Le blog de Richard


Ce qui traîne se salit

Était-ce ma grand-mère qui disait tout le temps « Ce qui traîne se salit » ou ai-je gardé dans un tiroir de mémoire cette citation trivialement tirée d’une lecture du dimanche? Peu importe, je l’aime beaucoup. Elle porte une sagesse. D’où sans doute le lien que je crée ou que je fabrique avec mon ancêtre…
Le gouvernement a traîné avec cette histoire estudiantine au point de lui donner un h majuscule. Et l’apport qu’il souhaitait obtenir des étudiants à la facture de l’éducation s’est transformée en frais directs supplémentaires de sécurité publique et coûts sociaux indirects plus lourds de conséquence encore.
Dès le début, il aurait dû s’attaquer au principe même du droit de grève accordé à un étudiant, c’est-à-dire à un non-travailleur. Il a plutôt attendu longtemps et a attaqué ce point en en appelant à la sémantique des mots plutôt qu’à la légalité du phénomène.
S’agissant d’école, il aurait dû lui-même faire ses devoirs et vérifier si la contribution actuelle payée par nos étudiants était réellement moins élevée qu’ailleurs en Canada. Car rien n’est moins sûr quand on contextualise.
Par exemple, les étudiants d’Alberta ou d’Ontario paient effectivement plus cher que les nôtres. Environ 3000 $ de plus par année. Mais le revenu moyen de la famille albertaine est de 19 500 $ supérieur à celui d’une famille québécoise. L’écart est moindre avec l’Ontario, mais il est quand même de l’ordre de 6000 $.
Comme on dit: toute chose étant égale par ailleurs…!
Et tant qu’à se comparer, pourquoi niveler par le bas et vouloir ressembler à des provinces ou à des États qui ne sont pas considérés avancés par rapport à la culture et aux valeurs québécoises? Les peuples qu’on envie généralement ou dont on s’inspire pour développer une foule d’activités au Québec viennent bien plus souvent de l’Allemagne, de la Suède et d’autres nations auxquelles on veut se frotter. 
Avant d’affirmer que toute hausse n’aurait d’impact sur la fréquentation, le gouvernement actuel aurait aussi dû regarder ce qui est arrivé au lendemain de la dernière augmentation substantielle des droits de scolarité en 1992-1993, alors qu’ils ont triplé, passant selon Statistique Canada de 519 $ à 1 630 $, en dollars courants. La fréquentation universitaire qui avait atteint 171 408 étudiants n’était plus qu’à 159 850 lors de la cohorte 1997-1998, donc en diminution de 6,7 % pendant cette période.
L’étude, justement menée pour le compte du ministère de l’Éducation en juin 2007 par le département d’économie de l’Université Sherbrooke conclut noir sur blanc qu’en prenant en compte l’aide financière aux études et les outils fiscaux, une hausse des droits de scolarité au Québec pour parvenir à la moyenne observée dans le reste du Canada aurait des effets sur l’accessibilité, c’est-à-dire une baisse de la fréquentation, du même ordre que lors de la hausse des droits qu’a connue le Québec au début des années 90.
Ce sont les vagues de hausses brutales qui ont l’effet d’une douche froide. La douzaine de milliers d’universitaires perdus représente un retard avec lequel on vit encore. Toutes les statistiques montrent que pour chaque tranche de revenu familial, le Québec est derrière la moyenne canadienne quant au nombre d’individus aux études supérieures. Est-ce vraiment le moment d’en refroidir d’autres?
Je disais que ce qui traîne se salit. Pas toujours vrai. À preuve, cette étude, on aurait dû la glisser sous la porte du bureau de la ministre Beauchamp. Ça aurait peut-être changé le cours de sa vie politique, permis de rapprocher les belligérants et nos jeunes seraient en classe en ce moment à l’issue d’une négociation reposant sur le sens commun et le partage ouvert des données financières et autres.


Le serpent s’est mordu la queue

On dit que les extrêmes finissent par se rejoindre. Ainsi, un État socialiste pur pourrait engendrer une dictature des fonctionnaires sur les citoyens bien que l’idée d’un tel régime est généralement associé à la droite. Ceci pour vous parler des présidentielles françaises? Non. La France vient certes de virer, sauf que la marge de manoeuvre du nouveau président dit de gauche est tellement étroite qu’il pourra peu et lentement appliquer le programme de son parti.

Je veux plutôt vous parler du fait que depuis mardi, grâce à nous*, Visa et MasterCard sont au banc des accusés à Ottawa.

* « Nous » réfère aux coalitions québécoise et canadienne d’associations de marchands qui défendons depuis trois ans la situation de duopole qu’occupe Visa et MasterCard face aux détaillants.

Donc, le Tribunal de la concurrence accueille la cause qui nous est si chère – et nous coûte si cher!

 Les audiences, qui se déroulent essentiellement comme un procès, pourraient durer jusqu’à la fin de juin.

En notre nom, Me Kent Thomson du Bureau de la concurrence du Canada affirme que les deux principaux émetteurs de cartes de crédit ont mis en place un système tordu qui contourne les règles normales du marché et coûte chaque année cinq milliards de dollars aux consommateurs, puisque tout se paie.

C’est ainsi que les voyages en Floride et autres primes cadeaux officiellement offerts par Visa et MasterCard grâce aux programmes de récompenses associés aux cartes dorées, platines et autres couleurs minérales de luxe et obtenus par les grands utilisateurs du crédit se trouvent en fait subventionnés par l’ensemble des détenteurs de cartes dont la majorité n’accumulera jamais assez de points pour en profiter.

À notre égard, l’agence fédérale plaide que les détaillants canadiens subissent des règles contraignantes et coûteuses. On doit acquitter des frais qui comptent parmi les plus élevés de la planète lors de transactions par carte de crédit, lesquels frais peuvent être jusqu’à 50 fois plus élevés que ceux des cartes de débit.

En refusant d’ajuster les prix de vente en fonction de la couleur de la carte, Visa et MasterCard retirent aux marchands leur capacité habituelle à fixer librement les prix de vente de leurs produits et services selon tous les coûts de revient qu’ils ont à supporter. Les marchands perdent la maîtrise de l’un des intrants les plus lourds de conséquence sur leur marge bénéficiaire, les frais de crédit, puisque ne sachant pas quelle carte le consommateur sortira de son portefeuille, il s’en suivra des frais pouvant varier de 1 % à plus de 5 % à payer à Visa ou MasterCard. L’écart est simplement ingérable.

Il s’agit d’une pratique qui va à l’encontre de la loi du marché sur laquelle repose notre système économique et qui d’autant répréhensible qu’elle abhorre une odeur de collusion du fait que Visa et MasterCard agissent exactement avec le même comportement depuis des années, ce qui ligote les petites et moyennes entreprises. L’impact est grave car les deux géants contrôlent environ 92 % de toutes les opérations faites sur cartes de crédit au pays…

Quand des joueurs aussi symboliques que les émetteurs de cartes de crédit versent dans l’extorsion organisée et systémique envers ceux qui devraient être leurs partenaires, il urge de procéder à un rappel à l’ordre. C’est l’appel lancé par les avocats de l’agence fédérale de la concurrence qui doit être entendu par le tribunal pour le bien pérenne de notre système économique.

Un serpent ne doit pas se mordre la queue.

Pour plus d’information: Bureau fédéral de la concurrence


1+1 peut égaler 3 en assurances

Théoriquement, les avantages de détenir tous ensemble, membres de la même industrie, une police d’assurance en cas d’invalidité, de soins de santé ou de mortalité sont aisés à démontrer. Outre l’économie résultant d’une proposition groupant plusieurs vies (pour employer le jargon des assureurs), il y a des avantages liés à la pertinence du programme, cela du fait qu’une quincaillerie ressemble à une autre, du point de vue des risques.

Sauf qu’il y a tant d’options à négocier avec les assureurs qu’il nous faut mieux connaître votre situation pour orienter les efforts de notre courtier, raison pour laquelle on vous pose quelques questions dans notre sondage du mois. 

Svp, quelques minutes de votre temps nous aiderons à vous aider. Cliquez ici. Merci.


L’alibi

Mascouche et Tripoli, même combat?

Rien n’assemblait la banlieusarde des Basses-Laurentides à la capitale libyenne jusqu’à ce qu’on découvre que certaines firmes de génie et certains constructeurs sans scrupules arrangent les affaires à coups de pots-de-vin en collusion avec les édiles locaux des deux villes.

Tout le monde impliqué semble trouver une justification pour se comporter hors des lois et du sens éthique.

« C’est pas moi, c’est l’autre »

« On n’a pas le choix pour faire des affaires ici »

Si bien que le même scénario se perpétue.

Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada va jusqu’à banaliser la chose en écrivant sur son site qu’aucun pays n’est entièrement exempt de corruption. En effet, selon l’organisme Transparency International, il y a neuf pays occidentaux qui affichent un niveau de corruption plus bas que le Canada.

Gouvernance bien ordonnée commence par soi-même. Il y bien sûr la Commission Charbonneau, si vous vous invitez. Mais on peut aussi signaler toute demande de pots-de-vin ou d’extorsion au site BRIBEline, un endroit sûr et anonyme pour aider à combattre la corruption.

L’objectif de BRIBEline est de recueillir des renseignements sur les agents officiels ou quasi officiels – gouvernements, organisations internationales, forces de sûreté, entreprises d’État, etc. – qui sollicitent des pots-de-vin; il ne sollicite pas et ne recueille pas d’informations sur ceux qui paient, ou offrent de payer, des pots-de-vin. 

Les renseignements recueillis ne servent pas à faire des poursuites en justice ou des enquêtes. L’information agrégée sera rendue publique pour mettre en lumière un point particulier dans des points chauds, de façon à pouvoir améliorer la situation et permettre aux sociétés de mieux gérer le risque.

Le petit pourcentage de fourbes dans l’industrie et dans les hôtels de ville et ministères nuisent à tous ceux et celles qui font des affaires proprement. Il faut non seulement éviter les pièges du graissage, mais aussi dénoncer ceux qui s’y prêtent.


Changement de climat

Alors que les étudiants défendent leurs positions sous l’amusant slogan « Un printemps érable », en clin d’oeil au printemps mouvementé survenu dans les pays arabes, voilà que la Fondation Suzuki nous invite à s’offrir un printemps tranquille le 22 avril.

Artistes et simples citoyens, moi inclus, sont maintenant 26 485 (au moment d’écrire ce blogue) signataires de la Déclaration ci-dessous:


On se fait un printemps!
Nous,
Hommes, femmes et enfants de bonne volonté

Nous nous rassemblons pour dire au monde que nous avons à cœur

La terre riche, généreuse et fragile que nous habitons

Et la défense du bien commun en ce pays;
Nous nous rassemblons parce que nous sommes convaincus
Qu’avec notre potentiel et notre savoir-faire

Nous pouvons adopter une meilleure stratégie dans l’usage du trésor

Que sont nos terres, notre eau et l’air qu’on respire;
Nous nous rassemblons
Parce que nous croyons que l’utilisation de nos richesses naturelles

Doit se faire en accord avec les populations

En harmonie avec la nature

Au profit de tout le monde

Et dans l’intérêt des générations à venir;
Nous nous rassemblons parce que nous croyons qu’il est possible
De nous développer selon un modèle

Qui soit une source d’enrichissement réel, de progrès et de fierté

Et une source d’inspiration pour le monde entier;
Nous affirmons que nous sommes favorables au développement, à un développement qui soit viable, qui fasse une large part aux énergies renouvelables, au transport écologique, au commerce équitable, à la revitalisation des régions et à une agriculture durable et nous affirmons qu’il est capital d’orienter nos efforts vers une économie où prospérité sera synonyme de qualité de vie;
Nous nous rassemblons pour dénoncer le désengagement du Protocole de Kyoto, les dégradations dues à l’exploitation des sables bitumineux, les modèles actuels de développement minier et forestier, les risques liés à l’exploitation du gaz de schiste, du pétrole, de l’uranium et à l’utilisation de l’énergie nucléaire sur notre territoire;
Nous refusons d’être dépossédés de nos richesses et des sources d’un véritable progrès.
Les passéistes qui prétendent que nos jeunes ne sont plus politisés comme autrefois peuvent aller se rhabiller. Et ce faisant, ils constateront à quel degré ce printemps s’annonce chaud.   
Pour signer la Déclaration du 22 avril, cliquez ici. 

Pour visionner la vidéo des artistes en appui, cliquez ici ou sur l’image.


Pour participer au rendez-vous à 14 h le 22 avril au Quartier des spectacles à Montréal, cliquez ici. 


Non au jequiriti, mais oui à tout le reste!

«C’est se tirer dans le pied, lance Benoît Fournier, gérant de la Quincaillerie Lacolle, située dans la municipalité du même nom, à moins de 10 kilomètres de la frontière américaine. Les gens vont déjà faire le plein aux États-Unis parce que ça coûte beaucoup moins cher, ils achètent leur épicerie de l’autre côté, alors s’ils ont encore le droit d’en acheter plus, ils vont en acheter plus.»

Un de nos membres n’a pas mis sa langue dans sa poche pour commenter au journal La Presse l’impact appréhendé de la hausse de 300 % de l’exemption de taxes sur les articles achetés par des Canadiens aux États-Unis.

La mesure a été dévoilée dans le dernier budget fédéral, le 29 mars. À compter du 1er juin, les Canadiens ayant séjourné au moins 24 heures à l’étranger seront exemptés de taxes si leurs achats ne dépassent pas 200$, au lieu de seulement 50 $. Pour un séjour de 48 heures et plus, le plafond d’imposition passera quant à lui à 800$.

L’encouragement à acheter américain directement sera amplifié par le fait que l’attente aux douanes sera moins longue. C’est d’ailleurs ce seul objectif que poursuivait le gouvernement conservateur en annonçant la nouvelle.

Ajoutons la parité du huard local avec le billet vert, et voilà que la table est mise pour rendre la vie bien difficile pour environ le quart des 800 marchands membres de l’AQMAT, ceux situés dans un rayon de moins de 200 km des frontières américaines…

Le président du Conseil québécois du commerce de détail, Me Gaston Lafleur, s’est permis du sarcasme devant la nouvelle donne: « Je trouve que c’est une grande largesse pour les entreprises américaines. Je ne comprends pas le raisonnement du gouvernement Harper ».

Le Conseil canadien du commerce de détail qualifie d’incohérent le ministre Flaherty du fait que l’augmentation des exemptions survient au moment où le Sénat se penche, à sa propre demande, sur le problème du trop grand écart entre les prix de détail canadiens et américains.

Pendant ce temps, officiellement, sur le site du Gouvernement du Canada, on ne compte que sept produits américains interdits sur le territoire canadien. Attention, ce qui suit est vrai, vous allez rigoler:
1. Les marchettes pour bébés
2. Les dispositifs d’appui de biberons
3. Les balles de yo-yo (!)
4. Le nécessaire pour gonfler des ballons
5. Les bougies qui se rallument automatiquement après les avoir éteintes (!!)
6. Les fléchettes de pelouse à bout allongé
7. Les graines de jequiriti (!!!)

Qui connaît les fèves de Jequiriti? Pourtant, on ne peut en importer. Mais pour tout le reste, du tournevis à la planche de mélamine, en passant par la peinture et le bardeau, aucun problème. Bring them on!

Un dossier à suivre que ces hausses d’exemption… et à contrecarrer, si possible.


Si j’avais les ailes d’un ange…

C’est inspiré par le voyage, l’ouverture sur les autres marchés de l’Amérique du Nord, sur les manières de faire de nos voisins du Canada anglais et des États-Unis, que s’est tenue la troisième édition du Congrès des décideurs, le 13 mars, au Manoir Rouville-Campbell à Mont-Saint-Hilaire.

On a franchi la barre psychologique des cent participants pour le programme de jour. C’est encore de tout petits chiffres, mais la progression, elle, est grande puisqu’on passe d’une soixantaine de personnes lors de l’édition initiale à 80 et quelque l’an passé pour finalement atteindre 108 inscrits en 2012.

En soirée, on double notre participation sur trois ans. L’assistance tournait autour d’une soixantaine de personnes à l’époque de Lanni Ristorante comme lieu d’accueil. On s’est déplacé vers le Centre La Renaissance à Montréal-Nord l’an passée qui nous a fait atteindre environ 125 participants, pour se fixer à 144 convives mardi dernier.

L’assemblée générale, elle, a été stable avec la présence de près de 60 personnes représentant une quarantaine d’entreprises membres, ce qui est fort satisfaisant, d’autant que la concurrence du bar de la salle voisine se faisait sentir…

Nous reviendrons dans les pages du magazine Quart de Rond avec moult détails sur les informations et les décisions qui ont été prises à l’occasion du congrès et de l’assemblée. Pour l’heure, laissons parler quelques photos.

Quoique, je me permets de rêver une dernière fois à ce thème « Si j’avais les ailes d’un ange… » et d’imaginer à quel point pourrait être populaire l’idée d’entendre et de voir l’an prochain au 4e Congrès des décideurs des témoignages de quincailliers venus des cinq continents: un quincaillier chinois, un quincaillier australien, un quincaillier mexicain ou argentin, un quincaillier allemand ou français et un quincaillier de l’Ouest canadien ou des Maritimes. Et pourquoi pas, un quincaillier amérindien, voire inuit!

L’idée va cheminer au sein du comité organisateur…


Talons hauts à cap d’acier

En ce jeudi 8 mars, journée de la femme, journée des femmes en fait, je vais céder ma place et ma plume à Karine, ma coordonnatrice aux communications. 
*****
Écrire le blogue de cette semaine à la place du président, voilà une jolie fleur que je cueille sans hésitation! Cette permission toute spéciale me permet de m’éloigner un moment du registre technique du boulot pour laisser libre cours à mon instinct littéraire.

Déjà deux mois depuis mon arrivée dans les bureaux de l’AQMAT. Non, pas déjà, seulement! Le temps passe si vite!

Au cours des dernières semaines, j’apprivoise un milieu jusqu’alors inconnu. Vous auriez dû voir la réaction de mon entourage quand je leur ai annoncé que j’allais travailler à l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction! Mon frère fut le plus éloquent avec son « Fais attention de ne pas te clouer la main sur ton bureau! » Ah! Les frères! Mais je dois admettre que je comprends sa réaction. Je n’y connaissais pas grand chose. Et mes habiletés manuelles sont disons… en développement.

Je ne m’en cache pas : je n’aurais jamais cru travailler dans ce domaine. Pour moi, une quincaillerie se résumait à l’endroit où mon père était si heureux de m’amener le samedi matin.

Au fil des jours, c’est un domaine que j’apprends à découvrir, avec toutes ses subtilités et sa complexité. Un milieu riche en ressources matérielles, également humaines.

D’un œil extérieur, on imagine souvent que les univers de la quincaillerie et de la construction sont des milieux où règne principalement la testostérone. Avec joie, je constate de plus en plus que les femmes tiennent une place importante dans nos rangs. En commençant par le personnel de l’AQMAT – où on est même majoritaires !

Près de 40 % de mes personnes contact pour le prochain Catalogue des Nouveautés (qui sortira dans deux semaines) sont des femmes. Des femmes qui prennent leur place et jouent un rôle important. Chez les distributeurs, manufacturiers et quincailleries membres de notre association, que ce soit à la réception, aux communications, à la comptabilité ou directement « sur le plancher » comme directrices de projets, gérantes de succursales ou propriétaires de quincaillerie, les femmes ont fait leur place dans cette industrie autrefois réservée à la gente masculine.

Il est important d’être fière de travailler dans ce domaine, et pourquoi pas, de l’être en talons hauts! Être une femme, c’est arborer fièrement son veston rose, mais aussi être capable de reléguer les escarpins au placard pour enfiler des bottes à cap d’acier et mettre la main à la pâte.

Des femmes avant nous se sont battues pour une équité à laquelle nous avons (presque) droit aujourd’hui. C’est en leur nom que l’on retrousse nos manches et qu’on taille notre place dans ces différentes entreprises. Peu importe le département, peu importe le secteur d’activité.

Rappelons-nous d’elles.

Je lève mon verre (d’eau, puisque je suis au boulot!) à elles, à nous, à vous.

Ah! Eh puis, à vous aussi messieurs!

Karine Cotnoir, coordonnatrice aux communications


Acheter globalement, vendre continentalement

Nous voilà à la porte du 3e Congrès des décideurs de l’AQMAT. Au coeur de l’événement, pour faire changement, un faux débat.

On ne s’obstinera pas longtemps sur le parquet du Manoir Rouville-Campbell, le 13 mars. Tout le monde tombera vite d’accord sur la nécessité de travailler main dans la main avec nos voisins d’Ontario et avec les États-Unis.

En effet, le meilleur des deux mondes ne se trouve ni dans le déchirement entre renier ses racines en embrassant le monde dans sa globalité, ni dans la négation de l’interdépendance des cultures et des économies en piétinant avec des œillères.

On conviendra qu’il n’y a pas d’antagonismes entre utiliser ce que l’autre, même lointain, a de meilleur à offrir tout en gardant une place privilégiée, la première place, à ce que les nôtres font.

Voilà le common ground du congrès.

***** 

Le choix des armes à brandir et des chemins à emprunter est plus discutable. La décision ne s’impose pas avec évidence.

Pour chaque d’entre nous, pour l’AQMAT aussi en tant que corps intermédiaire, la question qui se pose est de nature stratégique. Je dirais même plutôt tactique.

L’Ontario est là. Forte. Comme immuable. Les États-Unis, ébranlés récemment, demeurent somme toute, et encore pour longtemps, la puissance numéro un du monde. À preuve, PIB Chine 2011= 5900 milliards de dollars vs PIB américain= 14 660 milliards de dollars. L’écart est de 2,5 fois. Le Canada, avec son 1,5 milliard de dollars, ferme loin la marche. 

Alors comment affronter et gagner contre ces géants?

Comment ne pas brûler son énergie, sa réputation ni son temps?

De belles équations à résoudre ensemble le 13 mars.

Vous n’êtes pas encore inscrits? Cliquez vite ici !


De la fuite dans les idées


J’aurais aimé être une petite souris pour épier le premier ministre du Québec et son ministre des Ressources naturelles, peut-être aussi celui du Développement économique, afin de comprendre pourquoi l’accouchement d’une modernisation du Code de la construction, correspondant grosso modo à la barre de qualité établie par le programme Novoclimat, a été retardé de cinq ou six ans.


J’aimerais encore être cette petite souris pour m’infiltrer afin de saisir comment il se fait que le projet réglementaire devant améliorer le bilan énergétique des maisons comporte lui-même un vice d’étanchéité systémique.
Ah! l’infiltration, parlons-z-en!
«Il n’y a pas d’économie d’énergie sans étanchéité à l’air », rappelle ÉcoHabitation. Une bonne isolation ne fonctionne que si elle est accompagnée d’une bonne étanchéité. Raison pour laquelle la pétition en ligne demandait que la Régie du bâtiment du Québec mette en place un contrôle de qualité des inspections, via des tests d’infiltrométrie réalisés par échantillonnage. 
Par échantillonnage, on entend une maison sur dix d’un même promoteur, testée avant la pose du gypse. Ça nous donnerait l’heure assez juste.

Car la pourriture peut venir d’une sur isolation aussi bien que de la condensation générée par des fuites d’air au fil des ans. Et la pose encouragée d’un isolant à l’extérieur peut accélérer ce phénomène de moisissures! 
Soyons positifs. Les modifications apportées au Code porteront notamment sur l’isolation, les ponts thermiques, l’étanchéité à l’air, la fenestration et la ventilation mécanique.
Le temps a fait son oeuvre grâce aux pressions multiples et à la pétition déposée à l’Assemblée nationale par ÉcoHabitation, l’AQMAT et une douzaine d’autres organismes. L’hésitation valseuse du gouvernement du Québec a cédé devant une décision devenue inéluctable, celle de resserrer les normes énergétiques de la construction résidentielle.
La nouvelle réglementation se calquera donc sur les normes établies par le programme Novoclimat. Son application conditionnera toute mise en chantier de maison neuve à compter de juillet prochain, sinon octobre. À moins , bien sûr, de surprises survenant durant la période de consultation commencée et se terminant au début d’avril.
Bien qu’elles permettent d’économiser au moins 22 % d’énergie, ces normes demeureront en deçà des normes fédérales R-2000 et des standards pratiqués tant chez nos voisins ontariens que dans les pays leaders d’Europe.
L’actualisation du vieux Code du bâtiment qui date d’un quart de siècle était urgente, comme l’est le contrôle des frais de chauffage que paient les consommateurs et la lutte menée pour afficher un meilleur bilan énergétique au Québec. 
Au fond, on s’en balance du pourquoi et du pour qui, justifiant les reports répétés d’un code du bâtiment ajusté aux attentes de la société moderne. L’important est qu’on l’ait obtenu.

Par ailleurs, méchante révolution sur les fabricants. Nos membres, pour la plupart sinon tous, offrent des produits qui satisfont déjà les normes écoénergétiques les plus rigoureuses. Il y en a un paquet d’autres qui se feront sortir du marché en raison des faiblesses de leurs produits. 

Un grand ménage tout à fait le bienvenu!