Crise de main-d’œuvre : les besoins de nos entreprises ont fortement augmenté depuis un an

Une comparaison statistique dans le commerce de détail, les usines manufacturières et l’industrie de la construction au Québec montre qu’entre décembre 2020 et 2021, les postes à combler sont passés de 47 000 à 77 000, de quoi sonner l’alarme.

Un rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) sur les impacts de la pénurie de main-d’œuvre sur les PME du Québec souligne avec raison l’augmentation du nombre d’heures/semaine à travailler tant de la part des patrons que de leurs effectifs.

Postes vacants (entre parenthèses, taux vs emploi)

Secteur Dernier trimestre 2020 Dernier trimestre 2021
Commerce 20 310 (4,4 %) 29 515 (6,1 %)
Fabrication 17 530 (3,9 %) 31 565 (6,7 %)
Construction 9 190 (3,8 %) 14 890 (5,7 %)

Le phénomène semble difficile à endiguer et les demandes traditionnelles du patronat ne peuvent rien régler. Des mesures comme la bonification de crédits d’impôt pour permettre aux entreprises d’offrir de meilleures conditions de travail ou l’aide au recrutement n’aboutiront que sur des déplacements d’employés d’une entreprise à une autre. Au bout de l’effort, le résultat net sera le même.

Le président de l’AQMAT préfère demander au gouvernement et aux entreprises d’initier un véritable tournant axé sur la productivité. « Cela fait sourire d’entendre l’expression “Faire plus avec moins”, mais c’est la réalité avec laquelle on doit tous composer aujourd’hui », soutient Richard Darveau.

Le remplacement de tâches aliénantes ou répétitives par des procédures révisées voire l’ajout de technologies d’automatisation ou de robotisation représente la première des pistes à explorer.

« Chacun de nous doit se reconcentrer sur son corps de métier (“core” en anglais) et mobiliser ses équipes pour réduire les erreurs, tenter d’exécuter parfaitement une action dès la première fois pour ainsi en arriver à opérer son commerce, son usine ou son bureau avec moins d’employés qu’avant », plaide M. Darveau.

Les membres de l’AQMAT ne seront donc pas surpris de constater que les requêtes durant la prochaine campagne électorale au sujet de la main-d’œuvre viseront surtout à aider commerces et usines à dynamiser leur ratio effort/résultats notamment en obtenant de l’aide pour :

  • soutenir le perfectionnement continu des employés ;
  • améliorer les capacités des gestionnaires pour conserver leurs effectifs ;
  • investir dans la maintenance des équipements pour réduire les pertes dues aux bris ;
  • optimiser les processus de service et de production ;
  • réduire les déchets et les coûts liés à leur traitement ;
  • réduire les retours de marchandise ;
  • et dernier point, mais non le moindre, raccourcir ses circuits d’approvisionnement.

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