Le blog de Richard


Le seul vrai sondage

–> Le 7 avril surviendra l’élection qui fera passer pratiquement tous les sondeurs comme des incompétents et tous les médias qui les diffusent comme des mal intentionnés.
Les jugements sont trop sévères. Les sondeurs travaillent scientifiquement. Les médias relatent assez fidèlement les faits. Le bât blesse ailleurs.

On sonde le pouls de 1000 électeurs disséminés dans toutes les circonscriptions sur leur parti de prédilection et leur chef préféré.

Lundi, on ne votera en réalité ni sur l’un, ni sur l’autre. Nous serons limités à voter pour notre député local.

Peu importe que tel parti remporte 45 % des voix ou que 1000 personnes aimeraient majoritairement que ce soit tel candidat qui devienne premier ministre, les taux de popularité des partis n’ont aucun impact sur l’attribution des 125 sièges et le choix du premier ministre ne relèvera ni des électeurs, ni du pourcentage des voix que son parti aura récoltées.

C’est ainsi que notre mode électoral est (mal) fait.

Exemple farfelu que permet le système actuel: la CAQ obtient 45 % du vote, le plus haut taux de tous les partis en lice, mais malheureusement pour lui, termine deuxième ou troisième dans 120 circonscriptions avec pour effet que de n’avoir que cinq députés.

Deuxième fantaisie théoriquement possible: trois électeurs sur quatre n’accordent pas leur vote à un parti qui, néanmoins, finit premier dans un assez grand nombre de circonscriptions pour former un gouvernement minoritaire, et on se retrouve avec un premier ministre qu’à peine 25 % de la population voulait.

Il y a pire scénario encore, sans doute le plus probable: j’aime le candidat d’un parti et je vote pour lui, mais je hais le chef. Si je suis un peu marginal et en même temps malchanceux, mon préféré local n’est pas élu, mais plusieurs de ses collègues passent dans les autres comtés, si bien que le premier ministre devient celui que je n’aimais pas du tout.

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Ils me font rire les gens qui prétendent voter stratégiquement. L’idée aurait du poids si les calculs comportaient une forme de pondération proportionnelle, accordant une valeur politique aux taux de vote remporté respectivement par chaque parti. Sauf qu’il n’en est rien.

Le citoyen qui, par exemple, veut contrer le retour du Parti Libéral en votant Parti Québécois, bien que sans conviction, enverra des pourcentages de voix au PQ alors que le système s’en fout royalement de ces taux.

Je le répète: les électeurs n’ont que le pouvoir de décider lequel des candidats locaux deviendra député.

Et de toute façon, voter « stratégique », c’est inciter une personne à se prononcer à l’encontre de ses convictions réelles, ce que je trouve moralement discutable.

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Quand pourrons-nous tenir compte des taux de vote à l’échelle provinciale, ce qui est le premier barème utilisé par les sondeurs et les médias pour prendre le pouls de l’électorat avant le jour J?

Quand pourrons-nous cocher une deuxième case sur le bulletin de vote de manière à pouvoir décider directement qui nous voulons comme premier ministre?

Et je formule un troisième questionnement à voix haute: tant qu’à dépenser 90 millions $, pourquoi ne pas ne profiter, comme tant d’États le font, pour inscrire deux ou trois questions de consultation populaire, histoire d’asseoir des décisions à venir du prochain gouvernement sur des bases  solides. Il y a toujours un bon nombre de sujets à propos desquels tous les partis sont d’accord.

Outre d’être un affreux gaspillage dans son format actuel, le mode électoral québécois ou canadien fausse la donne et trahit la démocratie.


Printemps boueux

Débat bas. Évasions d’idées. Pêches aux sorciers. Coqs en vain.

Mesquineries. Mensonges. Vendettas. Allusions.

Promotion éolienne à l’emporte-pièce, coupures grossières de fonctionnaires, équilibre zéro accéléré, chasse pétrolière aveugle et autres chimères.

UPAC. Charbonneau. Jersey. Deal.

La campagne est devenue un concours de personnalités, des prises d’empoigne entre individus.

Les Barrette, Dubé, Khadir, Péladeau qu’on voudrait voir et entendre puisque appelés à modeler le prochain État sont devenus quasi fantomatiques.

Les enjeux de notre société restent tapis dans les coulisses d’une télé-réalité qu’on pourrait appeler « Mon père est moins salaud que le tien ».

C’est quand le 7 avril déjà?

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Heureusement, le Canadien est sur une bonne séquence.


L’AQMAT d’ici le 7 avril

Lendemain du premier débat télévisé des chefs, qu’est-ce que notre secteur économique récolte comme fruits concrets?

D’entrée de jeu, une annonce importante du Libéral Philippe Couillard, déjà mentionnée en campagne. S’il prend le pouvoir, il instaurera un crédit à la rénovation.

C’est déjà ça de promis.

On aurait préféré que le mot « permanent » se glisse au milieu de la phrase. Son absence laisse plusieurs interprétations possibles.

Tout comme on aurait été rassuré qu’il explicite son intention, idéalement dans le sens de notre proposition, à savoir que le montant du crédit d’impôt soit calculé sur la base d’hypothèses actuarielles évaluant l’écart entre des travaux faits sous la table et ceux effectués par des professionnels de la réno.

Je lui demanderai aujourd’hui de préciser ses intentions, tout comme nous cognerons de nouveau à la porte des autres partis (CAQ, Québec Solidaire et Option Nationale) afin qu’ils nous disent l’importance qu’on a à leurs yeux.

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Du côté du gouvernement sortant, au nom de la Première ministre à qui j’avais écrit en votre nom le 4 mars, des engagements écrits nous sont parvenus sur deux autres de nos principales revendications. Voici un extrait de la lettre:

« Le gouvernement du Parti Québécois est très préoccupé par le secteur de la construction, c’est pourquoi nous prenons bonne note de vos suggestions concernant la création du RAAP (Régime d’accession et d’amélioration à la propriété) et la nomination d’un ministre de l’Habitation par le prochain gouvernement. »

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D’ici au jour du vote, nous talonnerons toutes les formations politiques pour qu’elles se commettent, du moins pour qu’elles abordent les questions relatives à l’habitation.

Notre principale action est la pétition en cours. Au moment d’écrire ces lignes, nous avions franchi la barre des 150 chefs d’entreprises membres de l’AQMAT, signataires de notre démarche.

Pour prendre connaissance de la pétition réclamant la création d’un poste de ministre de l’Habitation et autres mesures, cliquez ici.


Jusqu’où protéger Richelieu et RONA?

Quincaillerie Richelieu et RONA sont au nombre des entreprises québécoises assujetties à la Loi québécoise sur les sociétés par actions et du coup, concernés par les amendements proposés par le groupe de travail mis sur pied par le ministre Marceau en réaction à deux épisodes marquants dans la récente histoire de notre Québec Inc:

– en 2010, Alimentation Couche-Tard ne peut acquérir Casey’s parce que cette entreprise est protégée par les lois de l’État où est son siège. Cela se passe aux États-Unis, patrie réputée du monde capitalisme libre;

– à l’inverse, à l’été 2012, il s’en faut pour peu que RONA soit achetée par Lowe’s. D’un point de vue légal, rien n’empêchait ou ne compliquait la transaction.

L’idée de base qui est recherchée par l’intervention projetée du Québec s’inspire en ligne droite de ce que pratique le minuscule Delaware, où six entreprises américaines cotées à la bourse sont incorporées: on veut des dispositions qui favorisent la prise en compte des intérêts exhaustifs de l’entreprise convoitée, et pas seulement les avantages que des actionnaires opportunistes pourraient retirer de la transaction.

Voilà une intention qui ennoblit notre système économique devenu trop sauvage au jugement d’un certain nombre d’observateurs. Elle mérite d’exister sous une forme législative ou réglementaire pour ne pas demeurer poésie.

Là est le défi.

Toute mesure qui aurait pour effet de décourager un acheteur me semble à proscrire. Sans une telle éventualité, comment motiver le management d’une société à la bourse de faire mieux? Comment ne pas nuire à la valeur de ses actions si les éventuels mouvements sur le parquet sont conditionnés à des normes protégeant plus l’une des parties (la proie) que l’autre.

En contrepartie, laisser le nouvel acquéreur libre, une fois la prise de contrôle complétée, représente une source réelle de menace pour la pérennité de l’entreprise qui a changé de mains. Dans un tel scénario, maximiser la plus value à court terme des actionnaires, certainement le principal objectif d’une Offre publique d’achat (OPA), pourrait être sous-jacent à d’autres engagements, notamment en regard de la revente à court terme ou du maintien des opérations pendant un certain temps en terre conquise.

Matière à réflexion…

Quoi qu’il en soit, il est courageux de réfléchir sur la question. Les travaux du groupe de travail ont mis au jour les politiques américaines souvent plus protectrices qu’on pourrait le croire. Le Québec n’est donc pas seul à vouloir adopter un nouveau pas. Ce qui m’amène d’ailleurs à conclure que l’étape charnière consistera à convaincre les autres Canadiens de discuter et d’implanter des mesures à l’échelle de tout le pays. Sinon, tout amendement à une loi strictement québécoise en la matière n’aura comme unique effet pervers, que d’isoler nos entreprises locales de l’arène des échanges d’ampleur continentale.


Le journal Les Affaires vante notre GPS

Sous le titre « Vitrine du détail: un nouvel outil de gestion pour les marchands », le journaliste Dominique Froment, dans le journal Les Affaires publié cette semaine, parle très positivement de notre Guide de planification stratégique (GPS).

La seule erreur de son article est lorsqu’il dit que la firme comptable Richter a été mandatée pour développer le GPS. Ce n’est pas tout à fait vrai. Le GPS a été conçu par l’AQMAT. La firme Richter a cependant été retenue pour analyser les données financières de l’étude, rôle qu’elle a assumé à la perfection et nous lui en sommes reconnaissants.

Voici l’article complet.

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Vitrine du détail: un nouvel outil de gestion pour les marchands

«Aucun autre secteur du commerce de détail n’a accès à autant d’informations pour les aider à mieux gérer», affirme Richard Darveau, président et chef de la direction de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT).

M. Darveau est fier du «Guide de planification stratégique» (GPS) que son organisation vient de lancer. Un outil qui pourrait profiter à d’autres secteurs du commerce de détail, croit-il.

La grande majorité des 700 membres de l’AQMAT sont des affiliés, c’est-à-dire des propriétaires indépendants qui se sont regroupés pour se donner un meilleur pouvoir d’achat. Là s’arrête leur collaboration.

L’avantage du GPS est facile à comprendre : votre commerce réalise des ventes de 300 $ au pied carré (pi2), ce qui vous permet de dégager à la fin de l’année un bénéfice satisfaisant ; du moins, c’est ce que vous croyez. Mais si on vous disait que les commerces comme le vôtre affichent des ventes moyennes de 350 $ au pi2, vous prendriez sans doute des mesures pour trouver les raisons de votre contre-performance.

Un autre exemple : vos employés se plaignent que vous n’offrez pas de REER collectif. Si on vous disait que la plupart des commerces comme le vôtre en offrent un, peut-être y songeriez-vous sérieusement.

Utile aussi aux franchisés

Le premier rapport du GPS compte 81 pages. On y retrouve une pléthore d’informations qui permettent aux membres de l’AQMAT de se comparer – pour se consoler ou se désoler – en toute confidentialité : le nombre hebdomadaire d’heures d’ouverture, les cartes de fidélisation, les assurances collectives, la marge bénéficiaire brute, le coût de la main-d’oeuvre, le taux de roulement des stocks, etc. Ces données seront mises à jour annuellement.

«Cet outil est une révolution pour les commerçants indépendants, puisqu’il leur permet de se comparer pour connaître leurs faiblesses et cibler des solutions», estime M. Darveau.

Pour la première année, 128 des 700 membres de l’AQMAT se sont engagés dans le projet, et M. Darveau prévoit en recruter 200 l’an prochain. D’ici cinq ans, il estime que de 400 à 500 de ses membres auront adhéré au GPS.

Cet outil convient-il à un réseau de magasins d’entreprise dont l’information est centralisée au siège social ? «Oui, pense M. Darveau. Le siège social peut savoir lequel de ses magasins performe mieux ou moins bien, mais il n’a aucun moyen de savoir comment performe chacun de ses magasins par rapport à d’autres situés à proximité.»

Et pour les franchises ? «Même chose pour les franchises. De plus, les franchisés auraient tout intérêt à pouvoir se comparer avec d’autres, parce que, dans ces réseaux, l’information est contrôlée par le franchiseur qui la communique comme bon lui semble. Un franchiseur peut dire à un franchisé que ses chiffres sont sous la moyenne du groupe juste pour lui pousser dans le dos.»

Avec le GPS, le marchand n’a qu’à entrer ses données dans le système et le logiciel calcule les moyennes. Toutes les données sont confidentielles ; impossible d’établir l’identité d’un marchand en particulier.

En toute confidentialité

Marie-Claude Frigon, associée chez Richter, la firme mandatée par l’AQMAT pour développer son GPS, croit que cet outil va faire des petits dans le commerce de détail. «Le franchiseur Jean Coutu peut savoir que votre pharmacie performe aussi bien que la moyenne du réseau, mais il ne peut pas savoir si elle performe mieux ou moins bien que le Pharmaprix juste en face», dit-elle.

«Ces informations sectorielles sont très précieuses pour un commerçant, ajoute Mme Frigon. C’est la clé pour tirer son épingle du jeu dans un secteur de plus en plus concurrentiel.»

Au fur et à mesure que le nombre de participants augmentera, le GPS pourra être plus pertinent. Par exemple en calculant les ventes au pied carré pour le rayon de la peinture ou de l’éclairage, plutôt que pour tout le magasin.

La chaîne de quincailleries ACE a accès a 2 400 ratios américains. Ce qui n’a pas empêché la direction de ses 117 magasins québécois d’acheter le GPS pour accéder à des données régionales. «Les marchands portent plusieurs chapeaux et négligent souvent un tas d’indicateurs qui les aideraient à améliorer leur performance», dit Josée Desrosiers, directrice du développement des affaires d’ACE au Québec.

Trente-huit membres québécois d’ACE, des propriétaires indépendants, ont adhéré au projet dès la première année. Mme Desrosiers assure qu’elle n’aura accès à aucune information nominale sur ses membres. «Je n’ai que la moyenne et la médiane de ces 38 membres, dit-elle. Ça nous sera utile pour élaborer des stratégies gagnantes.»

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Sous-article encadré:


Le «Guide de planification stratégique» ouvre la voie à une révolution pour les commerçants indépendants, puisqu’il leur permet de se comparer afin de connaître leurs forces et leurs faiblesses.

416 $ – Ventes moyennes au pied carré des 128 magasins membres de l’Association québécoise de l’AQMAT qui ont participé au premier «Guide de planification stratégique».

34 % – Marge bénéficiaire brute des magasins d’entreprises (corporatifs) de la grande région de Montréal membres de l’AQMAT, par rapport à 29 % pour les magasins indépendants.


Budget pas trop olympien

Sans éclat. Aucun effort visible. Économe. Prudent. Tout ce qu’on n’attend pas de nos Olympiens cette semaine et la semaine prochaine, la performance de Jim Flaherty, ministre des Finances, l’a été, avec la présentation d’un dixième budget des plus plats.

Dois-je rappeler que le ministre n’a jamais prétendu être un athlète? Ni de vouloir jouer à la vedette.

C’est un père de famille. Un chef de ménage. Qui constate que de reporter le paiement d’une dette toujours sur les épaules de la prochaine génération n’est pas un geste solidaire ni logique.

Cette dette bouffe le tiers de notre produit intérieur brut. Elle nous alourdit. Nous écarte de tout podium, dans une optique de santé budgétaire.

L’AQMAT et ses quatre associations soeurs du reste du Canada (ABSDA, BSIA, LBMAO et WRLA) ont toujours demandé au palier fédéral et à nos gouvernements provinciaux de limiter l’augmentation des dépenses de programmes à des taux inférieurs à l’inflation. L’actuel gouvernement du Canada le comprend. Bravo!

J’applaudis donc au gel annoncé,  pour deux autres années, des dépenses de fonctionnement des ministères. Un geste symbolique et nécessaire.

J’aurai l’air de paraphraser Félix Leclerc qui se plaisait à dire que les Québécois prennent plaisir à voir l’autre se casser le cou, mais disons que je ne pleurerai pas devant l’annonce de réduction des régimes de retraite et de soins de santé des fonctionnaires fédéraux, sans aucune mesure avec la situation de l’ensemble des travailleurs qu’emploient nos entreprises membres.

Je suis aussi heureux que le gouvernement comprenne que la création d’emplois durables doit passer par le secteur privé; à ceux qui espéreraient encore un État dit Providence, je dis oui, avec enthousiasme, si on parle de prestations à caractère social, mais je dis non s’il s’agit de perpétuer la vie d’entreprises boiteuses ou de patrons sans scrupule à coups de subventions. L’ensemble des employeurs ne cogne pas, la main tendue, à la porte du gouvernement. Comme aux J.O., une entreprise doit viser la victoire, mais pas au prix de bénéficier de conditions inéquitables.

Dans la même veine, l’annonce de la vente des actions que le gouvernement détient chez GM est heureuse. Comment être à la fois dans un camp et arbitre dans un marché, quel qu’il soit? Poser la question revenait à y répondre. La présence du gouvernement a accompagné GM au plus fort de la tourmente. La crise est résorbée. Laissons l’entreprise présider à sa propre destinée.

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Ce qui me conduit à parler des écarts de prix inacceptables entre plusieurs biens vendus aux États-Unis par rapport à chez nous. J’encourage Ottawa à s’attaquer aux causes systémiques du phénomène qui a l’heur de faire passer nos marchands pour des voleurs.

Or,  je m’inquiète quand je lis dans le discours gouvernemental de mardi dernier qu’on prévoit  adopter des mesures législatives afin de sanctionner les entreprises qui imposent aux consommateurs des prix plus élevés qu’aux États-Unis pour les mêmes produits.

Il faudra veiller au grain pour s’assurer qu’on cible ici surtout les compagnies américaines et multinationales. Également, des actions de communication sont à prendre de la part du Conseil québécois du commerce de détail et son grand frère canadien pour sensilibiser le gouvernement au fait que les détaillants ne sont pas autonomes dans la fixation de ses prix de vente; les grands fournisseurs sont les maîtres du jeu. C’est à leur niveau que le gouvernement doit d’abord s’intéresser en étudiant de près les droits de douane, l’argument plus ou moins fallacieux de la petitesse relative du marché canadien ainsi que les normes de sécurité si souvent invoquées pour  expliquer la disparité, alors que nos deux pays n’en forment pratiquement qu’un seul, du point de vue de la liberté de circulation des biens.

Enfin, l’État devra fourbir de dents le Bureau de la concurrence afin que les pénalités soient prises au sérieux par les entreprises délinquantes.

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Le gouvernement reconnaît dans son document budgétaire que les coûts d’acceptation par les marchands canadiens des cartes de crédit comptent parmi les plus élevés au monde. Il lui reste cependant à agir pour mettre fin à ceci, comme l’ont fait plusieurs États, dont l’Australie, en imposant un plafond bas aux institutions financières, du fait que les marchands sont captifs et que prévaut une situation de duopole (mené par Visa et MasterCard).

Parlant de plafonnement, celui que le gouvernement entend imposer aux Bell et Rogers de ce monde pour discipliner les frais dit d’itinérance imposés aux consommateurs et aux entreprises, on s’en réjouit d’avance. Mon expression est peut-être mal choisie tant il y a des lustres que nous attendons que le fédéral mette le pied dans cet étrier. Je corrige mon exclamation: « on a plus que hâte de s’en réjouir! »

Le Conseil du patronat – et nous aussi – apprécie la mise sur pied du fonds appelé Apogée Canada afin d’appuyer la recherche. L’organisme espère qu’une juste part de l’enveloppe de 1,5 milliard sur dix ans allouée au fonds servira à encourager la recherche en entreprise, afin d’accroître la productivité, l’innovation et la commercialisation.

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Les programmes de formation pilotés au Québec par la Commission des partenaires du marché du travail et Emploi-Québec fonctionnent plutôt bien. Donc on est heureux que des officiers du gouvernement, dans leurs commentaires suivant l’exposé du ministre et avant que soit décrétée la loi d’application de son budget, reconnaissent les qualités de notre système.

Parmi les rares nouveaux programmes d’aide annoncés, je souligne la mesure offerte aux apprentis oeuvrant dans un métier spécialisé désigné Sceau Rouge et qui aura droit à un prêt maximal de 4 000 $ pour une première formation technique. En cette ère où nos employeurs hésitent à perfectionner leur personnel, par peur de se les faire ensuite voler par la concurrence, l’approche est bonne. Car c’est l’employé qui investit en lui-même. Et cela, sous des conditions de remboursements analogues à celle d’un prêt étudiant.

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De l’argent frais pour que ménages et entreprises en région passent à l’Internet haute vitesse (5 mégabits par seconde) est le bienvenu. Il reste à savoir ce que le gouvernement entend par « régions éloignées ».

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On entend souvent parler de l’atteinte du déficit zéro, comme le zénith de la performance. Mais non. Ce n’est juste le premier pas vers le retour de surplus annuels qui, il faut l’exiger, soit 100 % réinvesti dans la réduction de la dette cumulée si lourde à porter par nous tous, et surtout par ceux qui nous suivront…


Ma secrétaire voilée

Bouchra est connue d’au moins la moitié de nos membres. C’est la réceptionniste de l’AQMAT. C’est mon adjointe. C’est la responsable de l’accueil et des inscriptions lors de tous nos événements. Ils la reconnaissent aisément puisqu’elle est voilée.

Porte-t-elle le hijab à cause de son père ? Il est décédé quand elle était petite. À cause de son mari ? Non plus, elle n’en a pas. Pas encore, en tout cas.

Elle interprète les textes du Coran à propos de la pudeur avec laquelle les femmes devraient se comporter devant tout homme, sauf ceux de sa famille.

Signifiant littéralement « récitation », ledit livre s’est écrit dans une version primitive de la très riche langue arabe moderne, à partir de récits oraux, accordés à Mahomet, le messager.

En raison de la culture qui régnait dans la Péninsule arabique du 13e siècle, on comprendra qu’une lecture anthropologique est nécessaire pour une compréhension exacte du Coran, qui, du reste, contient beaucoup d’emprunts de termes non arabes, surtout de la langue syro-araméenne.

D’où une variété de prescriptions quant au port ou non du voile, selon le pays
musulman observé, voire en fonction de l’orientation du parti au pouvoir.

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Le terme « voile » en français, en référence au vêtement – et non pas au rideau – est abordé deux fois dans le Coran :

Dans la sourate 23 : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes
des croyants, de resserrer sur elles leurs voiles : c’est pour elles le meilleur
moyen de ne pas être offensées. » Le mot arabe jalabibihenna est le féminin
pluriel de jilbab (la djellaba maghrébine ou la galabeyya égyptienne), signifiant
« robe », « habit », « châle » ou « mante ».

Dans la sourate 24 : « Dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur
chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent
leur voile sur leur poitrine ». Il s’agit ici du mot arabe khimar qui signifie
« mante » ou « mantille ». Quant à la référence à la « poitrine », il s’agit du terme
arabe juyb, qu’on peut traduire en français par corsage ou encore par décolleté.

Donc, pas d’injonctions vestimentaires, au mieux des règles de bienséance. Et
l’intention de camoufler la chevelure n’est pas écrite, noir sur blanc.

Nonobstant cela, nombre de musulmanes, de leur gré, comme dans le cas de
Bouchra, ou contraintes, extrapolent la portée des mots du Coran.

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Cela me pose-t-il un problème comme gestionnaire ? Non. Un membre m’a-t-il
déjà avoué un malaise devant le fait que Bouchra soit voilée ? Non plus.

Ma secrétaire voilée prie à la maison en dehors du boulot. Elle s’avère depuis quatre ans une employée intelligente, dévouée, dont la vie spirituelle contribue à lui assurer une force résiliente
utile, dans une petite organisation hyperactive comme la nôtre.

Je n’engagerai pas l’AQMAT dans une position pour ou contre la charte. Je me contenterai de rappeler que dans plusieurs pays musulmans visités, j’ai constaté que les femmes participant à la vie publique n’ont pas l’obligation de se voiler, voire en sont interdites.


Tel un phénix, l’Opération Ratios revit!

Jusqu’en l’an 2000, l’AQMAT publiait un rapport intitulé Opération Ratios. Des lacunes quant à la méthodologie, l’étendue et la profondeur des champs de comparaison ainsi que le niveau de confidentialité assuré aux participants avaient eu pour effet qu’à peine une trentaine de marchands  avaient soumis leurs données à la dernière édition, ce qui tua l’exercice.
Tel le phénix apte à revenir à la vie (!), la démarche est aujourd’hui reprise.
Avec plus de science. Des technologies de communication et de compilation favorisant une approche plus collaborative – et drôlement plus sécuritaire que l’envoi d’états financiers par fax!. Au point où 128 propriétaires et gestionnaires ont fait confiance à la nouvelle mouture.
L’intérêt ne s’est pas démenti le 25 janvier 2014, jour de dévoilement, où 130 membres de l’Association se sont déplacés à Québec, par un samedi de surcroît. Non seulement des marchands, mais aussi nombre de dirigeants de bannières et des dizaines de fournisseurs, désireux de mieux connaître leurs clients et leurs enjeux pour les années à venir.
Le Guide de planification stratégique (GPS), idée originale de l’AQMAT et produite avec l’étroite collaboration de deux partenaires, le cabinet comptable Richter et la firme de technologie Dev-ID, est appelé à revivre une fois par an. Et à grandir, puisque chaque édition sera enrichie de la couche de statistiques obtenues lors de l’enquête menée l’année antérieure. Se grefferont également des informations issues du recensement, de la SCHL, de Statistiques Canada et de l’Institut de la statistique du Québec afin de rendre le produit plus utile encore aux marchands qui y participent et à l’ensemble de l’industrie.

Pour le commander, écrivez à information@aqmat.org.

Longue vie au GPS qui donne ses lettres de noblesse au slogan de l’AQMAT :
un sérieux impact!


Occupation double, c’est samedi

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Pour plusieurs entreprises de notre communauté d’affaires, l’année écoulée aura été la pire de la décennie. Niveau de confiance bas des consommateurs, conflits de travail, météo en dents de scie, sans oublier la catastrophe humaine de Lac-Mégantic, tout ça sur fond de crise sociale et d’enquêtes sur la corruption dans l’industrie de la construction. Ça fait beaucoup.
L’année aura aussi été le témoin de maints mouvements à la tête des bannières. Nouveaux présidents chez RONA et chez Tim-BR Mart, nouvelle cohabitation entre BMR et Unimat. Si on allongeait la liste aux changements de VP et de DG, on pourrait avancer que tous les groupes d’achat ont connu des bouleversements. 
J’exprime donc le souhait que la soirée de réjouissances que constitue le Gala et la journée d’échanges d’informations stratégiques sur l’état de santé de nos quincailleries qui se tient aussi samedi, conditionnent votre année 2014.
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Que cette année soit, en effet, moins tumultueuse. En croissance sereine, dirons-nous. Comme votre Association.
Que cette année soit marquée, dans votre entreprise, par de grandes ou de petites décisions, mais surtout, par les bonnes. Mieux éclairées, reposant sur plus d’informations de qualité. Un peu grâce à nous, espérons-le.
Que cette année en soit aussi une où vous récolterez les fruits de vos bons coups, ce qui vous motivera, si ce n’est déjà le cas, à poser votre candidature en vue du 3e Gala.
Et enfin, que cette année soit celle où vous déciderez d’utiliser plus généreusement les divers services de l’AQMAT et de nos partenaires d’affaires, tous sélectionnés parce qu’ils peuvent vous procurer des avantages ou des économies. On vous le promet.
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Autant les marchands qui ont pris part à l’enquête du GPS dévoilée samedi que la centaine d’entreprises membres qui ont agi comme commanditaires ou finalistes du Gala, peuvent porter la tête haute et fière. Car ils ont participé à un processus démocratique, rigoureux, crédible et transparent.
Des valeurs qui composent, en fait, les quatre piliers où s’ancre l’AQMAT moderne.
Des valeurs qui rejoignent vos aspirations, votre désir d’avancer au sein d’une industrie plus dynamique, respectueuse, plus ordonnée aussi.
Nous y travaillons. À chaque jour.
Au même titre, participer au 5eCongrès des Décideurs et à la 74e assemblée générale annuelle ne devrait pas être considéré comme des actes de foi. Des actions à placer plutôt dans le rayon de vos investissements.
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À tous les membres et leurs invités qui se préparent pour nous rejoindre samedi à Québec, je leur souhaite à l’avance un super bon programme double!


Frénésie pré gala

Comment qualifier les vibrations en cette presque veille de 2e Gala Reconnaissance AQMAT?

Tout et tous sont frénétiques.

Telle une finissante avant son bal de graduation.

Tel un chômeur avant une entrevue d’emploi longuement espérée.

Tel un consommateur à 5 heures du matin, jour du Boxing Day.

Tels des organisateurs qui, sévères pour eux-mêmes, semblent désorganisés. Mais qui feront arriver les choses en leur temps, en leur lieu.

Parce que la magie finit toujours par opérer.

Il le faudra quand on met des jumeaux au monde cette année: dans l’après-midi du 25 janvier naîtra d’abord le GPS, puis le Gala en soirée.

Le GPS, acronyme de Guide de planification stratégique, présentera les résultats tout frais de la première grande étude d’étalonnage comparatif menée auprès des quincailleries et des centres de rénovation du Québec.

Le Gala, lui, honorera les six employés de l’année dans notre industrie ainsi que les dix entreprises de l’année.

Le miracle de l’événementiel est donc attendu dans le solennel Château Frontenac où deux fois, plutôt qu’une, on prouvera que les courriels et les appels n’ont toujours pas la faculté de remplacer la belle frénésie propre aux événements en chair et en os.

Pour y être, allez sur notre site web.