La grande entreprise réhabilitée

C’est vrai qu’elles sont moins que 2 % de toutes les entreprises, mais elles représentent un poids dans notre économie qui mérite d’être apprécié, ce que vient de faire avec brio le Conseil du patronat du Québec (CPQ) à l’égard des grandes qui embauchent 500 employés et plus.

Les employeurs de 500 personnes sont effectivement rares au Québec, plus précisément 390 compagnies, si on exclut les sociétés d’État. Cette décimale correspond à 0,18 % du nombre total d’entreprises privées au Québec. En termes d’établissements, on évalue à 623 le nombre d’édifices où on emploie au moins 500 employés sur un total de 258 676 établissements, soit quelque chose comme moins de 0,3 % des lieux, autrement dit, presque rien.

Norma Kozhaya, vice-présidente recherche et économiste en chef du Conseil du patronat du Québec, soutient que les grandes entreprises, que leur siège social soit en sol québécois ou non, ont une contribution substantielle, tant au PIB qu’à l’internationalisation de l’économie, de même qu’en matière d’innovation, de gains de productivité, de développement des compétences et de hausse du niveau de vie.

Sauf que les grandes entreprises représentent des contributeurs qu’on sous-estime quand on regarde d’autres données :

  • elles sont responsables de 27 % des emplois;
  • elles paient en moyenne 41 % mieux que la moyenne;
  • elles contribuent pour 52,4 % des recettes fiscales de source privée;
  • chacune sous-traite en moyenne à 2500 à 3000 fournisseurs, essentiellement des pme;
  • elles exportent beaucoup plus que la moyenne;
  • elles affichent généralement une meilleure productivité.

Assistant à l’événement en matinée au siège de RCGT, Richard Darveau, d’ailleurs membre du conseil d’administration du CPQ, a eu ces premiers mots : « Ce qui me frappe, c’est que grâce à la nouvelle étude, on peut relativiser la part des pme à qui on attribue 90 % des emploi ».

Le président et chef de la direction de l’AQMAT se dit également heureux d’être désormais plus en mesure d’apprécier, grâce à l’étude, l’interdépendance des grands envers les plus petits : « On saisit mieux le statut de locomotive qu’ont les grandes sociétés à l’égard de notre tissu économique fait de pme quand on analyse les chiffres sur la sous-traitance et les autres bénéfices qui viennent avec la taille ».

Cliquez ici pour consulter l’étude de 34 pages dans son intégralité.

Pour un retour des RÉA ?

Dans l’assistance, nombreux étaient les observateurs qui discutaient ouvertement de l’opportunité politique et économique de ramener le fameux Régime d’épargne-actions. Dans les années ’80, le RÉA avait permis la croissance de nombreuses entreprises québécoises tout en permettant aux contribuables les plus taxés de réduire leur revenu imposable.

Un débat à suivre… et à alimenter!

 

 

Photo principale : Le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval (à gauche), pose ce matin aux côtés des auteurs et des partenaires de l’étude « Les grandes entreprises, au cœur de la prospérité du Québec ».

 

 

 

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