Records de construction égalent pression accrue sur nos marchands et nos fabricants

Au Québec, en janvier, les mises en chantier ont bondi, surtout pour les unifamiliales. Cette croissance témoigne d’une tendance observée depuis octobre 2020.

Les faibles taux hypothécaires ne sont pas étrangers au phénomène, rendant la maison neuve plus attrayante que l’achat d’une propriété existante.

Est-ce que le coût des matériaux dont tous les médias parlent – avec raison – renversera la tendance pour les mois à venir?

« En boxe, on parle de « double punch » comme d’une arme possiblement fatale. Métaphoriquement, le coût plus élevé des matériaux et leur relative rareté qui empêche de garantir les dates de livraison des maisons neuves pourraient, en combinaison, amener un nombre de citoyens à repenser leur intention de vendre ou d’acheter », estime Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

La direction de l’AQMAT constate que personne ne gagne à ce jeu des prix en yoyo et des dates de livraison maintes fois repoussées.

« La crise exacerbe notre vulnérabilité comme industrie lorsqu’arrivent des pointes de demande de la sorte, alors que la capacité de production des usines est limitée par les mesures sanitaires et ce sempiternel manque de main-d’œuvre ».

– Richard Darveau

Les appels des membres auprès de M. Darveau se multiplient, personne ne voulant plus se cantonner dans le rôle de la victime ni dans celui du vilain.

En effet, le libre marché actuel a comme conséquence que plusieurs matériaux de construction fabriqués dans des usines ou des scieries d’ici prennent le chemin facile des États-Unis où les commandes sont en grand volume et récurrentes, en plus de se transiger à un taux de change qui rend nos produits alléchants pour un marché américain en forte ébullition.

D’autre part, plusieurs journalistes questionnent le porte-parole de l’AQMAT sur l’hypothèse que les marchands profitent du marché captif actuel pour dégager des marges bénéficiaires abusives, ce que dément M. Darveau. « Le volume d’affaires est élevé, certes, mais les profits demeurent forcément décents parce que la concurrence est vive entre les bannières », rétorque-t-il.

Au menu des solutions à un problème complexe, les pistes suivantes sont à l’étude et pourraient faire l’objet de représentations auprès du plusieurs ministres, mais aussi avec des collègues des autres associations, notamment celles réunissant les constructeurs et celles défendant l’intérêt des producteurs forestiers:

  • des incitatifs à transformer le bois et d’autres ressources naturelles en fonction des besoins prioritaires de l’industrie québécoise de la construction et des besoins du gouvernement lui-même;
  • l’animation de cellules régionales scieries/centres de rénovation pour favoriser les circuits courts d’approvisionnement;
  • la constitution d’une large coopérative d’achat du marché du détail avec les exploitants de forêts privés;
  • la décompartimentation des métiers de la construction;
  • la révision des seuils d’immigration;
  • l’attribution de primes pour la population acceptant d’occuper des emplois dits physiques dans des usines situées en régions-ressources;
  • la discrimination positive de produits accrédités « Bien fait ici » dans Le Panier Bleu;
  • la réduction légale des heures permises de commerce afin de rendre la carrière en quincaillerie plus attrayante et d’améliorer l’expérience client;
  • l’accélération du projet de Guichet d’offres et de demandes d’emploi pour notre secteur d’activité qu’envisage l’AQMAT;
  • etc.

La situation des mises en chantier varie d’une région du Québec à l’autre, mais globalement, on assiste à une augmentation de l’activité de 39 %.

Récentes entrevues

Si vous avez raté ou voulez réentendre certaines des nombreuses entrevues accordées par Richard Darveau sur le sujet cette semaine, cliquez sur les liens:

Puisqu’il faut se lever avec Paul Arcand, 98,5 Montréal

Midi Plus avec Robert Pilotte, 106, 9 Mauricie

Tout un matin, Isabelle Craig, ICI Première

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