Auteur : Anay

Dites la vérité, toute…

Les victimes de Norbourg sont dédommagées, mais l’absence de procès parce que Vincent Lacroix a plaidé coupable porte ombrage à l’information publique. Les institutions fautives, ne serait-ce que par laxisme, s’en sortent avec une sorte d’amende…

Le commissaire Bastarache recommande, mais n’enquête pas plus loin, alors impossible de savoir si le politique subit des influences indues. Le loup garde beau jeu pour gérer ou non sa bergerie. Ici aussi, le public reste sur sa faim…
Coup sur coup, tous les deux sur fond de crise, maintes fois soupçonnés d’être trop près l’un de l’autre, les présidents de la Commission de la construction du Québec et de la FTQ- Construction abandonnent leur bateau – excusez mon allusion à la navigation de plaisance! Avec leurs départs, un autre patrimoine, bien que sombre et peut-être vilain, s’évapore avant que le public se penche trop sur leurs cas…
Et comment interpréter les accusations portées contre Bébé Doc en Haïti, sinon comme une affaire fignolée pour donner bonne conscience aux élus sans devoir aller au fond des choses.
Finalement, c’est rare et c’est notable les initiatives comme la Commission vérité et réconciliation osée par l’Afrique du Sud il y a quelques années, histoire d’aller au fond des choses, non par esprit revanchard ou pour pendre ses voisins, mieux encore, pour prévenir, pour faire école, pour devenir une meilleure société.
À tout prendre, entre la demi information accouchée d’ententes trop amiables, j’aime encore mieux l’excès de renseignements bruts, livrés par WikiLeaks et autres Robin des Bois modernes…

Lente heure

Le temps ne passe pas à la même vitesse pour tous et partout. Une année et un jour aux allures d’éternité sont passés depuis que sur l’île d’Hispaniola, le 12 janvier l’an dernier, en moins d’une heure,  la magnitude sept sur Richter était atteinte.

Avant le séisme, tout allait déjà mal en Haïti. C’était le pays le plus pauvre des Amériques, avec une population majoritairement analphabète, où les infrastructures routières étaient en si mauvais état que le transport du riz américain par bateau est plus facile que celui du riz local, pourtant de meilleure qualité et tellement plus productif pour l’économie du pays.

Maintenant que la capitale – qui est à la fois la métropole économique – est détruite aux deux-tiers et que trois des neuf millions de population sont déplacés et pour la plupart, parqués dans des camps, rien ne va s’amieuter, comme on dit dans ma région.

Malgré tout, on s’étonne ici de la lenteur des travaux de nettoyage et de reconstruction. On trouve aussi qu’ils prennent du temps à organiser leurs services de soins. On se demande où va l’argent qu’on leur a donné.

Quels donneurs de leçons on fait, nous, avec notre CHUM aussi vrai qu’un mirage, nos urgences d’hôpital mal foutues, notre financement de grands chantiers louche…

Bye Bye

Jamais on ne saura si la direction de Radio-Canada a choisi de ramener Véronique Cloutier et Louis Morrissette à la barre de l’émission de fin d’année plus pour laver son orgueil que pour faire suer le patron de Québécor avec lequel elle en arrache au Palais de justice. Laissons-les à leur lavage en public. Moi, s’il y a une race de monde que je ne peux tolérer et à qui j’aimerais dire Bye Bye, voire Adieu, c’est celle des amateurs de collusions.

Si je le pouvais, je contribuerais au financement du Bureau de la concurrence parmi les causes que je supporte.

Après les stations-services qui s’entendaient sur les prix à la pompe, l’organisme s’attaque avec raison aux entrepreneurs en construction qui contrôlent des marchés en faisant semblant d’organiser des parties golf. Puis cette semaine, c’était au tour des experts en ventilation de voir leurs ententes secrètes mises au jour.

Une telle attitude nuit à la réputation du monde des affaires et nous porte ombrage. Elle donne raison à ceux qui croient que la conspiration sévit partout. Pire, elle confirme ce que le penseur économique Adam Smith avançait au 18e siècle:

« Ceux qui partagent le même métier se réunissent rarement, même pour se divertir, mais leur conversation se fait inévitablement au détriment du public »

Note: Adam Smith, qui a vécu dans les années 1700, est considéré comme le père de l’école classique en économie.

Je souhaite à tous mes e-lecteurs un super Noël et un Jour de l’An merveilleux. Profitons-z-en pour méditer sur notre éthique commerciale…

Battre les frais pendant qu’ils sont hauts

« Monsieur Darveau, continuez votre bon  travail face à Visa et MasterCard. Ce matin, un acticle de la Presse Canadienne parait dans le journal La Tribune sur les frais des cartes chargés aux marchands. Lorsque ça se parle dans les médias c’est bon signe! »
Denis Bouchard
Bouchard Matériaux inc. 


Ce centre de rénovation Home Hardware du grand Sherbrooke a bien raison. Les médias ont tellement gagné en influence auprès de la caste politique que la grande couverture journalistique accordée à la décision du Bureau de la concurrence concernant le comportement contraignant et anticoncurrentiel de Visa et MasterCard vis-à-vis des marchands permet d’espérer, soit un jugement du tribunal qui nous soit favorable, soit une révision de l’attitude des émetteurs de cartes.

 
On se souviendra du cartel de l’essence impliquant plusieurs stations-services de régions du Québec. C’est en raison de la forte médiatisation d’une opinion du Bureau de la concurrence que tout avait ensuite été démantelé.

 
Si le tribunal tranche dans la foulée de l’opinion du Bureau de la concurrence, les marchands auront enfin le loisir de proposer aux consommateurs de payer en espèces ou par débit, méthodes qui coûtent moins cher aux marchands. De plus, les commerçants ne seraient plus forcés d’honorer toutes les cartes de Visa ou de MasterCard, notamment celles entraînant des coûts que les marchands trouveraient trop élevés.

 
À la clé, tout le monde sortirait gagnant d’un jugement collé sur l’opinion émise par la commissaire à la concurrence. Le consommateur saurait qu’il paie un plus juste prix lorsqu’il règle sa facture comptant ou par débit et il s’endetterait moins. Par contre, s’il a besoin d’utiliser une carte de crédit, il en connaîtra les coûts véritables. 

 
Ma prédiction? Même si aujourd’hui elles ruent dans les brancards et prétendent que leurs méthodes avaient pour objectif ultime de protéger les consommateurs, et que « si le Bureau a gain de cause, cela aura des conséquences négatives sur les consommateurs canadiens », Visa et MasterCard devraient se raviser avec une fourchette plus étroite des frais exigés des marchands entre le coût d’une carte ordinaire versus le coût d’une carte avec bonis. 

 
Quoi qu’il en soit, la Coalition des associations de marchands, dont fait partie l’AQMAT, devra avoir le souffle long pour maintenir informés les médias, les politiciens de même que l’ensemble de leurs membres détaillants et commerçants, car il est vraisemblable de croire que le Tribunal de la concurrence prendra une année avant d’entendre la cause. Une bonne cause, nous en sommes de plus en plus convaincus!

Fisc élevé: plus qu’une perception

On le savait, du moins on s’en doutait. Ce n’est plus juste une perception, c’est un fait. Une étude comparée de la Chaire de recherche en fiscalité de l’Université Sherbrooke révèle que les individus comme les entreprises, peu importe les paramètres de comparaison, paient plus de taxes et d’impôts au Québec qu’ailleurs au Canada.

Oui, mais on a plus de services qu’eux.

Je blague.

On n’a ni plus ni de meilleurs services que dans le reste du pays.

Et la situation n’ira pas en s’améliorant avec la taxe de vente qui passe de 7,5 % à 9,5% en deux ans, sans oublier la contribution à la caisse santé que projette d’ajouter le gouvernement actuel.

Ce qui me frappe, c’est l’écart. On nous charge en moyenne un cinquième de plus. C’est un gros pourcentage de différence. Si on zoome sur ce que paient nos entreprises en taxes sur la masse salariale, l’écart avec le reste du Canada grimpe à 63,2 %.

Pendant ce temps, Léger Marketing publie un sondage qui montre que 63 % des Québécois ne travaillent que pour l’argent. Pire, 82 % se disent stressés par les problèmes d’argent.

La prochaine Révolution s’annonce moins tranquille…

Fiscalité comparée: une utilisation prédominante des assiettes fiscales au Québec

Les rois nus

Et si WikiLeaks et l’émission Enquête de Radio-Canada et Rue89 et tous ces médias sociaux où on peut dénoncer, critiquer, étaient en fait, sous des habits neufs, l’expression de l’innocence, de la vérité, telle qu’incarnée en 1837 dans ce conte d’Andersen, où un enfant ose dire tout haut que le roi est nu, ce que tous savaient…
A consommer de tels médias, j’ai la même sensation que le jour où j’ai découvert que des ficelles tenaient les marionnettes que j’aimais tant. Par après, je ne voyais que les fils. 

Cela ne me réduit pas à un sceptique. Le doute ne m’habite pas en permanence. Il m’accompagne et avec lui, vient la douce sensation qu’apporte la vigie. Vous savez, ce Wouf! sec suivi d’un grognement que votre chien fait lorsque vous êtes seul à la maison la nuit. Sur le coup, il inquiète. Puis le calme d’après est plus profond. On a été inquiété, on est rassuré, content de pouvoir compter sur un veilleur.

Le journalisme nous atteint ou nous atteindra forcément quand on embrasse la place publique. Sa présence oblige tous et chacun à mieux se comporter et éventuellement, à mieux agir. Il signe l’arrêt de mort du Far-West. 

D’accord avec ça. Parce que s’il faut attendre la tenue de commissions d’enquête pour nous éclairer, vaut mieux s’habituer à vivre souvent dans la pénombre.

L’absence de wow

Ce ne sera pas en vain que nous discuterons, au Forum des managers, le 18 avril 2011, du manque d’enthousiasme et de pertinence qu’affichent trop souvent les employés de nos quincailleries et de nos centres de rénovation.

À preuve, dans un sondage auprès des consommateurs rendu public dans l’édition d’aujourd’hui du journal Les Affaires*, même la SAQ obtient un score plus élevé que quelconque bannière de notre secteur.

Vous avez bien lu, une pseudo entreprise, pseudo puisque propriété de l’État, syndiquée à l’os, offre plus de satisfaction aux visiteurs qui s’y rendent que n’importe lequel de nos magasins.

Je trouve cela gênant.

Bien sûr, on peut toujours douter de la méthodologie des sondeurs et s’abriter dans la sécurité qu’offre ce doute. Mais s’il est vrai que toute chose est égale par ailleurs et que Les Affaires autant que la firme Léger Marketing n’ont, a priori, aucun intérêt à tronquer les procédures ou les résultats, on peut croire que les 400 clients des 104 bannières qui ont répondu au sondage disent vrai.

Attention, je ne dis pas qu’ils disent la vérité. Je dis que le sondage livre la vraie perception qu’ils ont de l’offre de produits, du service client et du magasin en général.

Ironie du sort, c’est l’indépendant des indépendants, Canac, qui fait le mieux avec une honorable 10e position au palmarès, tous secteurs d’activités confondus.  Suivent, plus loin, Marcil et Home Hardware. Canadian Tire ferme la marche dans notre secteur avec la plus mauvaise note. Les autres sont au milieu du peloton.

Aucune épicerie ne se classe bien non plus. Aucune chaîne de vêtements. Aucune  chaîne de restauration rapide. Aucune station-service. En fait, toutes les premières positions sont occupées par des petites grappes de magasins du genre Ameublement Tanguay, Yves Rocher, Archambault, Renaud-Bray, Clément, DeSerres, etc.

On a du boulot en perspective.

Quand on écrit depuis plusieurs mois dans le magazine Quart de Rond, dossier après dossier, qu’il faut contrer l’achat en ligne et les surfaces généralistes par du personnel engagé, des conseils précis, un inventaire qui roule et qui est adapté aux désirs de sa clientèle locale, on espère prêcher de moins en moins dans le désert.

Attachez vos tuques cet hiver, le Forum des managers va donner un coup de jeune à votre management et à votre marketing! L’invitation à s’inscrire à l’événement sera lancée la semaine prochaine.

Source: Les Affaires – Les détaillants qui plaisent

Pour lire les commentaires des mieux classés: Les Affaires – Quel est leur secret ?

Silence discordant

Si on enquêtait sur la construction, je pense que plusieurs partis politiques, corps de métiers, municipalités et syndicats seraient éclaboussés, du moins cités.

Le risque n’empêche pas que cette fameuse commission d’enquête publique est demandée par tous les partis d’opposition, la principale association patronale du secteur (l’APCHQ), les ordres professionnels les premiers impliqués sur les chantiers (ceux des ingénieurs et des architectes), sans oublier le monde municipal (UMQ) et les autorités policières (l’Association des policiers provinciaux et la Fraternité des policiers de Montréal), puis maintenant, l’étoile sur le sapin, on apprend que les principales centrales syndicales engagées justement dans l’industrie de la construction (la FTQ et la CSN) joignent leurs voix.

Serait-ce que l’éthique tant attendue arrive enfin, cette norme morale en vertu de laquelle une société ou une organisation fait passer l’intérêt général avant ses intérêts personnels ou corporatifs?

Tout à coup, le silence des congressistes libéraux devant la possibilité au moins de débattre de l’à-propos d’une commission d’enquête sur la construction prend l’habit d’un cri… étouffé.

Que voulez-vous?

On se souvient tous du « Que voulez-vous ? » que sortait allégrement le premier ministre Chrétien. C’est à mon tour de vous poser la même question.

Avec diverses variables.

Que voudriez-vous ?

Qu’est-ce que vous ne voulez plus ?

Que pourrions-nous faire de plus ou de mieux pour vous?

Toutes les questions – et les réponses – sont bonnes, à ce stade, avant d’arrêter les priorités et la programmation de l’AQMAT pour l’année 2011.

Cinq à sept minutes d’investissement de votre part, dès maintenant, nous aidera beaucoup.

Cliquez ici pour accéder à notre sondage.

La H1N1 passe, la congestion demeure dans les 450-514

Perte économique et perte de temps, parfois perte de calme, la congestion dans le Grand Montréal fait plusieurs victimes. La trilogie d’articles publiée dans La Presse ces derniers jours a joué au médecin légiste sur un agonisant, étouffé par l’indécision et le chevauchement.

Non seulement y a t-il encore 82 maires et mairies à tirer chacun de son côté autour d’un Gérald Tremblay dont le style consensuel, dans ce genre de dossiers, nuit à la décision, il y a en plus l’éternelle et stérile rivalité entre la Communauté urbaine de Montréal et l’Agence métropolitaine des transports, nanties de missions trop semblables en matière de transport collectif.

Le puzzle ne saurait être complet si on omettait de rappeler que Montréal a perdu son statut de métropole pour être rabattu au simple statut de région administrative, comme 16 ou 17 autres, égales en droits et en pouvoirs au yeux de Québec. Cette fixation à tout égaliser a même transformé Laval en région administrative propre. N’importe quoi, même le premier Lavallois doit en être encore surpris!

Enfin, le transport en commun n’est pas suffisamment priorisé par le gouvernement, sinon que dans les discours. À preuve, la part consacrée au financement du transport collectif dans les droits d’immatriculation est restée plafonnée à 30 $ depuis 15 ans, aucun ministère délégué n’existe pour se pencher plus spécifiquement sur la question, le Québec consacre sept fois plus d’argent au transport automobile qu’au transport en commun.

Moi j’aime stationner le vendredi sur le Plateau Mont-Royal où j’habite pour tenter de ne reprendre ma voiture que le lundi matin. Parfois j’y arrive. J’enfourche aussi à l’occasion mon vélo pour traverser le pont Jacques-Cartier et ses vents, et me rendre au bureau, jonction Longueuil et Boucherville. Mais la vraie solution serait de m’offrir un transport en commun à la hauteur de mes besoins, ce qui veut dire: plus de fréquences de bus dans le parc industriel où l’AQMAT se situe, idem pour le nombre de métros, trop souvent bondé, et un seul tarif embrassant les voyagements sur les deux rives. Si l’option m’était proposée et que je la refusais délibérément, alors, c’est sans sourciller que j’accepterais d’acquitter un péage.

Tout cela, pour arriver, demande un leadership qui n’existe pas, un grand ménage dans les doublons de structures et un message « loud and clear » de l’administration Charest sous la forme d’enveloppes dédiées plus importantes et d’un ministère spécifique.

On n’en est pas là…