Auteur : Anay

Une industrie qui se dégêne enfin!

« On ne pense pas se présenter au gala parce que y’en a qui sont tellement meilleurs que nous »

« C’est pas dans notre culture d’entreprise de se vanter »

« On ne peut pas mettre en vedette un employé quand on encourage le travail d’équipe »

Mais qu’est-ce qu’on n’a pas entendu comme réactions! Quand l’équipe de l’AQMAT a cogné à la porte des membres pour qu’ils présentent une candidature en vue du Gala Reconnaissance, c’était pour plusieurs quelque chose de gênant.

Je reconnaissais là le pays des gens humbles, parfois inconscients de leur succès, du moins mal à l’aise à l’idée de dire haut et fort à la communauté d’affaires qu’ils ont réussi.

Pour se rendre à une soixantaine de dossiers de candidature, il aura donc fallu se battre contre des entrepreneurs habitués depuis longtemps à l’ombre. Tant et si bien qu’au premier soleil proposé, la plupart des sollicités ont été aveuglés.

L’édition deux sera facilitée sans doute, après que les absents auront constaté à quel point d’être finaliste ou lauréat au Gala Reconnaissance apporte son lot d’effets positifs collatéraux.

Le marchand qui remportera sans y croire comprendra le véritable sens de l’expression « l’avenir appartient à ceux qui se lève tôt »; pour avoir la chance de gagner, encore faut-il, en effet, oser se présenter.

Le fournisseur qui craignait de trop se vanter recevra tant de félicitations pour son courage qu’il trouvera qu’un peu de publicité positive sur soi rendra les clients et les fournisseurs fiers de faire affaire avec lui.

Les honneurs obtenus par un individu au gala rayonneront sur toute l’équipe et généreront le goût pour d’autres de venir y travailler.

Par ce Gala Reconnaissance et le partenariat média avec le journal Les Affaires, l’AQMAT met sous les réflecteurs ses meilleurs, du moins ceux qui, parmi les meilleurs, auront osé se présenter publiquement comme tel.

Je veux les remercier tous et chacun d’avoir eu confiance en nous… et en eux!

De victime à gouverneur

Le bandit qui a offert des pots-de-vin année après année s’affiche en victime, arguant qu’il n’avait pale choix. Un système s’imposait, s’opposait à ses valeurs.
Le fonctionnaire qui les a accepté, contrat après contrat, se dit aussi pion d’une machine. L’enfer c’est les autres, disait Sartres. Il est la pute qui n’existerait pas sans client. On ne peut lui donner tort, ce qui ne lui donne pas raison pour autant. 
Les élus logent à la même auberge, celle de l’irresponsabilité. Ce sceau de l’impuissance qui brille d’une apparence de bonne conscience, mais qui au fond, ne trompe personne, pas même son auteur.
Face à tant de manque d’hommes dignes, je ne me sens pas désabusé. Inquiet. Désireux de passer de la parole à l’acte. Explications. 
On peut bien se faire croire que la Commission Charbonneau n’enquête que sur l’octroi et la gestion des contrats publics. Pour le commun des mortels, sa portée irradie sur toute l’industrie de la construction. 
Oeuvrer dans l’univers des travaux de rénovation et de construction est en voie de devenir une tare de naissance. 
Au point où journalistes et grand public pourraient suspecter que vous versez en amont dans la collusion avec vos pairs et en aval, que vous corrompez vos clients pour le simple fait que vous êtes un marchand desservant un marché municipal ou que vous fabriquez des tuyaux. On peut jouer au golf ou manger dans un restaurant italien sans problème quand on est infirmière ou libraire, mais si on est associé à la construction, c’est louche. 
On n’a donc pas le choix de se sentir concernés par ce qui est mis au grand jour par le travail concomitant des commissaires, des policiers et des médias. Par le risque d’éclaboussures. Par obligation morale. Pour notre pérennité. 
Pendant que le linge se lave en public, notre communauté d’affaires, qui brasse environ 15 milliards de dollars au Québec, il faut agir. 
Un capitalisme débridé, sans règles garde-fou ni pare-feu ou sans pouvoir de les appliquer, se mue en far-west où les 99 % des entreprises et des clients qui compétitionnent dans les règles se sentent floués. 
À l’AQMAT, on a commencé l’exercice il y a trois ans avec l’adoption d’un code de déontologie couvrant trois points : la qualité des produits fabriqués et vendus eu égard aux codes et normes en vigueur ; le respect des lois et règlements, incluant des mesures pour combattre le travail au noir ; la prévention de la collusion en donnant préséance à l’intérêt général devant tout intérêt particulier.
Nous en sommes à se donner les moyens collectifs de faire connaître notre éthique auprès de nos publics. Histoire d’offrir un plancher rassurant à ceux qui veulent faire affaire avec les nôtres. Histoire de montrer que nous voulons contrer tout stratagème de corruption et de collusion pour instaurer de meilleures pratiques dans l’avenir. 
Le plan triennal 2013-2015 qui vous sera proposé au Congrès des décideurs (le 17 mars 2013, Hostellerie des Deux Rives, Beloeil) abordera le défi de faire connaître la qualité comportemen- tale des membres formant l’AQMAT. 
Nous ne sommes victimes d’aucun système. Nous gouvernons notre destinée.

Utile et fragile château de cartes

Ce matin, après la conférence d’un économiste de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dans le cadre de la Conférence annuelle Hardlines à Toronto, j’ai demandé si lui, un expert en pronostic, était en mesure ou non de confirmer que la SCHL resterait en vie. Il m’a fourni une réponse censurée.

En réalité, voici le jeu politique qui se passe. La SCHL est une socité d’État chargée, depuis 1946, d’assurer les prêts hypothécaires difficiles, de soutenir le logement social et d’agir comme source de statistiques en matière d’habitation. Le ministre des Finances du Canada suggère depuis quelques jours sa privatisation.

Sans remettre en question les trois rôles, le présent gouvernement ose se questionner à voix haute sur la pertinence de voir une créature gouvernementale prendre des risques et en quelque sorte, jouer à la banque et à l’assureur, activités que pourraient volontiers tenir les institutions financières et les compagnies d’assurance, croit le ministre.

J’appuie le principe de ne rien considérer comme acquis. La société d’aujourd’hui n’est plus dans la situation d’après-guerre marquée par une pénurie de logements. Les taux d’emprunt de l’ordre d’un ou deux pour cent ont démocratisé l’accès à la propriété.

C’est pourquoi j’avais apprécié les contre-mesures que le même gouvernement a pris pour réduire les mauvais achats de propriété reposant sur des hypothèques de 40 an, en ramenant le plafond du terme à 25 ans.

Il était temps.

Quand on pense que le tiers du PIB du pays repose sur la capacité des consommateurs à rembourser correctement et entièrement leur prêt hypothécaire dont la SCHL s’est portée garante parce que, dans la plupart des cas, aucune banque à charte n’était disposée à s’exposer à autant de risque, ça engendre deux questions spontanées:

– Quelle banque ou quel fonds de capital de risque voudrait et pourrait prendre la place de la SCHL alors que l’équilibre du château de cartes relève de conditions non contrôlées: économie mondiale, politiques américaines, taux de chômage, etc?

– Si un privé reprenait néanmoins le portefeuille, n’exigerait-il pas un nantissement du gouvernement pour éviter d’être floué par d’éventuelles mauvaises transactions commises avant sa prise de possession?

Ce qui revient à dire que nous, les contribuables, dans tous les cas de figure, demeurons imputables pour le laxisme entourant les anciennes garanties de prêt, exacerbé par une probable hausse du taux d’intérêt qui ne restera pas éternellement à 1 %.

Alors laissons donc les choses ainsi. Les bonnes décisions de gouvernance ont été prises. Aller plus loin, jusqu’à tuer la SCHL, pourrait être un geste de trop.

Le profit durable

En cette Semaine de la PME, je constate, navré, que l’AQMAT n’a rien au programme. À partir de l’an prochain, faudra faire adonner notre soirée automnale de réseautage et de gastronomie (qui a lieu ce 23 octobre) avec le calendrier de cette semaine thématique.

Et tant qu’à s’inscrire officiellement dans le cadre de la Semaine de la PME, pourquoi ne pas enrichir l’activité d’une session que je qualifierais de plus structurante, genre de préliminaire sérieux avant de s’éclater en communauté d’affaires, comme le feront les 140 convives attendus mardi prochain?

Comme on dit, poser la question c’est y répondre.

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Revenons sur cette fameuse Semaine de la PME.

Depuis 33 ans, la Banque de développement du Canada organise l’activité afin de souligner la contribution et les réalisations des entrepreneurs canadiens. « Les petites et les moyennes entreprises (PME) constituent le tissu de notre économie. Notre gouvernement est fier de les soutenir et il s’est engagé à les aider à réussir », a déclaré la ministre Ambrose.

Or, quand on regarde les sommes investies par le gouvernement fédéral en appui aux PME, tout est concentré au niveau de l’appui à la recherche & développement visant la commercialisation de produits innovants. Tout en étant 100 % en faveur d’un soutien prioritaire aux créateurs de richesse que sont les entreprises manufacturières, force est de constater que les commerces de détail ne sont pratiquement jamais reconnus à leur mérite.

On a à démontrer qu’un certain support financier et technique accordé aux marchands pour améliorer leur gestion ou soutenir leur expansion aura des retombées directes sur l’emploi local et régional, mais aussi un effet d’entraînement sur l’industrie manufacturière.

En effet, rares sont les biens commerciaux qui ont percé le monde sans avoir connu au préalable une bonne pénétration du marché domestique. D’où l’effort que l’AQMAT met, et mettra encore plus énergiquement avec son plan 2013-2015, à faire connaître les produits développés ici aux réseaux de vente du Québec et du Canada.

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Conséquence directe de ma réflexion: le mot réseautage va prendre du gallon.

Certes, on cocktailera encore l’an prochain et on soupera et on s’amusera et on se retrouvera avec plaisir. En récompense d’investissements en temps de qualité pour mieux connaître les produits et les services proposés à l’intérieur de notre grande famille.

Parole de blogueur (ça vaut ce que ça vaut!), l’édition 2013 de la Semaine de PME comptera sur la participation active de l’industrie de la quincaillerie et des matériaux. Et la contribution des deux gouvernements sera sollicitée, ne serait-ce que symboliquement au début, histoire d’amener l’État à témoigner de son intérêt pour notre secteur économique de sa reconnaissance pour ce qu’apportent à l’économie et à la société les commerces de détail.

J’espère que maintenant, le choix de mon titre se comprend!

À quel ministre s’adresser?

Nos amis de l’APCHQ réclament une politique d’habitation. Ils dénoncent aussi l’absence d’un ministère dédié à l’habitation. 

D’accord. Bien d’accord même.


« Il faut pouvoir valider et coordonner les actions du gouvernement dans une perspective globale, ce qui implique de confier cette fonction à un interlocuteur unique, tel un ministère. Pour l’instant, les interventions gouvernementales s’effectuent en silos, ce qui ne peut que mener à de l’incohérence et à de l’insatisfaction »,  avance François Bernier, directeur du Service économique et affaires publiques de l’APCHQ. 

On n’est pas mieux représenté au nouveau gouvernement, ni celui qui l’a précédé, si on tente d’accoler à un des ministres les mots construction ou rénovation. Il n’y a pas de répondant pour notre secteur d’activité. 

Même le commerce de détail en général, devenu principal secteur d’emploi au Québec, n’a pas de voix directe au Conseil des ministres.

Bref, je suis jaloux et dubitatif.

Jaloux devant le fait que les autres grands secteurs marchands que sont l’automobile, la bouffe et la pharmacie sont en quelque sorte respectivement représentés par le ministère des Transports, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Dubitatif devant un tel constat d’échec. 

Comme si ni nous, ni nos cousins des associations patronales multiples qui s’activent auprès des entrepreneurs généraux et spécialisés, ni les puissantes et exposées centrales syndicales dans la construction, ni les corpo et ordres professionnels qui régissent les architectes, les ingénieurs, les designers, etc. n’avons collectivement le poids pour mériter un ministre et un ministère. 

Est-ce grave, docteur?

Oui. Mais on peut en guérir. 

La construction, la rénovation, l’habitation sont au coeur de la vie des gens. Et par les temps qui courent, de celle des médias aussi! 

Selon les sources, c’est 20 à 30 000 emplois au Québec. C’est une industrie qui représente 14 milliards de dollars, en ne comptant pas la valeur des maisons, seulement les ventes au détail de nos quincailleries et le chiffre d’affaires des manufacturiers québécois de produits liés à la maison.

Le temps de la collusion est peut-être venu. Oh le vilain mot lâché! Je voulais écrire concertation. 

Constructeurs d’habitation et quincailliers, unissons-nous pour une bonne cause avec tous les corps de métiers et de professions liés au bâtiment. Celle de la création d’un guichet unique au niveau politique pour ce qui touche la maison.




Scène un, prise deux

Seulement cinq d’entre vous, la semaine dernière, après mon appel à répondre à notre sondage en ligne, ont pris le temps de procéder. C’est trop peu. Alors je réinsiste.

Soumettez-vous votre personnel à un code d’éthique?

Êtes-vous satisfait de vos procédures d’ouverture et de fermeture du point de vue sécurité?

Perdez-vous du temps parfois à chercher si vous êtes en phase avec la loi, que ce soit en matière d’équité salariale, d’heures d’ouverture, de congés au personnel, etc.?

Votre procédure d’embauche vous satisfait-elle, en voyez-vous les bénéfices en termes de rétention?

Pensez-vous que vos mesures anti vol et anti fraude suffisent à prévenir de graves méfaits chez vous?

Voilà seulement cinq exemples de préoccupations venant de commerçants membres, et même de gestionnaires d’usines, problèmes auxquels le premier tome des Guides de gestion envisagés par l’AQMAT veut être une source fiable de pistes de solution.

Alors SVP, complétez notre sondage express pour aider à bien orienter la rédaction de ce premier guide portant sur les procédures et politiques internes.

Sondage sur les politiques et procédures

Merci à l’avance.

Diriger: une attitude, une discipline

« Les Québécois ne travaillent pas assez fort », clamait Lucien Bouchard, devenu donneur de leçons morales.

Je le paraphraserai en affirmant plutôt qu’on travaille assez, mais peut-être pas toujours avec le leadership nécessaire.

Quelles sont fondamentalement les différences entre un patron et un employé?

Les deux travaillent, peu ou beaucoup et commettent plus ou moins d’erreurs.On a tous en tête des cas où l’employeur est moins présent ou moins compétent que ses collaborateurs, tout comme le contraire est aussi vrai.

Donc, la distinction ne résiderait pas dans l’assiduité ou la compétence.

De mon point de vue, c’est la capacité de donner une vision claire à l’équipe et de la tenir qui fait la marque d’un bon patron.

Certains sont de grands parleurs. On veut les suivre… jusqu’à ce qu’on commence à travailler pour eux. Le manque de suite dans l’action dilue notre enthousiasme. Devenus suspicieux, voire sarcastiques, on prend alors les paroles du prêcheur avec un, sinon deux grains de sel.

D’autres bougent comme c’est pas permis. Un dynamisme aimant, dans les deux sens du mot. Sauf qu’après un temps à s’activer, on regarde les résultats et constate qu’on n’avance pas vraiment. Du moins, pas à la hauteur des efforts fournis, et fournis sans cesse. Car cette race d’entrepreneur est sans repos.

Être patron, se comporter en leader, me semble d’abord être une question d’attitude et de discipline. Dans cet ordre: le fond, puis la forme.

*****

À l’AQMAT, on réfléchit à cette double problématique au coeur du rendement de nos entreprises membres et affectant le niveau de bonheur et de satisfaction de leurs employés. On est à concevoir une série de guides de gestion abordant autant des notions de philosophie et de psychologie que des techniques bien terre-à-terre, cadrant le quotidien de l’entreprise, donnant chair aux principes et aux orientations.

Le premier de ces guides abordera l’adoption d’une mission, de valeurs et de politiques claires, complétées de procédures opérationnelles qui peuvent contribuer à la santé morale et financière de l’entreprise.

Nous sommes en période de sondage pour bien orienter l’écriture et le format de ce premier guide, élaboré avec des experts du Groupe VCS et une équipe de marchands volontaires.

Je vous invite à prendre cinq minutes pour compléter cette enquête, accessible en cliquant ici.

Merci à l’avance.

Commerçant ou opérateur?

J’ai tellement trouvé à-propos le dernier blog de Pierre Cardinal de Axel Stratégies, une firme-conseil qui intervient auprès des marchands, que je lui cède mon espace cette semaine…

***

J’ai constaté dans plusieurs de mes récentes visites que trop de commerçants sont devenus des opérateurs. C’est comme s’ils avaient oublié leur métier qui est de commercer, d’engager une relation avec moi, le client, pour me guider dans mon achat.

Deux exemples anodins pour illustrer mon propos. Je me rends chez un concessionnaire auto et pendant 3 minutes (c’est long trois minutes), le conseiller m’abreuve de détails techniques – le torque, les chevaux-vapeur, la disposition du moteur, le rabais du manufacturier. Tout ça parce que je suis un gars? Je lui avais dit d’entrée de jeu que j’ai 3 enfants, et à ma question « Est-ce possible d’asseoir 3 enfants à l’arrière », il a été complètement déboussolé! Pourtant, c’est ça qui compte pour moi!

Tiens encore. Je me présente dans une quincaillerie 15 minutes avant la fermeture pour acheter 2 petits trucs. En me voyant entrer, la gérante ferme les lumières! Pourquoi? « Ma journée a été assez longue comme ça! » Si elle m’avait aidée à trouver les items dont j’avais besoin, ça aurait pris environ 30 secondes.

Voilà des exemples de commerçants qui ne savent plus commercer! On m’abreuve de détails techniques au lieu de m’écouter. On oublie de me donner le goût d’acheter, et surtout, on me parle de prix. Est-ce que j’achète un prix? Non.

Alors qu’est-ce que j’achète? J’achète ce que je vais faire avec le produit. J’achète les bénéfices que ça va me procurer. Un achat est avant tout égoïste. Donnez-moi des raisons d’être égoïste. N’essayez pas de me vendre le travail que vous avez fait, donnez-moi plutôt des raisons d’acheter et de préférer.

C’est là, à mon avis, que les commerçants ne savent plus commercer et trop d’entre eux sont devenus des opérateurs qui n’ont aucune sensibilité de commerçant, aucune empathie pour le client.  Et ça donne ce que ça donne, le client se fie davantage à Internet qu’au commerçant et « l’expérience client » dans le commerce est trop souvent désagréable.

Quand je me rends dans un commerce, c’est bien la musique, la décoration, mais ce que je veux c’est que le commerçant s’occupe de moi.

Pierre Cardinal

Nouveau cheval, même bataille!

CAQ: 36
PLQ: 30
PQ: 23
ON: 18
QS: 18

Si l’échantillonnage de la trentaine de répondants à notre sondage d’avant l’élection est représentatif du vote de nos membres, la Coalition Avenir Québec aurait formé le gouvernement avec François Legault comme premier ministre alors que le Parti Libéral aurait formé l’opposition officielle. Sauf qu’ensemble, ces deux partis d’obédience semblable auraient occupé 66 des 125 sièges à l’Assemblée nationale, assez pour la contrôler.

Aucune véritable surprise que de constater que les trois partis à finalité d’indépendance (Parti Québécois, Option Nationale et Québec Solidaire) ne sont pas les chouchous des gens d’affaires.

Parmi les propositions du programme du PQ durant cette dernière campagne, nous suivrons de près les quatre suivantes qui nous interpellent:
– l’adoption d’une charte du bois;
– la création d’un guichet unique pour les entrepreneurs sous une Banque de développement économique;
– l’encouragement à l’entrepreneuriat féminin et à la relève;
– le branchement dans toutes les régions à l’Internet haute vitesse.

Nous rappellerons au nouveau gouvernement un certain nombre de nos priorités et chevaux (ou chevals?) de bataille, dont les suivants:
–  la réduction de la paperasse gouvernementale qui coût cher en temps, en frais et en maux de tête, surtout pour le PME, non équipés en ressources administratives pour voir à tout cela;
– la protection des consommateurs quant au surendettement;
– des interventions pour juguler le prix de l’essence et contrer toute collusion quant à la fixation du prix à la pompe;
– l’encouragement des entreprises et des employés pour l’usage de transport collectif;
– le maintien de taux d’intérêt personnels et corporatifs bas;
– le soutien à l’embauche et à la rétention d’une main-d’oeuvre immigrante qualifiée;
– des mesures pour contenir le magasinage transfrontalier;
– des moyens pour s’assurer que les matériaux importés satisfont à nos normes et codes;
– des impôts sur le revenu des particuliers qui soient compétitifs avec l’Amérique du Nord;
– l’élargissement du Régime d’accès à la propriété (RAP) pour permettre d’emprunter sans pénalité de son REÉR afin de rénover sa maison;
– et le dernier, non le moindre, une attention à notre proposition de crédit d’impôt permanent, applicable à la rénovation des résidences principales, pour contrer le travail au noir.

Continuons le combat. Les partis s’échangent le pouvoir. Vos intérêt à défendre demeurent. À nous d’ajuster nos moyens d’action.

La quincaillerie s’invite à l’élection par la porte arrière

Il y a de ces choses dont on connait les débuts, pas la fin. Si fin il y a.

Ainsi en est-il de la place prise par notre secteur économique dans l’élection provinciale.

Ça a commencé par la tentative d’acquisition de RONA par Lowe’s. Que les deux protagonistes soient inscrits à des bourses ne devait pas gommer le fait qu’il s’agisse d’une opération privée. N’empêche, au moment où la campagne électorale s’est fait imminente, le ministre Bachand s’est positionné clairement et patriotiquement derrière la cause de notre bannière québécoise. Tous les partis n’ont eu de choix que de camper du même côté que le gouvernement.

Il n’en fallait pas plus pour que RONA occupe l’une des toutes premières places éditoriales et obligent les chefs de parti à parler de la saga de l’heure. Tout un coup publicitaire non provoqué par RONA qui, aux lendemains des Olympiques qu’elle commanditait avec éclat, n’était pas la moins visible des bannières!

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La décision prise par la Caisse de dépôt et placement du Québec de détenir plus d’actions dans RONA dans une telle effervescence boursière et financière a engendré un débat de fond sur la philosophie de placement qui devait ou non se tramer derrière les gestes de cette institution. Des partis et des observateurs de la scène économico-politique ont affiché leurs couleurs néo-libérales, d’autres ont ressorti leur ceinture fléchée.

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Maintenant, c’est toute la question de la protection des sièges sociaux qui est débattue sur la place publique en raison du duel Lowe’s/RONA. Le journal Les Affaires en a fait la manchette de son numéro d’aujourd’hui et le sujet n’a pu être évité à chacun des quatre débats entre chefs.

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Il y a sans doute plus d’un RONA ou Réno Dépôt ou Botanix dans chaque circonscription électorale. Dès lors, sans que des manifestants prennent la rue à la défense de leur RONA, aucun politicien ne peut ignorer, d’ici au scrutin du 4 septembre, la démonstration d’attachement des marchands affiliés.

Parlant de rue, le mouvement sur Facebook « À nous RONA Our Own » a choisi un beau carré rouge pour sa médiatisation virale. C’est sûrement un hasard…