Le blog de Richard


Nouveau cheval, même bataille!

CAQ: 36
PLQ: 30
PQ: 23
ON: 18
QS: 18

Si l’échantillonnage de la trentaine de répondants à notre sondage d’avant l’élection est représentatif du vote de nos membres, la Coalition Avenir Québec aurait formé le gouvernement avec François Legault comme premier ministre alors que le Parti Libéral aurait formé l’opposition officielle. Sauf qu’ensemble, ces deux partis d’obédience semblable auraient occupé 66 des 125 sièges à l’Assemblée nationale, assez pour la contrôler.

Aucune véritable surprise que de constater que les trois partis à finalité d’indépendance (Parti Québécois, Option Nationale et Québec Solidaire) ne sont pas les chouchous des gens d’affaires.

Parmi les propositions du programme du PQ durant cette dernière campagne, nous suivrons de près les quatre suivantes qui nous interpellent:
– l’adoption d’une charte du bois;
– la création d’un guichet unique pour les entrepreneurs sous une Banque de développement économique;
– l’encouragement à l’entrepreneuriat féminin et à la relève;
– le branchement dans toutes les régions à l’Internet haute vitesse.

Nous rappellerons au nouveau gouvernement un certain nombre de nos priorités et chevaux (ou chevals?) de bataille, dont les suivants:
–  la réduction de la paperasse gouvernementale qui coût cher en temps, en frais et en maux de tête, surtout pour le PME, non équipés en ressources administratives pour voir à tout cela;
– la protection des consommateurs quant au surendettement;
– des interventions pour juguler le prix de l’essence et contrer toute collusion quant à la fixation du prix à la pompe;
– l’encouragement des entreprises et des employés pour l’usage de transport collectif;
– le maintien de taux d’intérêt personnels et corporatifs bas;
– le soutien à l’embauche et à la rétention d’une main-d’oeuvre immigrante qualifiée;
– des mesures pour contenir le magasinage transfrontalier;
– des moyens pour s’assurer que les matériaux importés satisfont à nos normes et codes;
– des impôts sur le revenu des particuliers qui soient compétitifs avec l’Amérique du Nord;
– l’élargissement du Régime d’accès à la propriété (RAP) pour permettre d’emprunter sans pénalité de son REÉR afin de rénover sa maison;
– et le dernier, non le moindre, une attention à notre proposition de crédit d’impôt permanent, applicable à la rénovation des résidences principales, pour contrer le travail au noir.

Continuons le combat. Les partis s’échangent le pouvoir. Vos intérêt à défendre demeurent. À nous d’ajuster nos moyens d’action.


La quincaillerie s’invite à l’élection par la porte arrière

Il y a de ces choses dont on connait les débuts, pas la fin. Si fin il y a.

Ainsi en est-il de la place prise par notre secteur économique dans l’élection provinciale.

Ça a commencé par la tentative d’acquisition de RONA par Lowe’s. Que les deux protagonistes soient inscrits à des bourses ne devait pas gommer le fait qu’il s’agisse d’une opération privée. N’empêche, au moment où la campagne électorale s’est fait imminente, le ministre Bachand s’est positionné clairement et patriotiquement derrière la cause de notre bannière québécoise. Tous les partis n’ont eu de choix que de camper du même côté que le gouvernement.

Il n’en fallait pas plus pour que RONA occupe l’une des toutes premières places éditoriales et obligent les chefs de parti à parler de la saga de l’heure. Tout un coup publicitaire non provoqué par RONA qui, aux lendemains des Olympiques qu’elle commanditait avec éclat, n’était pas la moins visible des bannières!

*****

La décision prise par la Caisse de dépôt et placement du Québec de détenir plus d’actions dans RONA dans une telle effervescence boursière et financière a engendré un débat de fond sur la philosophie de placement qui devait ou non se tramer derrière les gestes de cette institution. Des partis et des observateurs de la scène économico-politique ont affiché leurs couleurs néo-libérales, d’autres ont ressorti leur ceinture fléchée.

*****

Maintenant, c’est toute la question de la protection des sièges sociaux qui est débattue sur la place publique en raison du duel Lowe’s/RONA. Le journal Les Affaires en a fait la manchette de son numéro d’aujourd’hui et le sujet n’a pu être évité à chacun des quatre débats entre chefs.

*****

Il y a sans doute plus d’un RONA ou Réno Dépôt ou Botanix dans chaque circonscription électorale. Dès lors, sans que des manifestants prennent la rue à la défense de leur RONA, aucun politicien ne peut ignorer, d’ici au scrutin du 4 septembre, la démonstration d’attachement des marchands affiliés.

Parlant de rue, le mouvement sur Facebook « À nous RONA Our Own » a choisi un beau carré rouge pour sa médiatisation virale. C’est sûrement un hasard…


Le Gala Rénovex… rénové!

Les plus anciens – je n’ai pas dit les plus vieux! – se souviendront du Gala Rénovex qu’organisait notre association – alors l’ADMACQ. Selon les archives, la dernière édition se serait tenue en 1986 au Sheraton Laval.

Avant de se relancer sur une nouvelle opération gala, l’équipe actuelle a fouillé les raisons qui ont mené au décès de l’ancienne formule afin d’en tirer leçon.

Trop peu de candidatures

Critères d’admissibilité jugés flous ou inéquitables

Mode de sélection sans transparence

On s’est donc dit que le succès d’un gala « nouveau et amélioré » devait reposer sur quelques ingrédients clé. Cinq en fait:

1. Des catégories de prix permettant à tout membre, peu importe sa taille, de poser sa candidature
2. Une communication ample et précise des conditions d’admissibilité et des récompenses promises
3. Un accompagnement gratuit pour toute entreprise intéressée et intéressante, mais insuffisamment ressourcée pour déposer un dossier
4. Une simili campagne électorale permettant aux marchands de voter pour leurs fournisseurs préférés en lice et vice-versa, aux fournisseurs de voter pour leurs clients en compétition
5. Un jury vraiment indépendant de toute ingérence de l’AQMAT, des commanditaires ou des candidats.

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Pas du tout. Une année complète est passée afin de prendre le temps pour bien moudre, masser, macérer le projet.

Le résultat est résumé ici dans ce document hébergé sur notre site web (espace réservé aux membres).

L’enthousiasme de l’accueil obtenu par ce 1er Gala Reconnaissance témoigne à quel point notre communauté et nos partenaires attendaient ce retour.

Toutes les directions de bannières, j’ai bien dit TOUTES, sans exception, nous assurent de leur dynamique collaboration, sans qu’une seule demande ait été formulée dans le but de tirer la couverture de leur côté.

Le prestigieux journal Les Affaires a accepté d’être notre partenaire média et de nous offrir une couverture qui donne à l’expression « valeur ajoutée » son plein sens. Nous y reviendrons.

En deux heures à peine ce matin, seize fournisseurs membres acceptaient de commanditer les prix qui seront remis aux employés et aux entreprises de l’année. Un apport bienvenu de 42 000 $ au budget de l’événement qui dépasse les 100 000 $.

Bien sûr, plusieurs étapes doivent être méticuleusement franchies d’ici au samedi 26 janvier 2013, jour du gala, célébré en grandes pompes dans la salle de bal du Château Frontenac. On ne prend vraiment rien pour acquis. Il faut des candidatures, des bonnes. Il faudra un public pour assister aux cérémonies. Mais le vent sent bon et frais. Les planètes semblent bien alignées.

En route pour un gala bien rénové!


Quand Jean Coutu vend de la quincaillerie, où s’en va-t-on ?

Outre des médicaments, on peut trouver un ami, semble-t-il, chez Jean Coutu. Voilà maintenant qu’on peut y acheter des vêtements. Et l’entreprise a déjà confirmé son intention d’étendre son offre de produits domestiques à la quincaillerie, au sens propre du terme. 

Simple retour d’ascenseur, selon la direction des pharmacies, devant l’offre élargie aux pilules de concurrents comme Loblaw’s, qui verse aussi dans le vestimentaire. 

L’immigration française massive que le Québec connaît depuis une décennie fait qu’on échange plus souvent avec nos lointains cousins devenus plus proches. Ceux-ci raffolent de l’approche nord-américaine « one-stop shop », comme ils disent, ou guichet unique, qu’on préfère dire ici. 

Il est vrai que les grands magasins sont de plus en plus pratiques quand leur gamme en arrive à couvrir tous les besoins ou presque des consommateurs. C’est comme un dépanneur format géant.

Revenons à la France. N’est-il pas charmant, là-bas, d’arrêter chez le boucher pour sa viande, au kiosque à journaux pour son quotidien, chez la fleuriste pour les anniversaires, et ainsi de suite ?

Cela n’est plus possible, dit-on, parce qu’on n’a plus de temps. 

Surprenant avec l’aide technologique et l’accès hyper rapide aux médias grâce auxquels on accomplit en un tournemain les tâches quotidiennes lourdes ou longues d’autrefois. 

Le temps aurait-il raccourci ? Pourtant, non. Au contraire même : les journées faisaient 23 heures à l’ère des dinosaures, et allongent par micro-secondes depuis. 

Je corrige : on ne prend plus le temps. 

Hélas, dois-je ajouter. 

Hélas pour la beauté de la relation entretenue avec le marchand spécialisé. Hélas surtout pour l’avenir de nos quincailleries et de nos centres de rénovation. Car si on ne prend pas soin de les protéger, de les promouvoir, ils pourraient rejoindre les dinosaures assez vite. 

De nombreux États de par le monde, pas seulement la France, considèrent que tout commerce ne peut tout vendre, que le « tout est en tout » doit s’appliquer avec discernement. L’intérêt du marchand existant et celui d’un demandeur pour le même territoire ou les mêmes produits sont contrebalancés par les intérêts de la collectivité environnante, lesquels ont alors préséance. 

Idée révolutionnaire ? Non, vieux principe inventé au Moyen-Âge alors que naissait le commerce et du coup, les mercenaires. 

Plusieurs lecteurs doivent me ranger dans le camp des passéistes. Je crois néanmoins que
la globalisation telle qu’on la vit cédera sous le retour d’un commerce relationnel où trônera l’expertise, l’amour du métier et des clients. Le marchand de demain, d’après-demain en fait, cherchera à être moins reconnu pour le nombre des « sku » ou items qu’il tient, bien plus pour sa connaissance et ses exclusivités. 

Après une première époque de marques déposées et de brevets qui se limitent à protéger les produits, viendra le tour pour un marchand de pouvoir s’appuyer sur des règlements nouveaux afin de protéger la profondeur plus que l’étendue de sa science et de sa présence. Bref, sa profession.


L’inexorable scrutin

D’un point de vue social et politique, une élection au Québec début septembre s’impose.

Avant, en vacances estivales, ou en pleine rentrée scolaire, ce serait provocateur.

Après, ce serait suicidaire à cause du redémarrage des travaux de la Commission Charbonneau et de l’audition de témoins dits « oculaires », sujet potentiellement contaminant pour une campagne électorale!

Tout compte fait, la rumeur qui fixe le scrutin au 4 septembre est heureuse dans la mesure où elle est hâtive; plus vite on apaisera le climat tendu dans les rues et au parlement, mieux tout le monde se portera…

*****

Au fil des derniers mois, chacun a eu l’occasion de se positionner pour ou contre un certain nombre de gestes et de paroles du gouvernement et peut assez facilement départager les décisions qu’il avalise ou qu’il conteste. 

Et vous, quelles sont vos principales préoccupations parmi les dix crises ou défis suivants auxquelles fait face la société québécoise?

  1. La dette du gouvernement du Québec 
  2. L’intégrité des dirigeants politiques 
  3. La collusion dans l’industrie de la construction
  4. La corruption dans le monde municipal
  5. Les droits de scolarité et le financement de l’éducation
  6. L’état de notre système de santé
  7. La congestion et l’état des routes
  8. Le choix de développement minier et nordique 
  9. L’immigration et la démographie
  10. Les enjeux énergétiques et écologiques

Pour que la direction de l’AQMAT entende votre voix et parle pour vous, entre deux festivals, prenez SVP cinq minutes pour répondre à notre sondage sur vos attentes envers les gouvernements du Québec et du Canada en cliquant ici.


Il me tarde de connaître votre pouls socio-politique…





































 







Le lâcher prise

Le journal Les Affaires nous propose cette semaine d’apprendre à décrocher pour être plus efficace. L’hebdo donne l’exemple en faisant lui-même pause la semaine prochaine.

Contre-sujet en cette période pré-olympiques et sans doute pré-campagne électorale. Mais qui tombe pile pour les vacances.

Le lâcher prise est une discipline qui mérite d’être réapprise parce qu’on l’oublie, surtout chez les employeurs.

*****

Ironiquement, le statut d’employé, ces années-ci, semble favoriser un plus grand sentiment de liberté. L’orgueuil des patrons, les coupes trop drastiques de subalternes ou plus simplement une mauvaise organisation du travail, font que plusieurs boss n’arrivent plus à s’absenter du travail. Quand trop dépend d’une personne, l’idée de vacances ou même de pause devient stressante. Alors on laisse tomber le projet de voyage ou de passe-temps, ou on part en vacances avec le boulot en tête ou sous le bras.

Je regarde la photo ci-dessous, où l’on voit l’édifice de Foxconn, sous-traitant d’Apple en Chine, muni de filets pour récupérer les suicidaires, je me dis que la vie a perdu son sens quand le travail nous bouffe même le goût d’elle.

Dans le dossier du journal, j’ai trouvé intéressant de lire le professeur de psychologie organisationnelle à l’UQAM établir un parallèle entre la satisfaction au travail et en vacances. Elle reposerait sur les trois mêmes besoins: se sentir libre d’entreprendre et pouvoir contrôler ses activités, être efficace grâce à ses compétences et enfin, être affilié, voire engagé socialement.

À réfléchir? Non, à mettre en pratique!


Le 21e siècle, pas trop tôt!

Lentement, pas trop sûrement, quand même, l’AQMAT y arrive à ce XXIe siècle dit des technologies.

Le site aqmat.org, en version beta jusqu’au 1er juillet, le temps d’identifier les bogues sûrs d’arriver sans savoir d’où ils viendront, devrait permettre à notre organisation d’avoir l’air et la chanson de son temps.

Un temps qui défile. Qui image. Qui reçoit autant qu’il émet. Qui devrait faciliter la vie des membres et la démocratie au sein de notre communauté d’affaires.

Jusqu’à hier ou avant-hier, on trainait un site Internet fabriqué comme un imprimé: de l’information unilatérale cadrée dans une navigation obligée, un site dénué de module d’inscription, de mise à jour de dossier et de paiement en ligne. En conséquence, la fréquentation quotidienne tenait dans des nombres à deux chiffres.

Misère virtuelle. Moi-même, j’avoue, je ne le visitais pas, tellement je le trouvais périmé et déprimant.

Plus d’excuses maintenant.

L’ergonomie du site développé avec notre partenaire, le Géant du Web, permet de publier aisément textes, photos et vidéos au fur et à mesure que se déroulent nos activités, que des positions sont prises sur les fronts économique ou politique. La médiatisation de nos nouvelles et de vos opinions sera décuplée par une meilleure intégration des réseaux sociaux à notre site web, principalement LinkedIn, Facebook et Twitter.

Le défi de l’équipe de l’AQMAT est de prendre le virage, ou plutôt d’adopter le réflexe de la synergie des médias. Réfléchir et agir en gardant conscience que nos membres opèrent selon de nouveaux paradigmes de consommation de l’information. Tout n’est pas dans tout, mais l’efficience de nos paroles et de nos actes est subordonnée à des moyens de communication déployés selon une arborescence tellement plus complexe et riche qu’avant.

Sommes-nous en retard? C’est une façon de voir les choses. Je préfère me convaincre que nous sommes là où on est rendu et que le temps perdu, comme le chantait Barbara, ne se rattrape plus.

Alors, partons aujourd’hui d’un bon pied, pas à pas, à la conquête du mystérieux univers des médias modernes!


Canada-USA: deux poids, deux mesures

En guise de blogue cette semaine, voici des extraits d’une lettre, inspirée des positions du Conseil canadien du commerce de détail, que j’ai adressée au nom des membres de l’AQMAT au ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, relativement à l’iniquité de l’activité commerciale transfrontalière.
« Monsieur le Ministre, 
Les détaillants à l’échelle du pays contribuent grandement à la vitalité de nos collectivités, même qu’ils représentent dans plusieurs provinces, dont au Québec, la première source d’emplois. Pourtant, certaines situations qui nous sont préjudiciables ne semblent pas être considérées avec attention par votre gouvernement, notamment les deux problèmes suivants. 
Écarts de prix : bien que le dollar canadien avoisine depuis plusieurs années la parité avec le dollar américain, nos détaillants doivent payer entre 10 et 50 % de plus pour les mêmes produits que leurs homologues américains. La marge bénéficiaire des détaillants étant de l’ordre de 3 à 3,4 %, selon les secteurs d’activité, vous comprendrez que là ne se trouve pas la cause des écarts de prix. Les sur coûts auxquels font face certains manufacturiers pour entretenir un distributeur ou un entrepôt au Canada ne peuvent justifier des augmentations si grandes. Nous aime- rions que vous utilisiez le pouvoir du comité permanent des finances pour convoquer des marques multinationales et des fabricants américains afin qu’ils s’expliquent et dans le but de les inciter à établir une seule liste de prix continentale, quitte à identifier des frais applicables à la livraison dans certains coins reculés du Canada… ou des États-Unis ! 
Exemptions de douane : les détaillants situés dans les communautés frontalières sont aux prises avec un défi supplémentaire causé par votre récente décision d’augmenter l’exemption des droits de douane. Comme on le sait, le budget fédéral 2012 fait passer à compter du 1er juin de 50 $ à 200 $ le montant de l’exemption aux voyageurs pour les résidents canadiens qui rentrent au pays après un séjour à l’étranger d’au moins 24 heures. Après un séjour à l’étranger d’au moins 48 heures,
l’exemption passe de 400 $ à 800 $. S’il s’agit en apparence d’une bonne nouvelle pour les consommateurs, c’en est une moins bonne pour nos commerçants. À plus long terme, la mesure est aussi nocive pour les citoyens qui verront se rapetisser leur patrimoine commercial au profit de quelques grandes chaînes américaines.
Le gouvernement du Canada doit agir comme le maître d’œuvre d’un environnement certes libre, mais au sein duquel nos entreprises pourront livrer concurrence selon des règles du jeu équitables. »


Que du bon et du beau!

Difficile d’être de mauvaise humeur après une journée comme celle du 6 juin. Celle d’hier. Pas celle de 1944, connue comme le Jour J ou le D Day, mémorable débarquement en Normandie. Le 6 juin 2012, c’était juste de bon et du beau. C’était le 35e tournoi de golf de l’AQMAT.

On était plus de 300 au club longueuillois Le Parcours du Cerf, cerné de maisons-château qui ont eu l’heur de rendre nerveux les golfeurs pas trop sûrs de leur précision.
Vingt degrés, une bise, quelques flocons de nuage, des gouttes de pluie uniquement après le tintamarre. Oui, oui, les fameuses casseroles se sont fait entendre à notre tournoi de golf, alors que les membres du conseil d’administration se servaient de culs-de-poule pour aider la maître de cérémonie à être entendue de tous.

Matinée de retrouvailles rafraîchissantes, partie de golf à la hauteur des attentes des sportifs, réseautage au cocktail rose en terrasse, côte de bœuf arrosé de cépages italiens et d’échanges aux tables tantôt rigolos tantôt corsés, que demander de plus?

Je vais vous le dire. Un zeste de générosité au final. Nous avions choisi une cause à supporter, celle de la Maison de Jonathan, histoire d’être dans l’ère du temps qui nous rappelle combien la jeunesse a besoin d’être entendue et supportée. L’organisme aide, bon an mal an, 200 jeunes de 12 à 17 ans à retrouver le chemin de l’école ou à s’insérer dans le marché du travail. L’AQMAT a offert un stage à dix d’entre eux pendant la journée, en plus de remettre 1000 $. Les golfeurs ont donné ci et là sur le parcours un autre 250 $. Mais le fait d’armes a été les enchères de fin de soirée, marquée par la volonté sincère de nos membres d’appuyer la cause choisie par l’AQMAT. Et c’est ainsi que la direction de Moulding & Millwork a consenti à verser 1250 $ de plus pour établir notre contribution totale à 2500 $.

Une fin qui donne espoir. Une espérance fondé sur le rapprochement, sur la ressemblance, sur des lendemains plus chantants que ceux qui incitent au clivage et à l’incompréhension…


Un Québec inscrit dans l’ère du débat

La saga étudiante a cristallisé les positions et fait du Québec une France à petite échelle où une partie de la population campe à gauche, l’autre à droite.

Les sondages répartissent en parts assez égales les pour et les contre, comme aux deux référendums.

Même Montréal semble géographiquement divisée si l’on se fie aux décibels qu’on entend ou pas à 20 h, heure des casseroles, selon qu’on est dans Rosemont ou à Westmount.

Chaque moitié pense avoir raison et surtout, est convaincue de ses droits. Le gouvernement et ceux qui l’appuient autorisent la loi spéciale 78 pour des motifs de protection de la paix sociale. Mais ce faisant, ils tuent également le dynamisme propre à la vie urbaine de toute agglomération moderne. En face, les associations étudiantes et leurs appuis sont persuadés de détenir un droit de grève, du moins via les chartes canadienne et québécoise encadrant la liberté d’expression et de réunion. Entre nous, il s’agit bien plus d’un boycott dressé contre les services d’éducation en raison de leur coût que d’une grève dans le sens strict du terme…

Je suis de ceux qui est persuadé que notre nation sortira ragaillardie du présent conflit que je trouve générateur d’idées, hormis quelques malheureuses éclaboussures de part et d’autre.

Nous sommes, me semble-t-il, non seulement à l’aube d’un règlement entre les deux parties directement engagées, mais plus important encore, nous assistons – que dis-je, nous participons – à la naissance d’un Québec plus volontaire et apte à argumenter, mué par un profond pacifisme et convaincu des fruits du dialogue.

J’ignore ce que Jean Charest cherchait vraiment en provoquant la population étudiante avec l’annonce de hausses élevées. Je constate cependant ce qu’il a éveillé.