La convention collective des travailleurs de la construction résidentielle maintenant échue

On entend beaucoup parler des débardeurs au port de Montréal, avec raison. Il y a une échéance de convention collective encore plus incidente sur notre industrie, c’est celle des travailleurs de la construction. Elle vient de survenir le 30 avril.

Négociatrice au nom de plus de 15 000 entrepreneurs du secteur résidentiel, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) déplore l’absence d’une entente avec l’Alliance syndicale malgré le dépôt, le 22 avril dernier, d’une offre patronale qui inclut, pour les quatre prochaines années, une augmentation salariale totale de 8,5 % dans le secteur de la construction résidentielle légère, où s’enregistrent 90 % des heures du secteur résidentiel, ainsi qu’une majoration de 7,5 % pour la construction résidentielle lourde.

« En combinant notre offre salariale actuelle aux contributions avantageuses déposées à la table de négociation du tronc commun, pour le fonds de pension et le régime d’assurance des travailleurs, l’augmentation de la rémunération globale représente, pour les salariés, un taux réel d’augmentation de 11,3 % pour le résidentiel léger et 10 % pour le résidentiel lourd », indique François Bernier, vice-président principal Affaires publiques à l’APCHQ.

En retour, l’APCHQ demande que les entrepreneurs puissent utiliser les outils technologiques disponibles pour la comptabilisation hebdomadaire du temps travaillé (feuilles de temps) et le pointage quotidien des heures d’arrivée et de départ au chantier (pointage électronique), des solutions qui respecteraient la vie privée des travailleurs.

L’APCHQ demeure ouverte à négocier, pour conclure une nouvelle convention collective dans les plus brefs délais. « Dans les faits, le secteur résidentiel jouit déjà d’une convention mature et enviable, qu’il serait inopportun de dénaturer, particulièrement en ces temps d’insécurité », soutient le plus récent communiqué de l’organisme.

Dans les jours à venir, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale fera connaître sa décision quant à la possible prolongation du processus de médiation, pour une durée de 30 jours supplémentaires. Advenant un tel cas, les parties pourraient acquérir le droit légal de grève ou de lockout à compter du 20 juin. À l’opposé, la fin de la médiation en date du 30 avril aurait pour effet de permettre des moyens de pression dès le 21 mai prochain.

« Dans le contexte sanitaire et social actuel, nous sommes d’avis que l’industrie doit demeurer consciente de la fragilité de la reprise économique. Une entente négociée, même à ce moment-ci, serait toujours préférable afin d’éviter des dommages économiques et humains pour les ménages. Rappelons-le, la pandémie a jusqu’à maintenant eu des impacts limités quant à la poursuite des activités sur les chantiers.  D’autres secteurs économiques, tels que la restauration et l’hôtellerie, n’ont pas eu notre chance. L’APCHQ en est consciente », conclut François Bernier.

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