Un Bulletin de la prospérité économique dévoilé sur fond politique

En présence de quatre candidats aux élections fédérales, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a dévoilé ce matin à Montréal la deuxième édition de son Bulletin de la prospérité économique du Canada.

Depuis 2010, le CPQ publie le Bulletin de la prospérité à l’échelle du Québec qui met en évidence les principales forces et les principales faiblesses locales. En 2015, à l’occasion des élections fédérales, le CPQ a étendu le Bulletin à la prospérité pan canadienne. Cette année, le CPQ refait le même exercice.

L’édition toute fraîche se concentre sur les déterminants de la prospérité plutôt que sur les résultats. Parmi ces déterminants on compte notamment la disponibilité d’une main-d’oeuvre compétente, un environnement fiscal concurrentiel et un environnement

d’affaires propice aux investissements. Il analyse ainsi un ensemble de onze indicateurs socio-économiques qui sont liés à la prospérité d’une société.

Le rendez-vous de ce matin a permis aux gens d’affaires d’entendre les réactions à froid de quatre candidats fédéraux, lesquels ont répondu à quelques questions de leur auditoire quant à la vision économique de leur formation.

Survol de l’étude

Le Canada est un pays à revenu relativement élevé. Sur 33 pays de l’OCDE analysés (pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques), il se classe 15e avec un PIB par tête en parité de pouvoir d’achat (PPA) de 48 107 $ en 2018, ce qui est supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (estimé à 45 645 $), lui donnant ainsi la note « B ». Le Canada se classait 12e dans l’édition 2015 de ce bulletin.

Comparé aux pays de l’OCDE, le Canada performe assez bien par rapport à la plupart des indicateurs, notamment ceux qui portent sur la scolarisation de la population, les brevets d’invention et les coûts d’exploitation des entreprises. Par contre, il affiche des retards au niveau des compétences en numératie, de l’activité des travailleurs âgés, des dépenses en recherche et développement (R-D) et de l’investissement en TIC. Ainsi, des réformes pour y remédier s’avèrent fondamentales.

Grandes conclusions

Comparé à d’autres pays industrialisés, le Canada démontre des forces et aussi certaines faiblesses. Pourtant, le Canada possède un potentiel exceptionnel dans de nombreux domaines, que ce soit sur le plan de ses ressources naturelles, de ses institutions, de son capital humain ou de ses pôles de développement économique.

En résumé, le Canada a très bien performé par rapport aux quatre indicateurs suivants :

  • Le pourcentage de la population adulte qui ne possède pas de diplôme d’études secondaires – Le Canada se classe 4e parmi 34 pays évalués, avec uniquement 9 % de sa population adulte sans diplôme d’études secondaires ;
  • Le pourcentage de la population adulte qui a at teint un niveau de formation postsecondaire – Avec 57 % de sa population âgée de 25 à 64 ans ayant atteint un niveau de formation postsecondaire, le Canada se classe 2e parmi les 35 pays étudiés ;
  • Les brevets d’invention – Le Canada a breveté 291 inventions par milliard de $US investi en recherche et développement en 2016, le classant 3e parmi les 12 pays étudiés;
  • Le coût d’exploitation d’une entreprise – Le Canada se classe 2e sur 10 pays étudiés, avec des coûts d’exploitation 14,6 % moins chers que ceux des États-Unis.

Par contre, le Canada a moins bien performé par rapport à d’autres indicateurs, dont :

  • Le taux d’activité des travailleurs âgés – Le Canada occupe le 21e rang parmi les 36 pays analysés. Or, dans un contexte de vieillissement démographique, cet indicateur revêt une importance particulière ;
  • La dette publique – Avec une dette publique équivalente à près de 90 % de son PIB, le Canada se classe que 25e sur 33 pays de l’OCDE analysés ;
  • L’investissement en TIC – Investissant 2,14 % de son PIB en technologies de l’information et de la communication, le Canada se classe 12e parmi 15 pays analysés pour cet indicateur ;
  • Les dépenses en R-D – Le Canada a dépensé 1,59 % de son PIB en R-D en 2017, le plaçant 18e parmi les pays de l’OCDE. Ceci représente une diminution par rapport au bulletin de 2015 où le Canada dépensait 1,71 % de son PIB en R-D.

Étant donné les impacts de ces deux derniers éléments (la R-D et les TIC), un sérieux coup de collier devrait être donné sur ces deux points, car ils sont cruciaux pour la prospérité économique du pays pour les années à venir.

Le tableau 1 synthétise les résultats de l’édition 2019 du Bulletin de la prospérité du Canada mis en parallèle avec ceux de l’édition 2015.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *