DIMANCHE, LE SALAIRE MINIMUM PASSE À 10,75 $

Tous les employés rémunérés au salaire minimum ont droit à une augmentation de 0,20$ de l’heure, alors que le taux général grimpera de 10,55 $ à 10,75 $ au Québec, le 1er mai.

Notons que le taux du salaire minimum payable aux employés à pourboire sera majoré de 9,05$ à 9,20$ de l’heure. Le pouvoir d’achat de 260 000 Québécois sera augmenté grâce à cette hausse, indique le gouvernement du Québec.

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) estime que la hausse de 0,20 $ du taux général du salaire minimum (+1 ,9 %), s’avère raisonnable dans le contexte économique actuel, car elle protège le pouvoir d’achat des travailleurs à faible revenu tout en respectant la capacité de payer des employeurs.

Du côté du Conseil québécois du commerce de détail, on indique que 13 % des employés du commerce de détail travailleraient au salaire minimum. «C’est une fausse perception que de croire que les emplois dans notre secteur sont peu rémunérés. On crée des emplois à valeur ajoutée», expliquait en entrevue le président du CQCD, Léopold Turgeon.

Un salaire minimum à 15 $ ?

Il y a quelques semaines, l’homme d’affaires Alexandre Taillefer lançait la proposition d’hausser le salaire minimum à 15 $ de l’heure dans le cadre du Sommet annuel du commerce de détail tenu par le CQCD.

Selon l’associé principal chez XPND capital, les travailleurs mieux rémunérés consommeraient davantage dans les commerces locaux, ce qui ferait en sorte que tous les partis seraient gagnants. Aussi président de Téo Taxi, Alexandre Taillefer paye lui-même ses employés à 15$ de l’heure.

Les réactions dans la salle ont plutôt été très fortes.«Ce sont des propos très constructifs, mais ça ne tient pas la route pour certains secteurs du commerce de détail», a réagi l’un des participants à la conférence, Patrice Despars.«Pour les industries à faible marge, comme l’alimentation, un tel salaire serait difficile. Couche-Tard ne survivrait pas», a avancé le président des Entreprises Jacques Despars, qui possèdent notamment des salons de coiffure.

Les résultats d’un rapport de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) appuie cette hausse. Selon l’IRIS, en moyenne, un travailleur à temps plein devrait gagner 15,10 $ l’heure pour bien vivre. De plus, le revenu annuel minimum d’un ménage de quatre personnes devrait être d’au moins 53 000 $.

Dans notre industrie

Données tirées du Diagnostic 2016 sur l’état de santé des quincailleries et des centres de rénovation qui a réuni 100 magasins.

Rémunération 2Rémunération 2 - copie 

 Le salaire minimum au Canada

Alberta 11,20 $ Travailleurs non spécialisés
10,70 $ Serveurs d’alcool
Colombie-Britannique 10,45
9,20 $ Serveurs d’alcool
Saskatchewan 10,50 $
Manitoba 11,00 $
Ontario 11,25 $ Travailleurs non spécialisés (11,40 $ – 1 octobre 2016)
9,80 $ Serveurs d’alcool (9,90 $ – 1 octobre 2016)
10,55 $ Étudiants de moins de 18 ans (moins de 28 heures par semaine) (10,70 $ – 1 octobre 2016)
Québec 10,55 $ Travailleurs non spécialisés (10,75 $ – 1 mai 2016)
9,05 $ Travailleurs à pourboire (9,20 $ – 1 mai 2016)
Nouveau-Brunswick 10,65 $
Nouvelle-Écosse 10,70 $
L’Île-du-Prince-Édouard 10,50 $ (10,75 $ – 1 juin 2016)
Terre Neuve et Labrador 10,50 $
Yukon 11,07 $
Territoires du Nord-Ouest 12,50 $
Nunavut 13,00 $
Taux fédéral Taux en vigueur dans la province ou le territoire où le travail est effectué

 Le cas Walmart

En avril 2015, Le géant américain de la distribution est allé au devant du gouvernement en haussant le salaire minimum de 40 % de ses employés pour le porter à 9 $ de l’heure, soit 1,75 $ de plus que celui imposé par le gouvernement fédéral depuis 2009.

Environ 500 000 des 1,3 million de salariés américains (40% des effectifs) de la bannière ont vu leur salaire grimpé à 9 dollars de l’heure. Ce salaire sera au moins à 10 $ de l’heure à compter du 1er février 2016, précise la direction de Walmart en promettant aussi à ses salariés de leur donner leur emploi du temps deux semaines et demie à l’avance en plus de formations.

«C’est positif car ça devrait motiver les salariés, attirer et retenir les talents», a indiqué la société financière américaine Morgan Stanley. La banque a aussi calculé que soulignant Walmart est le grand gagnant de son initiative.

Ainsi, en augmentant les salaires, le distributeur augmente le pouvoir d’achat des ménages les plus fragiles, ce qui devrait en retour inciter ceux-ci à dépenser encore un peu plus dans ses magasins, a expliqué la banque.

« Il faut savoir que Walmart effectue aussi beaucoup de lobbyisme en faveur de l’augmentation du salaire minimum, stratégie qui a souvent isolé l’entreprise des positions traditionnelles du patronat nord-américain », précise Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

 

 

 

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