Les constructeurs américains de maisons : nos meilleurs alliés pour un marché continental ouvert sur le bois d’œuvre et les autres matériaux

L’AQMAT a interviewé ce matin le directeur des services économiques de la puissante National Association of Home Builders (NAHB) à l’issue du Canadian Breakfast organisé par le gouvernement du Canada en parallèle au salon IBS à Orlando. Les constructeurs de maisons sont déçus, frustrés et inquiets des impacts des revendications de leur gouvernement à propos de notre bois d’œuvre.

Dans la vidéo ci-dessous, Stephen J. Melman ne mâche pas ses mots : les 140 000 entrepreneurs américains membres de la NAHB ne peuvent construire suffisamment de maisons pour répondre à la demande et ces constructions ne peuvent être offertes au meilleur prix compte tenu de l’absence d’une circulation complète du bois et des autres matériaux.

Cliquez ici pour prendre connaissance de l’entrevue exclusive conduite par Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

 

Selon M. Melman, qui célèbre cette année ses quarante ans de services pour la NAHB, le prix moyen des maisons est augmenté de 1300 dollars américains en raison de la querelle judiciaire provoquée par l’administration Trump.

L’économiste rappelle que pour soutenir la croissance des chantiers résidentiels aux États-Unis, les constructeurs ont besoin d’environ 30 % de matériaux venant d’ailleurs. Or, si le conflit perdure avec le Canada, ces produits viendront de l’Allemagne, de Russie, le phénomène est d’ailleurs commencé.

 

Le Canada Breakfast à IBS: l’occasion de mieux saisir les différences du marché américain

Coup sur coup, les deux conférenciers invités ce matin à l’hôtel Rosen Centre d’Orlando par le service des délégués commerciaux du gouvernement du Canada ont montré, statistiques et faits à l’appui, à quel point nos manufacturiers doivent prendre en compte les différences fondamentales entre notre marché domestique et celui des États-Unis.

Elaine Brouca explique ici les buts poursuivis par le Canada Breakfast où étaient présents une trentaine de Québécois et de Canadiens ce matin.

 

Le directeur des services de recherche marketing à la firme Home Innovation Research Labs a présenté rapidement, trop rapidement en fait, toute une série de graphiques montrant les spécificités du marché résidentiel américain.

« Ne vous aventurez pas sur le marché américain sans bien saisir ce qui le différencie du vôtre », a prévenu Ed Hudson d’entrée de jeu.

M. Hudson a d’abord montré à l’auditoire que les propriétaires de maisons et leurs constructeurs résistent à plusieurs tendances et demeurent conservateurs.

Par exemple :

  • les structures de maison sont à 80 % encore faites en bois, peu importe la quantité de matériaux alternatifs et composites proposée par le marché;
  • l’isolant en mousse progresse peu avec un marché d’environ 5 % pour la première couche et 6-7 % pour la deuxième;
  • les murs des fondations sont encore construits en béton pour plus des trois quarts des maisons unifamiliales.

En revanche, on note un certain nombre d’évolutions. Notamment, les plafonds de huit pieds de hauteur; les premiers étages des maisons en 2008 étaient encore dotés à 40 % de plafonds bas. Cette situation ne prévaut plus que pour 21 % des résidences construites aujourd’hui. Le nouveau standard est le plafond de dix pieds de hauteur.

Les fermes de toit en bois ont la faveur sur les chevrons dans deux chantiers sur trois en raison des économies en temps de construction. Comme l’a rappelé le conférencier, ce facteur appelé en anglais « labor saving » est pris en compte par les entrepreneurs, mais n’a aucun poids face au consommateur.

Les panneaux de copeaux orientés, mieux connus sous leur abréviation en anglais OSB, continueront d’être populaires dans la mesure où ils incorporent des caractéristiques techniques. En clair, l’OSB de type commodité, selon le chercheur, n’a pas d’avenir.

Elaine Brouca, hôtesse du Canada Breakfast, consule et déléguée commerciale principale, a informé l’auditoire des démarches qu’elle et ses collègues répartis dans 160 villes du monde font pour persuader les négociateurs de l’ALENA des avantages de ne pas tuer le libre-échange entre les trois pays.

Dans une courte vidéo, elle explique pourquoi le gouvernement est présent à l’événement IBS aux côtés des 150 compagnies canadiennes.

 

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