Nos grands centres de rénovation demandent d’être responsabilisés, pas infantilisés

J’en connais plusieurs qui sortent ce matin leur ruban à mesurer pour vérifier si leur magasin fait plus ou moins que seize mille cent quarante-six pieds carrés, soit le périmètre minimal fixé par le gouvernement pour exiger le passeport vaccinal avant de franchir les portes de leur centre de rénovation dès le lundi 24 janvier.

C’est rigolo, non ?

Non, ce n’est pas rigolo du tout.

Comme pour le couvre-feu, la mesure surprend par le manque d’informations, surtout à caractère scientifique ou statistique, pour qu’on appuie sa pertinence.

Depuis mars 2020, les nôtres, et en premier les gestionnaires de grandes surfaces, ont agi avec exemplarité devant leur devoir de faire leur part dans cette guerre virale à finir.

Celui ou celle du gouvernement qui prouvera que ces centres de rénovation de 20, 30, 40, voire 100 000 pieds carrés ont été massivement négligents dans leur gestion du risque de contamination a besoin de se lever de bonne heure.

Je pense que tous les quincailliers, après une période de rodage au printemps 2020, ont sérieusement joué leur rôle citoyen, mais en particulier les personnes en charge des grandes surfaces parce qu’elles avaient des politiques déjà en place, sinon les ressources pour métamorphoser promptement leur plancher de magasin et le comportement de leurs associés et autres effectifs.

Quelle mouche a piqué le gouvernement pour qu’il vienne à croire que dans ces surfaces où les allées sont plus larges, donc potentiellement à sens unique, où les plafonds sont plus hauts, donc potentiellement vecteurs d’une meilleure circulation, où les conditions de travail sont plus souvent standardisées et parfois syndiquées, que le coronavirus et ses variants sont plus présents qu’ailleurs ? Ou que les non-vaccinés sont proportionnellement plus présents que dans les plus petits magasins ?

À notre connaissance, les centres de rénovation ne peuvent être qualifiés de foyers de contamination du virus. Nous n’avons été saisis d’aucun rapport les incriminant de la part des autorités de santé et sécurité au travail ni des services policiers ou de la santé publique.

Du coup, pourquoi le gouvernement vient-il mettre un bâton dans les roues d’un système qui roulait bien ? Permettez que je cite une expression anglaise pour colorer mon point de vue : « If it ain’t broke, don’t fix it ».

La vraie solution consistait à demander aux commerces de toute taille, incluant les épiceries et a fortiori les pharmacies, de participer à l’effort d’éducation des masses pour continuer en parallèle les campagnes de vaccination et l’application des autres mesures-barrière.

Nous aurions préféré que le gouvernement continue de nous considérer comme des partenaires essentiels et responsables.

Les non-vaccinés sont une partie du problème, les vaccinés qui se croient 100 % immunisés et surtout sans risque d’infecter les autres composent l’autre pièce maîtresse du puzzle.

Punir un mauvais citoyen, d’accord. Le principe doit s’étendre aux personnes morales : haro sur les entreprises qui mettent à risque la population.

Les nôtres ont l’impression d’avoir été parmi les meilleurs élèves de la classe, mais d’être quand même punis.

Des passagers de Sunwing ont erré et la compagnie aérienne a perdu le contrôle. Cela réduit-il au rang de paria toute l’industrie aéronautique ? Et cette entreprise doit-elle être radiée à jamais ? La réponse à ces deux questions est évidemment non.

Je le répète à gros traits : en vingt mois de guérilla sanitaire, aucun des grands centres de rénovation n’a fait l’objet de drames à la Sunwing.

Au contraire, le nombre d’histoires à raconter de maisonnées au bonheur retrouvé grâce à telle réno ou telle déco, ou d’autres dont la sécurité ou le confort compromis ont retrouvé leur qualité de vie résidentielle ne se comptent plus.

On a tellement été utiles qu’on nous a étiquetés d’essentiels.

On se serait attendu à de la compassion pour le manque de personnel qui affecte notre secteur d’activité fatigué par la longue lutte. En lieu et place, le gouvernement vient augmenter la charge et le stress sur nos effectifs.

Parlant d’anxiété et de risques, le premier ministre a dit vouloir épargner les plus petits commerçants, mais sa décision pourrait avoir l’effet contraire en redirigeant tous les non-vaccinés en leur direction.

Cela étant dit, bien que certains opérateurs aient exprimé leur intention de ne pas exiger le passeport vaccinal dans leur centre de rénovation, je supplie malgré tout nos membres concernés à concentrer leurs énergies pour que soit appliquée ladite mesure. Demeurer dans la légalité et la moralité est obligatoire.

Qu’on se comprenne. Nos gens veulent se tenir debout, soit. Moi aussi.

Ils veulent prévenir tout abus de pouvoir. Moi aussi.

Exerçons nos droits en joignant notre voix à tous ceux et celles qui militent pour une plus grande indépendance des autorités de santé publique par rapport au politique et au lobby pharmaceutique, pour un partage transparent des données scientifiques afin d’apprécier toute décision et pour un retour à la démocratie parlementaire, laquelle peut grandement contribuer à éclairer les questions difficiles, ce qui débouchera sur les plus sages décisions possibles et légitimera leur application.

6 comments on “Nos grands centres de rénovation demandent d’être responsabilisés, pas infantilisés

  1. Michel Bilodeau on

    Bonjour!
    Interessant!
    Aurait pu etre un peu plus de credible en utilisant les bons termes ……. superficie au lieu de perimetre.
    J’espere que M. Darveau ne faisait pas d’estimations de toitures avant ce poste …..

    Bien a vous

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    • Monique Beauchamp on

      Je vous appui à 100% surtout ne lâcher pas! Si tout le monde se tient on va y arriver. J’ai mes 2 doses qui m ont été imposées pour profiter un peu de la vie…à 70 ans le temps est important. Je suis frustrée et déçue de l attitude de nos dirigeants et non je ne prendrai pas la 3e dose ma santé avant tout. Bonne chance je suis là pour vous encourager

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  2. Nathalie on

    Merci encore tenez vous debout je pense pas c’est quellle amande qui va tuer vos commerces ,car je crois encore a logique des gens ,comme vous mentionner en quoi des aller grande des plafond haut ect ,sont dangereux chez vous ,ont voit le but est de punir des gens non vaccines ( comme moi) et je suis et la plus part que je connnait aussi pas rebellle pas complotise non,plus des familles avec des enfants ,mais ce qui fais de nous des méchants🤔parceque l’ont ne veux pas de ce vaccin,et désoler mais a voir le nombre de malade covid avec les2/3 doses encore moins interreser ,donc merci monsieur aussi de souligner que parfois les gens vacines moi je le constate ne font plus vraiment attention ,donc comme a Boston ou jouent nos cher canadiens VIVONT avec le virus et cessons de diviser les gens, merci

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  3. Nik on

    Au point ou l’on est rendus vouloir limiter la propagation du virus est comme vouloir empêcher le soleil de ce lever demain matin. La seul façon d’y parvenir serait de détruire celui-ci, mais ce serait aussi rendre la vie impossible pour toute la planète.

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  4. Thibault on

    On ne peut interdire l’accès aux magasins de grande surface, qui ont souvent de bien meilleurs prix, aux gens/familles à faibles revenus non-vaccinés. C’est discriminatoire et injustifiable. Une brosse à dent, une brosse à cheveux, un tuyau qui coule et j’en passe…que feront ces gens???

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  5. Guy Hermann on

    Le commentaire à mon avis tout à fait justifié d’une de mes amies …
    « Je travaille dans une quincaillerie et juste aujourd’hui, deux clients se sont affichés non vaccinés. Je n’ose m’imaginer combien d’autres que j’ai servi ont conservé le silence.
    Alors les quincaillers, protéger vos employés #AQMAT allumez vos lumières 😡 »

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