
Les Canadiens seraient actuellement tentés de repousser les achats importants alors que le coût du crédit monte. Les prix aussi. Sans doute l’incertitude joue également.
Plus du tiers des Canadiens affirment avoir annulé un achat important en raison de prix plus élevés, selon un sondage réalisé par Nanos Research Group pour Bloomberg News, une hausse de 23 % par rapport au résultat à la même question posée en mai 2022.
Le sondage souligne les pressions financières que subissent les ménages canadiens en raison de l’inflation élevée et de la hausse des taux d’intérêt. C’est une tendance qui devrait se poursuivre à mesure que la croissance baisse : la plupart des économistes s’attendent à ce que le pays entre en récession technique au premier semestre de 2023.
« Cela s’ajoute à un refroidissement émergent des dépenses des consommateurs », a déclaré Nik Nanos, fondateur de la société de sondage. « Les consommateurs se préparent à un ralentissement économique en 2023. »
Les pressions sur les prix frappent plus durement les jeunes consommateurs, selon l’enquête, 50 % des répondants âgés de 18 à 34 ans déclarant avoir annulé un achat important, comparativement à 23 % pour les 55 ans et plus.
Les ménages canadiens ont déjà des niveaux d’endettement relativement élevés par rapport à de nombreux autres pays développés, ce qui explique en grande partie pourquoi on s’attend à ce que l’économie ralentisse plus rapidement qu’aux États-Unis en raison des coûts d’emprunt plus élevés.
Les répondants au sondage considèrent ne pas recevoir suffisamment d’aide de leur employeur pour atténuer la hausse du coût de la vie : 87 % des Canadiens qui ont un emploi ont déclaré n’avoir reçu aucune augmentation spéciale pour compenser l’inflation.
L’inflation a culminé en juin à 8,1 %, soit le taux le plus élevé depuis le début des années 1980, et elle est tombée à 6,8 %. Les salaires moyens ont augmenté d’un peu plus de 5 % au cours de la dernière année.
Commentaire de Richard Darveau, président de l’AQMAT. « Il faut nuancer. Il y a grosses dépenses non obligatoires, comme choisir un voyage à 10 000 $ ou à 2000 $, puis il y a la maison et ses impératifs en termes d’entretien et de rénovation. Je pense que le télé-travail maintenant bien installé met notre secteur d’activité à l’abri de la récession appréhendée. »
Le sondage Nanos auprès de 1021 Canadiens a été mené en ligne et par téléphone entre le 19 et le 22 décembre et présente une marge d’erreur de 3,1 points de pourcentage.
Pour prendre connaissance intégralement du sondage de la firme Nanos, cliquez ici.