Le mix mazout/électricité pour chauffer une maison encore rentable, encore populaire, malgré tout

Tout le monde veut faire sa part pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, mais la réalité financière l’emporte souvent sur la vertu, comme le démontre ce reportage d’Hélène Baril paru lundi matin dans La Presse +.

Ils sont moins nombreux, mais il y en a encore. Ceux qui chauffent au mazout doivent s’attendre à une facture plus difficile à digérer cet hiver, parce que son prix est actuellement de 10 % plus élevé que la moyenne de l’hiver dernier, explique-t-on dans ce reportage.

Encore cette année, c’est le gaz naturel qui est la source d’énergie la moins chère pour chauffer une maison. Le gaz naturel est moins cher que l’électricité depuis 15 ans, et moins cher que le mazout depuis 9 ans, selon Énergir, le distributeur de gaz québécois.

Cet avantage peut être considérable, surtout dans les nouvelles constructions, selon Énergir, qui a fait la comparaison pour une maison de 160 mètres carrés.

COÛT ANNUEL POUR LE CHAUFFAGE D’UNE MAISON MOYENNE DE 160 MÈTRES CARRÉS

  • Gaz naturel      949 $
  • Électricité       1231 $
  • Mazout            1547 $

Pour ce qui est de l’électricité, de loin l’énergie la plus utilisée au Québec pour se chauffer, la hausse sera modeste. Les tarifs d’Hydro-Québec sont de 0,3 % plus élevés que l’hiver dernier, grâce à la Régie de l’énergie qui a réduit l’appétit de l’entreprise. Hydro avait réclamé une hausse de 1,3 %.

Plus de 80 % des habitations québécoises sont chauffées à l’électricité, et la conversion des systèmes au mazout vers l’électricité se poursuit, selon Louis-Olivier Batty, porte-parole d’Hydro-Québec.

Le prix du mazout au début de la saison de chauffe est de 11 % plus élevé que la moyenne de l’hiver dernier, selon les statistiques que tient la Régie de l’énergie. Normalement, le prix continue d’augmenter à mesure que la demande hivernale s’accroît.

La part de marché du mazout continue de diminuer et serait actuellement autour de 6 %, selon l’Association des distributeurs d’énergie du Québec, dont les distributeurs de mazout font partie.

Les distributeurs de mazout sont de moins en moins nombreux parce qu’il y a eu beaucoup de fusions et d’acquisitions dans ce secteur en raison de la diminution de la clientèle, selon Sonia Marcotte, porte-parole de l’association.

Certains distributeurs de mazout ont déjà sonné l’alarme au sujet de l’avenir de leur industrie si le nombre de clients continue de diminuer.

« Sans une masse critique, il pourrait devenir plus compliqué de desservir des clients dans les régions », explique Mme Marcotte.

Le mazout est peut-être en déclin, mais il continue de faire le bonheur des consommateurs qui ont un système de chauffage biénergie. En utilisant le mazout plutôt que l’électricité quand la température extérieure tombe sous les – 12 °C, ils peuvent faire des économies considérables.

La réduction du coût de chauffage peut être de plus de 20 % pour les clients qui bénéficient du tarif biénergie, selon Hydro-Québec.

COÛT DE CHAUFFAGE D’UNE MAISON DE 158 MÈTRES CARRÉS

  • Tarif résidentiel (électricité seulement) :                                2020 $
  • Tarif biénergie : 1313 $ d’électricité + 268 $ de mazout :     1581 $
  • Économie annuelle :                                                                      439 $

En fait, les clients qui bénéficient du tarif biénergie d’Hydro-Québec (tarif DT) – ils sont quelque 110 000 – sont les Québécois qui paient le moins cher pour se chauffer l’hiver.

Hydro-Québec a aussi avantage à ne pas voir disparaître le mazout du portrait énergétique québécois. La biénergie électricité-mazout permet de diminuer la pression sur le réseau électrique en période de grands froids, parce que le mazout prend alors la relève de l’électricité.

La société d’État doit acheter de l’énergie sur les marchés voisins quand la capacité de son réseau ne suffit plus et la biénergie lui permet d’en acheter moins et de faire des économies qui peuvent se chiffrer en millions de dollars.

La Régie de l’énergie a d’ailleurs reconnu l’importance du mazout dans le bilan énergétique en acceptant la proposition d’Hydro-Québec de réduire en partie le tarif biénergie pour encourager les clients à conserver leur système de chauffage électricité-mazout.

 

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