Auteur : Anay

Le plein et le vide

Rendus au 15 juillet, on est tous déjà plus ou moins en vacances. La tête cherche à faire le vide, le corps veut faire le plein. Ou le contraire, selon ce qu’on fera du congé.

Quelques pensées légères sur le plein et le vide et les vacances… en attendant le retour de l’Xpress, le jeudi 12 août.

Je pensais que les vacances me videraient la tête. Mais non, les vacances, ça ne vide qu’une chose : le porte-monnaie.
− Jean-Philippe Blondel

Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur.
− Arnold Bennett

Si l’on faisait tout ce que l’on doit vraiment faire avant de partir en vacances, elles seraient terminées sans même avoir commencé.
− Beryl Pfizer

Le meilleur moyen d’enrayer l’hémorragie des accidents de travail est sans doute d’arrêter de travailler. Ce qui aurait malheureusement pour conséquence d’augmenter les accidents de vacances.
− Coluche

Je ne verrai jamais les Jardins suspendus de Babylone, mais ce qui me réconforte, c’est que personne d’autre non plus.
− Geoff Nicholson

Sang-froid pour sujet chaud

« Le monde est fou », chantait Beau Dommage. J’apporte dans mes bagages, à destination du continent africain, mitaines, pantalons, chaussettes et même sous-vêtements en Gore-Tex et, d’ici là, je dors pratiquement sur ma terrasse tellement la chaleur se fait accablante.

Même que l’agence avec laquelle je transige en Tanzanie pense que je me fous d’elle avec mes 40 degrés au pays de l’esquimau.

Le plus ridicule de l’affaire, c’est l’entraînement. Nous sommes quinze personnes à se mesurer au Kilimandjaro, plus haute montagne seule au monde* et unique toit enneigé de l’Afrique. On tente de reconstituer le plus possible les conditions qu’on vivra : journées entières à monter (ou à descendre) avec de bonnes charges et vêtus de manière à affronter le froid appréhendé, la nuit encore plus que le jour.

Allez courir, vous, ces jours-ci, au Québec, avec polar, bottes d’hiver aux pattes et douze kilos dans le sac à dos, vous m’en donnerez des nouvelles! Et que dire de tenter de dormir en camping dans un sac de type momie; juste la chandelle achetée pour enlever l’humidité dégagera trop de chaleur pour ne pas vous énerver!

Le monde est fou, donc, et les temps sont durs. Je ne parle pas des paragraphes d’avant, de ceux qui suivent.

La prostitution est une condition extrême de survie. Elle ne constitue un destin ni enviable ni souhaitable. C’est pourquoi plusieurs des femmes qui la pratiquent tentent d’en sortir.

L’ascension du Kilimandjaro n’est en fait qu’un prétexte pour financer la Maison de Marthe, organisme de bienfaisance palliant à l’absence de tout programme gouvernemental pour aider les femmes à s’extirper de la prostitution et de la spirale de drogue et de violence qui les garde prisonnières.

Menée par Rose Dufour, docteur en anthropologie de la santé et auteure d’un livre de référence sur le phénomène social de la prostitution, la Maison de Marthe a développé une démarche d’intervention novatrice basée sur trois concepts clés qui consistent à mobiliser les prostituées en elles et entre elles, et à faire de même avec la collectivité. Une approche où l’obligé sang-froid scientifique côtoie la passion pour la vie, la vie digne.

Nous sommes donc un groupe hétérogène par notre âge (de 17 à 60 ans) et tant d’autres différences, mais uni par la volonté de donner au mot humanité quelque lettre noble, et qui troquera, le 20 juillet, la chaleur du Québec pour le froid africain.

Dernière condition à remplir, hormis de poursuivre un entraînement intense : boucler le budget pour financer la cause.

Pour me soutenir, visitez mon mini site Web, http://www.rouletaboule.org/. Les sommes recueillies serviront principalement à accompagner les femmes, ce qui inclut souvent une désintoxication de première ligne, diverses thérapies, un aide à la survie et à la réinsertion sociale, scolaire et professionnelle.

P.-S. : Photo prise le week-end dernier dans la fraîcheur de la vallée de la Jacques-Cartier pour un dernier entraînement en groupe.

*L’Everest fait partie de la chaîne de l’Himalaya alors que l’Aconcagua en Argentine, de celle des Andes.

Devant l’adversité, toujours agir

Il était une fois un rat dont on s’amusait à électrifier la moitié du plancher de sa cage, l’obligeant à trouver un peu de paix et de souffle sur l’autre moitié du plancher. Et le manège de continuer des heures, des jours.

Le même rat vit l’arrivée d’un congénère et, avec lui, l’électrification cette fois de tout le plancher de la cage. Il se mit automatiquement à cogner sur l’arrivant, sans arrêt, du moins tant que le courant passait sous ses pattes.

Pauvre bête, voilà qu’elle perd son ami-émissaire et qu’en même temps le plancher s’électrise au complet et régulièrement, sans possibilité de se réfugier, et plus moyen d’agresser l’autre, ne serait-ce que pour se libérer d’un trop-plein.

Au long des trois épisodes, les tests ont montré que c’est seulement lorsque notre rat subissait le plancher totalement électrifié, sans pouvoir ni fuir ni combattre, que son niveau de stress augmentait et l’usait.

L’expérience aux allures de fable diabolique était en fait scientifique, menée par le docteur Hans Selye. Elle a prouvé qu’il faut manager sa santé en esquivant et en se battant, mais jamais en endurant.

Or, il en va d’une société et d’une organisation comme d’un individu ou d’un rat. L’une de nos entreprises membres, dont je tairai le nom, doit actuellement gérer un important rappel de produits défectueux, et elle le fait en y consacrant du temps de qualité et beaucoup d’argent, engageant ses fournisseurs, muée par l’espoir de conserver la relation avec les clients actuellement pénalisés.

Cela n’arrivera pas. La relation client ne sera pas conservée, elle sera renforcée. Car le client accepte l’erreur quand elle est matée, accompagnée d’excuses et d’un bon programme de compensation, et voit dans le geste quelque chose d’honorable.

Tomber est bien, cela permet de se relever.

Contre-exemple, la gestion passive de la crise telle qu’exercée par le président Obama devant la marée noire montante est mal perçue. Il doit attaquer ou s’en laver les mains, pas de place pour une position à mi-chemin.

La crise est un processus de transformation. Sa gestion suppose que l’organisation ou l’individu qui traite avec un événement menaçant de lui nuire doit agir, et vite. De deux choses l’une : il contourne l’obstacle lorsque possible, sinon il se bat.

Autour de moi, autour de vous aussi, forcément, il y a des gens et des entreprises aux prises avec des enjeux devant lesquels la tendance naturelle est de croire au temps réparateur ou à l’oubli. Chômage, santé, contrat litigieux, autant de défis qu’il leur faudra affronter par l’action, quelle qu’elle soit. Je leur souhaite le courage nécessaire.

Le pouvoir

S’il est un week-end où la testostérone va bruyamment se faire aller, c’est bien celui du Grand Prix.

Détenir la pôle position, fantasme de tout conducteur de F1. Et la garder, espoir de toute femme de pilote.

Ah! le pouvoir. Il a horreur du vide, paraît-il.

Justement, les consultations prébudgétaires des deux gouvernements se mettent en marche immédiatement après les vacances estivales. Parmi nos demandes, il y a l’élargissement que nous demandons du Régime d’accession à la propriété pour accepter que les rénovations puissent également être financées par l’argent que les contribuables ont déjà économisé dans leur REER à l’abri de l’impôt.

Or, les discussions de notre dernier congrès ne suffiront pas. Il nous faut asseoir notre requête sur une enquête qui ratisse plus large. C’est le processus que nous menons en juin avec nos quatre associations sœurs représentant, elles, les quincailliers et leurs fournisseurs du reste du pays.

Suivez ce lien SVP, Nos revendications au fédéral, pour remplir notre sondage en quelques minutes… précieuses pour nous. Merci!

P.-S. : Pour ma part, peu porté sur le « vroum vroum », j’opte pou le foot de haute voltige à l’occasion du Mondial dont le départ est lancé en Afrique du Sud.

4000 ans d’expérience réunis

M’accusera-t-on de verser dans le sensationnalisme si j’avance un calcul tiré de mon observation très personnelle de la somme des expériences des convives réunis au Gala 70e anniversaire de l’AQMAT tenu à Bécancour le 17 mai dernier?

Quatre milles ans dans la quincaillerie et les matériaux. Tout un CV!

Voyez par vous-même : prenez les 200 invités. Enlevez les 38 conjointes et les 6 conjoints. Multipliez par une moyenne de 25 années, ce qui est discutable, j’en conviens, mais soutenable, et vous arrivez à mon chiffre.

Avec ma propre ancienneté, on arrive en fait à 4002½ ans. Ne négligeons aucune goutte d’eau. 🙂

C’était quand même émouvant de voir les anciens et la relève se côtoyer…

Faudra refaire ça en 2040 pour notre centième. Si les mêmes personnes promettent de revenir, le record de 4002½ ans sera effacé facilement!

Éphémères

Le changement climatique fait référence à toute variation de température dans le temps, qu’elle soit due à la nature ou aux activités humaines. C’est comme la ménopause, finalement.

Je ne sais pas réellement ce qui explique qu’on soit passé de 33,5˚ hier à plus ou moins 20˚ aujourd’hui, mais je sais que cela a causé une rupture des stocks de climatiseurs, tout comme cela créera un surplus d’inventaire dans un mois parce que certains acheteurs auront surréagi au phénomène.

J’ignore également les causes du comportement bipolaire du Canadien sur la glace devant les agents oranges, ces tueurs en séries éliminatoires.

Je me surprends toujours des montées et des descentes en bloc du prix du carburant d’une station à l’autre alors que les collusions sont officiellement interdites.

Je suis toujours et encore ébahi devant la manne d’éphémères, ces insectes envahissant le grand Montréal et aussitôt disparus parce que nés sans bouche.

Je subis comme vous les hauts et les bas de l’activité boursière, l’optimisme d’Obama si vite ombragé, les bouchons de circulation générés par d’imprévisibles travaux publics, sans parler de ces clients qui tardent et tardent à répondre à une simple requête, mais qui deviennent d’impitoyables pressés à leur heure.

Et je rêve d’un peu de stabilité. De durée. D’une stimulation née du calme.

Puis je m’endors paisiblement. Rien ne se passe.

Parce que le chaos est créateur. Alors je me remets à apprécier la vie et ses travers.

AQMAT 6, Canadien 0

Les apparences sont trompeuses. Dimanche dernier, c’est bien l’AQMAT qui est sortie grande gagnante pendant que le Canadien se faisait rosser (une première fois). Six buts ont en effet été marqués dans une arène, la salle de banquet de l’Auberge Godefroy de Bécancour, bondée à surcapacité.

Premier but marqué : tenir un gala à guichets fermés. Déjà que les deux derniers tournois de golf avaient aussi atteint leurs limites respectives. Selon moi, c’est aussi fort que les blanchissages successifs du gardien des Flyers.

Deuxième but : attirer l’attention de la haute direction de l’État sur la profession de quincaillier, le poids que nous représentons dans l’économie et le rôle de l’AQMAT. C’est un euphémisme que d’affirmer que la vice-première ministre a eu les yeux et les oreilles grands ouverts toute la soirée.

Troisième but : le portail jerénovici.net, vaste chantier Web, est officiellement ouvert et compte comme membre numéro 001 nulle autre que madame Nathalie Normandeau.

Quatrième but : une douzaine de nos anciens présidents de conseil ont répondu à notre appel et ont célébré avec le président sortant André Jacques. Des souvenirs ont été ressassés, entrecoupés de témoignages de confiance envers l’avenir de leurs entreprises, pour la plupart dans les mains de la relève.

Cinquième but : notre nouveau cheval de bataille, remplaçant les crédits d’impôt échus avec la fin de la récession, fait l’unanimité parmi les marchands et les manufacturiers. Cette idée de convaincre les gouvernements de permettre aux consommateurs d’utiliser leur REER pour améliorer leur résidence sur le même principe que le Régime d’accession à la propriété composera donc le cœur de notre prochaine action sur la colline parlementaire.

Sixième but : avec cinquante personnes présentes, l’assemblée générale annuelle a retrouvé ses lettres de noblesse. Premiers signes de santé ou de maladie au sein d’une organisation démocratique − comme le taux de vote pour une nation − l’achalandage et la vigueur des débats lors de cette séance annuelle nous indiquent qu’on est sur la bonne voie.

Et dire que pendant ce temps, c’est du côté du Canadien qu’on pensait que les buts seraient marqués!

Casser les casseurs

Ça sent la coupe, me dit toujours mon coiffeur quand j’entre chez lui.

Blague à part, le soir du Gala 70e anniversaire de l’AQMAT ce dimanche à Bécancour, nos écrans devront se partager entre des images historiques sur notre industrie et, Sainte-Flanelle oblige, des extraits du premier match contre les Bruins ou les Flyers.

Hélas! les deux activités partagent le même ombrage que leur font une minorité. Dans le cas du hockey, notre passion est refroidie par des vandales qui abusent de notre sens citoyen. Ces casseurs de party, de voitures et de vitrines commerciales nous empêchent de bien vivre le moment présent.

Notre minorité nuisible à nous, ce sont ces quelques têtes fortes qui manœuvrent en marge des normes de la construction, éclaboussant de leurs pots-de-vin et de leurs esclandres verbales toute une industrie.

Nous savons que la quasi-totalité des affaires que nos membres brassent entre eux et avec le grand public est nette et légitime. Nous savons aussi que 99,9 % des fans du bleu-blanc-rouge sont 100 % contre la violence gratuite. Mais comme le Canadien, on subit chaque reportage sur les actes de nos voyous respectifs, leur mise en accusation, les témoignages qui s’ensuivent et leur condamnation comme une gifle au visage. À la différence que la baffe, elle, est ponctuelle, alors que le vandalisme du matériel et de nos valeurs semble revenir et nous hante.

La Coupe « c’t’année » (c’est ainsi que mon fils, plus jeune, un peu dyslexique, appelait la Coupe Stanley!) devrait nous aider à oublier nos maux…

Tous pour un

Résilience : phénomène qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement causal pour ne plus vivre dans la dépression ou le déni.

S’il est un exemple de résilience, c’est bien celui de la victoire ô! combien inattendue et imprévisible, des Canadiens de Montréal, hier, à Washington.

Contre toute attente, gonflés à bloc par on ne sait trop quelle potion magique, poussés par une énergie pas vue depuis belle lurette et compensant pour un talent et une taille inférieurs à ceux de leur opposants, les équipiers ont uni leurs efforts pour éviter, semble-t-il, de sombrer dans une profonde dépression postséries!

On doit surtout retirer de l’événement la possibilité de réaliser quasiment ce qu’on veut avec la patience, l’intelligence, la persistance.

Tellement effrayés à l’idée de devenir la « risée » de tout un peuple, les professionnels du hockey qu’ils sont ont joué de rudesse avec leur fierté, leur amour-propre, leur avenir même, et ont rivalisé d’adresse pour, individuellement et collectivement, se connecter mentalement et ne faire qu’un! Agissant de la sorte, ils se sont prouvés à eux-mêmes qu’il était possible de faire preuve de cohésion et d’intelligence au-delà des patins, du bâton et des coups de coude! Voilà ce qui s’apparente certainement à de la résilience de leur part!

Aujourd’hui, les Canadiens de Montréal sont probablement une « nouvelle » équipe à la suite de cette démonstration, peu importe ce qu’il adviendra de nos Glorieux après les Penguins…

Terre à terre

Sans un changement culturel radical qui mettra fin à la culture de surproduction et de surconsommation, toutes les politiques écologiques ne serviront à rien.

Conclusion du Club de Rome, 1968

En ce 22 avril, Jour de la Terre, curieux de se rappeler cette grande vérité, énoncée il y a quarante ans, et toujours dactualité.

Je serai économe de mots cette semaine, pour laisser place à la réflexion que tout un chacun doit mener. Parce quavant dêtre des marchands ou des fabricants de quincaillerie et de matériaux, on est des citoyens.

On suremballe encore. On jette à la poubelle 40 % de matières potentiellement recyclables ou réutilisables.

La terre est à terre. Elle nen peut plus.

Faites comme lAQMAT, qui a adhéré au programme ICI ON RECYCLE, signé la charte de la Coalition BOIS Québec et suit de près ses intérêts et les vôtres en matière de collecte sélective par le biais du travail fait par Éco Entreprises Québec.