Salaire minimum à 15 $ : ni tout noir ni tout blanc

Alors que diverses associations patronales s’allient aujourd’hui pour dévoiler une étude sur les effets négatifs de la hausse potentielle du salaire minimum à 15 $ l’heure, l’AQMAT, de son côté, adopte une position plus nuancée à la lumière d’un sondage tenu auprès de ses membres.

Le sondage complété par 88 membres en octobre révèle qu’une bonne proportion des quincailliers voient les effets positifs d’un salaire révisé sur leur problème numéro un (l’attraction de personnel) et leur problème numéro deux (la rétention des effectifs).

« L’engagement du personnel en commerce suppose de contrer le roulement et d’attirer de meilleurs talents. Le salaire horaire, sans être la panacée, fait définitivement partie de la solution plus que du problème », a expliqué Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT .

En effet, plus de 60 % des répondants ont affirmé que la hausse aurait un effet notable ou limité sur la réduction du roulement de personnel vers d’autres secteurs tandis qu’un participant sur deux a noté qu’il y une incidence sur l’amélioration de la productivité et de l’engagement du personnel. Plus de 85 % des répondants ont relevé une augmentation du pouvoir d’achat avec une telle mesure.

Toutefois, 55 % ont conclu que la hausse n’aurait pas d’effet sur l’amélioration de l’expérience client.

Du côté des effets négatifs, près de la totalité des répondants ont affirmé que la hausse augmenterait la masse salariale totale. Neuf membres sur dix sont d’avis que la révision pourrait mener à la suppression de postes.

Quelques commentaires reçus

«Comme ça va toucher tout le monde, l’effet sera dilué. Ce qui aurait plus d’impact, c’est de le faire dès maintenant à nos employés en leur disant nos attentes et nos objectifs suite à ces ajustements de salaire. Là, ça va puncher. »

«Si augmente de 15%, les prix à la consommation augmenteront de 18% de plus qu’arrivera-t-il à celui qui gagne déjà $15 l’heure?», se questionne un membre.

«Nous avons entrepris une démarche de révision de nos échelles salariales sur 3 ans de notre propre gré vers cet objectif de minimum», a écrit un répondant.

«Le gagnant de cette démarche est le gouvernement qui pourra récolter davantage d’impôt. Une hausse des prix à la consommation sera à prévoir», lance un autre.

«Le gouvernement pourrait nous subventionner pour la formation des employés qui en sont à un premier emploi ou qui n’ont pas d’expérience dans notre domaine, car beaucoup d’organismes obtiennent des subventions chaque année, et cela même s’ils réengagent les mêmes travailleurs. Alors on devrait tous avoir droit à un crédit pour formation», suggère un répondant.

Un remède qui risque de rendre le patient plus malade ! lance le CPQ

« Contrairement à certaines idées reçues, augmenter le salaire minimum de manière arbitraire à 15$ de l’heure pour améliorer la condition des personnes à bas revenus provoquera des effets collatéraux plus négatifs que positifs, susceptibles de nuire à ceux dont on espère améliorer le sort. En effet, ce que beaucoup ne veulent pas voir, c’est le revers de la médaille du 15$ de l’heure », ont indiqué en communiqué le Conseil du patronat du Québec (CPQ), le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) et autres associations.

Ces derniers ajoutent que  : « Les différentes études réalisées sur l’impact d’une augmentation accélérée concluent toutes, à des degrés divers, à des risques de pertes d’emplois et de réduction des heures travaillées, donc, à une augmentation de la précarité. Mais ce n’est pas tout, quel que soit les scénarios d’augmentation, une hausse accélérée du salaire minimum mène à une augmentation éphémère du revenu disponible des ménages, qui s’estompent par la suite en raison d’une diminution du pouvoir d’achat et de l’épargne pour l’ensemble des ménages québécois. »

Pour lire la suite du communiqué

 Pour consulter l’étude du CPQ 

 

 

 

 

 

 

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