Aux Fêtes, les quincailliers à contre-courant des autres commerces

Alors que le gouvernement du Québec permet aux magasins d’ouvrir plus d’heures et change encore les règles du jeu, les quincailleries consultées semblent vouloir maintenir le cap sur des heures réduites et le maintien des mêmes mesures anti-pandémie.

L’AQMAT n’appuie pas les changements constants des règles du jeu auxquels se prête le gouvernement. S’il y a resserrement de règles, ce doit être pour une seule raison ; parce que la science informe les décideurs qu’il y a des périls à neutraliser dans les magasins. « À défaut de transparence et de partage d’informations, nos membres affirment se sentir à la merci des vents et des rumeurs », affirme Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.

Aucun des marchands consultés au cours des derniers jours n’entend profiter de la permission d’allonger les heures ouvrables. Au contraire, nombre de quincailleries et centres de rénovation, grandes et petites surfaces confondues, vont en profiter pour réduire encore plus leurs heures d’ouverture.

« La raison invoquée par nos marchands n’est pas une subite envie de faire moins d’argent. Pas du tout. C’est la protection empathique pour leurs employés qui motive nos marchands à ouvrir le moins d’heures et de jours possibles d’ici Noël, même d’ici le Jour de l’An », souligne M. Darveau.

La plupart des quincailleries s’enlignent pour des fermetures les 25-26 décembre ainsi que les 1er et 2 janvier. Mais certaines garderont également leurs portes closes les 24 et 31 décembre. D’autres encore donneront à leurs effectifs deux périodes de trois jours d’affilée: les 25-26-27 janvier, puis les 1er-2-3 janvier.

Phénomène nouveau depuis la pandémie, les bannières concurrentes se concertent pour éviter tout cannibalisme de clientèle.

Nos membres et la direction de l’AQMAT sont très généralement d’avis qu’une rigueur scientifique en santé publique aurait dû amener le gouvernement à cadrer les activités de type Boxing Day ou Vendredi fou, c’est-à-dire de les interdire. « Il y a incohérence, de notre point de vue, entre restreindre les rassemblements familiaux et permettre des suractivités commerciales », soutient le porte-parole de l’AQMAT.

L’illusion que des heures d’ouverture plus longues réduisent les risques de contamination ne tient pas la route puisque la CNESST impose déjà des ratios de nombre de personnes présentes en magasin ainsi que d’autres mesures touchant à l’hygiène personnelle et à la distanciation.

Le message de Richard Darveau aux troupes de l’AQMAT est on ne peut plus clair: 

« Chers membres, vous avez connu une année exceptionnelle, il est temps de redonner à vos employés. Les bonis financiers, c’est bien, mais des fériés payés, ce serait encore mieux. Et ne vous inquiétez pas de la réaction des clients, car la plupart sont aussi des employés ou des employeurs: ils vous comprendront et vous soutiendront. »

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