Le blog de Richard
Le serpent s’est mordu la queue
On dit que les extrêmes finissent par se rejoindre. Ainsi, un État socialiste pur pourrait engendrer une dictature des fonctionnaires sur les citoyens bien que l’idée d’un tel régime est généralement associé à la droite. Ceci pour vous parler des présidentielles françaises? Non. La France vient certes de virer, sauf que la marge de manoeuvre du nouveau président dit de gauche est tellement étroite qu’il pourra peu et lentement appliquer le programme de son parti.
Je veux plutôt vous parler du fait que depuis mardi, grâce à nous*, Visa et MasterCard sont au banc des accusés à Ottawa.
* « Nous » réfère aux coalitions québécoise et canadienne d’associations de marchands qui défendons depuis trois ans la situation de duopole qu’occupe Visa et MasterCard face aux détaillants.
Donc, le Tribunal de la concurrence accueille la cause qui nous est si chère – et nous coûte si cher!
Les audiences, qui se déroulent essentiellement comme un procès, pourraient durer jusqu’à la fin de juin.
En notre nom, Me Kent Thomson du Bureau de la concurrence du Canada affirme que les deux principaux émetteurs de cartes de crédit ont mis en place un système tordu qui contourne les règles normales du marché et coûte chaque année cinq milliards de dollars aux consommateurs, puisque tout se paie.
À notre égard, l’agence fédérale plaide que les détaillants canadiens subissent des règles contraignantes et coûteuses. On doit acquitter des frais qui comptent parmi les plus élevés de la planète lors de transactions par carte de crédit, lesquels frais peuvent être jusqu’à 50 fois plus élevés que ceux des cartes de débit.
En refusant d’ajuster les prix de vente en fonction de la couleur de la carte, Visa et MasterCard retirent aux marchands leur capacité habituelle à fixer librement les prix de vente de leurs produits et services selon tous les coûts de revient qu’ils ont à supporter. Les marchands perdent la maîtrise de l’un des intrants les plus lourds de conséquence sur leur marge bénéficiaire, les frais de crédit, puisque ne sachant pas quelle carte le consommateur sortira de son portefeuille, il s’en suivra des frais pouvant varier de 1 % à plus de 5 % à payer à Visa ou MasterCard. L’écart est simplement ingérable.
Il s’agit d’une pratique qui va à l’encontre de la loi du marché sur laquelle repose notre système économique et qui d’autant répréhensible qu’elle abhorre une odeur de collusion du fait que Visa et MasterCard agissent exactement avec le même comportement depuis des années, ce qui ligote les petites et moyennes entreprises. L’impact est grave car les deux géants contrôlent environ 92 % de toutes les opérations faites sur cartes de crédit au pays…
Quand des joueurs aussi symboliques que les émetteurs de cartes de crédit versent dans l’extorsion organisée et systémique envers ceux qui devraient être leurs partenaires, il urge de procéder à un rappel à l’ordre. C’est l’appel lancé par les avocats de l’agence fédérale de la concurrence qui doit être entendu par le tribunal pour le bien pérenne de notre système économique.
Un serpent ne doit pas se mordre la queue.
Pour plus d’information: Bureau fédéral de la concurrence
1+1 peut égaler 3 en assurances
Théoriquement, les avantages de détenir tous ensemble, membres de la même industrie, une police d’assurance en cas d’invalidité, de soins de santé ou de mortalité sont aisés à démontrer. Outre l’économie résultant d’une proposition groupant plusieurs vies (pour employer le jargon des assureurs), il y a des avantages liés à la pertinence du programme, cela du fait qu’une quincaillerie ressemble à une autre, du point de vue des risques.
Sauf qu’il y a tant d’options à négocier avec les assureurs qu’il nous faut mieux connaître votre situation pour orienter les efforts de notre courtier, raison pour laquelle on vous pose quelques questions dans notre sondage du mois.
Svp, quelques minutes de votre temps nous aiderons à vous aider. Cliquez ici. Merci.
L’alibi
Mascouche et Tripoli, même combat?
Rien n’assemblait la banlieusarde des Basses-Laurentides à la capitale libyenne jusqu’à ce qu’on découvre que certaines firmes de génie et certains constructeurs sans scrupules arrangent les affaires à coups de pots-de-vin en collusion avec les édiles locaux des deux villes.
Tout le monde impliqué semble trouver une justification pour se comporter hors des lois et du sens éthique.
« C’est pas moi, c’est l’autre »
« On n’a pas le choix pour faire des affaires ici »
Si bien que le même scénario se perpétue.
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada va jusqu’à banaliser la chose en écrivant sur son site qu’aucun pays n’est entièrement exempt de corruption. En effet, selon l’organisme Transparency International, il y a neuf pays occidentaux qui affichent un niveau de corruption plus bas que le Canada.
Gouvernance bien ordonnée commence par soi-même. Il y bien sûr la Commission Charbonneau, si vous vous invitez. Mais on peut aussi signaler toute demande de pots-de-vin ou d’extorsion au site BRIBEline, un endroit sûr et anonyme pour aider à combattre la corruption.
L’objectif de BRIBEline est de recueillir des renseignements sur les agents officiels ou quasi officiels – gouvernements, organisations internationales, forces de sûreté, entreprises d’État, etc. – qui sollicitent des pots-de-vin; il ne sollicite pas et ne recueille pas d’informations sur ceux qui paient, ou offrent de payer, des pots-de-vin.
Les renseignements recueillis ne servent pas à faire des poursuites en justice ou des enquêtes. L’information agrégée sera rendue publique pour mettre en lumière un point particulier dans des points chauds, de façon à pouvoir améliorer la situation et permettre aux sociétés de mieux gérer le risque.
Le petit pourcentage de fourbes dans l’industrie et dans les hôtels de ville et ministères nuisent à tous ceux et celles qui font des affaires proprement. Il faut non seulement éviter les pièges du graissage, mais aussi dénoncer ceux qui s’y prêtent.
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Changement de climat
Alors que les étudiants défendent leurs positions sous l’amusant slogan « Un printemps érable », en clin d’oeil au printemps mouvementé survenu dans les pays arabes, voilà que la Fondation Suzuki nous invite à s’offrir un printemps tranquille le 22 avril.
Artistes et simples citoyens, moi inclus, sont maintenant 26 485 (au moment d’écrire ce blogue) signataires de la Déclaration ci-dessous:
Hommes, femmes et enfants de bonne volonté
Nous nous rassemblons pour dire au monde que nous avons à cœur
La terre riche, généreuse et fragile que nous habitons
Et la défense du bien commun en ce pays;
Qu’avec notre potentiel et notre savoir-faire
Nous pouvons adopter une meilleure stratégie dans l’usage du trésor
Que sont nos terres, notre eau et l’air qu’on respire;
Parce que nous croyons que l’utilisation de nos richesses naturelles
Doit se faire en accord avec les populations
En harmonie avec la nature
Au profit de tout le monde
Et dans l’intérêt des générations à venir;
De nous développer selon un modèle
Qui soit une source d’enrichissement réel, de progrès et de fierté
Et une source d’inspiration pour le monde entier;
Pour visionner la vidéo des artistes en appui, cliquez ici ou sur l’image.
Non au jequiriti, mais oui à tout le reste!
«C’est se tirer dans le pied, lance Benoît Fournier, gérant de la Quincaillerie Lacolle, située dans la municipalité du même nom, à moins de 10 kilomètres de la frontière américaine. Les gens vont déjà faire le plein aux États-Unis parce que ça coûte beaucoup moins cher, ils achètent leur épicerie de l’autre côté, alors s’ils ont encore le droit d’en acheter plus, ils vont en acheter plus.»
Un de nos membres n’a pas mis sa langue dans sa poche pour commenter au journal La Presse l’impact appréhendé de la hausse de 300 % de l’exemption de taxes sur les articles achetés par des Canadiens aux États-Unis.
La mesure a été dévoilée dans le dernier budget fédéral, le 29 mars. À compter du 1er juin, les Canadiens ayant séjourné au moins 24 heures à l’étranger seront exemptés de taxes si leurs achats ne dépassent pas 200$, au lieu de seulement 50 $. Pour un séjour de 48 heures et plus, le plafond d’imposition passera quant à lui à 800$.
L’encouragement à acheter américain directement sera amplifié par le fait que l’attente aux douanes sera moins longue. C’est d’ailleurs ce seul objectif que poursuivait le gouvernement conservateur en annonçant la nouvelle.
Ajoutons la parité du huard local avec le billet vert, et voilà que la table est mise pour rendre la vie bien difficile pour environ le quart des 800 marchands membres de l’AQMAT, ceux situés dans un rayon de moins de 200 km des frontières américaines…
Le président du Conseil québécois du commerce de détail, Me Gaston Lafleur, s’est permis du sarcasme devant la nouvelle donne: « Je trouve que c’est une grande largesse pour les entreprises américaines. Je ne comprends pas le raisonnement du gouvernement Harper ».
Le Conseil canadien du commerce de détail qualifie d’incohérent le ministre Flaherty du fait que l’augmentation des exemptions survient au moment où le Sénat se penche, à sa propre demande, sur le problème du trop grand écart entre les prix de détail canadiens et américains.
Pendant ce temps, officiellement, sur le site du Gouvernement du Canada, on ne compte que sept produits américains interdits sur le territoire canadien. Attention, ce qui suit est vrai, vous allez rigoler:
1. Les marchettes pour bébés
2. Les dispositifs d’appui de biberons
3. Les balles de yo-yo (!)
4. Le nécessaire pour gonfler des ballons
5. Les bougies qui se rallument automatiquement après les avoir éteintes (!!)
6. Les fléchettes de pelouse à bout allongé
7. Les graines de jequiriti (!!!)
Qui connaît les fèves de Jequiriti? Pourtant, on ne peut en importer. Mais pour tout le reste, du tournevis à la planche de mélamine, en passant par la peinture et le bardeau, aucun problème. Bring them on!
Un dossier à suivre que ces hausses d’exemption… et à contrecarrer, si possible.
Si j’avais les ailes d’un ange…
C’est inspiré par le voyage, l’ouverture sur les autres marchés de l’Amérique du Nord, sur les manières de faire de nos voisins du Canada anglais et des États-Unis, que s’est tenue la troisième édition du Congrès des décideurs, le 13 mars, au Manoir Rouville-Campbell à Mont-Saint-Hilaire.
On a franchi la barre psychologique des cent participants pour le programme de jour. C’est encore de tout petits chiffres, mais la progression, elle, est grande puisqu’on passe d’une soixantaine de personnes lors de l’édition initiale à 80 et quelque l’an passé pour finalement atteindre 108 inscrits en 2012.
En soirée, on double notre participation sur trois ans. L’assistance tournait autour d’une soixantaine de personnes à l’époque de Lanni Ristorante comme lieu d’accueil. On s’est déplacé vers le Centre La Renaissance à Montréal-Nord l’an passée qui nous a fait atteindre environ 125 participants, pour se fixer à 144 convives mardi dernier.
L’assemblée générale, elle, a été stable avec la présence de près de 60 personnes représentant une quarantaine d’entreprises membres, ce qui est fort satisfaisant, d’autant que la concurrence du bar de la salle voisine se faisait sentir…
Nous reviendrons dans les pages du magazine Quart de Rond avec moult détails sur les informations et les décisions qui ont été prises à l’occasion du congrès et de l’assemblée. Pour l’heure, laissons parler quelques photos.
Quoique, je me permets de rêver une dernière fois à ce thème « Si j’avais les ailes d’un ange… » et d’imaginer à quel point pourrait être populaire l’idée d’entendre et de voir l’an prochain au 4e Congrès des décideurs des témoignages de quincailliers venus des cinq continents: un quincaillier chinois, un quincaillier australien, un quincaillier mexicain ou argentin, un quincaillier allemand ou français et un quincaillier de l’Ouest canadien ou des Maritimes. Et pourquoi pas, un quincaillier amérindien, voire inuit!
L’idée va cheminer au sein du comité organisateur…
Talons hauts à cap d’acier
Déjà deux mois depuis mon arrivée dans les bureaux de l’AQMAT. Non, pas déjà, seulement! Le temps passe si vite!
Au cours des dernières semaines, j’apprivoise un milieu jusqu’alors inconnu. Vous auriez dû voir la réaction de mon entourage quand je leur ai annoncé que j’allais travailler à l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction! Mon frère fut le plus éloquent avec son « Fais attention de ne pas te clouer la main sur ton bureau! » Ah! Les frères! Mais je dois admettre que je comprends sa réaction. Je n’y connaissais pas grand chose. Et mes habiletés manuelles sont disons… en développement.
Je ne m’en cache pas : je n’aurais jamais cru travailler dans ce domaine. Pour moi, une quincaillerie se résumait à l’endroit où mon père était si heureux de m’amener le samedi matin.
Au fil des jours, c’est un domaine que j’apprends à découvrir, avec toutes ses subtilités et sa complexité. Un milieu riche en ressources matérielles, également humaines.
D’un œil extérieur, on imagine souvent que les univers de la quincaillerie et de la construction sont des milieux où règne principalement la testostérone. Avec joie, je constate de plus en plus que les femmes tiennent une place importante dans nos rangs. En commençant par le personnel de l’AQMAT – où on est même majoritaires !
Près de 40 % de mes personnes contact pour le prochain Catalogue des Nouveautés (qui sortira dans deux semaines) sont des femmes. Des femmes qui prennent leur place et jouent un rôle important. Chez les distributeurs, manufacturiers et quincailleries membres de notre association, que ce soit à la réception, aux communications, à la comptabilité ou directement « sur le plancher » comme directrices de projets, gérantes de succursales ou propriétaires de quincaillerie, les femmes ont fait leur place dans cette industrie autrefois réservée à la gente masculine.
Il est important d’être fière de travailler dans ce domaine, et pourquoi pas, de l’être en talons hauts! Être une femme, c’est arborer fièrement son veston rose, mais aussi être capable de reléguer les escarpins au placard pour enfiler des bottes à cap d’acier et mettre la main à la pâte.
Des femmes avant nous se sont battues pour une équité à laquelle nous avons (presque) droit aujourd’hui. C’est en leur nom que l’on retrousse nos manches et qu’on taille notre place dans ces différentes entreprises. Peu importe le département, peu importe le secteur d’activité.
Rappelons-nous d’elles.
Je lève mon verre (d’eau, puisque je suis au boulot!) à elles, à nous, à vous.
Ah! Eh puis, à vous aussi messieurs!
Acheter globalement, vendre continentalement
Nous voilà à la porte du 3e Congrès des décideurs de l’AQMAT. Au coeur de l’événement, pour faire changement, un faux débat.
On ne s’obstinera pas longtemps sur le parquet du Manoir Rouville-Campbell, le 13 mars. Tout le monde tombera vite d’accord sur la nécessité de travailler main dans la main avec nos voisins d’Ontario et avec les États-Unis.
En effet, le meilleur des deux mondes ne se trouve ni dans le déchirement entre renier ses racines en embrassant le monde dans sa globalité, ni dans la négation de l’interdépendance des cultures et des économies en piétinant avec des œillères.
On conviendra qu’il n’y a pas d’antagonismes entre utiliser ce que l’autre, même lointain, a de meilleur à offrir tout en gardant une place privilégiée, la première place, à ce que les nôtres font.
Voilà le common ground du congrès.
Le choix des armes à brandir et des chemins à emprunter est plus discutable. La décision ne s’impose pas avec évidence.
Pour chaque d’entre nous, pour l’AQMAT aussi en tant que corps intermédiaire, la question qui se pose est de nature stratégique. Je dirais même plutôt tactique.
L’Ontario est là. Forte. Comme immuable. Les États-Unis, ébranlés récemment, demeurent somme toute, et encore pour longtemps, la puissance numéro un du monde. À preuve, PIB Chine 2011= 5900 milliards de dollars vs PIB américain= 14 660 milliards de dollars. L’écart est de 2,5 fois. Le Canada, avec son 1,5 milliard de dollars, ferme loin la marche.
Alors comment affronter et gagner contre ces géants?
Comment ne pas brûler son énergie, sa réputation ni son temps?
De belles équations à résoudre ensemble le 13 mars.
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De la fuite dans les idées
Par ailleurs, méchante révolution sur les fabricants. Nos membres, pour la plupart sinon tous, offrent des produits qui satisfont déjà les normes écoénergétiques les plus rigoureuses. Il y en a un paquet d’autres qui se feront sortir du marché en raison des faiblesses de leurs produits.
Un grand ménage tout à fait le bienvenu!