Voilà la question que l’AQMAT pose à ses membres en sondage compte tenu que les marchands canadiens se font charger jusqu’à cinq fois plus cher que leurs homologues de divers pays. « Un scandale », est d’avis Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.
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Alors que Walmart a choisi d’enrayer les cartes Visa de son réseau, c’est maintenant au gouvernement fédéral d’intervenir pour faire baisser les taux d’interchange martèle Diane Brisebois du Conseil canadien du commerce de détail. Une opinion partagée et appuyée par l’AQMAT.
En entrevue avec la chaîne de télévision canadienne Business News Network, la présidente directrice-générale du CCCD a affirmé qu’il n’y avait pas de raison pour que les taux de Visa soient aussi hauts.
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« Ici, nous payons en moyenne 1,5 % et plus. Au Royaume-Uni, les marchands paient 0.3 % et en France, 0,28%. En Europe, le Bureau de la concurrence et the Reserve Bank ont étudié la question. Ils en sont venus à la conclusion que les taux étaient trop hauts pour les clients et pour les marchands. Éventuellement, ils ont légiféré. C’est ce que nous demandons au gouvernement du Canada maintenant », explique Mme Brisebois au journaliste.
Lesdits frais d’interchange ne se limitent pas à Visa. « Seuls très peu de détaillants peuvent négocier les taux. Même les plus gros ont seulement une mince marge de manœuvre », continue la PDG en entrevue.
Cette dernière stipule aussi qu’en Europe, malgré la baisse des taux, les programmes de loyauté sont restés en place. « Les banques et les compagnies de carte de crédit disaient que si les taux baissent, elles ne seraient pas capables de fournir de tels programmes. Dans les faits, ces programmes ne sont pas disparus et sont autant généreux qu’avant », continue Mme Brisebois.
Selon elle, le geste de Walmart de retirer les cartes Visa aidera les discussions et forcera le gouvernement à commencer à écouter les milliers de marchands. « Walmart est un gros joueur qui a beaucoup d’influence. Il aide les petits et moyens détaillants du pays. Depuis que je suis PDG, c’est la première fois que je vois un tel phénomène d’entraide », confie la PDG .
« On espère qu’une fois pour toutes, le gouvernement fasse la bonne chose pour les milliers de marchands du Canada », ajoute Mme Brisebois.
L’AQMAT appuie la demande d’intervention du gouvernement fédéral
La direction de l’AQMAT a fait parvenir à la PDG du Conseil canadien du commerce de détail une correspondance en appui à sa requête visant à forcer le gouvernement Trudeau à légiférer en la matière.
Extrait de la lettre
« La direction et le conseil d’administration de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) suivent de près votre action en vue d’inciter le gouvernement fédéral d’intervenir dans le dossier des frais dits d’interchange exigés des marchands du pays qui acceptent les transactions par cartes de crédit.
En soi, les taux demandés par Visa, MasterCard et consort sont élevés, mais ils le sont encore plus lorsqu’on les compare avec ce que paient les détaillants dans nombre de pays où le gouvernement a légiféré.
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Dans l’éventualité où cette bataille serait gagnée, nous sommes d’avis qu’une campagne de communication soit mise en place afin que les marchands canadiens fassent bénéficier leurs clients de tout éventuel gain. À défaut, les consommateurs détiendraient des munitions pour faire mal paraître nos membres. »
Pensez-vous que le refus de Walmart d’accepter les cartes Visa va forcer la compagnie à réduire ses coûts envers les marchands?
Plus de 60 % des répondants sont d’avis que le geste de Walmart forcera à réduire les coûts tandis 23 % croient le contraire et 15 % ont indiqué ne pas savoir.
« Ils vont devoir réduire leurs couts envers Walmart et se reprendre en chargeant plus cher aux autres marchands », craint un répondant.
« Les coûts sont trop élevés. De plus, Visa et Mastercard sont confrontés au développement de nouveaux outils de paiements. Des entreprises comme Walmart ont le volume pour mettre la pression sur les fournisseurs pour faire baisser les coûts », mentionne un autre.
« Pour nos entreprises, ça serait une bonne affaire qu’il ait une baisse ! », lance un autre membre.
« Oui, je suis très content de cela. J’espère que nos bannières vont en profiter », espère un répondant.
« Ce type de négociation restera sous le couvert du secret. Donc, si Walmart réussit à faire réduire ses coûts, le sauront nous et est-ce que Walmart passera les réductions à sa clientèle? », demande un membre.
« Difficile de savoir si ils ne se reprendront pas sur le dos des plus petits », questionne un marchand.