
Si le rythme des mises en chantier a augmenté globalement au pays en juin, le Québec connaît plutôt une stagnation au niveau de sa construction résidentielle, a révélé la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dans ses données mensuelles.
Ainsi, la tendance des mises en chantier d’habitations s’établit à 32 051 en juin, comparativement à 32 658 en mai pour la province du Québec.
« La tendance des mises en chantier au Québec demeure relativement stable depuis le mois de mars, et ce, tant du côté des maisons individuelles que du côté des logements collectifs. Jusqu’à présent, le rythme modéré de la nouvelle construction est conforme à nos prévisions », a indiqué Kevin Hughes, économiste principal à la SCHL pour le Québec.
Au Canada, la tendance se chiffrait à 197 918 en juin, comparativement à 190 302 en mai.
« Globalement, le rythme des mises en chantier s’est accéléré en juin au Canada, stimulé par la construction d’appartements en Ontario, en particulier d’ensembles en copropriété dans le centre-ville de Toronto, a commenté Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL. Cependant, la construction a ralenti ailleurs au pays. Il s’est commencé moins d’appartements au Québec. En Alberta, la tendance à la baisse des mises en chantier s’explique par les stocks élevés de logements neufs et existants. »
La tendance se traduit aussi dans les régions de Montréal et Québec.
Dans la région de Montréal, la tendance se chiffre à 15 087 en juin, comparativement à 16 294 en mai.
«Le ralentissement de la tendance des mises en chantier observé en juin dans la RMR de Montréal s’explique principalement par une diminution de la construction de logements locatifs, estime Francis Cortellino, chef analyste à la SCHL pour Montréal. Cette pause devrait toutefois être temporaire, car nous prévoyons toujours que l’activité dans ce segment de marché sera relativement soutenue cette année.»
À Québec, la tendance s’établit à 4255 en juin, comparativement à 4648 en mai.
«Malgré le démarrage de la construction d’ensembles locatifs de taille importante, la tendance des mises en chantier a diminué dans la région de Québec en juin en raison du faible niveau d’activité observé dans le segment de la copropriété. Ce faible niveau d’activité n’est d’ailleurs pas surprenant, compte tenu de l’offre abondante de copropriétés à vendre, plus particulièrement du côté du marché de l’existant», poursuit Francis Cortellino, chef analyste à la SCHL.
La tendance correspond à la moyenne mobile de six mois du nombre mensuel.
Légèrement en baisse
Du côté du nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier, en juin, le Québec a enregistré un nombre de 33 453, soit une baisse de 2 % comparativement aux 34 136 compilées en mai.
Au Canada, le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier s’est établi à 218 333 au Canada, en hausse par rapport à celui de mai, avec 186 709. Les économistes avaient plutôt prédit un nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de 190 000 en juin, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.
Dans les centres urbains, ce nombre a grimpé de 18,1 % en juin pour atteindre 202 702.
Toujours dans les centres urbains, il s’est commencé en juin 142 819 logements collectifs et 59 883 maisons individuelles, ce qui représente des hausses respectives de 26,7 et 1,7 %.
Au pays, des hausses observées en Colombie-Britannique, en Ontario et dans les provinces des Prairies ont fait passer le total des mises en chantier de 186 709 en mai à 218 333 en juin.
Notons qu’étant donné la grande variabilité des chiffres estimatifs mensuels, la SCHL tient compte de la tendance, en plus du nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé des mises en chantier, pour obtenir un portrait plus complet de l’état du marché canadien de l’habitation.
Dans certaines situations, il pourrait être trompeur de n’analyser que les DDA, car les mises en chantier d’habitations sont alimentées surtout par le segment des logements collectifs, où l’activité peut varier beaucoup d’un mois à l’autre.