellée dans ses slogans :
Smarter building. Better communities. For everyone. Katerra exists to help transform construction through technology—every process and every product.

« Notre plan d’action en plusieurs étapes a évolué rapidement et comprend la consolidation des activités aux États-Unis, la poursuite de nos activités à l’étranger, la promotion des ventes d’actifs clés, l’obtention du financement de la déduction pour amortissement et l’amorce d’un processus de restructuration devant les tribunaux.

Ce graphique (en anglais) représente les capacités de production de l’usine de bois lamellé-croisé de 270 000 pi ca que Katerra a ouvert à Spokane dans l’État de Washington en 1979.

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